Mort d'un député.
Archéologie.
petit roi. On nous prétendait que celle qui ac
compagnait l'enfant était une dame d'honneur
qui faisait la reinecelle-ci désirant vivre tran-
3uille comme une femme ordinaire et se donner
oublement, par le voyage et l'incognito, cette
joie rare et, par moments, indispensable,
d'échapper sa propre identité.
M. Hyacinthe Cartuyvels, député catholique
de Waremme, est mort hier midi. Il était un
des membres les plus militants du groupe pro
tectionniste.
Effroyable attentat anarchiste.
M. CANOVAS,
président du Conseil des mi
nistres espagnols, tué
coups de revolver.
A la première nouvelle du forfait qui prive
l'Espagne d'un homme d'Etat qui lui avait voué
toute son existence né vers 1830, il avait été
déjà ministre des colonies sous O'Donnel en 1865
la reine-régente Christine a nommé aussitôt
le général Azcarragua, le ministre de la guerre,
firésident du conseil, et annonce sa rentrée dans
a capitale pour aujourd'hui Mardi.
Dans l'entretemps, tous les chefs de l'opposi
tion libérale, M. Sagasta tout le premier, se sont
mis la disposition du gouvernement, et le ma
réchal Martinez Campos qui fut jadis avec
Canovas un des restaurateurs de la dynastie
d'Alphonse XII, s'est rendu S'-Sébastien près
la Reine-Régente qui dans cette cruelle épreuve
se montre par la promptitude de ses résolutions
la hauteur de sa tâche.
M. Silvela, le chef des conservateurs dissi
dents, s'est empressé également de se mettre aux
ordres du gouvernement.
Le conseil des ministres siège en permanence
Madrid.
Un individu qui faisait l'apologie de l'attentat
a été arrêté, mais l'événement tragique paraît
avoir apaisé du coup l'effervescence qui régnait
ces jours derniers dans la capitale et la banlieue
cause de la question des octrois.
A Barcelone, où le meurtrier, Michel Galli,
était connu sous le nom d'Achilloli, toute la
gendarmerie est sur pied.
Michel Galli était l'ami intime d'Achieri, l'au
teur de l'attentat de la rue Cambios et la suite
duquel il prit la fuite.
Il serait prématuré de vouloir examiner dès
présent les conséquences de la disparition de M.
Canovas. Mais en juger d'après le premier
mouvement, libéraux et conservateurs ajourne
ront leurs dissentiments et joindront leurs efforts
patriotiques communs pour rendre l'Espagne
et ses colonies la paix sans laquelle elle marche
de catastrophe en catastrophe.
M. Sagasta pourra jouer un grand rôle s'il
peut s'entendre avec M. Silvela et créer de la
sorte l'union libérale.
L'art pictural.
Rembrandt (Paul) (1606-1674) un des premiers
Kintres de Y école Hollandaise né en 1606
iyde, ou dans un moulin voisin de cette ville,
mort Amsterdam en 1674. Il était fils d'un bras
seur de bière.
Hamman Edouardpeintre d'histoire né Os-
tende vers 1810, décéda jeune encore dans sa
ville natale vers 1849. Son tableau rappelant des
épisodes du siège d'Ostende (1601-1604) se trouve
dans les salons du Casino il porte le numéro 6
et restera toujours un vrai chef-d'œuvre.
Brueghel, Bruegelformes du patois, ainsi
signaient les artistes dont les noms suivent
(catalogue Félis). Nous donnons ici, le nom authen
tique:
Breughel, famille de peintres flamands origi
naire du village de Breughel près de Bréda.
1° Pierre Breugbol, dit le vieux né Breughel
en 1510 selon d'autres en 1530, mort Bruxelles
vers 1590. Il traita des sujets gais, des noces,
des fêtes, des charges, et fut surnommé le drôle
Il eut deux fils peintres
a) Pierre (son fils ainé) qui suit degré n.
b) Jean qui suivra degré nbls.
11° Pierre Breughel né Bruxelles en 1567 mort
en 1625 surnommé Breughel d'enferparce qu'il
affectionnait les sujets terribles, des scènes in
fernales.
Ilbis Jean Breughel 1568-1622, né Bruxelles. Il
était ami de Rubens. Il fut surnommé Breughel de
Veloursparce qu'il s'habillait en velours, c'était
un habile paysagiste finesse du pinceau, beauté du
feuillage, fraîcheur du coloris, telles étaient les
qualités du peintre.
Van Cuyck, M. peintre natif d'Ostende, profes
seur l'académie de cette ville. Peint en 1846
(d'après une vue prise en 1641), un tableau
représentant l'ancienne place d'armes. (Porte le
n° 1). Sans être brillant, c'est un bon tableau.
Le futur Musée communal d'Ostende. L'adminis
tration communale de cette ville a eu l'idée de
réunir dans les salons du Casino les tableaux
disséminés. Grâce cette décision ou a pu sau
ver de l'incendie de l'église S' Pierre et Paul
(1895) six tableaux de grande valeur de Jacques
van Oost le vieux Gilles Baechereel, Aliàs Bache-
reel d'Anvers et autres anciens maîtres flamands.
C'est la générosité de feu M. Jean Brasseur,
ancien président de la Chambre de Commerce
Ostende qu'on doit la collection de tableaux
anciens et modernes.
Tous ces tableaux sont restaurés et rentoilés
par Henri-Louis Permeke, artiste peintre Osten
de natif de Poperinghe(1850). Il habita longtemps
Anvers et Bruxelles et cultiva l'art de la pein
ture.
Nul mieux que lui'n'eut pu conduire meil
leur résultat pareille mission. Travail fait avec
délicatesse, habileté et un talent remarquable.
Cette exposition est intéressante visiter
seulement la place de tous ces chefs-d'œuvres de
peinture serait sans conteste dans un local spécial
affecté comme musée communal, et où pourrait
être réuni tout ce qui a rapport Y art et Y ar
chéologie le renom d'Ostende l'exige. Le catalo
gue des 97 tableaux est sous presse.
Monsieur Permehe a entrepris ce travail difficile
qui sera non seulement intéressant et agréable
lire, mais le lecteur y trouvera aussi la biogra
phie des peintres cités,
Nos sincères félicitations l'artiste Permehe,
au conservateur du futur musée.
Espérons qu'Ostende ne lésinera pas complé
ter le catalogue, c'est dire parfaire la cen
taine
Le Musée social
et la participation aux bénéfices.
La réception d'une récente brochure nous
fournit l'occasion de parler aux lecteurs du Pro
grès d'une intéressante institution qui fonctionne
Paris depuis le début de 1896. Il s'agit du
Musée social.
Fondé par le comte de Chambrun, un mécène
éclairé, protecteur généreux des sciences, des
arts et du haut enseignement, le Musée social s'est
assigné une mission des plus utiles.
Tout d'abord, il réunit une bibliothèque exclu
sivement consacrée aux questions ouvrières elle
comprend non seulement les livres, brochures et
revues, mais jusqu'aux articles de journaux trai
tant de ces questions. La caractéristique de cette
bibliothèque déjà richement fournie, est dans
son caractère exclusif et dans l'ordre parfait qui
y facilite les recherches.
Le Musée social constitue aussi une exposition
permanente d'économie sociale. La salle de con
férences a ses murs tapissés de plans, modèles,
tableaux, diagrammes se rapportant tous aux
questions sociales.
Le Musée social comprend encore un service de
consultations qui est la partie la plus originale
de son organisation. Par exemple, des ouvriers
veulent-ils fonder une coopérative de produc
tion Le Musée social leur fournira, sans frais,
non simplement de vagues bons conseils
mais des données précises, nettes, qui leur éclair-
ciront toutes les difficultés de la question qu'ils
se proposent de résoudre.
Il faut ici noter l'absolue indépendance du
Musée social vis-à-vis des écoles et des partis. Il se
met la disposition de tous ceux, quelles que
soient leurs opinions politiques, sociales ou
religieuses, qui ont besoin d'une consultation
scientifique sur une question ouvrière.
En deux mots, c'est une agence internationale
de renseignements sur les questions du travail,
avec le double caractère d'un désintéressement
absolu et d'une exactitude scientifique.
Le Musée social ne se borne pas recueillir ce
qui se publie sur les questions ouvrières. Il pro
voque la publication de renseignements nou
veaux par ses correspondants, qui le renseignent
journellement sur le mouvement social dans les
pays intéressants cet égard par ses enquêtes,
chargées d'investigations sur les faits importants
du mouvement ouvrier (grèves, congrès) enfin
par ses missions, chargées d'études complètes sur
telle ou telle face de la question ouvrière dans
tel ou tel pays (organisation des Trade-Unions
en Angleterre, question agraire en Allemagne).
A ces moyens de recherche permanents s'en
joint un autre non moins intéressant quoique
moins neuf des concours périodiques provo
quant l'avancement des études sociales.
On le voit, les moyens d'action et d'investiga
tion du Musée social sont multiples et efficaces.
Quoique l'institution ne fonctionne que depuis
quelques mois, on peut affirmer qu'elle est ap-
Selée rendre d'importants services dont on
evra toujours reporter le mérite sur le généreux
fondateur du Musée social. (1)
Le premier concours du Musée social (concours
auquel M. le comte de Chambrun avait affecté
un prix de 25,000 f'r.) avait pour objet la parti
cipation aux bénéfices: état actuel; origine, antécé
dent, histoire; développement ultérieur et avenir. C'est
le rapport sur ce concours qui vient de nous être
adressé, avec le compte-rendu de la séance de
proclamation des lauréats du concours. (2)
Le très-intéressant rapport fait par M. Levas-
seur, membre de l'Institut de France, au nom
de la commission chargée de juger ce concours,
analyse consciencieusement les 23 mémoires
reçus par le jury et fait leur propos d'utiles
remarques sur diverses questions ouvrières.
Le rapporteur adopte la définition suffisante
de la participation aux bénéfices
C'est une libre conventionexpresse ou tacite,
suivant les cas, par laquelle un patron (indus
triel, commerçant ou agriculteur) donne son
ouvrier, son employé, en sus du salaire normal
une part dans les bénéficessans participation aux
pertes.
M. Levasseur conclut de là que la participa
tion aux bénéfices est un mode du contrat de
louage de travail et que, de par son caractère de
libre convention, elle ne saurait être rendue
obligatoire par la loi.
Le travail que le jury a classé premier et au
quel il a attribué une prime de 12,000 fr. (sur le
prix de 25,000 fr. donné par M. de Chambrun) a
Eour auteur M. Emile Waxweiler, ingénieur
ouoraire des ponts et chaussées, attaché l'offi
ce du travail de Belgique. M. Emile "Waxweiler
était déjà avantageusement connu entre autres
par des articles dans la Revue de Belgique et par
un rapport sur le travail du Dimanche en Suisse
dans les publications de l'office du travail nos
lecteurs se souviendront sans doute aussi d'une
conférence que M. Waxweiler a faite il y a moins
de deux ans la société la Concorde, Ypres, sur
ses impressions d'un voyage en Amérique.
La distinction qui lui est échue au concours
du Musée social lui fait le plus grand honneur.
Musin François, natif d'Ostende et décédé
S'-Josse-ten-Noode peintre de Marine nous
trouvons daus les salons du Casino plusieurs
œuvres de cet artiste des années 1845 et 1878.
Musiu excellait dans ce genre et on peut dire
que comme travail, finesse, délicatesse, coloris
et ensemble, ses productions sont admirables.
(1) Ces détails d'après une brochure de M. Muller, cor
respondant du Musée social Liège le Musée social
Paris Bruxelles, société belge de libr., 1897.
(2) Le concours de la participation aux bénéfices au
Musée social Paris, Calmann Lévy, 1897.