Chroniquedela ville.
60e année. X° 56.
Journal de l'Alliance linérale d'Ypres et de l'Arrondissement
La pêche.
Dimanche, 9 Septembre 1900.
l'union fait la force.
S'iti'aisstittl le Mïiinaache.
PRIX DE L'ABONNEMENT
pocr la ville Par an -4 francs.
pr la province Par an 4 fr. 50
-
Vires acqcirit eundo
On s'abonne au bureau du journal, bue de Dixmude, 51, Ypres. Les an
nonces, les faits divers et les réclamés sont reçus pour l'arrondissement d'Ypres,
les deux Flandres, le restant de la Belgique et de l'Etranger, au bureau du
journal Le Progrès ON TRAITE A IORFAI 1
Proposition de loi réduisant le prix de
l'abonnement au Compte-rendu
analytique
développements.
Messieurs
Par le peuple, pour le peuple tel
est le principe sur lequel reposent nos
institutions.
Cependant, pour que ce principe re
çoive son application complète, il im
porte que le peuple puisse, jour par
jour, contrôler fidèlement les actes et
paroles de ses représentants, afin de
voir si ceux-ci remplissent toujours
scrupuleusement leur mission pour le
peuple.
Aussi, dès les premiers jours de notre
indépendance nationale, la législature
songea-t-elle donner ses délibéra
tions la plus large publicité possible
les séances furent rendues publiques,
et aux journalistes on réserva des pla
ces de faveur.
Mais bien vite on constata que la
prèsse, qui serait en quelque sorte,
l'oreille du peuple, ne pouvait être
considérée que comme un écho falsifié
de ses délibérations. C'est pourquoi la
législature décida de publier les déli
bérations des Chambres d'une façon
complète, non tronquée, et de les met
tre la disposition de tous, au plus bas
Ytix soit 12 francs. Ce prix fut réduit
ri'aburU a 0, et plno lard 3 francs.
Cela se passe sons le régime des élec
teurs qui vivent dans l'aisance, des
électeurs 42 f'r. 32 c., qui, certaine
ment, étaient plus même de dépenser
3 francs que nos ouvriers 1 franc. Néan
moins, ce prix parut trop élevé le
nombre des souscripteurs aux Annales
parlementaires était minime; au surplus,
la moitié du pays resta sevrée de cette
lecture, les Annales parlementaires pa
raissant seulement en français.
Pour un grand nombre de motifs, sur
lesquels nous n'avons pas nous appe
santir, puisque tout le monde est d'ac
cord là-dessus avec nous, une édition
néerlandaise était devenue réellement
indispensable.
Alors surgit la question de savoir s'il
etaif bien absolument nécessaire de
produire in extenso, littéralement, les
délibérations et si, pour beaucoup de
gens, il ne suffisait pas d'un compte-
rendu analytique vraiment impartial,
fout le monde parut désirer un sem
blable compte-rendu analytique, et
cette pensée fut réalisée de la manière
le plus heureuse.
Ce prix du Compte-rendu analytique,
rédigé cette fois dans les deux langues,
{ut fixé 1 franc et resta tel jusqu'au
jour où la majorité actuelle l'augmen
ta, pour le porter finalement quatre
francs.
Ce Compte-rendu analytique était des
tiné donner aux délibérations des
Vhambres une très grande publicité; le
Prix en fut donc fixé aussi bas que pos
sible.
Aujourd'hui plus que jamais, cette
publicité est désirable, oui, absolument
°écessaire. Aujourd'hui, chaque ci
toyen est électeur ou le deviendra,
t'haque électeur a le droit de connaî-
voire le devoir d'examiner com
bat ses élus s'acquittent au parlement
e ia mission qu'il leur confia.
I n *^ous af'ons plus loin tout citoyen
on encore électeur, mais devant le
aevenir l'âge déterminé, doit être mis
u courant des affaires et des choses du
il doit recevoir son éducation
'Umme membre du peuple souverain,
-j »ut quH sache ce que ceux auxquels
confiera plus tard ses intérêts mo-
,x et matériels doivent connaître et
accomplir.
Il y a plus encore. Combien de fois
n'entendons-nous pas des plaintes au
sujet de l'injustice d'une loi très juste,
parce que celle-ci comme toutes les
lois gêne telle ou telle personne
De telles plaintes, qui jettent la sus
picion sur notre impartialité, ne s'élè
veraient plus ou seraient moins nom
breuses, si tout le monde pouvait lire
dans le Compte-rendu analytique les dis
cussions sur le pourquoi de cette loi.
Nous tous, messieurs, nous y gagne
rions en considération et avec nous, la
législature, le régime parlementaire et
nos institutions en général.
Plus d'une fois, nous avons entendu
exprimer la crainte que certains princi
pes, défendus par des représentants et
mis en avant dans cette enceinte, prin
cipes considérés par leurs adversaires
comme destructifs de la liberté et de
l'ordre matériel, comme corrupteurs
de l'ordre.moral, pourraient, au moyen
du Compte-rendu analytique, être répan
dus dans la fouie et y trouver créance.
Cette crainte nous paraît vaine
chacun de nous, en effet, est là pour
combattre de pareils principes qu'il
considère comme néfastes pour le peu
ple la parole est libre ici et nous ren
dons volontiers cet hommage tous nos
collègues de la Chambre qu'il se trouve
toujours parmi eux assez d'hommes
d'intelligence, de savoir et de capacité
pour réfuter victorieusement et éio-
quemment de semblables principes.
Et, ne l'oubliez pas. tous les princi
pes défendus par n'importe lequel de
nous, sont constamment mis eu avant
et défendus dans la presse, dans les
journaux quotidiens et hebdomadaires,
dans des conférences et assemblées
populaires, où la réplique n'est pas
libre, ou bien encore où il ne se ren
contre pas d'hommes suffisamment
instruits, éloquents et convaincus pour
réfuter péremptoirement de pareils
principes qu'ils considèrent comme
pervers.
Ce que ces personnes considèrent
comme un danger présenté par le
Compte-rendu analytique, nous le considé
rons, au contraire, comme le pins
grand de ses bienfaits. La lumière,
jaillira, éclatante comme celle du so
leil, de la libre discussion, et elle sera
bienfaisante pour tous.
Mais si l'on veut que le Compte-rendu
analytique répande tous les bienfaits
que nous pouvons légitimement en es
pérer, il est nécessaire aussi qu'il se
trouve entre les mains de tous nous
le distribuerions volontiers gratuite
ment tous les électeurs, oui, tous
les citoyens majeurs, chacun le rece
vant dans la langue qui est la sienue.
Cela est toutefois impossible pour le
moment et voilà pourquoi nous deman
dons que le prix de cette publication
soit aussi minime que faire se peut
nous demandons qu'on le fixe un
franc.
Quatre francs, messieurs, payer en
une fois et par anticipation, c'est trop
pour la bourse d'un ouvrier un franc,
c'est tout ce qu'il est en état de payer.
On nous objectera sans doute que
beaucoup d'ouvriers achètent et lisent
régulièrement leur journal 2 centi
mes.
Acceptons, pour un instant, qu'il en
soit réellement ainsi, qaoique chacun
de nous sache par expérience que tel
n est pas le cas la campagne celà
nous objectons 1° qu'un ouvrier peut
bien dépenser deux centimes par jour
mais non quatre francs payés en une
fois 2° qu il ne verra et appréciera
lutilité du Compte-rendu analytique
qu'en le lisant journellement, et alors
il y consacrera volontiers, chaque an
née, son franc 3J que les journaux 2
centimes, plus encore que tous les au-
ANNONOES
Annonces 15 centimes la ligne.
Réclames 25
Annonces judiciaires 1 fr. la ligne.
très journaux, ne donnent qu'un résu
mé insignifiant de nos délibérations
4° q<ie tous les journaux quotidiens et
hebdomadaires sont des journaux de
parti, ne torturant et ne falsifiant que
trop souvent nos paroles nous n'avons
pas en apporter la preuve, car tous
vous en avez été constamment victimes
et vous en serez toujours victimes.
Abaisser le prix du Compte-rendu ana
lytique un franc, c'est mettre le Comp
te-rendu analytique entre les mains de
tous c'est faire prendre par chacun
un vif intérêt aux affaires et aux cho
ses du pays c'est permettre aux man
dants de chaque représentant du peu
ple de contrôler fidèlement comment
celui-ci s'acquitte de ses devoirs c'est
assurer aux lois du pays une obéissance
établie sur le raisonnement et une for
te conviction c'est instaurer, pour
l'avenir, des Chambres législatives qui
seront l'expression d'un choix raison
né, fait avec 1a parfaite connaissance
des affaires et des personnes; des Cham
bres législatives qui ne nous expose
ront plus voir le peuple s'ameuter et
descendre dans la rue, parce qu'elles
seront nées d'une volonté populaire
bien raisonnée et bien mûrie et non
plus élues sous l'impression de discours
creux, beaux seulement en apparence,
prononcés par les meneurs de tel ou tel
parti, parlant au nom de principes,
rien de personnes ou d'intérêts, qui
n'ont de commun avec ia direction sa
ge et impartiale des affaires du pays.
Tous ces avantages valent bien quel
ques sacrifices pécuniaires. Et même
ces sacrifices, s'ils existaient, ne se
raient pas grands nous le démontre
rons en temps et lieu.
Et fussent-ils grands même très
grands, qu'ils seraient largement com
pensés par les avantages moraux et so
ciaux qui en résulteraient.
C'est donc avec pleine confiance que
nous avons l'honneur de vous soumet
tre notre proposition fixer un franc
le prix de l'abonnement annuel au
Compte-rendu analytique.
Ixelles, le 15 Août 1900.
A. Buyl.
proposition de loi.
Article unique. Le prix de l'abonne
ment au Compte-rendu analytique est ré
duit un franc.
A. Buyl, r. Vau de Venne, j. Verheyen, G.
tonnelier, Ernest Nolf, Léon Ternïote.
Le Journal d'Ypres n'est pas content.
Nous nous sommes permis d'insérer
dans nos colonnes, le compte-rendu de
la réception des pêcheurs la ligne, en
la salle Pauwels, et en même temps,
nous avons démontré que notre bourg
mestre-député excellait flagorner les
pêcheurs, tout en leur servant de l'eau
bénite de cour.
Nous avons aussi cru jadis toutes
ces promesses, mais nous en sommes
revenus, et quoi qu'en dise notre con
tradicteur, qui manie aussi grossière
ment la plume qu'il est ignorant de
tout ce qui concerne notre sport, ils
sont nombreux déjà nos confrères, qui
s'aperçoivent, comme nous, qu'on les
a trompés.
Toutes les injures, tous les gros mots
qu'emploie notre adresse celui qui
signe un vrai pêcheur la ligne sne
prouvent qu'une chose ils dénotent sa
colère et prouvent au surplus une édu
cation de parfait jésuite.
Les faits que nous avons avancés n'en
sont pas moins vrais, et nous pouvons
certifier que le braconnage se pratique,
nous pourrions presque dire, libre
ment, dans tous nos cours d'eau.
Le long de l'Yser, il suffit d'avertir
certains riverains, pour que ceux qui
fréquentent ces parages aient du pois
son leur arrivée.
Plusieurs de nos amis ont vu les fi
lets dont on se sert.
Pour ce qui concerne "VVarnêton,
nous sommes restés de beaucoup en-
dessous de la vérité, et il en est de
même de domines.
Si notre confrère, au lieu de contes
ter avec tant d'âpreté les méfaits que
nous signalons, s'était un peu rensei
gné, il aurait parlé plus discrètement
du canal de la Lys l'Yperlée. Où a-t-
il vu que celui-ci était poissonneux
Où se tient il le poisson, puisque le ca
nal est sec sur presque tout son par
cours. Sauf dans le canal bas, qui peut
avoir une distance de 300 mètres, il n'y
a pas possibilité de pêcherCe canal bas
sert, comme nous l'avons dit, de bas
sin de natation, et pour le peu de pois
son qu'il y a, on y braconne toute l'an
née. 11 est du reste affermé un indivi
du qui le loue, ce qui n'est pas fait
pour être agréable nos camarades Co-
minois. Et cependant dès le mois
d'Octobre 1899, l'un de ceux-ci, se fai
sant l'interprète des pêcheurs de la
commune,s'adressait M. Oolaert pour
lui soumettre leurs desirata, et pour
lui demander de faire en sorte que
cette partie du canal leur soit exclusi
vement réservée. Eh bien, savez-vous
quand leur député s'est souvenu d'eux
et ce qu'il leur a répondu A la veille
des élections, au mois d'Avril, il leur
faisait savoir qu'il était trop tard,
qu'une enquête avait été faite et que
personne n'avait alors réclamé. Nous
pouvons affirmer qu'aucun pêcheur
la ligne de Domines n'a entendu parler
de l'enquête en question, et qu'elle ne
doit avoir eu lieu que dans l'imagina
tion de celui qui l'a inventée. En voilà
qui doivent de la reconnaissance
notre maïeur
Si M. Hust, le dévoué secrétaire de
la Carpe d'Or, d'Ixelles, était mieux
renseigné sur ce qui se passe dans notre
arrondissement, il n'aurait pas hésité
dire de nous ce qu'il disait si spirituel
lement pour les pêcheurs du Brabant
le gouvernement nous a montré une belle
poire et nous a donné les pelures.
Nous ne sommes pas assez naïfs,
comme voudrait le laisser entendre le
Don Quichotte du Journalpour nous
eD prendre M. Colaert, de l'applica
tion du permis de pêche. Nous savons
très bien que notre député ne fait pas
les lois lui tout seul, mais nous avons
dit et nous répétons, que chaque année
il nous sert ia même rengaine, qu'il
est très prodigue de promesses, quitte
après ne pas les tenir.
Nous sommes de ceux qui admettons
le permis, condition que l'argent que
nous versons annuellement serve pro
téger notre sport,et c'est pour cela que
nous disons pas de gardes-pêche spé
ciaux, c'est un mauvais système. Il y a
déjà assez de fonctionnaires dans notre
pays. Ce qu'il faut, nous allons vous le
dire, M. Colaert, puisque voussemblez
l'ignorer Pour que la protection soit
efficace, il faut que la somme qui est
versée chaque année par les pêcheurs,
soit donnée en primes assez élevées
aux agents actuels de l'Etat qui auront
pris en contravention ceux qui em
ploient les filets dans les lots de pê
che, qui nous sont réservés. Quant au
reliquat qui serait certainement encore
très élevé, il servirait au repeuple
ment des cours d'eau du pays. Si on ap
pliquait ce système, qui est préconisé