Encore le vicinal Ypres- Neuve-Église. La comédie jouée par le Sénateur Surmont. 6° Les tambours doivent battre et les clairons doivent sonner, non pas pour faire arriver les autres pompiers quand l'incendie est dans toute son intensité, mais bien immédiatement après le premier coup de tocsin. Clairons et tambours doivent, comme le tocsin, appeler les pompiers au devoir. 7° Nous avons dit que les nouvelles pompes ne sont d'aucune utilité quand la pression de l'eau de la ville vient faire défaut. A quoi le Journal d Y près répond Dès qu'il y a de l'eaules pdbipts marchent admirablement. Pour être dans le vrai, notre con frère aurait du dire dès qu'il y a de l'eau de la ville, parce que, dans le cas qui nous occupe, il y avait de l'eau, mais cette eau se trouvait dans le puits de la cour de la maison Dehollander et les nouvelles pompes ne pouvaient s'en servir. Notre contradicteur nous donne donc raison. Que vient faire ici l'incendie de la rue d'Elverdinghe, de l'été dernier Les pompes y ont bien fonc tionné, mais il y avait alors pression d'eau. 8° Nous avions pensé trouver dans l'article du Journal d'Ypres un mot de félicitation l'adresse de M. Emile Dehollander. Il est vrai que Dehol lander est un ancien pompierdès lors ce silence B'explique. C'est cependant lui qui a non seule ment sauvé la famille Dekeerle d'une mort cer taine, mais encore qui a conjuré un grand sinistre. 9* En résumé, nous maintenons l'entière exac titude de tout ce que nous avons dit et le Journal d'Ypres a perdu son temps en voulant défendre une mauvaise cause. Très-intéressante conférence que celle donnée, Mercredi soir, la Concorde, devant un auditoire fesant salle comble, par M. Dollo, professeur l'Université libre de Bruxelles (l'ancienne) et Conservateur au Musée d'Histoire naturelle de l'État. M. Dollo est un savant, connaissant fond les choses dont il parle c'est un chercheur doublé d'un zélé, d'un ardent vulgarisateur modeste, aussi aimable qu'instruit, doué d'une parole facile, claire et élégante, réunissant en lui, un haut degré, toutes les qualités qui font le con férencier charmeur et sympathique. Rendre compte de sa causerie n'est point chose aisée, pour un profane surtout. Aussi, ne tenterons-nous point la difficulté, nous bornant indiquer les grandes lignes de la conférence. Les eaux des mers, a commencé par dire le professeur, se divisent en trois zones très-dis tinctes au point de vue de la faune. Il y a la zone littorale ou des côtes la zone de la haute mer ou du large, appelée pélagique, et celle, enfin, des grandes profondeurs, dite abyssale. Il n'y a guère que 36 ans qu'on a songé s'oc cuper sérieusement de cette dernière pour en déterminer l'état physique et rechercher les habitants. C'est que longtemps on a cru, que, dans les quasi insondables abîmes des océans, toute vie, animale aussi bien que végétale, était impossi ble, aucune lumière ne pouvant jamais pénétrer dans ces immenses et immobiles profondeurs, plongées dans d'épaisses et permanentes ténè bres. On est revenu de cette erreur en ce qui con cerne l'espèce animale, et le conférencier a suc cinctement fait l'historique des recherches qui ont été faites, dès l'année 1860, en des expédi tions successives, exclusivement organisées dans un but scientifique. (1) Les grands fonds ne sont pas disposés en iné galités accentuées comme certains pays de mon tagnes. Us ne sont, pas précisément unis, mais apparaissent ondulés, et diffèrent de composition suivant les régions. M. Dollo ne peut manquer d'y songer dans la suite. Dans l'Océan Atlantique, ils sont couverts d'une boue blanche, semblable de la craie. Dans l'Océan Pacifique, la boue est rouge, procédant des poussières vomies par les Volcans, décomposées par l'eau de la mer, et formant ce qu'on appelle l'argile des grands fonds. Aux pôles, la boue est siliceuse, débris pulvé risés de coquillages. La température, chose bien intéressante noter, est sensiblement la même partout, se rap prochant de 0° qui est la température do la glace tondante. Autre question élucider. Comment, sous la pression énorme, de 3, 4, 8000 mètres d'eau, les animaux qu'on y décou vre peuvent-ils vivre L'explication est bien simple c'est qu'ils sont organisés d'autre façon. Il y a chez eux, en eux, une pression intérieure, du dedans au de hors, qui fait comme contre-poids celle de l'extérieur et les maintient ainsi en état de par fait équilibre. Aussi éclatent-ils quand, par suite d'une circonstance fortuite, ils sortent de leur zone natale. La profonde et complète obscurité dans la quelle ils vivent doit leur rendre assez indiffé rente, inutile même, ce semble, la faculté de voir. Et, en effet, beaucoup d'espèces sont ab solument dépourvues de tout organe de vision ils n'ont pas d'yeux. D'autres en possèdent au contraire. Pourquoi Ici encore, l'inépuisable sagesse de la nature a pourvu tout. Parmi tous ces habitants des ténébreux abî mes, les uns ont des organes de toucher excessi vement délicats, antennes, palpes ou tentacules; les autres se fpnt leur lumière eux-mêmes, l'instar de nos lucioles ou vers-luisants. Us sont ou enrobés, couverts d'un mucilage phos phorescent, ou portent en eux de foyers lumi neux semblables a de petites lampes électriques. Et pour ceux-là même qui n'ont pas l'organe de la vue et sont, de plus, privés de tentacules, l'éclairage autonome, l'aide d'appareils fesant partie de l'organisme, n'est point inutile. Outre que cette lumière qu'ils projettent peut servir éclairer les autres, elle leur 6ert, eux-mêmes, d'amorce ou de piège pour attirer, autour d'eux, les individus plus petits dont ils se nourrissent par aspiration. C'est, comme on voit, dans un ordre différent, ce que l'on constate souvent en notre espèce, où certains, plus malins que les autres, vivent aux dépens de ceux qui se laissent attirer et éblouir par le brillant de leurs façons. Dans une série de projections la lumière oxhydrique, le savant conférencier met sous les yeux de ses auditeurs, attentifs et charmés, la figure d'une quantité de ce3 bêtes curieuses, presque toutes de la même teinte sombre, mais très-variées de forme et de taille, allant de quel ques centimètres 6 et 7 mètres de longueur. A les décrire après le maître, il ne faut point songer. Rien que leurs noms, aussi bizarres que leurs formes, ne sauraient être retenus de mémoire. Contentons-nous de dire que cette suite de reproductions, intéressante et instructive au plus haut degré, a particulièrement excité la fervente attention de toutes les personnes pré sentes. Et comment se nourrissent tous ces animaux dans les profondeurs abyssales où, défaut de lumière, toute flore, toute végétation est absen te et impossible? Un peu comme partout, a expliqué le profes seur. Les gros mangent les moins gros ceux-ci de plus petits ces derniers de plus petits en core, et ainsi de suite. Quant aux derniers d'en tre les minuscules, ils se repaissent de tous les restants de cadavres des animaux des régions supérieures, qui, conservés indemnes de toute putréfaction, descendent en pluie continue, en neige incessante, comme une inépuisable manne, vers les grands fonds, cimetière universel de tout ce qui a vécu dans les mers De chauds applaudissements ont accueilli la fin de la conférence, et prouvé, l'éminent na turaliste, combien on appréciait son talent et combien aussi on avait eu de plaisir l'enten dre Nos remercîments aussi M. V. De Deyne qui, avec son obligeance habituelle, a prêté au con férencier l'aide précieuse de son art en matière de projections lumineuses. Il y a eu, il est vrai, quelques petits mécomp tes provenant de certaines défectuosités de l'ap pareil qui, tout neuf, servait pour la première fois, mais c'est peu, et le résultat désiré a quand même été obtenu. Après cela, les appareils eux-mêmes peuvent parfois n'être point sans ingéniosité ou malice, et peut-être que celui en question aura voulu renchérissant, donner par moments aux specta teurs une idée plus complète de l'obscurité dans les grands fonds. Ces lanternes magiques, voyez-vous, sont ca pables de tout Le Moniteur de l'Hôtel de Ville décline toute continuation de polémique avec le Progrès con cernant l'exploitation du chemin de fer vicinal d'Ypres Neuve-Église il trouve que la tâche en est trop difficile il voudrait l'endosser un journal sans caractère officieux, dont nous par tageons parfois les vues. Nous trouvons que ce rôle serait par trop commode pour un journal inspiré et écrit par n03 maîtres. C'est lui défendre les vues de ses chers amis que nous combattons parce que nous avons la conviction que les deux lignes, exploitées par deux administrations différentes, procureront au public infiniment de désagré ments, tant dans le service des voyageurs que dans celui de9 marchandises. Nous sommes heureux que nous ne partageons pas seul cet avis. En effet, nous recevons l'in stant quelques renseignements ce sujet d'une personne compétente, qui se trouve dans un cen tre autrement important que le nôtre par son commerce et son industrie. Voici ce que dit cette personne en parlant de l'exploitation d'une ligne par les communes Ce système existe dans le centre, où il ne t donne que de mauvais résultats. Puis en traitant la question de l'exploitation de plusieurs lignes dans un même arrondissement, voici son appréciation Il y a un grand inconvénient remettre les n lignes d'un même réseau différents exploi- tants ceux-ci doivent se partager les installa- tions et la réglementation du service doit se faire de commun accord il y a des conflits permanents, Nous n'avons pas prétendu autre chose nous engageons donc les communes intéressées bien réfléchir avant de prendre une décision, d'où dépendra l'avenir de leurs finances engagées. Dans l'intérêt du public, il serait désirable que les deux lignes fussent, exploitées par la même société communale ou privée, dont les tarifs et les horaires ne pourraient être mis en vigueur avant d'être approuvés par une commis sion composée d'un délégué de chaque commune desservie et participante. Quant nous, nous donnerions la préférence celle qui est la mieux outillée et qui dispose d'un personnel expérimenté il nous semble que ce serait de bonne administration. 7K hxTK concorde. Sujet La vie dans les grandes profondeurs de la mer. (i) Ce serait une chose bien intéressante encore que de faire voir, en projections, les engins successivement per fectionnés l'aide desquels on sonde les profondeurs et on drague les fonds. C'est ce qui explique, avec l'absence de bar rières ou chaînes de montagnes sous-marines, comme quoi, la différence de ce qu'on constate Bur la terre ferme, on trouve les mêmes espè ces, les mêmes variétés d'êtres, sous les latitu des les plus diverses. Tous nos remercîments M. Dollo que nous espérons bien revoir. Le Journal d'Ypres n'admet pas que nous trai tons le sénateur Surmont de comédien et parle de la leçon de convenance que nous lui avons donnée quand il a traité l'ingénieur de la Lutte d'imbécile; cependant, entre le mot comédien et celui d'imbécile, il y a une différence notable.

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Le Progrès (1841-1914) | 1897 | | pagina 2