Les députés libéraux de demain. Les meetings cléricaux. Chronique électorale. Le Jleeting r de \euve-Eglise. L'ancien contrôleur ne veut pas de contrôle' Comment, dit l'honorable conseil ler, vous faites voter a i pied levé, et sans le moindre examen, «les crédits de 20 30.000 francs et vous refusez d'examiner uue affaire anodine qui de mande tout au plus, cinq minutes d'at tention. Si cette question est renvoyée une prochaine séance, il sera, peut- être, trop tard pour qu'elle aboutisse. A l'avenir, dit M. D'Huvettere, je ne voterai plus aucnne urgence. if. le Président. Vous avez tort de vous fâcher. Que le Conseil suspende la séance et qu'il accorde dix minutes au Collège pour examiner cette de mande et nous pourrons nous entendre. M. D'Hutettere ne partage pas cette manière de voir. Une discussion très animée s'engage entre MM. Colaert et D'Hutettere et une vive émotion s'empare de l'assemblée. (1) Finalement, après un échange d'ob servations aigres-douces, on parvient provisoirement se mettre d'accord et la séance publique est levée 6 heures. - *«mjOOOPCHJ" A Ypres. 31. Noll. Le député libéral d'Ypres sera uu jeune avocat de talent, M. Nolf, originaire de la vieille cité flamande. La certitude d'avoir un représentant au Parlement a, ici aussi, amené déjà un réveil du parti libéral, dans ce coin de la West-Flandre où il triomphait jadis et sur lequel la domination cléricale pè se maintenant si lourdement. Cette certitude d'avoir enfin un porte-pa role, de ne plus lutter sans espoir, a donné tout coup une vigueur nouvelle aux idées qu'on croyait endormies. Les générations nouvelles qui n'avaient point, elles, pour les exalter, de souvenirs de victoires, se prépa rent entrer dans la lutte. C'est un nouveau parti libéral qui naît la vie politique. A ce parti jeune, il fallait un candidat jeune aussi, actif, ardent la lutte. Et M. Nolf est bien ce candidat-là. Il sera l'un des plus jeunes membres de la Chambre je crois bien, même, qu'à l'ou verture de la session, il aura le privilège de siéger au bureau, en qualité de secrétaire, côte du doyen d'âge. C'est un rôle qui fait toujours envie aux vieux parlementai res. M. Nolf est un grand garçon élancé, de physionomie ouverte, souriante la petite moustache est blonde les yeux bleus fixent Iq regard hardiment la parole est simple et résolue. Ce que les libéraux ont faire de plus urgent, nous dit-il, c'estd'établir 1 enseigne ment obligatoire et neutre. Dans le raidi de la Flandre, il n'y a presque p us d'écoles pri maires officielles. Nous n'avons plus un seul athéuee les parents sont obligés d'envoyer leurs enfants soit Gand soit Tournai, en pensièn, ou bien de les confier des écoles religieuses. Il upus faudrait un athénée Menin, par exemple. E tous cas,notre en seignement doiî être reorganisé complète ment. Cette réorganisation de l'enseignement est, on le voit, la préoccupation dominante des libéraux en Flandre, où le gouverne ment a fait aux écoles une si implacable guerre. Je suis, continue M Nolf, partisan d'une action immédiate en faveur du suffra ge universel pur et simple, avec la représen tation proportionnelle étendue tous les de grés. Il n'y a pas de contrôle possible du suffrage plural dans un arrondiss> ment com me celui d'Ypres, où. sur quarante-deux communes, il y a deux administrations libé rales. Quant la R. P., elle est le seul es poir du parti libéral en Flandre. Grâce elle, il existe maintenant une opposition dans tous les villages. En ce qui concerne les pensions ou vrières M. Nolf est partisan de l'obliga- tionl Je crois que l'obligation est. en cette matière, de même que pour l'enseignement, UDe nécessité sociale. Après avoir énuméré les autres points de son programme service personnel, ré duction du temps de service, égalitédes deux langues, réformes agricoles, réduction du pri vilège du bailleur, loi sur la c hasse, protec tion plus large du cultivateur, M. Nolf nous expose quelques revendications locales: achèvement du canal d'Ypres la Lys, maintien Ypres de l'Ecole d'équitation. (1) A un moment donné, l'on croyait que nos deux honorables se seraient emuoignés par les cheveux Heureusement, le fait ne s'est pas produit mais le mai n'eu! pas été grand. L'on sait, en effet, que MM Colaert et D'Huvettere sont affligés d'une légère calvitie. (N d. I. R Il nous parle avec une confiance enthou siaste do mouvement démocratique qui se dessine dans la West-Flandre et. avec dans le* yeux une bonne audace entrepre nante, de la propagande électorale déjà com mencée et laquelle tout le parti va travail ler tenacement. (Extrait de la Gazette). Cet interview demande cependant une rectification. M. Nolf est partisan de la création d'athénées tant Ypres qn'à Courtrai. La solution de l'établis sement d'un athenée Menin n'a été présentée par lui qu'en ordre subsidi aire. Le Journal d'Ypres, en son numéro dn 2 Mai, reproduit cet interview en y ajoutant certains commeutaires, qui dénotent chez notre confrère un parti pris de dénigrement, auquel ne se lais seront pas prendre ses lecteurs. C'est ainsi que le Journal d'Ypres dé clare que M. Nolf veut l'enseignement obligatoire et neutre... mais il a soin d'omettre que cet enseignement neutre n'est demandé que dans les écoles offi cielles, organisées par l'Etat et par conséquent avec l'argent de tous les contribuables. C'est ainsi que M. Nolf est traité d'anticatholiqueM. Nolf n'est pas plus anticatholique, qu'il n'est anti protestant, anti juif, anti musulman ou anti... religion quelcon que. M. Nolf est anticlérical, rien de plus. M. Nolf est un tolérant voilà pourquoi il combat le cléricalisme, qui est la doctrine de l'intolérance a Le cléricalisme, écrit M. Paul Hymans, dans sa brochure sur le libéralisme et l'Eglise, c'est l'idée religieuse cher chant s'imposer aux consciences par les instruments du règne civil, c'est une religion cherchant dominer les autres c'est un culte cherchant s'as surer dans l'Etat un rôle d'autorité et de 8upénntendance ce sont les mi nistres de ce culte, usant du prestige de leur office et de leur costume, de tout leur empire sur les âmes, au pro fit de la politique de leur Eglise et cette Eglise, non contente de sa puis sance spirituelle et de son autorité mo rale, cherchant imprimer sur les lois civilesie sceau de ses doctrines. De cette doctrine M. Nolf n'en veut pas, parce qu'elle va l'encontre de la li berté de conscience, garantie par notre Constitution. En matière d'impôts, M. Nolf veut, avec tous les libéraux, une revision des lois d'impôts en vue d'une répartition des charges mieux proportionnée la fortune réelle des contribuables. Il veut la suppression des impôts qui pè sent le plus lourdement sur les classes nécessiteuses. L'impôt doit grever au tant que possible le superflu il ne de vrait jamais frapper le nécessaire. Le Journal d'Ypres termine par d'a- mères réflexions sur la candidature Lefèvre. Il l'adjure encore une fois de renoncer entamer la lutte. Si, écrit le Journalécoutant les conseils de ses vrais amis et la voix de sa conscience, il renonce toute candidature, il aura contribué amplement au succès de la liste catholique. Hé bien, que M. Lefèvre fasse ce qu'il vent,nous pouvons dire dès main tenant que nous tenons la victoire en main. Les meilleures nouvelles nous arrivent de tous les coins de l'arrondis sement. N'empêche que la candidature Le fèvre n'est pas faite pour nous dé plaire Le Journal d'Ypresnous a donné cet égard son opinion dans son numéro du 28 Avril Si M. Lefèvre, écrivait notre confrère, peut escompter quel ques milliers de voix catholiques deux trois mille au plus il ne peut espérer décrocher que quelques centai nes de voix libérales, s Nos amis maintiendront leur situa tion de 1894. Ils auront leur élu mais il n'y aurait rien d'étonnant voir M. Lefèvre enlever la liste cléricale, un nombre de voix tel, qu'il parviendrait culbuter le second candidat clérical M. Van Merris. N'oublions pas, qne les candidatures agricoles amènent des surprises. Les candidats cléricaux battent la campagne au milieu de l'indifférence d»s cultivateurs. Il nous a été raconté qu'à Beceiaere, MIweins s'étant plaint du petit nombre d'auditeurs, fut inter rompu par un cultivateur, qui lui cria Revenez dans hait jours, quand Lefè- fre parlera et vous verrez du monde. Le thème que les candidats cléricaux soutiennent est le même dans toutes les réunions organisées par nos adversai res. Partout ils supplient les campa gnards de ne pas voter pour Lefèvre, parce que toute voix donnée àP ce der nier profiterait an... socialiste Nolf Ces paroles ont été prononcées notam ment Elverdinghe. Nons avions cru, que l'argument avait été servi par quelque sacristain de campagne, peu lettré et l'esprit étroit Pas du tout, on nous a affirmé, que ce sont là les propos tenus par M. Colaert, représentant et Bourgmestre de la ville d'Ypres. C'est de lu politi que de petits moyens rien d'étonnant, qu'elle n'ait pas plus de succès. Succès des libéraux. Immense succès Dimanche dernier, Neuve-Église, pour nos sympathiques candidats libéraux aux prochaines élections législatives. MM. De Ridder, Lust, Nolf et Brun- faut peuvent se vanter d'avoir provo qué. parmi les nombreux assistants du Meeting, des applaudissements sincères et répétés. Le bureau était présidé par le sym pathique M. Glorie, Bourgmestre de Neuve-Eglise, qui a ouvert la séance en souhaitant la bienvenue aux candi dats et en remerciant les électeurs d'avoir répondu, en si grand nombre l'appel fait par le comité de l'Asso ciation libérale de l'arrondissement d'Ypres. Immédiatement après, M. De Ridder prend la parole. Il développe le pro gramme. L'orateur est un homme ré fléchi, parlant avec calme, apportant une argumentation serrée dans la dé fense de son programme, qui est celui de notre Association. Notre candidat sénateur est vive ment applaudi. Après lui, M. Lust parle son tour. Il fait siennes les paroles de M. De Ridder et s'étend sur la question des maisons ouvrières, dont il se déclare le défenseur. Le public accueille chaleureusement le discours de M. Lust. Puis M. Brunfaut fait le procès des cléricaux au pouvoir depuis seize an nées de ces cléricaux ennemis de l'égalité et de la liberté et dont le bilan est d'avoir voté quelques mauvaises lois de façade, afin de pouvoir mieux dominer la masse. Le libéralisme, dit l'honorable ora teur en terminant, est le parti de la liberté, de l'égalité, du progrès inces sant. Marchons la main daus la main pourfaire triompher,le27 Mai prochain, ces grands principes pour lesquels nos ancêtres ont, durant des siècles, sacri fié leur sang. Acclamations M. l'avocat Nolf, interrompu cha que instant, par des acclamations cha leureuses, trace, en paroles claires et éloquentes, la platform présentée par les candidats libéraux. L'orateur défend l'instruction pri maire obligatoire l'enseignement pu blic gratuit au degré inférieur, exclu sivement laïque tous les degrés. Il se déclare partisan du service per sonnel, de la réduction du service mili taire la durée indispensable l'in struction du soldat. Il se prononce pour le suffrage universel et l'organisation de pensions en faveur des travailleurs. L'honorable avocat développe en ter minant le programme agricole de son parti. L'élection qui se prépare une im portance capitale pour le libéralisme. Ce sont les cléricaux eux-mêmes qui ont reconnu la nécessité de faire ren trer le parti libéral au Parlement. Les électeurs sauront leur donner cette sa tisfaction en votant le 27 Mai pour les candidats libéraux. Après une ovation prolongée faite l'orateur, M. Glorie lève la séance au miiieu du plus grand enthousiasme. Disons, pour finir, que la réussite prévue, du reste, de ces meetings, ne laisse aucun doute sur la bonne issue de l'élection du 27 Mai. Tous ia tâche et retrouvous-nous fermes et déentés au prochain scrutin. Le Journaldans son avant dern - n°, en réponse notre article, s'effor** de justifier le refus opposé M. le CÔ? seillerd'Huvettere de lui communiQ^ le livre d'enregistrement des manaj: tenus l'hôtel-de-ville. Interprêtant la loi sa manié* l'organe de nos maîtres prétend que^ Collège échevinal ne peut donner ÇfJ naissance au Conseil pendant l'exerc^- en cours, de l'usage des crédits voté; A ce sujet il s'étend, inutilement. les droits du Collège, que personne c- conteste, et cite M. Giron qui ne pro^ I ve nullement que M. le Bourgmestre a raison de refuser tous les renseigne_ I ments qne les conseillers demanaen* sur les affaires de la ville. Ainsi que M. d'Huvettere l'a posée toute la question se réduit ceci Les conseillers ont-ils le droit de n prendre communication, l'hôtel-^. ville, des choses qu'ils sont éventuel- lement chargées de contrôler et de n discuter A notre sens, nous répondons oui. fi, doivent pouvoir se procurer au secré tariat tous les renseignements et les éléments d'appréciation de nature les éclairer sur les affaires qui lear sont soumises, sans quoi ils ne pour raient utilement remplir leur mandat. Notre nouveau Bourgmestre ne l'en- tend pas ainsi il donne une interpré- tation la loi communale qu'elle ne comporte pas et qu'aucun commenta teur n'admettrait. Il résulte en effet du système de il. Colaert que lorsqu'il demande, comme cela n'arrive que trop souvent, des sup pléments sur les crédits votés, les con seillers doivent les voter de confiance car un homme comme lui doit être cru sur parole ils doivent se contenter des explications qu'il veut bien leur don ner, lia ne peuvent pas scruter dans sa gestion de Bourgmestre ni contrôler par eux-mêmes si ces majorations de dépenses proposées sont nécessaires on justifiées. C'est ainsi que notre maïeur a fait voter dernièrement encore lin nouveau crédit de 1715 fr. porter sur le bud get de 1901 par suite d'insuffisance rallocation portée au budget de 1900 du chef des livraisons de charbons pour le château d'eau. Notons ici que ce surcroit de dépense représente un tiers en plus de tout le crédit. Et dire que dans un pareil cas les conseillers n'auraient pas le droit de prendre communication l'hôtel-de- ville de toutes les dépenses effectuées sur cet article afin de pouvoir émettre un avis en connaissance de cause. N'est-ou pas fondé dire que la pré tention de M. Colaert et l'interpréta tion qu'il donne la loi sont absurdes Aussi M. le notaire d'Huvettere qui doit sans doute connaître la loi commu nale comme M. Colaert a-t-il eu la franchise de dire en plein conseil com munal. Eh bien donnons alors un blanc s> seing au Collège échevinal et approuvons n tout en fermant les yeux. A l'appui de notre manière de voir nous nous étions permis de citer l'art. 69 3 de la loi communale qui dit: aucun acte, aucune piece concernant l'ad ministration communale ne peut être sons- traite l'examen des membres du conseil. Cet article, prétend le Journaln'a rien voir dans un cas de l'espèce. n Les conseillers ont le droit d'exanu- ner les actes et les pièces concernant n l'administration communale, c'est évident, mais il n'est pas question n dans cet article de l'usage des crédits n votés Quelle subtile distinction Il n'existe d'autres actes et d'au- très pièces, dit-il, que les mandats signés par le Bourgmestre. Ces ma dats avec les registres de la compta- bilité se trouvent entre les mains dn receveur communal jusqu'au m°* ment où il rend ses comptes. If Collège échevinal n'aurait pas loi* même le droit de les lui faire commu- niquer avant. Comme s'il s'agissait n de communiquer les comptes et le8 mandats du Receveur i Tout 1® monde sait parfaitement que ce fonc tionnaire ne peut pas s'en dessaisir. Ce sont là des pièces justificatives et d« décharge du comptable. Il est peine besoin de dire que 1® Journal, comme presque toujours, rai-

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Le Progrès (1841-1914) | 1900 | | pagina 2