27. Dimanche,
57e ANNÉE.
4 Avril 1897.
JOURNAL D'YPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT.
Les événements de Crète.
A l'œuvre.
Aide de camp honoraire.
Exposition internationale
de Bruxelles 1897.
6 FRANCS PAU AN.
PARAISSANT LE JEUDI ET LE DIMANCHE.
On traite forfait.
Le blocus die la Crète.
Les Anglais ont saisi, en dehors de la ligne du
blocus, deux petits voiliers grecs chargés de pro
vision^.
Les préparatifs de la
Turquie.
Trente bataillons de réservistes, appelés sous
les drapeaux en Anatolie, ont été envoyés de Sa-
lonique la frontière de Macédoine.
Le général Osman pacha, nommé commandant
de la première division d'armée concentrée Ja-
nina, est parti pour rejoindre son poste.
Les réservistes des Dardanelles et de Gallipoli
sont appelés sous les drapeaux.
On complète l'armement des forts des Darda
nelles et le3 préparatifs de défense de Smyrne.
Les souscriptions pour les Crétois musulmans
ont atteint 612,000 piastres.
L'intervention de
l'Aiigl<;terre
Une dépêche de source anglaise dit L'am
bassadeur d'Angleterre a insisté pour que l'on
commence retirer les troupes turques de
Crète.
L'iradé relatif aux demandes du patriarcat
arménien est indécis sur tous les points, sauf sur
la restitution au patriarcat des trois prêtres con
damnés mort qui restent en prison jusqu'à
l'exécution du jugement. Le conseil mixte du
fiatriarcat se réunira demain pour discuter
'iradé qui n'est pas de nature le satisfaire.
A la suite de nouvelles incursions d'Albanais
la frontière serbe, le Sultan a fait savoir au vali
de Kolzovo qu'il était responsable de toutes
les attaques contre les Serbes ou contre d'au
tres.
Ypbes, le 3 Avril 1897.
Le texte du discours prononcé par M. Van-
derkindere la réunion des délégués qui ont
adhéré la grande manifestation nationale
vient de paraître.
En voici le passage typique
La Ligue, que j'ai l'honneur de représenter
ici, est donc prèle appuyer vos revendica
tions elle ne reniera pas ses traditions. Avec
vous elle élèvera la voix contre les indignes
faiblesses de nos maîtres du jour, qui reculent
devant un vil intérêt électoral et n'osent pas
E rendre les mesures que réclament tous les
ommes compétents, que le Roi lui-môme a
préconisées et que les nations étrangères s'éton
nent de voir négligées par un peuple qu'elles
croyaient lier de son indépendance.
Est-il donc vrai que le patriotisme soit
éteint en Belgique? Ah I je m'imagine que si
un danger immédiat nous menaçait, on le re
trouverait dans tous les cœurs. Mais ne serait-il
pas trop tard alors
Les armées capables de tenir la campagne
ne s'improvisent pas de nos jours, et avant que
nous ayons eu le temps de nous reconnaître,
nous serions peut-être réduits l'impuissance.
L'inaction actuelle est donc coupable et
criminelle. On endort dans une fausse sécurité
un peuple qui est naturellement peu enclin
payer de sa personne et qui voudrait jouir de
tous les bienfaits de la paix sans faire, pour
les mériter, le moindre sacrifice.
Ainsi, au lieu d'inspirer la nation des
sentiments d'honneur et de virilité, les hommes
qui tiennent entre leurs mains sa destinée
l enchaînentà des soucis purement matériels el
flattent le moins louable egoïsme.
C'est contre celle attitude que vous protes
tez énergiquement, et vous le faites avec un
désintéressement complet anciens ofliciers,
anciens sous-officiers, vous n'avez rien at
tendre personnellement des réformes que vous
préconisez vous avez consacré votre vie une
carrière hautement honorable, et vous souffrez
de voir la patrie, que vous aimez, compromise,
menacée par les fautes de politiciens qui pa
raissent tenir plus leurs sièges ministériels
qu'à l'avenir de la Belgique.
C'est vous, messieurs, de déployer le
drapeau national autour duquel doivent se
grouper tous les vrais citoyens. Le concours des
libéraux vous est acquis sans dissidence. Com
me vous, ils demandent qu'on fortifie la défense
nationale, qu'on abolisse le remplacement,
qu'on rende le service obligatoire.
A l'œuvre donc pour celle noble cause.
Le discours de M. Vanderkindere, écho
fidele de la pensée des libéraux, dicte tous
ceux qui se réclament de la liberté et du pa
triotisme, leur plus pressant devoir.
C'est de contribuer au mouvement qui se
produit en faveur des revendications des pa
triotes, de participer la grande démonstra
tion projetée, des ecouer la torpeur qui s'est em -
parée de certains esprits, et de préparer le
réveil de la nation.
11 faut que l'iniquité du remplacement dis
paraisse, il faut que l'armée soit réorganisée,
complétée el qu'elle devienne la fois le rem
part de l'ordre et une solide barrière la fron
tière.
Le Moniteur a publié Samedi dernier un ar
rêté royal nommant le général Brassine, ancien
ministre de la guerre, aide de camp honoraire
du Roi.
Cet arrêté suggère la Flandre libérale les
plaisantes réflexions que voici
C'est avec une assez jolie slupélaction que
nous avons lu au Moniteur du 27 de ce mois,
la mise la retraite de M. le général Brassine
et sa nomination d'aide de camp honoraire du
Roi.
Nous avions pensé jusqu'ici que le mot ho
noraire s'ajoute au litre de celui qui, après
avoir occupé longtemps une charge, en con
serve les prérogatives honorifiques.
Nous avions tort.
Nous nous trompions.
Mais que voulez-vous?Nous nous trompions
avec tous les dictionnaires français désormais
on pourra être nommé honoraire de quelque
chose, sans avoir jamais été quoi que ce soit.
Que les Belges se le disent.
Quoi qu'il en paraisse, l'extension donnée
ce qualificatif peut avoir du bon, puisque voilà
du coup admirablement etendu le champ des
distinctions que notre gouvernement peut pro
diguer nos concitoyens qui sont ses amis.
C'est ainsi que dans ce nouvel ordre de ré
compensés, nous pouvons nous demander pour
quoi le général Brassine, auquel la reconnais
sance du gouvernement ne sera jamais assez
large, n a pas été, aussi bien, nommé ministre
d'Etat honoraire, ou inspecteur des poi\L et
chaussées honoraire, ou directeur général ho
noraire de notre Observatoire
Pourquoi Puisqu'il fallait le nommer ho
noraire de quelque chose
Et dire pourtant qu'il était si logique si na
turel de le nommer ministre de la guerre
honoraire.
Cela lui revenait.
11 avait été minis'.re longtemps (oh, oui 1)
el le bon sens el le dictionnaire ne recevraient
pas d'accrocs.
En dehors de ces considérations, il y a des
malins, disons des envieux, il y en aura
toujours, qui prétendent qu'en nommant M.
Brassine aide de camp du Roi, tout court, sans
adjectif, on l'aurait privé, par suite de l'in
compatibilité que cela eut offert, du plaisir
d'accepter le poste de censeur la Banque Na
tionale. 11 est vrai qu'on eût pu le nommer aide
de camp et censeur honoraire, mais on peut
parier volonté que le général eût obstiné
ment repoussé cette médiocre conception.
Bref, tout ceci marque surtout une chose
l'épatante ingéniosité que met notre gouverne
ment récompenser, non les services rendus
au pays, mais ceux quon lui rend.
Parmi ces services, il faut mettre en pre
mière ligne le soin qu'a pris M. Brassine ne
rien faire pendant son passage au ministère de
la guerre.
Nous savons bien que tout ce que nous di
sons ne roule que sur une plaisante question de
titres. Que peut nous faire un litre de plus ou
de moins? Peu de chose. Bien Cela augmen-
tera-t-il seulement la peine de ce voyageur
américain qu'on nous dit curieux de découvrir
encore un Belge qui ne soit ni titré ni décoré?
Nous ne voulons pas même le prétendre.
Le comité de la classe 16 (économie sociale)
invite les cercles ouvriers, maisons des ouvriers,
maisons du peuple, gildes, corporations, asso
ciations professionnelles, patronages ouvriers
(patronages d'hommes, de femmes, de jeunes
vires âcyuirit eundo.
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