57e ANIMÉE. 50 Septembre 1897 JOURNAL D'YPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT. Listes électorales. Aux Libéraux. Ballottages et ralliement. Les étrangers et la garde civique. Chez l'ennemi. 6 Fit AN CS PAR AN. PARAISSANT LE JEUDI ET LE DIMANCHE. VIRES ACtfOIRIT EUNDO. On traite forfait. Nous attirons l'attention de nos amis politiques s ni* les listes électorales qui, depuis le trois Septembre écoulé, sont soumises l'inspec tion <ln public an secrétariat communal et dans les com missariats de police. Les réclamations doivent être adressées, avec pièces l'appni, au Collège éclievinal avant le 31 Octobre. Nous attirons, avec insistance, l'attention de. tous nos amis politiques sur la revision des listes électorales. Ce travail vient d'être effectué par les Administrations communales très long et très compliqué, U ne peut guère se faire sans que des erreurs se produisent et puis, certaines Administrations nhésilent pas, es comptant le manque de contrôle, donner des accrocs aux dispositions légales en faveur de leurs amis et au détriment de leurs adversaires. Il importe donc que chacun prenne la peine d'ici au 1r Novembre, de passer par le Secré tariat de sa commune et d'aller vérifier si son nom figure bien sur les listes électorales pour la Commune, la Province, la Chambre et le Sénat, avec le nombre de voix 1 4 auquel il a droit. L'indifférence des intéressés en cette matière est constatée chaque année ce n'est qu'au moment des élections, quand on reçoit les con vocations, que I on s'inquiète du point de savoir si les listes électorales ne contiennent pas d'erreurs. El alors, bien qu'il soit trop lard, on entend des concerts de réclamations fondées ou non. Les listes actuellement soumises l'inspec tion du public ont d'autant plus d importance qu'elles doivent servir aux élections de 1898. Que chacun veille donc au grain 1 On a pu lire, dans divers journaux, la lettre de M. H. Denis M. Baudoin, bourgmestre de Tirlemont, portant adjuration de se rallier aux candidatures socialistes en cas de ballot tage. L'honorable magistrat y a répondu par une longue épitre supérieurement bien écrite, et dont voici le passage principal Dans ce langage, si élevé qu'est le vôtre, pre nant le collectivisme dans son acception la plus haute, vous développez dans ses grandes lignes le plan d'une société idéale dans laquelle toutes les fonctions sociales étant harmonisées, toutes le8 aspirations humaines se concentrant dans l'âme collective, toutes les énergies convergeant vers un même but de perfection sociale, le Droit, la Justice et l'Humanité feraient rayonner sur la terre une universelle solidarité. Etes-vous bien certain de ne point faire un beau rêve d'apôtre et ne vous arrive-t-il point parfois de penser que pour arriver cet état so cial, idéal et presque divin, il faudrait commen cer par modifier profondément l'humanité dans son essence? N'etes-vous point étonné, maintes fois, lorsque des hauteurs sereines et douces dans lesquelles vous planez philosophiquement, vos regards descendent sur la terre ferme, d'y voir en certaines mains, cet appareil de violence, ds bru talité et d'iniquité dont vous dites qu'on vous fait un perpétuel outrage tt dont on nous fait, nous, la perpétuelle menace D'autres que vous entretiennent le peuple du collectivisme, non pas comme vous, en lui mon trant l'utilisation scientifique des instruments de travail dans un idéal lointain et abstrait, mais en lui présentant l'appât dangereux d'un collectivisme infiniment plus suggestif, pour ne pas employer un autre mot, dans lequel il pour rait puiser pleines mains et brel délai, grâce un prochain bouleversement social, le bien- être, la richesse et le bonheur, que personne, vous n'en doutez pas, ne peut lui procurer. Je n'insiste pas davantage, mais je constate que tandis que vous prêchez la religion de l'Huma nité, d'autres préparent les voies la pire des démagogies, exposant la richesse publique, la fortune du pays et l'avenir de ia nation aux plus dangereuses aventures. Or, ceux-là, permettez- moi de le craindre, ont plus de chances d'être suivis que vous. C'est ce péril qui nous effraie et c'est avec une tristesse profonde que les meilleurs amis du peuple émancipé par le suffrage universel, assis tent cet incroyable débordement de passions, de haines et de brutalités. C'est pour ce motif que nous ne voulons point, nous libéraux modérés, prendre une part quel conque de responsabilité dans les événements qui au lieu de marquer comme vous le rêvez dans vos généreuses illusions, les phases de la grande oeuvre constructive du collectivisme, pourraient ne constituer que les étapes de l'oeu vre destructive que nous redoutons. C'est pour ce motif qu9, malgré notre désir de lutter avec vous contre la reconstitution de la puissance temporelle de l'Eglise en vous appor tant l'appoint de nos forces, il nous serait im possible de ne pas considérer, d'autre part, les déchirements, les expériences cruelles et les convulsions terribles de l'histoire auxquelles la démagogie qu'il est plus facile de déchaîner que de vinculer, nous expose malheureusement. On ne saurait, notre avis, ni mieux dire, ni, surtout, mieux penser. Le ralliement aux socialistes n'est, nos yeux, pour les libéraux qu une lâcheté, une duperie, une absorption, un suicide. On ne doit jamais se railler ceux qui ont traité le libéralisme avec le dernier mépris, et qui révent de bouleverser l'ordre social, par la mise en pratique des plus sottes et des plus brutales théories Et ce ne sont certes pas ceux qui nous ont valu le régime actuel qui peuvent trouver y redire. aîCEtHc. .r L'organe du gouvernement ne souffle mot des incidents diplomatiques que soulève larlicle 8 de la loi sur la garde civique, relativement au service des étrangers domiciliés dans notre pays. Ce silence trahit un cruel embarras. Comme nos lecteurs le savent, les Anglais et les Américains viennent d'en référer leurs chancelleries respectives. Nous avons cité l'in croyable réponse que le gouvernement belge, s'il faut en croire certaines rumeurs, aurait op posée aux réclamations du cabinet de Berlin. Le gouvernement suisse, de son côté, a prévenu ses nationaux domiciliés en Belgique que le fait de servir dans la garde civique belge entraîne rait la perte de leur nationalité. Le gouvernement n'est donc pas sur des roses et il est probable qu'il devra se résigner lais ser l'article 8 inappliqué. Comme on l'a fait justement remarquer, pareil incident attire, une fois de plus, l'atten tion sur la confection vicieuse de nos lois. Si le Sénat, qui est un aréopage de vieux juriscon sultes, avait eu le temps d'examiner sérieuse ment le projet voté par la Chambre, le gouver nement ne se trouverait pas dans une posture ridicule. Comme c'est lui-même qui a mis l'épée dans les reins du Sénat, il est donc puni par où il a péché. En altendantqu'il fasse son mea culpasigna lons lui une autre absurdité de la loi Schollaert. En quelle langue seront commandés les étrangers domiciliés en Belgique? Les Français résidant Anvers seront-ils commandés en flamand Ce serait une superbe occasion d'essayer le volapuk. La discorde est au camp... des corbeaux. Parlant des démocrates chrétiens, l'Indépen dant (un journal non suspect) dit Ils (les daensistes) ont moins de franchise, moins de convictionmoins de tenue et de dé- cence encore que les histrions rouges. La Marianne papale, quoi Je poursuis textuellement Ce sont des re~ négats, des transfugesdes gens avilis par l'incroyable rage de parvenir et qui ne recu it lent devant aucune bassesse pour assouvir leurs passions. Comme la baraque doit craquer I L'eau monte-t-elle salutaire inondation que les rats s'enfuient la débandade? Ou est-ce jésuitisme \0 78. Jeudi, LE PROGRÈS ABONNEMENT PAR AN: Pour l'arrondissement administratif et judiciaire d'Ypres, fr. 6-00 Idem. Pour le restant du pays7-00 tout ce qui concerne le journal doit être adressé l'éditeur, rue de Dixmude, 51. INSERTIONS Annonces la ligne ordinaire fr. 0-10 Réclames la ligne, fr. 0-25 Insertions Judiciaires la ligne, un franc. Les annonces sont reçues Pour l'arrondissement d'Ypres aux bureaux du Progrés Pour le restant de la Belgique et del'Etranger, également aux bureaux dujournal LE PROGRES. Ypbes, le 29 Septembre 1897.

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Le Progrès (1841-1914) | 1897 | | pagina 1