60e année. X° 29. Journal de l'Alliance libérale d'Ypres et de l'Arrondissement Au Sénat. Dimanche, 22 Juillet 1900. [/union pait la forci. Vires acqiirit ei.ndo PRIX DE L'ABONNEMENT pour la ville Par an 4 francs, p' la province Par an 4 fr. 50 La Belgique l'Exposition. Interpellation de Ml. Do Ridder et Uelannoy au sujet des inondations de la Lys. M Uelannoy, un enfant de notre arrondissement élu Ie27 Mai Sénateur pour Bruxelles, a soulevé dans la seance du 10 Juillet la question si in téressante des inondations qui desolent périodiquement les régions riveraines de la Lys M. De Ridder, notre Séna teur libéral, a appuyé les observations de son collègue, sans que M. Surmont de Volsberghe ou M Bethune se soient donne la peine de se rappeler qu eux aussi ont été élus par une frac tion des arrondissements de Courtrai et dTpres. Voici, extraite des Annales parle mentaires^' interpellation faite par nos amis ANNONCES Paraissant le JDitnanche. On s'abonne au bureau du journal, rue de Dixmude, 51, Ypres. -- Les an nonces, les faits divers et les réclames sont reçus pour l'arrondissement d'Ypres, les deux Flandres, le restant de la Belgique et de l'Etranger, au bureau du journal Le Progrès OJ\ TRAITE A FORFAIT Les plaintes trop légitimes auxquelles a donné lieu l'organisation de la section belge l'Exposition de 1900 ont eu leur écho, cette semaine, au Sénat, où M. Uelannoy les a ex primées sous forme d'interpellation au Gou vernement. M. De Mot est venu la rescousse en critiquant avec esprit l'aménagement misé rable du palais qui aurait dû exhiber nos ri chesses artistiques. Le gouvernement a répondu, selon l'usage, en couvrant son administration. Le pauvre M. Surmont de Volsberghe, organe officiel chargé de cette pénible corvée, s'en est tiré fort piteu sement. Il a fini par dire que les récompenses, nombreuses et importantes, prouveront que l'exposition belge n'est pas aussi faible qu'on veut bien le dire. Elles prouveront surtout en ceci, tout le monde est d'accord que la valeur des pro duits exposés méritait beaucoup mieux que ce qu'on leur a donné officiellement pour les faire valoir elles prouveront que nos exposants ont mérité d'être récompensés, malgré l'organisa tion lamentable de la section, l'incapacité des organisateurs officiels et l'incurie du gouver nement qui a entrepris, en 1900, une tâche dont il avait cru devoir se dispenser eu 89, sous un prétexte d'ailleurs idiot. Au surplus, si l'exposition belge est insuffi sante, le ministre nous a révélé que c'est au gouvernement français qu'il faut s'en prendre et au système de classement qui sacrifie les pe- Etats. Nous lui sommes bien obligés de cette révé lation mais, depuis le début des travaux, tout le monde savait quoi s'en tenir cet égard, et chacune des nations participantes s'est effor cée de réargir contre l'état d'infériorité que lui créait le système adopté. L'Allemagne, notamment fsans comparaison avec la Belgique !J s'est vue forcée de dissémi ner dans tous les coins de la grande foire les spécimens de son activité, qui, réunis en un seul groupe, grâce au classement par nation, eussent produit un effet d'ensemble terrible ment avantageux. Elle n'en a déployé que plus d'ardeur et plus d'intelligence organiser sa section. On peut en dire autant des autres Etats chacun a su donner en proportion de son im portance, de ses ressources, de la part qu'on lui faisait. La Belgique s'est distinguée, en ce concert universel, par une rare infériorité les beaux-arts exceptés imputable surtout a ceux qui avaient pour mission officielle de la maintenir son rang. HeurQuse en rien, la réponse de M. Sur mont. Au reproche adressé au jury belge de compter trop de fonctionnaires, il répond que les administrations ont participé largement I Exposition. l'as assez Nous avons remarqué l'abstention de certaines d'entre elles qu'on s'attendait voir honorablement représentées l'adminis tration forestière, par exemple, qui se signala 'I y a trois ans, Tervueren, de façon méri ter les plus vifs éloges On se rappelle le pa villon qu'elle érigea. Il fut même question d'en faire une installation permanente et de le transformer en musée forestier, suivant l'ex cellent exemple de ceriains pays, tels que la Suède, qui en exhibe un merveilleux sur la colline de SkanseD, Stockholm. Le pavillon lut démoli et l'idée du musée forestier, que nous Préconisions, abandonnée. On n'en parla plus. r*ous espérions du moins que l'Exposition de 1900 fournirait notre administration une occasion nouvelle de se manifester avantageu sement. La France a érigé, au Champ-de-Mars, Jugle du pont d'Iéna, un superbe palais con tré spécialement aux produits des t forêts, lasse et pêche Au vaste hall, où l'on a très cureusement profité des différences de niveau cotre la berge du fleuve et le tablier du pont, 'annexe une galerie étages balconnant de Part et d'autre, prolongée au bord de l'eau et yestmée aux expositions étrangères. L'Autri- ÇQe surtout se fait remarquer par l'extraordi- rr,re richesse de son installation. Tout au la simple Roumanie trouve le moyen de Pni .,er décemmetit ses richesses forestières. s. tout contre la cloison terminale, de part léva/»Utre de ''lssue qu' conduit aux machines ces, on aperçoit les couleurs belges arborées sous forme de deux banderolles, sur deux vitrines collées au mur un marchand d'épongés fia pêche) de Liège, et un marchand de fourrures fia chasse) de Bruxelles. C'est là notre exposition forestière Je ne pense pas qu'il ait fallu mettre, pour celle- là. un fonctionnaire dans le jury. En ce qui regarde le fameux pavillon belge, le ministre du travail a exprimé, en style yprois, quelques drôleries que nous communi que le Compte-rendu analytique cela vaut la peine d'être reproduit Quant l'inauguration du pavillon belge, elle a été très simple, la flamande, comme le palais lui-même Notre pavillon, c'est incontestablement le plus beau de tous. S'il n'est pas, l'intérieur (IV, aussi bien meublé que les autres, il a des raisons spéciales pour cela Le palais anglais représente toute une maison anglaise L'Espagne expose un palais où abondent nos anciennes tapisseries flaman des, rendant ainsi hommage notre industrie nationale f!!!) Il est encore heureux que l'Espagne se soit chargée de ce soin, défaut de l'intéressée, la Belgique elle-même, qui n'y avait pas songé. En cela, le hasard nous a joliment servis. On frémit l'idée que les merveilleuses tapisseries au palais de Madrid, exposées au pavillon es pagnol, auraient fort bien pu être tout autre chose que des tapisseries de Flandre, ce qui eût privé notre industrie nationale d'un hommage précieux. Par bonheur, le régime espagnol, qui fleurit autrefois dans nos fortu nées provinces, permil aux Castillans de meu bler leurs palais avec nos tapisseries, les quelles, exposées en ce moment Paris, con tribuent du moins nous rehausser aux yeux des visiteurs de l'Exposition II faut reconnaître aujourd'hui que cette domination espagnole, tant décriée, a eu du bon... Qui donc prétendait qu'on manque de gaîté Ypres M. Surmont continue La Hongrie a aussi un pavillon très original, avec une exposition particulière, très luxueuse, je ne le conteste pas Je ne crois pas qu'il fallait agir de même pour l'hôtel- de-ville d'Auder.arde, auquel on a tenu lais ser son caractère propre, au lieu d'en faire un musée comme l'ont fait d'autres nations. Pour conserver le caractère propre de l'hôtel-de-ville d'Audenarde, il y avait une chose très simple faire le laisser Auile- narde, où il est merveilleux, et ne point le transporter sous forme de maquette au bord de la Seine, où il est grotesque. J'ai déjà exprimé mon sentiment là-dessus, et je suis bien fâché si ce sentiment n'est pas conforme au snobis me courant. Ce pavillon n'est point du tout le plus beau attendu qu'il ne peut être comparé aux autres, qu'il est hors concours, unique en son genre, et se borne reproduire un édifice exis tant celui-ci, tout le monde est libre d'aller l'admirer dans son cadre. Les architectes chargés officiellement de faire valoir notre pays au milieu du concours universel ont été exactement la hauteur des autres commissionnés officiels incapables de produire quoi que ce soit d'original, même avec des éléments empruntés de-ci de-là, ils ont fabriqué celte maquette, servilement co piée, et affiché la prétention drolatique de la laisser dans un état de nudité aussi complet que possible, toute décoration intérieure étant susceptible de nuire ce qu'ils considèrent évidemment comme leur œuvre. C'est ce que m. Surmont de Volsberghe, 1 prois folâtre, qui d'ailleurs me parait fort mal connaître l'Exposition en général, et par ticulièrement la rue des Nations je lui mon trerai tout ça s'il le désire, un Vendredi de préférence, et nous finirons la soirée rue de Paris appelle la simplicité flamande. Cette expression s'applique au palais, qui offre un spécimen de l'architecture la plus compliquée qui soit, et aussi la cérémonie inaugurale, qui mérita, en bon français, un qualificatif tout autre que celui dont m. Sur mont prétend la gratifier je ne l'écrirai pas. On voit qu'il la tient, m. Surmont, la propriété des termes. J'admets volontiers que le ministre de l'in dustrie et du travail se soit trouvé dans la si- (l) Tout fait spéciales, en effet c'est qu'on a négligé de le meubler. tuation des gens acculés la nécessité de plai der upe cause fâcheuse. Mais je ue puis ad- œettre que, en cette fichue posture, il ait essayé de se tirer d'affaire en daubant sur la presse. La presse a bon dos M. Surmont s'est avisé de lui décocher ceci Il y a eu des articles scandaleux dans no tre presse, qui a oublié qu'elle était belge. Je passe sur le dernier membre de phrase, qui, ne voulant rien dire du tout, ne sort pas du domaine de l'imbécilité pure. Mais la phrase citée èoniient, l'adresse de la presse, une accusation qui affecte de ne point vouloir se contenter d'être ridicule. La prétention est ex cessive. Ce ministre du travail est l'homme des confusions regrettables. Il confond la Belgique avec la collection de fonctionnaires dont il est le patron. C'est contre l'organisation officielle de la section belge que la presse s'est élevée, et c'est au nom de l'honneur du pays, de l'in térêt de nos industriels et de nos commer çants qu'elle a parlé. t Oublier que l'on est Belge dans l'esprit de M. Surmont, c'est traiter comme elles le méritent la sottise, l'incurie et l'incapacité des gouvernants. Il faudrait peut-être devant l'étranger fermer les yeux et garder le silence sur ces choses éminemment nationales? Ce genre de patriotisme est celui des valets de ministères. Ce n'est pas le nôtre. Certes, il y a eu quelque chose de scanda leux dans l'affaire c'est la façon dont le gou vernement a compris son rôle. La presse n'a pas dit autre chose, et il me convient de le répéter aujourd'hui, en constatant que les ex plications données au Sénat par le ministre du travail n'ont fait que confirmer nos apprécia- tio-s. loin de les réfuter. Lors de l'inauguration du pavillon belge au quai d'Orsay,cérémonie désormais classée dans les fastes de la vieille gaîté flamande, je fus le premier prendre la liberté grande de signaler l'extraordinaire tenue de notre section dans l'ensemble international groupé aux ri ves de la Seine. Ma critique parut sévère il était pénible de constater que, dans l'effort commun, notre effort individuel se faisait remarquer par une veulerie et une négligence auxquelles il n'est pas d'usage d'accorder les prix spéciaux que nous méritions sans conteste. Depuis lors, cette première impression fut abondamment confirmée et mes confrères se virent obligés d'entrer dans la danse dont j'a vais indiqué le pas. A celte occasion, nous nous trouvâmes dans la nécessité d'oublier que nous étions Belges... la manière dont M. Surmont entend qu'on le soit. Et nous continuerons l'oublier, forcément, comme on continue d'être nègre du moment qu'ou a commencé. Jean d'Ardenne. (La Chroniquedu 8 Juillet 1900). INTERPELLATION. M. Delannoy. Messieurs, d'accord avec M. le président du conseil qui est la fois ministre des finances et ministre des travaux publics et la demande de nom breux r.verains de la Lys habitant les com munes de Menin, Wervicq Comines et de W arnêton, je me permets d'attirer son at tention sur l'état de cette rivière. Périodi Annonces 15 centimes la ligne. Réclames 25 Annonces judiciaires 1 i'r. la ligne. quement les communes que je viens de citer sont inondées et notamment en 1894 Comi nes fut pour ainsi dire bloqué. Ceux qui ha bitent ce pays savent que dans cette localité résident des milliers d'ouvriers qui habitent le territoire belge raison du bon marché de la vie, mais qui travaillent dans les usines françaises. Or, en 1894, l'inondation a été telle" que pendant quelques jours tout trafic a été rendu impossible entre la France et la Belgique c'est même avec les plus grandes difficultés et non sans danger qu'on est par venu ravitailler les habitants qui avaient dû se réfugier aux étages des maisons. Le gouvernement a été avisé de cette si tuation puisque son représentant officiel, M. le baron Ruzette, gouverneur de la Flandre occidentale, s'est rendu sur les lieux et a donc pu lui rendre compte de l'état des choses. En ce momeat, la France fait exécuter un travail Houplines, là où la Lys coule sur le territoire purement français et où elle ne forme plus la ligne frontière. Il y avait, dans cette localité, une écluse de 5 mètres qui va être portée 15 mètres. Le travail sera achevé dans un laps de temps très court. La conséquence sera que les inondations, qui étaient déjà très fréquentes et très dé sastreuses, le deviendront encore davantage dans l'avenir attendu que, jusqu'ici, les eaux étaient retenues Houplines par cette écluse insuffisante et que, dorénavant, elles inonderont fatalement Warnêton, Comines, Wervicq et Meriiu. Il y a, je crois, uue com mission qui a été nommée elle est inter nationale, et, ce titre, naturellement, elle doit trouver une solution conforme aux inté rêts des deux pays. Mais, quand on met la machine gouvernementale en branle, cela n'avance pas très vite. C'est ainsi que cette commission devait dresser le programme des travaux nécessaires, mais elle n'en a pas encore commencé l'exécution. Les personnes compétentes m'ont signalé un ensemble de travaux qu'on pourrait faci lement faire sans devoir recourir l'autori sation du gouvernement français. Il y a, tout d'abord, le dragage de la Lys A ce point de vue, cette rivière est dans une si tuation déplorable. Il y a huit jours, me trouvant Comines, j'ai vu un bateau de déchargement qui se trouvait au milieu du lit de la rivière le batelier ne pouvait approcher son bateau de la berge parce qu'il se sert.it envasé. Il est certain qu'on devrait faire là des travaux de dragage qui facilite raient déjà, dans une certaine mesure, l'écou lement des eaux. Le travail qui a été fait au pont Rouge, grâce l'écroulement de ce pont, est par fait. Mais partir de Comines il y a un étranglement il n'y a, pour ainsi dire, plus de déchargé possible et Wervicq il n'y a qu'un pont absolument trop étroit qui arrête tout écoulement. De sorte que les eaux se trouvent arrêtées dans leur cours et débor dent la moindre crue. Voici, Monsieur le ministre, quels sont les travaux dont l'urgence semble s'imposer: Voici la série de travaux dont l'urgence semble s'imposer, savoir 1° Agrandissement du débouché Menin et dragage des bras de la Lys 2° Agrandissement du débouché Wer vicq. Le pont paraît être le seul débouché qui existe, ce qui ne suffit pas pour évacuer les eaux pouvant passer actuellement Co mines 8° Agrandissement dn débouché au pont du chemin de fer Comines (Comiues-Belgi- que Comines-France), en construisant plu sieurs décharges dans le remblai du chemin de fer. Suppression des piles en maçonnerie du pont-levis Comines et remplacement de ce pont par un pont fixe. II y a trois gran des piles en maçonnerie qui prennent une largeur de plus de 6m20. Ces piles ont cha cune 2m05, 2m05 lm20 de largeur 4° Nettoyage du bras des moulins Co mines suppression des roues hydrauliques et de la pile en maçonnerie. Actuellement la

HISTORISCHE KRANTEN

Le Progrès (1841-1914) | 1900 | | pagina 1