77. Dimanche,
57e ANNÉE.
26 Septembre 1897
JOURNAL D'YPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT.
Listes électorales.
Aux Libéraux.
Le remplacement.
Le Congrès des Unions ouvrières
Le voyage du Roi.
Chronique londonienne.
0 FRANCS PAR AN.
PARAISSANT LE JEUDI ET LE DIMANCHE.
On traite forfait.
Nous attirons l'attention
de nos amis pol itiques sur les
listes électorales qui, depuis
le trois Septembre écoulé,
sont soumises l'inspec
tion du public au secrétariat
communal et dans les com
missariats de police.
Les réclamations doivent
être adressées, avec pièces
l'appui, au Collège éelieviiial
avaut le 31 Octobre.
Nous attirons, avec insistance, l'attention de
tous nos amis politiques sur la revision des
listes électorales. Ce travail vient d'être effectué
fiar les Administrations communales très
ong et très compliqué, il ne peut guère se faire
sans que des erreurs se produisent et puis,
certaines Administrations nhésitent pas, es
comptant le manque de contrôle, donner des
accrocs aux dispositions légales en faveur de
leurs amis et au détriment de leurs adversaires.
Il importe donc que chacun prenne la peine
d'ici au lr Novembre, de passer par le Secré
tariat de sa commune et d'aller vérifier si son
nom figure bien sur les listes électorales pour la
Commune, la Province, la Chambre et le Sénat,
avec le nombre de voix 1 4 auquel il a
droit.
L'indifférence des intéressés en cette matière
est constatée chaque année ce n'est qu'au
moment des élections, quand on reçoit les con
vocations, que l'on s'inquiète du point de savoir
si les listes électorales ne contiennent pas
d'erreurs. Et alors, bien qu'il soit trop lard, on
entend des concerts de réclamations fondées
ou non.
Les listes actuellement soumises l'inspec
tion du public ont d'autant plus d importance
qu'elles doivent servir aux élections de 1898.
Que chacun veille donc au grain 1
Ypres, le 25 Septembre 1897.
Le discours du trône de la Reine de Hollande,
prononcé Lundi devant les Etats Généraux de
La Haye, annonce le dépôt d'un projet de loi
supprimant le remplacement.
Gomme en Relgique, longtemps cette iniqui
té a été dénoncée et attaquée sans que l'on ait
pu trouver la Chambre une majorité pour la
supprimer.
Enfin, cette majorité, la suite des dernières
élections, existe, et bientôt ce système militaire
injuste et suranné ne sera plus qu'un souvenir
chez nos voisins du Nord.
Seul notre pays gardera sur le continent cette
institution honteuse de par la volonté de deux
hommes, également les ennemis de leur patrie,
MM. Woesteet Coremans.
M. Woeste a toujours voulu garder le rem
placement, guidé par des intérêts électoraux,
et M. Coremans, pour abaisser en quelque sorte
le régime militaire qu'il a toujours dénoncé,
la suite du Meeting créé au lendemain de l'érec
tion des fortifications d Anvers.
Et c'est ainsi que la Belgique, la fin de ce
dix-neuvième siècle qui a écarté tant d'abus,
garde l'un des plus vexaloires, de par la volonté
de deux hommes, en dépit des objurgations du
Roi, de l'armée, des libéraux etc.
Un pays qui se laisse mener ainsi par deux
antipatriotes ne doit pas avoir dans son avenir
une confiance absolue.
Il manque de fermeté et de caractère, deux
vertus qui font les grandes nations.
Le but principal du Congrès des cercles ou
vriers libéraux qui se réunira Bruxelles sitôt
que la Fédération libérale ouvrière de l'agglo
mération aura reçu les adhésions des associa
tions identiques du pays, est de multiplier ces
nouveaux groupements.
De Gand, où s'est fondée la première société
ouvrière, le mouvement a gagné Anvers, Mons,
Bruxelles, et enfin Liège. Mais beaucoup de
villes en sont encore dépourvues, là où cepen
dant elles seraient le plus nécessaire au libé
ralisme.
Le Congrès examinera les moyens de donner
ce nouvel organisme tout le développement
nécessaire, puis il prendra des mesures de pro
pagande en vue des prochaines élections, dé
montrant ainsi que les libéraux ne sont nulle
ment découragés et ont l intention formelle de
prendre une part importante, très importante,
la bataille électorale de l'an prochain.
C'est la meilleure réponse que le parti libéral
ouvrier pouvait faire au scrutin de Waremme.
Le voyage du Roi continue être l'objet de
toutes les conversations, la dépêche de Las
Palmas n'ayant pas mis fin aux interprétations
diverses données cette excursion maritime.
Les uns font remarquer que le souverain
peut se contenter de visiter l'île et, immédiate
ment après cette escale, se diriger, en revenant
vers lEurope, vers le détroit de Gibraltar.
Les autres soutiennent que le Roi n'irait pas
mi-chemin du Congo sans pousser jusquau
pays noir qu'il a toujours eu le desu* de ce
voyage et qu il veut se rendre compte par lui-
même de l'état des stations du Bas-Congo et du
chemin de fer dont il est l un des plus impor
tants actionnaires.
Ils ajoutent que la manifestation Van Eet-
velde, fixée au 29 Novembre, devant coïncider
avec l'entrée du Clémentuia dans les eaux du
Congo, un toast solennel apprendra au pays le
but de l'excursion royale. Llîe n'aurait été ca
chée que pour permettre ce coup de théâtre
sensationnel.
A quoi les premiers, répondent avec incré
dulité, que le Roi se serait rendu au Congo
dans un tout autre appareil...
En vérité, cela devient fort intéressant, mais
une nouvelle dépêché de Las Palmas ne tardera
pas sans doute nous apprendre toute la vérité?
Très justes, ces lignes de I Union libéralede
Verviers, l'occasion de la comédie démocra
tique chrétienne
En dépit de tous les artifices de style, des défi
nitions et des distinguo les plus subtils, les socia
listes chrétiens sont des socialistes comme les
autres, la religion près s'ils diffèrent parfois
par les moyens préconisés, ils sont poussés par
les mêmes mobiles, et nous les avons même vus,
au congrès de Zurich, afficher plus de radica
lisme que les socialistes eux-mêmes, dans la
question du travail des femmes.
Il faut adopter résolument leurs principes ou
les combattre, mais vouloir apaiser et masquer
les divergences par de petites comédies dans le
genre de celle de Dimanche dernier, c'est une
spéculation de stratégie électorale contre nature
et condamuée l'insuccès.
Il résulte du Livre Bleu qu'on vient de pu
blier sur le commerce de l'Angleterre avec ses
colonies, que la concurrence étrangère, surtout
celle de la Belgique et de l'Allemagne, a beau
coup augmenté depuis quelques années. D'après
le Financial Timesle commerce anglais a perdu
beaucoup, non seulement cause de la concur
rence belge et allemande, mais aussi cause de
celle des Etats-Unis et même du Japon.
M. Royle vient de déclarer, devant l'assem
blée générale des Chambres de commerce réu
nies, que les importations anglaises allaient con
tinuellement en augmentant, tandis que les ex-
Eortations décroissaient. Durant les derniers
uit mois, l'augmentation pour les importations
se chiffre par la somme de 12 millions de livres,
représentée surtout par de la viande, des œufs,
du beurre et du fromage. D'autre part, les ex
portations ont subi une diminution de 3 mil-
lards de livres pendant la même période. Il est
hors de doute aujourd'hui que la concurrence
étrangère serre de prè3 l'Angleterre, aussi bien
dans le commerce que pour l'agriculture, et cela
un degré iuconnu jusqu'à ce jour. Si donc la
Grande-Bretagne ne veut pas perdre où pooiaou
dan3 la lutte, il faut qu'elle s'efforce conserver
ses vieux marchés et en découvrir de non veaux.
C'est pourquoi les Chambres de commerce ont
résolu d'envoyer des délégués communs dans les
Amériques Centrale et Méridionale avec la mis
sion de faire une enquête sur la possibilité d'y
développer le commerce britannique.
LE
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