iM° 48. Jeudi, JOURNAL D'YPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT. La manifestation de Dimanche. Le premier manifestant. Le régime fiscal du tabac. Le désastre Congolais. 57e ANNÉE. 17 Juin 1807. 6 FRANCS PAR AN. PARAISSANT LE JEUDI ET LE DIMANCHE. vires acquirit eundo On traite forfait. Ypres, le 16 Juin 1897. La manifestation patriotique qui a eu lieu Dimanche, Bruxelles, a été imposante, on trou vera ci-après la réponse hautement significative que le Roi a faite au Général Brialmont. S. M. n'a pas caché la satisfaction que lui causait cette belle manifestation, et elle a fait valoir les raisons qui militent en faveur du ser vice personnel. La nation a dit le roi, en terminant, 8 rè- gle ses destinées dans la plénitude de sa liber- té. Je n'ai jamais failli mon devoir de l'avertir. Je suis et reste l'avant-garde des Patriotes. C'est la nation elle-même qui décidera de son avenir. C'e langage sera-t-il compris au Ministère Noua en doutons. Discours du Roi. Vous savez la considération toute particu lière que je porte aux chefs et anciens chefs de l'armée, dont les talents, l'existence entière, ont été consacrés au service du pays. J'aime affirmer les liens affectueux qui nous unissent. Quant la question dont vous venez m'entretenir, vous prêchez un con verti. Je suis trop soucieux de la sécurité et de la défense éventuelle de mon pays pour ne pas souhaiter que le principe du service personnel soit la base de son régime militaire. Pas plus qu'il ne lui est possible de s'isoler du reste du monde, une nation ne saurait se dispenser d'organiser solidement sa défense, si elle ne veut être la merci du hasard des évé nements. En ce qui nous concerne particuliè rement, nous qui avons des devoirs la fois nationaux et internationaux, qui sommes pla cés dans le voisinage immédiat de centres gou vernementaux exerçant une influence prépon dérante sur les destinées de l'Europe, nos institutions militaires doivent, toutes propor tions gardées, s'inspirer de celles des nations qui nous entourent. Nos unités tactiques doivent être composées, armées et exercées dans des conditions analo- gues de celles de nos voisins. Si, notamment, la division belge était, au moment du danger, composée d'hommes moins rompus au service que ceux d'autres pays, elle n'entrerait en ligne qu'avec la pers- pective de se sacrifier inutilement. Toute illusion sur ce point, entre autres, serait fatale. D'autre part, très intérieurs en nombre, nous devons compter d'autant plus, pour assurer notre défense, sur le secours d'ouvrages d'art militaire. La nation règle ses destinées dans la pléni- tude de sa liberté. Je n'ai jamais failli mon devoir de l'aver- tir. Je suis et reste l'avant-garde des patriotes, mais c'est la nation elle-même qui décidera de l'avenir. Si les ministres actuels possédaient le moindre sentiment de dignité, ou même s'ils n'en possé daient que la notion, ils se seraient réunis Di manche soir et auraient couru offrir leur démis sion au Roi. Jamais commis besogneux n'ont été ramassés de plus belle manière par leur patron. Le Roi a bien fait de dire la vérité, durement, ces pleu tres, et il avait d'autant moins de réserve ob server qu'avec des particuliers de cet acabit, ou peut tout se permettre ils ne veulent pas même avoir l'air de comprendre les leçons qu'on leur inflige, pour n'avoir point de raison de paraître froissés. Ce n'est pas avec des affronts qu'on les déloge ra du ministère. Le discours du Roi est tellement accablant pour eux, que le Journal de, Bruxelles n'a pas osé le reproduire Le Patriote et le XXe Siècle en donnent les pas sages les moins durs, les moins significatifs. Puisque la presse cléricale, soutien et organe du gouvernement, refuse de faire connaître ses lecteurs les paroles mêmes du souverain, c'est qu'elle les trouve terribles pour les malfaiteurs politiques dont elle seconde les menées. Voilà ce qui nous autorise dire que la mani festation du 13 Juin a eu des eiiets profonds on sait désormais que c'est avec une répugnance qu'il ne dissimule plus que le Roi subit les De Smet de Naeyer, les Schoiiaert, les Vandenpee- reboom et les autres plats serviteurs des sans- patrie. S'il ne l'avait pas clairement fait savoir, vous auriez entendu les glapissements enthousiastes de la basse cléricaille. Ras un mot de commen taire, dans les journaux cafards, sur le discours de Sa Majesté. Quand, le l1'Janvier, le Roi recommanda le patriotisme aux Belges,les cléricaux s'écrièrent: 8 C'est aux libéraux, alliés des socialistes, que le souverain a prêché ce couseil Nous répliquâmes 8 Vous interprétez mal la pensée royale. D'est vous que la recommanda tion s'adresse. Et Journal de Bruxelles et Patriote de ricaner. Grâce la manifestation organisée Dimanche, le Roi a pu dissiper l'équivoque dont les sans- patrie cléricaux essayaient de couvrir son dis cours de l'an. Il a mis, cette fois, les points sur les i pour l'instruction des imbéciles. Plus moyen d'ergoter ni de nier. Les manifestants ont le Roi avec eux, et il a réclamé le droit de marcher en tête du cortège, 8 l'avant-garde. Qu'on vienne soutenir, après cela, que la ma nifestation n'a servi de rien Qu'on chicane sur le nombre des participants La protestation des patriotes a éclaté jusqu'au trône, et elle y a obtenu un écho retentissant. Nous ajouterons, pour finir, que le Roi a, en quelques mots inspirés par sa vieille expérience, condamné le système de la nation armée, que les bonnets de nuit du 15 Août se promettent de faire prévaloir 8 Si la division belge était composée d'hom mes moins rompus au service que ceux des autres pays, elle n'entrerait eu ligne qu'avec la pers pective de se sacrifier inutilement. Les agréments de la nouvelle loi sur le régime fiscal du labac vont commencer pour les fabricants, négociants et détaillants. Comme nous l'avons annoncé, les personnes qui, la date du 1er Juillet prochain, se livreront au commerce, la fabrication ou au débit des tabacs, en quelque qualité que ce soit, seront tenues de faire, avant le 15 du même mois, la déclaration de profession exigée par l'article 12, 1er, de la loi du 17 Avril 1896. Cette déclaration doit énoncer entre autres, d'après l'article 12 de la loi du 17 Avril 1896, outre les nom, prénoms et demeure du décla rant, la situation et la description des locaux, tels que bureaux, magasins, usines ou débits. Sous le ministère actuel, le commerce est de plus en plus astreint des obligations, des vexations, il est amusant pour les marchands de tabacs de vivre sous un ministère comme celui qui nous gouverne. Les voilà obligés de faire la description de leurs locaux Dans la suite, ils vont avoir remplir certai nes obligations concernant le payement de l ac- cise. Pour l'instant, comme les tabacs séchés, fabriqués ou non fabriqués, qui existeront dans le royaume au 1er Juillet sont exempts de l'accise, les fabricants, négociants et détaillants sont obligés d'adresser par écrit, avant le 15 du mois prochain, au receveur des contribu tions, une déclaration mentionnant notamment les différentes espèces de tabacs (tabacs non fabriqués, cigares, cigarettes, tabac fumer, tabac priser, tabac mâcher) se trouvant dans les magasins, fabriques, débits ou autres lieux de dépôt, et ils doivent y indiquer, pour chaque espèce, le poids brut et le poids net. Donc, du 1er au 15 Juillet, les marchands de tabacs auront envoyer deux déclarations dans lune, il faudra qu'ils décrivent leurs locaux dans l'autre, ils devront faire l inven- taire de leurs tabacs. Ces deux déclarations seront conformes des modèles arrêtés par le ministre des finances. Ce sont des obligations dont se seraient bien passés les marchands de tabacs. Mais le gou vernement entend qu'on lui obéisse Le Dagblad de la Haye, du 12 Juin, publie les lignes suivantes comme lui étant adressées de Brazzaville (en face de Léopoldville), le 2 Mai Il règne une grande agitation dans lEtat du Congo. LE PROGRES ABONNEMENT PAR AN: Pour l'arrondissement administratif et judiciaire d'Ypres, fr. 6-00 Idem. Pour le restant du pays7-00 tout ce qui concerne le journal doit être adressé l'éditeur, rue de Dixmude, SI. INSERTIONS Annonces la li^ne ordinaire fr. 0-10 Réclames la ligne, fr. 0-25 Insertions Judiciaires la ligne, un franc. Les annonces sont reçues Pour l'arrondissement d'Ypres aux bureaux du Progrès Pour le estant de la Belgique et de l'Etranger, également aux bureaux du journal LE PROGRES. (Chronique).

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Le Progrès (1841-1914) | 1897 | | pagina 1