81. Dimanche, 57e ANNÉE. 10 Octobre 1807 JOURNAL D'YPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT. Listes électorales. Aux Libéraux. La crise du parti catholique. Exclus. 6 FRANCS PAR AN. PARAISSANT LE JEUDI ET LE DIMANCHE. On traite forfait. Nous attirons l'attention de nos amis politiques sur les listes électorales qui, depuis le trois Septembre écoulé, sont soumises l'inspec tion du public au secrétariat communal et dans les com missariats de police. Les réclamations doivent être adressées, avec pièces l'appui, au Collège éclie vinal avant le 31 Octobre. Nous attirons, avec insistance, l'attention de tous nos amis politiques sur la revision des listes électorales. Ce travail vient d'être effectué par les Administrations communales très long et très compliqué, il ne peut guère se faire sans que des erreurs se produisent et puis, certaines Administrations nhésilent pas, es comptant le manque de contrôle, donner des accrocs aux dispositions légales en faveur de leurs amis et au détriment de leurs adversaires. Il importe donc que chacun prenne la peine d'ici au 1' Novembre, de passer par le Secré tariat de sa commune et d'aller vérifier si son nom figure bien sur les listes électorales pour la Commune, la Province, la Chambre et le Sénat, avec le nombre de voix 1 4 auquel il a droit. L'indifférence des intéressés en cette matière est constatée chaque année ce n'est qu'au moment des élections, quand on reçoit les con vocations, que Ion s'inquiète du point de savoir si les listes électorales ne contiennent pas d'erreurs. Et alors, bien qu'il soit trop lard, on entend des concerts de réclamations fondées ou non. Les listes actuellement soumises l'inspec tion du public ont d'autant plus d importance qu'elles doivent servir aux élections de 1898. Que chacun veille donc au grain 1 Ypres, le 9 Octobre 1897. On commence déchanter dans le camp clé rical. Jusqu'en ces derniers temps, les gazettes pieuses étaient gonflées d'orgueil, exaltaient sans cesse la puissance du parti conservateur, énumeraient complaisamment ses succès, se réjouissaient bruyamment de ses victoires et semblaient s'appuyer sur des forces que rien ne pouvait entamer. Quant l'ancien adversaire, au vieux parti libéral, qui avait longtemps tenu en échec les suppôts de l'Eglise romaine, il était considéré avec un dédain méprisant, et on affirmait couramment qu il n'existait plus il était devenu, dans la politique, un élément tout-à-fait négligeable, dont il n'y avait plus lieu de s'inquiéter c'était contre le collectivis me qu'il fallait mener la lutte et organiser la résistance, pour conserver la formidable majo rité parlementaire assurant la domination ab solue du pays et permettant d'y accaparer toutes les places au mépris des titres, des me ntes et des droits des adversaires. Mais, cependant que les chants d'allégresse et les joyeux dithyrambes s étalaient quotidienne ment dans la sainte presse, tandis que les ullramonlains prenaient tous les jours plus d'audace, occupant non seulement le haut du pavé, mais le pavé tout entier, une plaie atta quait tout doucement le vieux parti conserva teur, plaie grandissant et s'accroissant sans cesse, au point de rendre nécessaire une ampu tation affaiblissante et désorgamsalrice. D'abord, on ferma les yeux. Seuls les adver saires, intéressés suivre de près les phases de la crise, la signalaient et en prévoyaient les conséquences mais le mal est aujourd hui assez redoutable pour inquiéter les chefs cléri caux eux-mêmes, et M. Woeste le maître incontesté auquel la majorité obéit au doigt et l'œil, vient de publier dans la Revue générale un article qui est un véritable cri d'alarme. Nous en publions une analyse et des extraits qui seront lus avec plaisir par ceux qu'excèdent la jactance et les vantardises de la presse clé ricale. Ce qui paraît le plus effrayer M. Woeste, et l'a amené pousser ce cri d'alarme, c'est surtout la desunion qui, de jour en jour, s'accentue dans le parti catholique. Pas plus dans le domaine social que dans les autres, écrit-iU 1 union n'est sauvegar dée. Il semble qu'un vent de schisme souffle sur les catholiques et qu'ils ne peuvent pour ainsi dire plus parler, agir, améliorer, sans rencontrer, sortis de leurs rangs, des détrac teurs passionnés. Voilà ce que Ion a fait de la belle unité qui nous avait valu tant de vic toires on met tout en œuvre pour rendre de nouveaux succès difficiles... Plus loin, il insiste Partout où les catho liques ont été divises, ils ont été réduits l'im puissance pendant longtemps, en Hollande, il n'a existe entre eux aucune cohésion ils étaient sans influence; depuis qu'ils se sont étroitement unis, les autres partis se sont aperçus qu'ils avaient compter avec eux, et ils sont devenus un des facteurs importants de la politique intérieure. Il n'en va pas autrement en Allemagne: les catholiques, disciplinés par la main ferme et souple de Windthorst, repré sentent, suivant une expression consacrée une tour imprenable. Par contre, en France, ils se sont fractionnes en royalistes, impérialistes et répu blicains, en membres du centre droit, de la droite et de lextréme droite aussi, rien n'égale leur faiblesse. En Belgique, les libéraux, jadis unis, ont laissé l'émieltement ravager leurs troupes ils sont actuellement sans boussole et se voient dans l'impossibilité de reconquérir le pouvoir. Ces exemples ne sont-ils pas éloquents? Et faut-ils que nous soyons condamnés n'en pas profiler Scrutant les causes du mal qu'il dénonce, M. Woeste s'attache démontrer qu'il est dû uni quement ce fait que, dans l'organisation des forces ouvrières, on ne s'en est pas tenu stric tement la création d associations profession nelles. On a eu vite fait de transformer ces cercles soi-disant d'intérêt professionnel en des clubs politiques, ce qui a abouti constituer un parti ouvrier catholique ayant son autonomie. Là est le danger. Au point de vue politique, selon M. Woeste, ouvriers et bourgeois auraient dû rester étroi tement unis dans les mêmes associations, com me en France, où ils ne se sont pas constitués en parti distinct des autres éléments de la société et en Angleterre, où les ouvriers ne forment pas non plus de groupes part En Belgique, au contraire, a de divers côtés sont nés de groupes douvriers antisocialistes résolus marcher la main dans la main des catholiques mais aussitôt ont surgi d'autres groupes, aspirant la séparation, n'étant pas. suivant l'expression adoptée, domestiqués et ayant pour charte la pure doctrine démocrati que chrétienne. Ni Alost l'abbé Daens, ni dans l'arrondis sement deGand M. Plancquaerl, ni Liège M. l'abbé Pollier et M Kurth ne pactisent avec les cercles ouvriers catholiques au fond, leur prétention est dorganiser un parti distinct. Mais où sarrêtera-t-on dans cette voie? Et s'il faut reconnaître l'autonomie politique des uns, pourquoi contester celle des autres Si les pre miers ont droit une représentation séparée, pourquoi la refuser aux seconds Encore une fois, comment prévenir, dans cette hypothèse, un émiettement progressif? M. Woeste conclut qu'il importe au-dessus de tout de combattre avec énergie l'éclosion parmi les catholiques de tout nouveau parti politique revendiquant son autonomie, et il termine son article par ces lignes significati ves Lutter la fois contre une telle concen tration (celles des forces anticléricales), et contre le travail de dislocation des daensistes et des pottiéristes, c'est beaucoup ce sera peut-être trop pour que la victoire nous reste une heure prochaine. Vigie attentive, je signale le mal ceux qui portent le fardeau des plus grandes responsabilités le con jurer I Que cela nous serve d'encouragement et nous engage redoubler d efforts en vue de la réor ganisation de notre parti 1 MM. Carton de Wiart et Renkin, députés de Bruxelles, ont tout le monde sait avec quelle LE PROGRÈS VIRES 4CQCIRIT EUNPO ABONNEMENT PAR AN: Pour l'arrondissement administratif et judiciaire d'Ypres, fr. 6-00 Idem. Pour le restant du pays7-00 tout ce qui concerne le journal doit être adressé l'éditeur, rue de Dixmude, 51. INSERTIONS Annonces la lijçne ordinaire fr. 0-10 Réclames la ligne, fr. 0-25 Insertions Judiciaires la ligne, un franc. Les annonces sont reçues Pour l'arrondissement d'Ypres aux bureaux du Progrés Pour le #estant de la Belgique et de l'Etranger, également aux bureaux du journal LE PROGRES.

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Le Progrès (1841-1914) | 1897 | | pagina 1