ja V i s. 57e ANNÉE 28 Février 1897. JOURNAL D'YPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT. La revision du cadastre. A propos delà question flamande Pour le Carnaval. l\° 17. Dimanche, 6 FRANCS PAR AN. PARAISSANT LE JEUDI ET LE DIMANCHE. TIRES ICgUIRIT EUNDO. ABONNEMENT PAR AN: Pour l'arrondissement administratif et judiciaire d'Ypres, fr. 6-00 Idem. Pour le restant du pays7-00 tout ce qui concerne le journal doit être adressé 1 éditeur, rue de Dixmude, SI. INSERTIONS Annonces la ligne ordinaire fr. 0-10 Réclames la ligne, fr. 0-25 Insertions Judiciaires la ligne, un franc. Les annonces sont reçues Pour l'arrondissement d'Ypres aux bureaux du Progrès Pour fct estant de la Belgique et de l'Etranger, également aux bureaux du journal LE PROGRES, On traite forfait. A l'occasion dti (Carnaval, T PROGRÈS ne paraî tra pas Jeudi prochain. Ypbes, le 27 Février 1897. Dans certaines villes les habitants ont reçu la visite des fonctionnaires du cadastre qui vien nent inspecter les immeubles pour les soumettre la nouvelle péréquation. Que coûtera cette revision du cadastre M. Beernaert avait toujours refusé de l'entre prendre parce qu'elle devait coûter, d'après lui, une somme de 8 millions. M. de Smet de Naeyer, devenu ministre, a prétendu que cela ne coûterait que 2 millions, et il a entrepris ce que M. Beernaert avait ajourné. 11 semble que la dépense doive plus se rap procher des 8 millions de M. Beernaert que des 2 millions de M. de Smet de Naeyer. Des expli cations ont été données cet égard la section centrale de la Chambre chargée de l'examen du budget du ministère des iinances et nous les trouvons dans le rapport que viennent de pu blier les Documents parlementaires Les crédits demandés pour le travail de la péréquation cadastrale s'élèveront, après le vote du budget de 1897, dit le rapport, au chiffre de 3,450,000 fr. Ce chiffre a paru fort élevé la section cen trale. Aussi s'est-elle demandée ce que coûterait le travail complet de la péréquation cadastrale La dépense paraît devoir être considérable. En effet, le seul travail qui, suivant les indi cations des budgets, semble terminé est celui de la mise au courant des plans parcellaires et c'est pour son exécution qu'auraieutété réclamés les 450,000 fr. figurant aux budgets de 1894 et ide 1895. Quant aux évaluations nouvelles, elles ont été entamées pour les propriétés bâties au mois de Septembre dernier et ne seront certainement pas terminées avant la fin de l'année 1897. On peut donc croire que les 3 millions de francs réclamés dans les budgets de 1896 et de 1897 seront ab sorbés par ce travail. Mais il restera alors ac complir le travail des évaluations pour la pro priété non bâtie, opérer les inscriptions et les changements dans les matrices cadastrales, exécuter d'autres travaux accessoires, qui tous nécessiteront du temps et de l'argent. La section centrale a demandé au gouverne ment quels seraient le coût probable et la durée du travail complet de la revision. Le gouvernement a répondu que la dépense totale est estimée 4 ou 5 millions, indépendam ment des 450,000 fr. votés antérieurement pour la régularisation des documents du cadastre On voit, comme nous le disions plus haut, qu'on est beaucoup plus près des 8 millions de M. Beernaert que des 2 millions de M. de Smet de Naeyer. Et ce n'est pas fini, car il faut tou jours compter sur les imprévus, et il y en a déjà eu dans les évaluations du ministre actuel. "-'uuepcgiceeoti-'. On a souvent dit, au cours de la discussion si irritante qu'a close le vote patriotique du Sénat, que, dans les siècles passés, les ordonnances de nos souverains et les décisions de nos Cours de Justice étaient rédigées en flamand, l'usage de nos populations de Flandre, de Limbourg et de Brabant. C'est exact, et nous ne voulons point y contre dire. Ce que les flamingants, qui voudraient asser vir nos magistrats et nos législateurs un idiome quintessencié que personne ne comprend, ou bliaient d'ajouter, c'est que la langue judiciaire et législative des 16e et 17° siècles n'était pas plus du néerlandais que Coremans n'est un Parisien. Les praticiens d'alors, quand ils avaient be soin de se faire comprendre, recouraient sans ambages ni fausse honte la terminologie fran çaise, au point de n'écrire plus qu'un jargon qui devient un véritable patois français. L'exemple de la Practijcke Crimineele du célè bre juriste Wijnants est caractéristique cet égard. L'auteur était président du grand Conseil de Malines. Voici comment il pratiquait le principe du In Vlaanderen Vlaamsch Ce n'est pas lui qui, l'exemple du chevalier Descamps, aurait prononcé le célèbre Ikke zwère il aurait dit Ikjureer. Le titre du livre est ainsi conçu Oorte instruc- tie omne jonge praclisenen in materie criminele die- ntnde in Vlaanderen. Nous supposons bien qu'on ne nous deman dera pas ici de version française, pas plus d'ail leurs que pour ce qui suit. Sous la rubrique Van Crismen en maleficien ou lit la définition que voici aile crismen zyn publyke oft privée. Ende van diesen crismen eenige zyn capitale ende andere niet capitale. Quel est le Wallon qui ne comprendra pas Sous le titre Hoc de crismen kommen te hennisse van derjuge, Wijnants écrit: Bij vier manieren kommen de crismen ter hennisse van den juge ordi- nairelijk bij accusatien, extraordinairelijck bij den denunciatienbij exceptien ende bij inquisitien. Voici enfin quelques autres intitulés de chapi tres qui ne sont pas moins topiques Et enfin Van der con/essie van den patient op de banck. Pour ceux que cette preuve ne convaincrait point, il suffirait d'en ajouter une seconde et dé cisive. Ouvrons la Coutume de Louvain, publiée en 1622. On y trouve les rubriques suivantes, que personne ne demandera de traduire Chapitre I Van officiënjuridictie en adminis trai van Juslilie binnen de s (ad. Chapitre III Van Arreslamenten en apprehen- si'ên in civiele saecken. Chapitre IV Van exploiten en andereprocedu- ren voor reèle renien. Chapitre IX Van contractent obligatièn en transporten. Chapitre X Van sententiënexecutiën, lelteren réquisitoire, dekretennamptissement en appellen. Et toutes le3 Coutumes du pays flamand re produisent ce langage composite. Dans la Coutume d'Audenarde, on trouve les termes procureurs, greffiers, garanlencitalie, fur- nissement van processen, jndicature in saken van kleine importanlieservitulen, prescriplie, prestatie van eed, etc., etc. Voilà le vrai vieux flamand juridique fait de termes français, dont peine 1 orthographe est modifiée ceux qui le parlaient ne compren draient certes rien la langue artificielle et arbi traire de mots inventés et d'expressions bizarre ment forgées, que voudraient nous confectionner des académies de traducteurs officiels. Parlez au peuple flamand de servilutenffiypothe- hen, obligatièn, intrestenkontraklen, privilegïénil vous comprendra, parce qu'il est habitué en tendre ces mots et qu'une tradition vieille de plusieurs siècles en a fixé le sens. Mais allez lui parler derfdienstbaarheden, de grondpanden, de ver- bintenissen, de kroezen (intérêts), de voorrechten, il vous rira au nez. La langue flamande n'a pas de terminologie juridique. Voilà un fait brutal, devant lequel les flamingants devraient s'incliner. Et voilà pourquoi il y aurait un péril immense entreprendre la rédaction officielle de nos lois en un idiome qui n'a pas su s'assouplir au langa ge du droit. Il faudrait, pour rendre possible l'application du projet flamingant que le Sénat a eu la sagesse de rejeter, fabriquer une langue nouvelle qui n'aurait ni certitude, ni précision, ni fixité, et dont la confection serait abandonnée au caprice de quelques littérateurs transcendants et incom pris. Il y a deux siècles que Molière écrivait Quand on se fait comprendre, on parle tou jours bien. Voilà pourquoi, en Belgique, la langue offi cielle du droit et de la législation doit demeurer française. La section centrale chargée de l'examen du budget de l'intérieur s'est réunie Mardi sous la présidence du baron Snoy. MM. Lorand, Colfs et Hoyois ont signalé la situation précaire des employés des commissariats d'arrondissement, privés de tout avancement. La section a décidé d'adresser une question ce sujet au ministre de l'intérieur, qui prépare une réorganisation des administrations des gou vernements provinciaux. D'abord le papillon noir. Un maillot de soie noire, richement brodé d'argent, dessine mer- LE PROGRÈS Van dat notoire es. Van suffisanlen inditiën om de banck Van pynene Van assassynen. Toilette féminine. A recommander, par cette saison de travestissements trois costumes en fa veur Paris.

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Le Progrès (1841-1914) | 1897 | | pagina 1