Chronique locale. 9. Dimanche, 57e ANNÉE. 51 Janvier 1897 JOURNAL D'YPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT. La révision du règlement. L'élection de Bruxelles. La garde civique. 6 FRANCS PAR AN. PARAISSANT LE JEUDI ET LE DIMANCHE. On traite forfait. Immédiatement après avoir discuté les me sures disciplinaires proposées, la Chambre abordera la discussion des amendements pré sentés au projet de révision du règlement. Plusieurs sont condamnés une mort cer taine. Tel l'amendement de M. Stouffs, faisant parler les orateurs de la tribune. Si cette me sure était prise, elle aurait d'ailleurs, grâce l'acoustique exécrable de la Chambre, des con séquences désastreuses, et le comple-rendu des journaux manquerait d'exactitude, la voix des orateurs ne parvenant pas jusqu'à la tribune des journalistes. Qu'ils parlent donc de leur banc, comme aujourd'hui, c'est ce qu'il y a de mieux et de plus facile pour tous. Quant l'amendement Berloz, ressuscitant l'appel nominal au début des séances, il aurait pour résultat direct de prolonger indéfiniment les vacances de la Chambre, celle-ci n'étant jamais en nombre avant(trois heures. Ce n'est pas encore par ce moyen imprudent que l'on activerait les travaux législatifs. 11 est probable que la droite fera un meil leur accueil aux amendements proposés par M. Snoy, concernant les interpellations. S'ils sont acceptés, le membre qui se propose d interpel ler le gouvernement indiquera succinctement et par écrit au président l'objet de son interpel lation, ainsi que sa conclusion, sous la forme d'un ordre du jour signe par six membres. Si M. Snoy s'imagine entraver par ce moyen la manie interpellalive qui sévit tant droite qu'à gauche, il se trompe grossièrement. L'in- terpellateur trouvera aisement six collègues pour appuyer sa demande. Et les débats budgétaires Ne prendra-l-on aucune mesure pour les abréger D'au'.res amendements s'imposent et il est probable qu'ils naîtront au cours de la discus sion, certains bavardages inutiles devant être limités sans porter atteinte toutefois la liberté de la tribune et de la parole. Après l'Association conservatrice et la Fédé ration des indépendants qui ont voté l'absten tion, la Ligue libérale s'est réunie et a acclamé la candidature de M. Ernest Solvay. Cet honorable candidat sera donc proclamé sénateur sans lutte, les présentations fantai sistes n'étant guère aisées pour la Chambre haute. Ah s'il s'agissait d'une élection la Chambre, on serait en droit de se méfier M. Mahau, le marchand de journaux prohibes, n'a-l-il pas trouvé le nombre de signatures suffisant pour se présenter aux élections légis latives de 1884 En ce qui regarde le Sénat, ces candidatures carnavalesques sont impossibles, et l'arrondis sement de Bruxelles, de par la seule alliance des forces libérales, échappera une consulta tion électorale. Il faut esperer qu'il en sera de même aux élections partielles qui pourraient se présenter plus tard, en dépit des rodomon tades des indépendants. En voilà qui détien nent des sièges qui, moralement, ne leur ap partiennent pas -=»rtSn«= Le quatrième Congrès international des Ac cidents du travail se tiendra Bruxelles en 1897. Il fera suite aux Congrès de Paris (1889), de Berne (1891) et de Milan (1894). On sait l'importance et la valeur des discus sions qui ont eu lieu dans ces ditférentes as semblées. De savants spécialistes, d'eminents techniciens des principaux pays industriels y ont participe, apportant, les uns, le résultat de leurs éludés, les autres, le fruit de leur expé rience. Les questions multiples que soulèvent la prévention et la réparation des infortunes du travail y ont été examinées, avec une entière liberté et dans un esprit strictement scientifi que, par des hommes appartenant aux écoles économiques et politiques les plus diverses. La législation allemande et la législation autrichienne y ont nécessairement fait l'objet d'une attention toute particulière. 11 s'en faut pourtant que le problème des ac cidents du travail ait reçu une solution défini tive ou acceptée par tous. Dans de nombreux pays, les principes fon damentaux des dilférenls systèmes proposés sont encore discutes. Et là même où, depuis plusieurs années déjà, la question a été portée sur le terrain pratique et expérimental, des difficultés inattendues surgissent tous les jours et font 1 objet des préoccupations constantes des économistes, des juristes, des fonctionnaires, des industriels, des ouvriers. S inspirant des faits constatés et des résul tats acquis, le Congrès de 1897 aura pour but d'apporter quelque lumière nouvelle sur ces graves questions, en concentrant surtout son effort sur ce qui louche les accidents du travail. Il poursuivra l'œuvre entreprise par les Con gres antérieurs, dans l'esprit de conciliation et de paix sociale qui a caractérisé ces assemblées. Le comité organisateur fait appel, cet effet, toutes les bonnes volontés, tous les dé vouements, et ne doute point du concours de ceux qui, dans toutes les parties du monde ci vilisé, consacrent leur activité, leur science ou leur fortune l'amélioration du sort des tra vailleurs. Le projet de réorganisation de la garde ci vique qui va être soumis aux Chambres est-il en harmonie avec le système de recrutement de l'armée? Nul n'oserait 1 affirmer. Aussi le vote de ce projet par la majorité cléricale ac tuelle n'aura-t-il qu'un but, rendre sinon im possible, tout au moins infiniment plus diffici le l'établissement du service personnel. C'est jourquoi, par tendance et par principe, les li- )éraux le combattent. Sinon ils ne sont pas îostiles la réorganisation de la milice cito yenne prise en elle même. Ils reconnaissent au contraire que dans l'intérêt de l'ordre elle a be soin d'être solidifiée. Il faut, en présence de l'audace toujours croissante des socialistes, que les défenseurs de la propriété forment une ar mée de plus en plus compacte, de mieux en mieux disciplinée, pour être prêle toute évé nement si quelque insurrection éclatait. Mais que fera la garde civique si elle n'est pas se condée par ïarmée et même si elle l'a contre elle Voilà une hypothèse que les cléricaux, avec leur légèreté habituelle, ont tort d'écarter. L'armée, composée d'une seule classe, ne peut- elle être victime de la propagande socialiste? Si toutes les classes y étaient représentées l'éventualité ne serait pas redouter. Il aurait donc fallu procéder la réforme du service personnel avant de réorganiser la gar de civique. Lharmonie n'existe pas et ce dé saccord aura peut être dans l'avenir les plus grosses conséquences. -)r(o)r(- Notre système d'eau. Il ressort de la discussion qui a eu lieu la dernière séance du Conseil communal que nous sommes encore toujours dans une période d'ex périmentation et il résulte de la déclaration faite par notre maïeur, que dans un temps plus ou moins rapproché, la ville d'Ypres sera dotée d'une eau saine et abondante. Nous avons tout lieu de croire que cette pé riode d'expérimentation durera encore des an nées et que bien des dépenses devront encore se faire avant de pouvoir arriver donner nos concitoyens une eau potable. A entendre notre maïeur, ici, les tuyaux sont dans un mauvais état; là, les joints se sont dé faits autre part, la pression n'est pas assez forte ensuite, le nombre d'heures fixées pour remplir le réservoir a été dépassé 16 fois sur 20, pendant le mois de Janvier, etc., etc. D'un autre côté, notre maïeur verse dans une profonde erreur quand il soutient que les eaux ae Dickebusch ne sont pas contaminées, la lettre du Dr Kemna en fait lot. Quoiqu'il en soit, le/oKr»«^ d1 Ypres chantera les louanges de notre maïeur-ingénieur et le fera passer pour une des gloires les plus pures de la Westflandre. et exempte de toute matière organique et d'am moniaque albuminoïde. Qui vivra, verra LE PROGRÈS TIRES ACOUIRIT EUNDO. ABONNEMENT PAR AN: Pour l'arrondissement administratif et judiciaire d'Ypres, fr. 6-00 Idem. Pour le restant du pays7-00 tout ce qui concerne le journal doit être adressé l'éditeur, rue de Dixmude, 51. INSERTIONS Annonces la ligne ordinaire fr. 0-10 Réclames la ligne, fr. 0-25 Insertions Judiciaires la ligne, un franc. Les annonces sont reçues Pour l'arrondissement d'Ypres aux bureaux du Procrés Pour le restant de la Belgique et de l'Etranger, également aux bureaux du journal LE PROGRÈS, Ypres, le 30 Janvier 1897.

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Le Progrès (1841-1914) | 1897 | | pagina 1