S0 85. Dimanche, 57e année. 24 Octobre 1897.
JOURNAL D'YPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT.
Revision
des listes électorales.
Excommunication de M. Woeste
Un déni de Justice.
Les unions professionnelles
6 FRANCS PAU AN.
PARAISSANT LE JEUDI ET LE DIMANCHE. me, ,c<jul»IT MJMw).
Les listes électorales de chaque commune
étant déposées l'inspection du public, au se
crétariat communal, Ypres, l'Association
libérale), nous engageons vivement tous nos
amis politiques s'assurer eux-mêmes s'ils
figurent sur ces listes et s'ils y sont inscrits avec
le nombre de votes auquel ils ont droit.
Afin de leur faciliter la vérification, nous
leur donnons ci-dessous un résumé présentant
succinctement les différentes conditions de
l'électorat et du vote multiple.
Le délai pour les demandes d'inscription
expire le 31 Octobre prochain.
L'Association libérale se charge de faire
gratuitement toutes les réclamations.
Résumé des conditions de l'électoral
On traite forfait.
N. B. Il est remarquer que pour l'électeur
pouvant s'attribuer le bénéfice d un immeuble,
celui-ci a droit deux voix supplémentaires
pour la commune dès que le revenu cadastral
de sa propriété atteint 150 francs.
L'excommunication n est pas encore lancée,
mais cela ne lardera pas.
Mgr Doutreloux vient, par l organe du Bien
du Peuple, de donner un premier avertisse
ment
a 11 n'est écrit nulle part, dit ce journal, que
M. Woeste a le monopole de la vérité avant
de subir une dictature, lut-elle de M. Woeste,
un catholique belge conserve le droit élemen-
laire de la discuter enfin, en discutant la
politique de M. Woeste, nous prenons une
liberté qu il s'est depuis longtemps arro-
gée envers de plus haut places que lui
priere de se rappeler la désinvolture avec
laquelle, au lendemain du jour où Mgr l'evê-
que de Liège avait, par une lettre écrite aux
présidents de (Union catholique et de I Union
démocratique formellement demandé (u-
mon, M. Woeste vint tenir Liège même ce
langage qui sonnait délrange façon dans la
bouche d'un catholique.
Et plus loin
La politique absolutiste et étroite de M.
Woeste nous parait detestable elle a
contre elle l'opinion publique, qui veut I u-
mon elle a contre elle (unanimité de la
presse catholique, qui, tout entière,saufdeux
journaux, demande l'union elle a contre
elle la volonté clairement exprimée de
(Episcopat qui a encouragé celle Ligue
démocratique dont M. Woeste demande la
disparition politique.
La volonté clairement exprimée de l'Epis-
copat ce n'est pas tout fait exact.
Si l'évèque de Liège excommunie M. Woes
te, l'évèque de Gand excommunie l'abbé Daens,
que M. Woeste met sur la même ligne que
l'abbé Pottier.
Ces excommunications contradictoires ne
paraissent donc pas être le résultat d'une vo
lonté clairement exprimée, et il est assez
difficile, dans de semblables circonstances, de
savoir en réalité ce que veut (Episcopat.
Avant de vouloir rétablir lunion ou I unité
parmi les catholiques, les évêques ne feraient
peut-être pas mal de chercher la rétablir
entre eux.
M. Schollaert, ministre de l'intérieur, conti
nue faire parler de lui de la taçon la plus
triste.
M. Gilionle professeur de métallurgie
l Universitè de Liège, ayant obtenu l'éméritat,
il fallait lui donner un remplaçant. Son cours
revenait M Paul Trasensler, émérite ingé
nieur, ayant écrit divers mémoires spéciaux,
qui depuis dix-huit ans tenait avec grande
distinction les fonctions de répétiteur du cours
de métallurgie.
Or, M. Schollaert, reprochant M. Tra-
senster son libéralisme, oubliant les services
rendus la science par cet ingénieur distingué,
a pourvu du cours de M. Gillon, un inconnu,
M. Bréda... qui donne déjà des cours Gand. 11
y a là un véritable déni de justice, un odieux
coup de parti.
M. Trasensler a répondu cette méchante
action en envoyant sa démission de répétiteur
au ministre. Attitude très digne qui lui vaudra
de nouvelles et vives sympathies.
Voilà comment les libéraux sont traités par
M. Schollaert, en ennemis décidés. 11 veut gar
der toutes les places, toutes les fonctions pour
ses amis, sans se préoccuper de justice et d'im
partialité.
Cette attitude ouvrira les yeux ceux qui
auraient songé une alliance avec les cléri
caux. Les libéraux doivent les combattre com
me les socialistes et avec la même vigueur,
leurs sentiments d'hostilité se manifestant
d'ailleurs avec une énergie qui réclame les plus
vives ripostes.
Que va-t-il advenir du projet de loi en ce
moment en discussion la Chambre?
Dans les couloirs parlementaires, on affirme
que l'article 1" tel qu'il a été amendé par le
gouvernement sera adopté, c'est-à-dire que la
personnification civile ne sera accordée qu'aux
associations agricoles, industrielles et commer
ciales, ainsi qu'aux carrières libérales but
lucratif.
M. Woeste, il est vrai, a déclaré que si le
gouvernement ne permettait pas de compléter
la législation actuelle par un nouveau projet
étendant les privilè;cs de la loi aux associations
intellectuelles, il amenderait l'article Mais
c'est là une menace en l'air.
Dans la dernière réunion de la droite, il y a
eu accord et le gouvernement permettra certai
nement M. Woeste tout ce qu'il voudra.
L'article 310 du code pénal, qui interdit de
forcer la hausse ou la baisse des salaires par des
moyens illicites et de porter atteinte au libre
exercice de l'industrie et du travail, est assuré
de passer une forte majorité, en dépit de l'op
position des socialistes.
Reste la disposition du projet relatif au com
merce des unions M. Helleputte, par voie
d'amendement, facilite le commerce aux asso
ciations.
Soutenu par une partie de la droite et les
socialistes, triomphera-t-il
LE PROGRÈS
ABONNEMENT PAR AN: Pour l'arrondissement adminislratilet judiciaire d'Ypres, fr. 6-00
idem. Pour le restant du pays7-00
tout ce qui concerne le journal doit être adressé l'éditeur, rue de Dixmude, 51.
Nationalité. Ont droit l'électorat
1° Les personnes nées en Belgique d'un père belge.
2° Les personnes nées l'étranger d'un père belge.
3° Les personnes qui ont obtenu la qualité de belge
par la naturalisation, avant le 1er Juillet 1897. (La
grande naturalisa'ion donne droit l'électorat tous
les degrés, la naturalisation ordinaire ne confère que
l'électorat provincial et communal).
4° Les personnes nées en Belgique d'un père étran
ger, qui, ava it le 1er Juillet 1897, auront fait déclara
tion d'option de patrie, en vertu de l'article 9 du Code
civil ou des lois spéciales en vigueur.
Age. Pour avoir droit l'électorat pour la Cham
bre, l'électeur doit être né avant le 2 Juin 1873 pour
le Sénat, la province et la commune, avant le 2 Juin
1868.
Domicile. Le domicile dans la ville pour la Cham
bre, le Sénat et la province, doit exister au 1er Juillet
1896 et pour la commune au lr Juillet 1894.
Votes.A. Un vote est attribué tout citoyen qui
réunit les conditions déterminées ci-dessus et qui ne se
trouve pas dans l'un des cas d'exclusion ou de suspen
sion prévus par la loi, pour faillite, condamnation, etc.
Deux votes. B. 1° l'électeur marié (s'il est
veuf, ayant descendance légitime), né avant le 2 Juin
1863 et payant en 1896 et 1897, une contribution per
sonnelle de 5 fr. au moins au profit de l'Etat.
(Pour l'électorat communalla contribution personnelle
doit atteindre 5 fr. dans les communes au-dessous de
2,000 habitants, 10 fr. dans celles de 2,000 10,000
habitants et 15 fr. dana celles de 10,000 habitants et
au-dessus).
C. 2° l'électeur propriétaire, depuis le 1er Juillet
1896, d'immeubles d'un revenu cadastral d'au moins
48 fr. ou bien titulaire depuis le 1er Juillet 1895,
d'une inscription sur le grand-livre do la dette publi
que, ou d'un carnet de rente belge la Caisse d'épar
gne d'au moins 100 fr. de rente.
Trois votes. 1° l'electeur réunissant les condi
tions énumérées aux Ltt. A. B. C. ci-dessus.
2° celui qui est porteur d'un diplôme universitaire
ou d'études moyennes supérieures, ou qui a rempli une
des fonctions publiques, ou qui exerce ou a exercé une
des professions privées énumérées par la loi.
Quatre votes pour la commune seulement. 1°
l'électeur réunissant les conditions énumérées aux
litt A. B. C. ci-dessus, qui posséderait un immeuble
dont le revenu cadastral atteindrait 150 fr.
INSERTIONS Annonces la ligne ordinaire fr. 0-10 Réclames la ligne, fr. 0-25
Insertions Judiciaires la ligne, un franc.
Les annonces sont reçues Pour l'arrondissement d'Ypres aux bureaux du Procrès Pour
le restant de la Belgique et de l'Etranger, également aux bureaux du journal LE PROORES.
2° Au diplômé ou fonctionnaire, etc., se trouvant
dans l'une des conditions énumérées au litt. B. ou C.
ci-dessus.
yprès, le 23 Octobre 1897.