AVIS. 59. Dimanche, 57e ANNÉE 25 Juillet 1897 JOURNAL D'YPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT. Revision des listes électorales. Lettre ouverte Le remplacement. La condamnation conditionnelle 6 FRANCS PAR AN. PARAISSANT LE JEUDI ET LE DIMANCHE. vires acqcirit eundo On traite forfait. Depuis le premier Juillet, les collèges échevi- naux procèdent la revision annuelle des listes électorales pour les élections tous les degrés. Nous engageons vivement tous ceux de nos amis qui, non encore inscrits sur les listes ou y tigurant avec un nombre de voix inférieur au maximum, croiraient pouvoir réclamer contre cette situation, s'adresser au bureau de l'Asso ciation libérale, en cette ville. TTn banquet aura lieu aux Halles, le Dimanche, 8 Août 1897, 3 1/3 lieures de rele vée, l'occasion «le la visite officielle «le MM. les Minis tres de la Justice et de 1*A_- grrioulture et des Travaux publics. Une liste de souscription est déposée l'Hôtel de Ville d'Ypres. Le prix est fixé 6 francs vin non compris. La liste sera close le Same di, 30 Juillet, 1 heures de relevée. On lit dans le dernier numéro de La Lulte-De Strijd Monsieur le Baron SURMONT de VOLS- BERGHE, Sénateur et Bourgmestre de la ville d'Ypres. On sait que la Chambre a pris en considéra tion la proposition de M. Magnetle relative la suppression du remplacement. Elle a voulu, par ce moyen, éviter un nouveau et retentis sant débat sur la question militaire et le service personnel. M. Woeste lui-même s'est raillé la prise en considération, mats en faisant l'éloge du rem placement. Il a même évoqué en faveur de cette iniquité les opinions de plusieurs hommes d Etat, sans indiquer l'époque où ces déclarations se sont produites. C'était bien avant 1870, bien avant le vote plural, bien avant la nouvelle organisation militaire de l'Europe, bien avant l'instauration du service militaire en France. Autres temps, autres mœurs, autres situa tions, autres discours. Seul, M. Woeste reste enlisé dans le passé et réclame le maintien du remplacement. Combien de temps encore parviendra-t-il barrer la route la cause de I humanité, du progrès, de l'égalité des charges militaires? Combien de temps empêchera-l-il le gou vernement et la droite de répondre au senti ment public en proposant le service personnel On ne sait; mais il est évident que s'il ne disparaît pas la Chambre, la cause de la pa trie longtemps restera en souffrance. Tous ceux qui ont l'amour de leur pays de vraient se coaliser l'an prochain pour empê cher sa réélection Alost. Sa chute serait éga lement le signal de la défaite du remplace ment. L'exécution pendant l'année 1896 de la loi relative la libération et la condamnation LE PROGRES ABONNEMENT PAR AN: Pour l'arrondissement administratif et judiciaire d'Ypres, fr. 6-00 Idem. Pour le restant du pays7-00 tout ce qui concerne le journal doit être adressé l'éditeur, rue de Dixmude, ot. INSERTIONS Annonces la ligne ordinaire fr. 0-10 Réclames la ligne, fr. 0-25 Insertions Judiciaires la ligne, un franc. Les annonces sont reçues Pour l'arrondissement d'Ypres aux bureaux du Progrès Pour restant de la Belgique et de l'Etranger, également aux bureaux du journal LE PROGRES. Vous vous êtes plu dans les séances publiques du Sénat des Vendredi 9 et Mercredi 14 courant qualifier en substance d'après les Annales parlementaires, page 743, de dénonciation anonyme, contenant une foule d'inexac titudes et d'attaques fausses, injurieuses ^el même calom nieuses et des insinuations de tout genre, certains ex traits d'un rapport sur l'état rétrospectif et actuel des monuments Ypres, rapport que j'ai fait pour la Société d'Archéologie de Bruxelles et dont une analyse ou des fragments sans nom d'auteur ont été transmis l'Admi nistration communale d'Ypres, pour explication. Pour commencer ou a procédé de cette façon, notez le bien, sans me consulter et dans ces conditions je ne puis assumer la responsabilité d'un document, dont le sens, par le fait même qu'il n'est pas resté tel qu'il a été écrit, peut avoir été changé ou altéré. Puis j'ai vous dire que ce travail, qu'il m'était sans Joute bien permis d'élaborer sans venir vous en demander la permission, ni sans être obligé de le soumettre votre censure, était signé en toutes lettres. Je partage votre sentiment, en ce sens qu'il eut été préférable de vous envoyer le document original. Voilà entr'autres pour l'accusation d'anonymat que vous formulez contre ce document, alors que vous savez parfaitement que, seul m'occuper de ces études Ypres, ce rapport trop circonstancié pour être l'œuvre d'un étranger, devait nécessairement émaner de moi et l'appré ciation, sur ce point, des gens qui liront votre discours dans le Journal d'Ypres sera la même. Mais quel que soit le contenu de mon travail, ma per sonne vous étant antipathique au plus haut point, c'était pour vous une bonne aubaine de vous croire visé et de profiter de ce soi-disant anonymat pour dénaturer com plètement le caractère de ce rapport ainsi que les inten tions de son auteur et par là chercher me nuire, con formément la règle que vous suivez depuis quelques temps Tout cela celle fois-ci parce que j'ai osé y dire quelques vérités en constatant Qu'on a un jour fait briser, coups de marteaux, cer tains ornements extérieurs des Halles, avec ou sans l'au torisation de la commission des monuments, circonstance qui n'excuse en rien l'acte de vandalisme, (dont il a encore été question récemment au Conseil Communal), dans la mesure où il s'est produit et que tous les vrais Yprois ont si vivement réprouvé Qu'on a décarrelé inutilement la salle Delbeke et que cette situation perdure depuis Août 1894 Qu'on a démoli la porte du Temple, disparition qui ne s'imposait nullement Que deux projets de démolition, sans être complète ment décidés, sont dans l'air, ceux du rempart près de la gare et du couvent actuel des Pauvres Claires. La relation de ces laits et de ces projets, qui sont publics ne peut donc pas constituer une dénoncia tion comme vous l'avez dit au Sénat. En m'occupant de ces différentes questions, mes intentions ont été bonnes, contrairement votre opinion, et guidées par mon attachement pour nos vieilles reliques du temps jadis et je n'ai eu en vue que de coopérer secouer la torpeur et l'indifférence en matière d'art et d'archéologie qui régnent Ypres, contrairement ce qui se passe dans la plupart des centres intelligents du pays et de démontrer par la même occasion quel point incom bait l'Etat l'obligation morale d'intervenir largement, par voie de subsides, dans la restauration de nos monu ments, trop importants pour les ressources de la ville. Aurais-je eu gain de cause sur ce dernier point, et la réponse très satisfaisante de l'honorable Ministre compé tent, au sujet de la large intervention promise pour la restauration des Halles aurait-elle été inspirée par la lecture de mon travail Qui sait Monsieur le Ministre, déjà fortement remué par l'excellent discours de notre honora ble représentant, monsieur Colaert, prononcé la Cham bre au commencement de Juin, s'est peut-être senti ému, la description de l'état lamentable de nos beaux édifices Yprois et la relation des mauvais traitements dont ils ont été l'objet, ou le sont encore, points que j'ai dévelop pés avec conviction dans mon rapport, pour les besoins de la cause, mais nullement pour vous mettre personnelle ment en jeu. Quant au fond des dites questions, dont je me suis occupé, je le crois de bonne foi, rigoureusement exact, contrairement vos déclarations au Sénat, qui se résu ment en des affirmations malveillantes formulées dans une assemblée où je n'étais pas même de me défendre il est bon de constater que Monsieur le Ministre des Beaux-Arts a bien voulu s'en charger ma place. ("Annales parle mentaires page 780/ N'ayant pas eu ma disposition pour la rédaction de mon travail les Archives modernes de votre administration, il est fort possible qu'il y ait certaines inexactitudes dans les détails, mais celles-ci ne sont pas voulues. Au point de vue technique je suis prêt discuter tou tes les questions sur lesquelles je me suis appesanti, avec des gens compétents, mais je ne saurais le faire avec vous, car je ne vous reconnais ni la science voulue, ni le goût artistique suffisamment développé pour entrer en lice avec un praticien d'ancienne date, qui n'a d'autres préten tions cependant que d'être arrivé, la suite de longues années de théorie et de pratique et au prix de grands sacrifices personnels ("dont il subsiste des preuves; a en connaître, sur ces matières spéciales, un peu plus long que quelqu'un auquel ses nombreuses occupations n'ont guère permis de s'en soucier ou dont l'être est par trop accessible aux idées mesquines et étroites, mauvais fac teurs pour former des esthètes ou des hommes de goût. Je termine ma lettre, déjà passablement longue, en relevant une inexactitude dans votre discours ("page 744 des Annales Parlementaires/ Vous y dites qu' la suite des recherches que vous avez fait faire dans les Archives, celles-ci vous ont permis de constater que le crélage des Halles était en plomb. C'est une erreur, car il résulte de ce que j'ai découvert ce sujet, dans les comptes de la ville, (n'ayant pas ici mes extraits sous la main je ne puis dire si c'est dans les documents appartenant aux Archives Communales ou dans ceux des Archives générales du Royaume) que le crétage était en bois, recouvert de fines feuilles de plomb, ce qui est tout autre chose. Du reste l'emploi de pareils ornements, confectionnés en plomb massif, par suite du grand poids et de l'extrême malléabi lité de ce métal, n'aurait pas été plus conseiller celle époque que présentement. M'efforçant toujours de respecter la logique, je finis ma lettre en jugeant inutile d'employer la moindre for mule de politesse envers vous, puisque nous en sommes arrivés ne plus échanger le moindre signe extérieur de civilité quand nous nous rencontrons et que l'initiative est partie de votre côté. A.MERGHELYNCK. Château de Reauvoorde Sous Wulveringhem Arrondissement de Furnes le 21 Juillet 1897.

HISTORISCHE KRANTEN

Le Progrès (1841-1914) | 1897 | | pagina 1