57e ANNÉE. 27 Mai 1897. JOURNAL D'YPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT. jx V i s. Manifestation nationale du 13 Juin. L'alliance libérale. L'instruction obligatoire. Dédié au Père Boom. S0 42. Jeudi, 6 FRANCS PAR AN. PARAISSANT LE JEUDI ET LE DIMANCHE. On traite forfait. Le Comité de l'Association libérale d'Ypres a décidé de se faire représenter la manifestation nationale qui se tien dra Bruxelles le 13 Juin prochain. Les membres de l'Association qui dési reraient se joindre au Comité sont priés de faire parvenir leur adhésion avant le 10 Juin prochain chez M. Arthur Salomé, Café du Saumon, Ypres. Le départ pour Bruxelles est fixé au 13 Juin, 8 h. du matin Notre Association libérale a décidé de parti ciper la grande manifestation patriotique qui aura lieu, le Dimanche 13 Juin, Bruxelles, en faveur de l'abolition du remplacement militaire et de la réorganisation de la défense nationale. Elle invite ses membres et tous les groupes libéraux de la ville et de l'arrondissement s'associer cette protestation solennelle contre l'odieux régime que le cléricalisme continue d'imposer au pays. il importe que la manifestation du 13 Juin soit puissante et grandiose et qu'elle dise au Chef de la nation, au Chef de armée, que les vœux du pays intelligent le seconderont dans les mesures de salut public auxquelles on lui demande de recourir. Nous apprenons aussi que la Société Royale des ex-sous-ofilciers de l'armée Belge, de notre ville, a décidé de participer la manifestation. On s'y prépare partout avec activité, en ce moment. Il est certain que peu de sociétés d'anciens militaires manqueront l'appel, car la plupart, les plus importantes, sont engagées depuis 'ongtemps. Toutes les sociétés libérales seront présentes également. Parmi celles qui ont déjà promis leur concours, nous citerons au hasard la Ligue libérale de Bruxelles, l'Association libé rale de Bruxelles toutes les sociétés libérales de Liège, Louvain, Verviers, Spa, Huy, Mons, Charleroi, Tournai, Péruwelz, Alh, Helpt u zelve d'Anvers, la Jeune garde libérale démo cratique d'Arlon, les Marçunvins, la Société royale des Quilliers de Bruxelles, la Fédération des sociétés de gymnastique du royaume, l'As sociation libérale de Wavre, le Libérale Volks- bond de Lierre, etc. L'Association conservatrice de Bruxelles y sera représentée par un grand nombre de ses membres qui ont promis de se rendre indivi duellement au cortège. Le comte LéonVisarlde Bocarmé, membre de la Chambre des représentants, et le comte van der Burch, sénateur, ont assuré le comité organisateur de toutes leurs sympathies. 11 convient d'ailleurs de repéter que cette manifestation n'a aucun caractère politique qu'elle est organisée par les anciens militaires, qui convient toutes les sociétés politiques et autres, tous les citoyens Belges y prendre part que leur appel, que nous avons publié, s'adresse au Pays entier et qu'il ne leur est pas possible d'envoyer des invitations particulières. Que tous les patriotes viennent donc Bru xelles, mais qu'ils aient soin d'en aviser le Comité organisateur, 50, rue Albert de Latour, afin que celui-ci puisse prendre toutes les dis positions nécessaires pour la marche et le bon ordre du cortège. Nous avons dit que les délégués de la Ligue Libérale, de l Association Libérale et de la Fé dération Libérale ouvrière, après une nouvelle reunion, ont volé l'unanimité un ordre du jour ainsi rédigé Les délégués des Associations Libérales de Bruxelles décident qu'il y a lieu de se réunir des dates fixer pour poursuivre les négociations et aviser aux moyens de combattre de commun accord le parti clérical. Ils estiment qu'en cas d'élections législatives il y aurait lieu de se réunir d urgence. Cette résolution, qui ne condamne pas une alliance mais au contraire le prévoit, sera ac- cueillieavec joie par tous les libéraux. Il est évident que modérés et progressistes différent Bruxelles dopinion sur l'entente avec les socialistes les premiers, avec raison, n'en veulent pas, tandis que les seconds restent partisans de la Triplice. Mais le temps ne les metlra-t-il pas tous d'accord A chaque congrès socialiste, chaque réu nion collectiviste, les principaux chefs du parti rouge ne parlent-ils pas avec un souverain dé dain, un véritable mépris, de l'alliance pro gressiste. Ils la tolèrent, déclarent-ils, mais ils ne l'aiment point. Des événements surgiront qui prouveront aux progressistes bruxellois l'impossibilité de s'unira des gens qui les supportent avec peine et dont l'idéal dominant est la destruction de la bourgeoisie laquelle le parti progressiste appartient. L'abbé Daens a, on le sait, déposé un projet de loi décrétant l'instruction obligatoire. Nos lecteurs liront avec intérêt cet extrait de son exposé des motifs Malgré tous les efforts de l'Etat, du clergé et des particuliers, il y a encore, cette heure, sur 1,094,000 enfants en âge d'école, 290,000 qui ne fréquentent pas l'école primaire, ou qui l'abandonnent prématurément. Si vous ajoutez ce nombre celui des enfants qui fréquentent l'école irrégulièrement, qui s'en absentent durant les mois d'été, vous arriverez aisément au chiffre de 350,000 enfants, dont l'instruction primaire est nulle ou gravement défectueuse. Ainsi, plus du tiers des enfants de notre pays ne reçoivent pas une instructions primaire suffisante et si l'on déduit du nombre totale d'enfants en âge d'école celui des enfanta des classés riches ou bourgeoises, qui jouissent tous du bienfait de l'instruction, on peut affirmer que plus de la moitié de nos fils d ouvriers restent plongés dans l'ignorance. C'est un vrai désastre au point de vue moral et matériel. Tout le monde proclame l'urgente et absolue nécessité de l'enseignement professionnel, parce que, en Belgique, nous manquons surtout de bons ouvriers mais on ne peut perdre de vue que le fondement indispensable de l'enseigne ment professionnel est un enseignement primaire sérieux. Or, l'enseignement primaire, pour être sérieux et donner des fruits durables, doit aller jusqu'à quatorze ans... Mais on peut affirmer que, sans l'obligation scolaire, l'enfant de l'ouvrier ne restera pas l'école jusqu'à l'âge de quatorze ans. La plupart, pour ne pas dire tous, quittent l'école onze ou douze ans. L'ouvrier a de la peine élever sa famille, et quand elle est nombreuse, composée de cinq ousix petits enfants, la charge devient écrasante. Aussi, dè3 que l'enfaut a fait sa première com munion, dès que l'âge légal du travail est venu, il l'envoie l'atelier, la fabrique, pour y gagner 50 ou 60 centimes par jour. Il est donc avéré qu'on ne retiendra jamais l'enfant de l'ouvrier l'école pendant une pério de assez longue pour lui donner un enseignement primaire sérieux, sans l'intervention de la loi, sans l'enseignement obligatoire. Les libéraux n'ont jamais dit autre chose, et il ne nous déplaît pas de voir un membre du clergé reprendre la campagne qui, sans les efforts de l'opposition cléricale de 1883, eût abouti depuis quatorze ans. On sait que les chemins de fer Hongrois ont introduit le tarif par zones pour les voyageurs, une réforme il y a quelque trente ans en Belgi que, par M. Vanderstichelen, et malheureuse ment trop tôt condamnée l intervention de M. Miaou. Et au lieu de chercher dans l'abaissement du prix des places, le développement du trafic et une utilisation meilleure du matériel, le mi nistre timbromane et timbré que l'Europe nous envie, vient daugmenler de 25 et de 12 1/2 pour cent les prix d'une nombreuse catégo rie de voyages. LE PROGRES tires acqoirit eundo. ABONNEMENT PAR AN: Pour l'arrondissement administratif et judiciaire d'Ypres, fr. 6-00 Idem. Pour le restant du pays7-00 tout ce qui concerne le journal doit être adressé l'éditeur, rue de Dixmude, 51. INSERTIONS Annonces la ligne ordinaire fr. 0-10 Réclames la ligne, fr. 0-25 Insertions Judiciaires la, ligne, un franc. Les annonces sont reçues Pour l'arrondissement d'Ypres aux bureaux du Progrès Pour le lestant de la Belgique et de l'Etranger, également aux bureaux du journal LE PROGRES. Le Comité. Ypres, le 26 Mai 1897.

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Le Progrès (1841-1914) | 1897 | | pagina 1