Chronique de la ville.
A la Chambre.
Choses et autres.
Au Aazareth.
Les latinistes du Journal
Le Lombard connue
annexe de l'Orphelinat.
largeur d'ouverture est de 2 mètres en
supprimant la pile eu maçonnerie on obtient
un débouché d'une largeur le 4m50.
Tels sont les faits que je tenais signaler
l'honorable ministre des travaux publics,
tout en lui demandant si, bref délai, les
habitants de cette contrée, qui sont assuré
ment intéressants, peuvent espérer voir ap
porter un remède aux inondations qui, régu
lièrement, les envahissent chaque hiver,
parfois d'une façon bénigne, d'autres fois
d'une façon désastreuse, comme en 1894.
M. de Sjiet de Naeyer, ministre des
finances. Messieurs, l'honorable M. De
lannoy se plaint de la situation dans laquelle
se frouve la partie de la Lys qui sépare la
Belgique de la France. Les travaux exé
cuter cette partie de la rivière font en ce
moment l'objet des études d'une commission
internationale, car une entente préalable
avec le gouvernement français est néces
saire.
Voici certains articles du programme pro
posé par la commission belge
Augmentation des dimensions de la cu-
nette sous le pont de Frelinghien et construc
tion éventuelle d'une arche d'inondation sous
la route d'accès reconstruction du pont
Rouge, déjà en voie d'exécution recon
struction du pont de Warnêton et redresse
ment des courbes en aval élargissement du
pont de Wervicq et de toute la partie de la
traverse de la ville située l'amont et l'a
val de ce pont.
La commission internationale s'occupe no
tamment, en ce moment, des travaux de
Warnêton et de Wervicq.
Dès que l'accord sera établi avec le gou
vernement français et ce moment n'est
guère éloigné, le gouvernement belge
fera tout ce qui est en son pouvoir pour que
les travaux soient exécutés dans le plus bref
délai possible.
M. Delannoy. Je remercie l'honora
ble ministre des travaux publics de sa décla
ration je n'en attendais pas moins de sa
part. Je demanderai seulement qu'il veuille
bien faire exécuter promptement certains
travaux qui dépendent de son département
et qui sont indispensables. Cette nouvelle
écluse d'Houplines, notamment, est de natu
re occasionner des inondations terribles.
Il est donc urgent de faire quelque chose et
immédiatement afin de prévenir le retour
des calamités de l'inondation de 1894.
M. de Smet de Naeyer, ministre des fi
nances et des travaux publics. Je tiens
bonne note du point spécialement signalé
par l'honorable M. Delannoy et j'aurai soin
d'y porter mon attention.
M. De Ridder Je tiens me joindre
l'honorable M. Delannoy en ce qui concer
ne les observations présentées par lui, con
cernant le régime de la Lys, pour la partie
qui traverse l'arrondissement de Courtrai. Il
a dit avec raison que la situation est de na
ture augmenter beaucoup les dangers d'i
nondations dans la partie inférieure de
la rivière.
Il y a, en effet, de graves intérêts sau
vegarder. Dans toute la partie située au sud
de Courtrai et en aval de cette ville, jusque
près de l'arrondissement de Gand, on prati
que beaucoup le rouissage du lin.
Dès qu'il y a de fortes crues en été, le
dommage est considérable pour les mar
chandises. Je demande M. le Ministre d in
sister pour que l'on augmente le débouché
de la Lys supérieure et qu'on ne néglige pas
non plus la partie inférieure de la rivière.
M. de Smet de Naeyer, ministre des fi
nances et des travaux publics Il en sera
ainsi.
L'incident est clos.
Espérons qu'il n en sera pas de tous
ces travaux,.comme de ceux de l'Es-
pierre, dont on pat le depuis vingt-
cinq ans et dont tous les ministres
cléricaux depuis dix-sept ans
garantissent la très prochaine exécu
tion.
Mardi 17 Juillet. La majorité ca
tholique a une fois de plus fait preuve
d'une partialité révoltante. Elle a
déclaré élu M. Borbonx, catholique,
en lieu et place de M. Gierkens, socia
liste. qui avait été proclamé élu par le
bureau principal de l'arrondissement
de Verviera.
Malgré la déclaiation de M. Nolf
que la fraude a été possible, attendu
que les enveloppes des bureaux de
dépouillemeut 1 et 4 du canton de
Limbourg ont été ouvertes après la
clôture des opérations électorales, (l'é
lection de M. Borboux dépendait pré
cisément de ces bureaux malgré une
demande de vérification des bulletins
libéraux et démocrates-chrétiens faite
par M. Traseuster; malgré une de
mande d'annulation et une proposition
d'enquête faites par MM. Vandervelde
et Hubin, la droite a passé outre et a
de nouveau donné au pays un bel
exemple de sa moralité politique.
Le Journal d'F près dit que, en com
mission, le vote de M. Nolf a été favo
rable M. Borboux. C'est une erreur.
M. Nolf a fait toutes ses réserves, au
sujet de l'illégalité commise par le juge
de paix du canton de Limbourg, un
ami dévoué du ministère, un agent
électoral, comme l'a dit M. Demblon.
Mercredi 18 Juillet. Nomination du
bureau.
Président M. De Sadeleer.
lr Vice-Président M. Schollaert.
2e Vice-Président M. Heynen.
Secrétaires MM. Francotte, Carton
de Wiart, Segers et Defnet. Ce dernier,
socialiste.
Dépôt de deux projets de loi
Ie Approbation d'une donation faite
l'Etat par S. M. Léopold II.
2e Unification des tramways Anver-
8018.
Jeudi 19 Juillet. MM. Desmaisiè-
res, Warocqué et van Limburg-Stirum
sont nommés questeurs.
MM. Cooreman et Mnllendorf sont
nommés membres de la commission
permanente des sociétés mutualistes.
La Chambre aborde la discussion sur
les conclusions du rapport de la com
mission qui a vérifié les pouvoirs des
élus de l'arrondissement de Mons.
Attendons-nous un nouveau coup de
parti de la part des soi-disant défen
seurs do l'ordre, de la religion et de la
propriété en faveur d'un des leurs, M.
Victor Delporte.
Vendredi 20 Juillet. L'élection de
M. Delporte est validée, naturelle
ment.
M. Vandervelde nous append que le
greffier du juge de paix du canton de
Limbourg qui a réempaqueté les en
veloppes des bureaux de dépouillement
1 et 4, est M Borboux, oncle de M.
Borboux dont il est question ci-dessus.
Nos lecteurs feront eux-mêmes les
commentaires qui s'imposent.
Nous avons demandé quel a été le
sujet traité, il y a quelques jours, dans
la chaire dite de vérité, au Nazareth,
par le fameux curé de S1 Pierre. Le
Journal dYpres déclaré qu'il n'en sait
rien mais qu'il est probable (sic) que
le curé aura pris l'un ou l'autre texte
des Saintes Ecritures. C'est ainsi; dit-
il, que les orateurs sacres procèdent
depuis Bossuet jusqu'au moindre pas
teur de village.
0 non, cher confrère, ce n'est plus
ainsi que le cierge procède depuis
qu'il a relégué l'arrière-plan la belle
religion du Christ et qu il s'est jeté
corps perdu dans la mèlee des partis.
Vous savez mieux que nous quoi
sert maintenant l'eloquenee sacrée.
Vous savez, comme nous, que la reli
gion est un piédestal et n'est qjie le
prétexte dont use et abuse le clergé
catholique pour asseoir sa domination
sur l'univers entier.
Nous vous l'avons dit maintes fois
si le prêtre restait dans son rôle et n'en
sortait jamais, il serait, comme jadis,
aimé et respecte. Malheureusement il
n'en est plus ainsiTous sont
devenus de? agents électoraux les
plus actifs, employant bien souvent
les moyens les plus inavouables pour
faire prévaloir leurs volontés et nuire
ceux qui ont le courage de penser
autrement qu'eux et de ne pas suppor
ter une tutelle intéressée qu'ilsjugent
trop lourde.
Mais le monde marche, les idees
progressent, et le jour n'est pas bien
loin où le peuple, plus instruit, pourra
raisonner et comprendre
Ce jour-là le prêtre, rentré dans
soc église et dans son rôle, aura droit
notre respect.
Il parait que nous avons du toupet.
Cesl le Journal d Ypres qui a fait
cette trouvaille en songeant celui
que son rédacteur en chef a per
duphysiquement.
Si, pour notre coufrere, dire la
vérité est synonyme d'avoir du toupet,
nous avouons sans aucun détour que
nous avons beaucoup de toupet et que
nous sommes dotes de ce qui lui man
que.
Nous avons dit, et nous le répetons,
que l immense fortune des Hospices
civils d Y"près est dûe la générosité
de nos amis politiques qui n'ont pas
voulu que le pauvre ouvrier, la fin
de sa carrière, doive courir les che
mins et tendre la main.
Que le Journal dYpres essaie de
nous démontrer le contraire.
Il nous oppose la société de S' Vin -
cent de Paul, la confrérie de la Misé
ricorde, les dames de la Providence,
etc., etc. Mais ces sociétés et confré
ries n'ont ete instituées que dans un
but politique et naccordent des se
cours qua ceux qui se mettent sous
la ferule de M. le curé. L'homme
libre n'a pas droit une part de ce
gâteau. A l'administration des Hos
pices, au contraire, on ne peut subor
donner l'octroi de secours aucune
croyance religieuse. Tout malheureux
doit être secouru.
La fortune des Hospices est dûe,
nous le répétons, nos grandes famil
les libérales. Dernièrement encore M.
Godtschalck, qui n'était certes pas un
clérical, n'a-t-il pas donné sa grande
fortune aux Hospices dTpres pour
soulager les malheureux? 11 est vrai
que son testament a été rajeuni de
beaucoup, le legs étant excessif, au
dire de M. Surmont.
Nous ne verrons jamais des familles
catholiques ni de vieilles devotes don
ner un sou notre établissement cha
ritable, pour la bonne raison que les
SCHERR.EWEGS sont là.
11 parait qu'il y a, dans la rédaction
du Journal dYpres, des latinistes
doublés de néologistes et degens
d'esprit.
On ne s'en serait jamais douté
mais c'est le Journal lui-même qui
l'affirme. (1)
Ils sont même très-forts ces latinis
tes preuve qu'ils n'ont pas
même besoin de consulter les dic
tionnaires, ainsi que le doivent faire
les rédacteurs du Progrèstoujours
d'après ce qu'ils affirment.
Et de même que M. Jourdain fesait
de la prose sans le savoir, ils l'ont, eux,
des neologismes sans s'en douter, tout
naturellement. Ainsi, s'élant ressouve
nus, pour l'avoir appris sur les bancs
de l'ecole, qu'il y a en latin un verbe
occidere, ils ont, sans broncher, qua
lifie d'occidé un homme tue par ac
cident, ce sans égard au participe que
leur eut indiqué le dictionnaire et
d'où, en français, le mot occis, comme
ne l'ignorent même pas ceux qui n'ont
jamais appris la langue des anciens
romains. Mais occis est vieux, banal,
vulgaire, connu de tout le monde.
Dire occisOh.' que non!... Occidé...
voilà qui est charmant, distingué, seul
digne d'une rédaction qui compte des
latinistes dans son sein et qui se res
pecte
Et voyez donc Le Progrès, qui
s'en moque, n a pas compris la beauté
du néologisme. Lui, quia dû consul
ter le dictionnaire, y a trouvé le mot
oxydéqu'il a sottement pris pour sy
nonyme d'occis, pardon.... doccidé."
N'est-ce pas que c'est plaisant et
que ces latinistes du Journal sont en
même temps des gens prodigieuse
ment spirituels
Allons pieux lettré votre plume
s'oxyde de plus en plus... il n'est plus
même utile de la décrasser ou de la
retremper c'est la jeter qu'il faut l
Pour forger de nouveaux mots, il
faut d'ailleurs une plume neuve...
Une plume d'oison suffira toutefois
et fera même très-bien votre affaire.
Tendez votre aile, Journalet arra
chez
Dans la relation d'une récente séan
ce du Conseil communal, le Journal
(1) Huin Raisou de plus, peut-être, pour
n'y point croire. (N. de la R.J
d'Y près nous apprend que les Ho=n;
consacrent 20,000 fr. pour la restau^
tion du Lombard qui sera afiept-1^"
l'usage de l'Orphelinat. 4
Nous n'avons rien redire au 6m
de cette restauration Ce bâtiment n
notre administration hospitalière a]?'
gligé d'entretenir jusqu'ici ge trou6"
dans un état de délabrement qm nVç
cessite de grosses réparations. C'est
des rares spécimen de l'architectn G
civile de la seconde moitié du X\\u
siècle que notre ville possède encore c-
qui mérite d'être conservé dans bq6'
style primitif.
Mais ce que nous ne pouvons an.
prouver, c'est qu'on prélève cette
pense extraordinaire sur la fondatio
de M. Godtschalck l'encontre
intentions de ce donateur, qui, nous i
répétons encore ici, a légué aux Hosr/
ces toute sa fortune avec la charge d
créer sur sa propriété, sise Wytschae-
te, un établissement d'éducation agrj.
cole pour orphelins et enfants aba^
donnés.
La décision des Hospices est, sous ce
rapport et juste titre, critiquée en
ville. On se demande, en effet, si la gj.
tuation financière de l'administration
charitable, depuis qu'elle est aux
mains de nos cléricanx, est devenue
tellement précaire qu'elle ne saurait
plus entreprendre aucun travail m
peu important sans en faire supporter
les frais par la fondation Godtsckalckr
D'un autre côté, le projet des Hospi-
ces de faire servir ie Lombard d'annexe
l'Orphelinat ne se justifie guère,
Cette affectation ne serait-elle pas plu-
tôt un prétexte pour restaurer le bâti
ment aux frais de la fondation Godt
schalck
L'Ecole des orphelins pour garçons
possède un bâtiment spacieux avec
préau et grand jardin. Elle répond par
faitement sa destination et n'a nulle
ment besoin d'une annexe de l'autre
côte de la rue. Sa population n'est au
jourd'hui que de 60 élèves bien qu'à la
fin de l'année 1896 la Commission hos
pitalière eut décidé de porter 80 le
nombre des enfanta admettre et d'y
placer les enfants orphelins et aban
donnés pensionnés domicile. Pour
indemniser les Hospices de cet accrois
sement de charges (il n'y en a pas eu
jusqu'ici) qu'entraînerait l'exéontk
de cette décision, la Commission inscri
vit au compte de la fondation Godt
schalck une somme de 10,000 fr. en
diminution des dépenses générales des
Hospices.
Faisons observer ici que la résolution
de porter 80, le nombre des orphe
lins admettre, a été prise la légère
et sans réflexion. On n'en trouvera ja
mais autant parmi notre population
indigente et ouvrière.
A l'appui de ce que nous avançons
nous dirons, qu'aujourd'hui il y a tou
jours des places vacantes l'Orpheli
nat et que leur nombre limité
n'est jamais atteint.
Il y a remarquer en outre, que,
parmi les 65 élèves que renseigne le
dernier rapport de la ville comme
existant au 81 Décembre 1898 l'Or
phelinat il n'y en a qu'une vingtaine
qui se trouvent dans les conditions
voulues pour y être entretenus et sur
lesquels l'administration des Hospices
a droit de tutelle. Tous les autres ont
père et mère ou l'un d'eux et de plus
il y en a plusieurs de la même famille.
La dépense de 20,000 fr. proposée
imputer sur ia fondation Godtschalck
est donc, notre sens, un acte de mau
vaise administration injustifiable, c'est
une somme détournée de sa destinât^0
et comme l'a très bien dit M. D'Huit"
tere au Conseil communal, l'argent
de M. Godtschalck n'a pas été légué
par ce testateur, dans l'intention de
restaurer le Lombard
La discussion que iitre Golaert, notre
nouveau maïeur, se propose de taire
dans une prochaine séance du Conseil
sur la question soulevée par M. D'Hu-
vettere, au sujet de l'exécution du legs
Godtschalck, ne prouvera pas que les
Hospices, qui en gaspillent les capi
taux toutes sortes de services étran
gers la fondation, respectent les der
nières volontés du donateur.
Dans une réunion de cléricaux, de ceux-la
qui fout le beau et le mauvais temps, il 3
été décidé de cesser les travaux cette année
et de faire en tout de grandes économies.
L'installation du nouveau maire et l'entre®
officielle du nouveau ministre du travail ou'