EETING
Aujourd'hui, Dimanche, 3 3)4 heures,
MEETING
60e année.
\T° 45.
Journal de l'Alliance libérale d'Ypres et de l'Arrondissement
Vires acqiirit eindo
AVis.
Les
congrégations
et la République.
en faveur du Suffrage Universel et de la
Représentation Proportionnelle
au local de l'Association Libérale
ORATEURS
MM. Vital Di.ltiDDi.lt, Sénateur;
Ernest AOLI1, Représentant
DEBACKËK, du parti ouvrier;
Brunoa DELTOER, Conseiller communal
Comines.
l£utr<*c et Parole BJlires.
.\leeling en faveur du
S. E. et de la R P.
La Blague.
Dimanche, Il \ovembre 1900.
l'omom fait la force.
le Dimanche
PKIX DE L'ABONNEMENT
pour la ville Par an 4 francs.
pr la province Par an 4 fr. 50
On s'abonne au bureau du journal, bue de Dixmude, 51, Ypres. Les an
nonces, les faits divers et les réctaaies sont reçus pour l'arrondissement d'Ypres,
les deux Flandres, le restant de la Belgique et de l'Etranger, au bureau du
journal Le Progrès ON TRAITE A FORFAIT.
lytiti puroutines qut oestrent obtenir
des renseignements au sujet des forma
lités remplir pour jouir du bénéfice
de la loi du 10 Mai 1900, concernant
les pensions de vieillesse, peuvent s'a
dresser au bureau de l'Association li
bérale, tous les jours partir de 3 heu
res de l'après-midi.
La campagne qui s'ouvre contre les congré
gations n'est pas du goût de tout le monde et
cela s'explique niais dans le concert d'invec
tives qui, en attendant l'expulsion, monte pré
maturément vers les cieux, la presse monar
chie se distingue d'une façon particulière.
Elle crie au scandale l'atiomination et
désigne déjà comme de futurs martyrs, les en-
capiictnés aux doigts crochus qui mettent en
mouvement chaque année un peu plus de trois
milliards de lianes, c'est-à-dire une somme
que le budget de l'Etat n'atteint pas.
Or, si quelqu'un n'a pas le droit de protester
contre l'expulsion des congrégations, c'est bien
le parti royaliste, car, chose regrettable con
stater, la monarchie n'a jamais montré la
dixième partie de la tolérance dont la Répu
blique fait preuve l'égard des congréganistes.
D'après les derniers relevés faits par la di
rection de l'enregistrement, la France est ac
tuellement affligée de 1468 congrégations par
mi lesquelles 774 seulement soni autorisées.
Ces diverses congrégations possèdent 3250
établissements religieux de femmes et 2875
établissements d'hommes
La valeur des biens immobiliers de ces so
ciétés religieuses dépasse actuellement deux
milliards, alors qu'en 1880, avant l'application
des décrets, la fortune immobilière des con
grégations était seulement de 800 millions.
Voilà des gaillards qui n'ont pas perdu leur
temps chanter des psaumes.
Un milliard, deux cents millions de bénéfi
ces en moins de 20 ans Peste, mes révérends,
vous ne grattez pas le fond des poches de la
chrétienté avec le dos de la cuillère
Heureusement qu'ils ont tous fait vœu de
pauvreté et que notre République est anti-clé
ricale II!
L'extension prise par les congrégations est
devenue peu peu une menace et il est grand
temps de secouer la torpeur qui nous a laissés
si longtemps indifférents cette invasion du
monde religieux.
Quant leur fortune, on sait de quel princi
pe elle découle et sur quelle solide base elle
est établie.
Le principe, c'est d'empocher toujours et de
ne jamais rendre. La base, c'est la jobarderie
universelle, le gogoïsme (pardon du mot) des
catholiques pratiquants.
Un écrivain dont le nom nous échappe, rap
portait il y a quelques années, l'anecdote sui
vante, qui est très caractéristique dans sa sim
plicité
Un fermier de la Bourgogne s'était vu frus
trer d'un champ par un moine du voisinage
qui, sans consulter personne, avait édifié sur
un emplacement appartenant notre villageois,
une chapelle rustique.
Le fermier furieux s'efforça de faire entendre
raison au moine, mais ce dernier, sourd com
me une vieille marmite, répondait chaque
réclamation en flanquant au paysan, une béné
diction bien sentie.
Le volé, en désespoir de cause, alla trouver
le procureur du monastère.
Le procureur écouta gravement les doléan
ces de notre homme et lui dit
Ceci regarde le Prieur. Il revieudia de
pèlerinage dans 8 jours. Allez le voir.
La semaine suivante, le Prieur était mis au
courant du vol d'un de ses moines, et avec un
grand geste d'indignation il dit au paysan
.Mon ami, je vais saisir de l'affaire le
chapitre général.
Un mois après, le chapitre général se réu
nissait et déclarait qu'un (au d'une pareille
gravité relevait de Rome.
Alors, le fermier impatienté répondit
Il n'a fallu qu'une minute un moine
pour prendre mon champ et il faut toute la
congrégation pour en ordonner la restitution.»
Depuis lors, la manière de faire des moines
no pas changé Les congrégations empochent
nnjours, mais quant sortir un écu de leurs
grégues, elles aimeraient mieux obéir un
évêque plutôt que de consentir un pareil sa
crifice.
On comprend qu'avec cette méthode, leur
magot va sans cesse en grossissant et comme
ils sont bien décidés continuer, la Républi
que va devoir se résoudre les mettre la
porte.
Les monarques ne mettaient pas tant de
gants pour bouler dehors les jésuites.
Les journaux royalistes le savent bien, mais
dans le cas où ils l'auraient oublié voici quel
ques dates et quelques faits
Créé le 27 Septembre 1540, l'ordre des jé
suites était expulsé de France en 1594. Ils
sortirent par les portes et rentrèrent par les
cheminées. Ils étaient tous revenus en 1602.
En 1666, on les expulsa de nouveau. Ils
courbèrent la tèie sous l'orage, laissèrent pas
ser la bourrasque et rentrèrent en France trois
ans après.
En 1763, on férme leurs écoles, on brûle
leurs livres, on confisque leurs biens qui, par
décret royal, deviennent propriétés de l'État et
l'année suivante, Louis XV abolit en France,
la compagnie de Jésus.
En 1767, le Parlement de Paris rend uri ar
rêt analogue Ils n'eu continuent pas moins
narguer comme ils le font aujourd'hui, le Pape
et le gouvernement français
Le pape Clément XIV lance contre eux une
excommunication et les supprime dans toute
la catholicité. Puis vint la Révolution.
En 1792, le 18 Août, l'assemblée législative
prononçait l'abolition des congrégations
Napoléon Iîr eu 1804 écrivait Je ne veux
ni Cœur de Jésus, ni confrérie du Saint-Sacre
ment, ni rien qui ressemble une milice reli
gieuse. Toutefois, cette mesure fut adoucie
par la suite.
La Restauration, Charles X, Louis Philippe,
Napoléon III ne permirent jamais l'usurpation
ecclésiastique.
Et ce sont ces congrégations que tous les
pays de l'Europe ont expulsées.
Ce sont ces religieux qui ont été chassés de
Hollande, d'Italie, de Hongrie, d'Angleterre,
de Russie, de Portugal, de Suisse, d'AJIema-
gne, d'Espagne pour ne parler que de l'Euro
pe, ce sont ces hommes qu'on prétend nous
imposer en France.
Voilà assez longtemps que ies congrégations
se moquent de la République et de ses lois. Et
les temps augustes du maniement du balai
sont venus.
Quand les envoie-t-on grouiller Rome
E. LtCRlLLIÈRE-BEAUCLERC.
(Le Pioqtès du Nord, Lundi 29 Octobre
i960)
(SALLE DES ANCIENS POMPIERS, RUE DU SÉMINAIRE, YPRES).
Électeurs de l'Arrondissenu'iil d'Ypres!
En tête de la platforme électorale du 27
Mai 1900, élaborée de commun accord avec le
parti ouvrier, le parti libéral a inscrit le
principe du S. U. pur et simple mitigé par la
B. P.
Dans la proclamation qui vous a été adres
sée, nous disions
Il est temps de résoudre d'une façon dé
finitive la question du droit de Suffrage en
Belgique La réforme électorale entrave de
puis trop longtemps déjà notre activité natio
nale Le régime plural n'est pas né viable. Il
prête trop de fraudes. Le seul système pou
vant nous donner une solution définitive est le
Suffrage Universel pur et simple
UN HOMME, UNE VOIX.
La Représentation Proportionnelle et
/'Instruction obligatoire constituent des tem
péraments suffisants pour tous ceux qui trou
veraient la réforme excessive
Le corps électoral a ratifié notre program
me et a donné mission Messieurs Vital De-
ridder et Ernest Nolf de le défendre dans toute
son intégrité, au sein du parlement.
A la veille de l'ouverlure des Chambres
législatives, il importe que le parli libéral et le
parti ouvrier affirment une fois de plus leur
ferme vol inté de faire inscrire dans la Consti
tution ces deux réformes le S. U. et ta R. P.,
indissolublement unis.
Le régime plural n'a que trop longtemps
duré. Le pays honnête est écœuré de voir les
tricheries et les fraudes qui se commettent
dans la formation des listes électorales.
La loi est en contradiction avec les disposi
tions essentielles et fondamentales de la Con
stitution,
L'art 6 consacre l'égalité des belges devant
la loi et l'art. 25 proclame que tous les pouvoirs
émanent de la nation. L conséquence logique
et nécessaire, ces. l'égalité de tous les citoyens
devant le scrutin.
Tous les partis trouveront dans la B. P.
loyalement appliquée un moyen assuré d'exer
cer leur part légitime d'influence sur la direc
tion des affaires du pays.
Il faut que le parlement soit réellement le
miroir de l'opinion publique.
Electeurs de l'Arrondissement Venez nom
breux au
qui aura lieu au local de
l'Association Libérale (Salle des Anciens
Pompiers), rue du Séminaire,
DIMANCHE II NOVEMBRE,
3 1/2 heures,
Messieurs VITAL DERIDDER, sénateur;
ERNEST NOLF, représentant DEBAC-
KER, du parti ouvrier BRUNO DELTOUK,
conseiller communal Comines, y prendront
la parole.
Comme toujours l'entrée et la parole sont
libres.
Au nom du Parti Libéral et du Parti Ouvrier.
Novembre 1900.
Le mot est vulgaire, misérable, gri
maçant comme le rictus que la chose
amène cyuique et banal, devenu cou
rant par la sotte banalité même qui lui
fait remplacer dans les apostrophes les
vieux mots plus expressifs ou plus cor-
ANNONCES
Annonces 15 centimes la ligne.
Réclames 25
Annonces judiciaires 1 fr. la ligne.
rects la moquerie, la raillerie ou cette
chose si française la gouaillerie. Du
temps où on gouaillait, il y avait en
core de ia ressource La gouaillerie
est moitié rieuse, moitié moqueuse.
Elle n'aborde pas sans certaines pré
cautions les sujets élevés ou vraiment
sérieux. Elle est drôle, elle fait rire.
Mais devant la blague, il faut mettre
bas les armes. La blague est canaille
elle s'attaque tout ce qu'il y a de plus
haut, de plus pur Avec elle, ni inno
cence, ni âge, ni croyance Oh sur
tout, plus de croyance et pins de sé
rieux. Elle fait parfois sourire, d'un
sourire ironique elle fait souvent rou
gir des meilleures inspirations qu'on
ait eues, des plus purs souvenirs qu'on
ait gardés. Mais jamais elle ne fait rire
le grand éclat sonore, vibrant, si sain
l'âme comme au corps. La blague a
tué la gaîté, la simple, facile, naturelle
gaîté
Et elle a fait bien plus et bien pire.
Elle a habitué les jeunes esprits, encore
hésitants sur la voie qu'ils vont suivre,
rejeter, sans examen, avec un parti-
pris qui s'effraie des préjugés, tout ce
qui pouvait, d'une façon quelconque,
appartenir au vieux temps. Comme
tout blagueur pose en premier, que les
8 ancêtres c'est dire toute per
sonne au-dessus de 30 ans,sont les êtres
les plus ridicules du monde et qu'en
fait, il suffit d'être père et mari, ou
même simplement honnête homme,
ou même de n'être pas tout fait une
canaille pour mériter tous les sar
casmes, les jeunes retusent avec hor
reur d'adopter aucun des vieux senti
ments, tel que le respect des vieillards,
de la faiblesse féminine, de la parole
donnée... etc,
Notez que ces mêmes blagueurs
froid se blaguent eux-mêmes qu'ils
sont les premiers après avoir ridiculisé
les meilleurs, faire rire les pires. No
tez aussi que parmi nos pères, je veux
dire ceux de la génération immédiate
ment précédente, il n'y avait pas que
des saints, tant s'en faut. Mais il est in
dubitable que l'habitude toute exté
rieure de railler quand même et en
quels termes mène la dégénéra
tion absolue. Plus d'un commence par
la parole, pour 8 être dans le tram
et finit par le sentiment, quitte ce
que le train, hélas le broie sous lui
avec tout ce qu'il pouvait espérer de
bonheur ici. La blague tue jamais
l'enthousiasme qu'elle ridiculise sans
pitié.
Or, sans enthousiasme, ni jeunesse,
ni amour, ni élans généreux mais
froids calculs, froid scepticisme, indif-
férentisme général.
On se plaint, parmi les moralistes, de
cette passion pour l'argent qui a tout
envahi, tout remplacé. Mais comment
ressentir encore une passion quelcon
que, quand la blague a tout détruit
Vous ne pouvez aimer un Dieu, la bla
gue éclate vous no pouvez respecter
votre époux, la blague se tord Il ne
peut vous aimer, la blague trouve cela
8 trop drôle Et vos fils n'oseraient
vous honorer, car la blague les effraie
ils n'osent aimer la jeune fille qu'ils
courtisent, la blague a tourné depuis
longtemps ce sentiment en dérision
ils vont avec des taux amis, se livrent
de faux plaisirs, lisent des livres sans
intérêt, et ne lisent pas ceux qui les in
téressaient, mais que leur journal a
blagués Vous les entendez ricaner
devant un fait de courage moral et, si
vous l'admirez, ils vous demandent 8 si
vous coupez là dedans Vous les in
citez quelque action généreuse ils
vous répondent qu' 8 on ne la leur fait
pas, celle-là.
Et partout, et toujours, et toute
occasion, devant vos larmes d'enthou
siasme, vos cris de sympathie, vos élans,