AVIS IMPORTANT. Autour de la Cour d'Assises A propos d'unions professionnelles. L'Alliance libérale. Politique de désertion. Les élections en Octobre. 100. Jeudi, 57e ANNÉE. 10 Décembre 1897. 6 FRANCS PAR AN. JOURNAL D'YPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT. PARAISSANT LE JEUDI ET LE DIMANCHE. tout ce qui concerne le journal doit être adressé l'éditeur, rue de Dixmude, 51. On traite forfait. Le Progrès sera envoyé gra tuitement jusqu'au premier Jan vier prochain, aux personnes qui s'abonneront, pour une an née, dater de cette époque. On sait que M. Vander Auwera a été ac quitté. En terminant son réquisitoire, M. le Procu reur du Roi a clamé au Jury que l'acquittement serait un épouvantable scandale. On est, dans certains milieux, un peu indé cis sur le point de savoir si, en s'exprimant de cette façon, Ihonorable organe du ministère public a entendu viser le fait de l'acquittement même, ou bien les scènes d'ovation qui ont suivi. Les opinions diffèrent quelques-uns les concilient. 11 n'importe au surplus. Pour l'accusé, l'essentiel est qu'il ait été absous. Au dire de beaucoup, I nstruction n'a pas été sans laisser désirer, et peu s'expliquent les félicitations que M. le Président de la Cour a cru devoir adresser M. le Juge instructeur. La défense, il est vrai, s'est associée ces compliments. Mais, passant par la bouche de MtreBonnevie, on s'est demandé si ces compliments n'étaient pas une ironie Certains hasardent que ça été peut-être de la reconnaissance. Qui peut sonder la pensée du maître rail leur qu'est l'habile avocat Quoi qu'il en soit, il y en a, c'est incontesta ble, des singularités dans l'instruction, singu larités qui ont sans doute aidé au verdict. 11 y a eu, notamment, certaine parenthèse du plus malheureux effet et qui pourrait devenir légendaire. Et propos de cette figure de style, ouvrons en une autre pour rappeler que M. le juge De- necker a quasi débuté Ypres comme magis tral. II a été de ceux en effet qui, aux élections nouvelles de 1891sont venus, de par le choix delà Députation permanente, remplacer, com me présidents de bureaux, nos magistrats frap pés de suspicion. M. Denecker, quoique tout jeune, a fait du chemin depuis. Il y a de ces débuts qui obligent la Fortune et portent bonheur. Nous ne savons si beaucoup de nos lecteurs ont eu le courage de suivre les filandreux et incohérents débats auxquels a donne lieu le projet de loi sur les unions professionnelles. A ceux qui ont su vaincre lennui qui s'en dégagé, nous demanderons s'il y ont trouvé quelque part, dans la bouche d'un député quel conque, une justification de ce principe nou veau, exorbitant, dangereux, qui accorde aux unions une durée elernelle. Cela est contraire au bon sens, la perpétuité n étant pas inhérente aux œuvres humaines. Cela est contraire au droit commun, qui as signe toutes les sociétés quelconques, civiles ou commerciales, une durée maxima de trente années. Cela est dangereux, parce que cela favorise la multiplication des biens sans maître. Ce danger, nos gouvernants en ont con science. Et de là les restrictions sans nombre, les entraves de toute sorte, les chausselrapes deloule nature dont ils ont entoure le fonc tionnement des nouveaux organismes. Ceux-ci sont tellement comprimés dans leur expansion, vincules par des prohibitions de toute espèce, rives des incapacités tellement nombreuses, qui! n'est pas un démocrate, chré tien ou autre, qui se déclaré satisfait et que tout le monde est d'accord pour dire que la loi nouvelle sera sans portée serieuse. Pourquoi donc le parti conservateur a-l-il introduit dans le domaine des groupements syndicaux cette innovation aussi redoutable quanti-juridique Il n'est pas difficile de le deviner. Le parti clérical n'a songea autre chose quà poser, sous couleur de législation ouvrière, le jalon qui doit lui permettre de ressusciter tout naturellement la loi des couvents. L'existence éternelle, d'où dérive la possibi lité de reconstituer la main-morte, ayant été octroyée aux associations ouvrières, la justice distribulive commandera de ment aux associations religieuses. Or, si Ion n'aperçoit pas du tout en quoi l'existence éternelle est nécessaire aux syndi cats ouvriers, on n'aperçoit que trop aisement combien ce privilège serait utile aux couvents. L'obtention de la personnification civile pour ses institutions et congrégations de toute natu re, tel est l'idéal rêve par le cléricalisme de tous les temps et de tous les pays. .Notre loi sur les unions professionnelles en rapproche singulièrement le cléricalisme Bel ge. Déjà M. Woeste, le pape laïc de la droite, a sommé le ministère de légiférer en faveur des œuvres d'enseignement et de bienfaisance. On sait ce que ces mots veulent dire et qu'il n'est pas d'association religieuse qui ne se réclame de l'un ou l'autre de ces titres. A bientôt donc, dans notre malheureux pays, l'organisation de la main-morte monacale El voilà pourquoi le Gouvernement a produit, avec la complicité de sa majorité, une loi in forme, ridicule, nullement appropriée aux nécessités et en opposition avec les principes du droit. Le conseil général de l'Alliance libérale s'est réuni Dimanche. L'assemblée était très nom breuse les différentes questions renvoyées au conseil général ont fait l objet d'un débat ap profondi. Une commission spéciale est chargée de dres ser la liste des réformes inscrites aux program mes des deux fractions du parti et de recher cher les formules d'entente sur les questions concernant la définition de la propriété privée, ainsi que la législation ouvrière et industrielle. La question de la représentation proportion nelle inscrite au programme des deux fractions fera tout dabord l'objet des délibérations de cette commission. Le comité central est chargé de réunir des renseignements complémentaires sur la situa tion politique des arrondissements où le libé ralisme est divisé et de ceux où il y a des élec tions législatives Tannée prochaine. Malgré la manifestation du 13 Juin, malgré l'appel du Roi et le vœu de tous les patriotes, la Droite est décidée écouter plus que jamais la voix de M. Woeste. Vendredi, la Chambre, pour la centième fois, il s'est fait [avocat du remplacement el la majorité ne supprimera pas cette iniquité. Il a préconisé le maintien du statu quo et le statu quo sera maintenu. Personne n'a plus osé élever la voix contre le grand chef et sur les bancs de la démocratie chrétienne comme sur les bancs des députés de Bruxelles a régné le plus absolu silence. M Visarl, lui-même, n'a pas soufflé mot. La majorité, plus que jamais, est décidée rester dans sa politique de trahison el rien ne la fera changer de résolution. Voilà le pays averti Aux électeurs faire leur devoir, en votant contre ceux qui trahis sent la patrie en désertant la cause de la dé fense nationale. Le projet de loi de MM. Carton, Daens et Renkin, dans son exposé des motifs montre LE PROGRES vires acydirit eundo ABONNEMENT PAR AN; Pour l'arrondissement administratif et judiciaire d'Ypres, fr. 6-00 Idem. Pour le restant du pays7-00 INSERTIONS Annonces la Iiiçne ordinaire fr. 0-10 Réclames la ligne, fr. 0-25 Insertions Judiciaires la ligne, un franc. Les annonces sont reçues Pour l'arrondissement d'Ypres aux bureaux du Progrès Pour le restant de la Belgique et de l'Etranger, également aux bureaux dujournal LE PROGRES. Ypres, le 15 Décembre 1897. l'accorder égale-

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Le Progrès (1841-1914) | 1897 | | pagina 1