CONFÉRENCE
Journal de l'Alliance libérale d'Ypres et de l'Arrondissement
DIMANCHE 13 JANVIER 1901,
Sujet: AOTUt LUTTE la CHAMBRE
Conseil communal
Dimanche, 15 Janvier 1901.
61e année. R° 2.
Vires acoiirit elndo
PRIX DE L'ABONNEMENT:
pour la ville P»r an 4 francs.
pr la province Pir an 4 fr. 50
Jeune Garde Libérale
(T Y près.
Entrée libre. Discussion libre.
ICommunications.
LDNION PAIT LA FORCE.
fpfiraisx:ml le MPiutancite.
On s'abonne au bureau du journal, roe de Dlxmude, 51, Ypres. Les an
nonces, les faits divers et les réclames sont reçus pour l'arrondissement d'Ypres,
les deux Flandres, le restant de la Belgique et de l'Etranger, au bureau du
journal Le Progrès OjY TRAITE A FORFAIT.
3 heures jrécises.
au local des ANCUttS POMPIERS,
FLAMAUDi;
par M. A. BUYL,
Représentant pour
Ostende, Furnes tt Dixmude.
D'YPRES.
Séance du Samedi5 Janvier 1901
Le Journal <fYpres inaugure le XXe
siècle en donnant aux journaux du
monde entier l'exemple d'une innova
tion aussi étonnante qu'audacieuse
dans le domaine du reportage.
Malgré qu'il ne fût point représenté
la séance du 5 courant, il en donne
une relation plus ou moins exacte dans
son numéro de Mercredi dernier. On
se perd en conjectures au sujet des
procédés magiques employés la ré
daction de notre cher confrère. Quel
ques-uns supposent qu'on a établi dans
la Salle Bleuederrière le fauteuil pré
sidentiel, un de ces téléphones dont ou
a tant parlé au cours de la séance et
qu ainsi 1 Journal reçoit chez lui tous
les échos des délibérations d'autres,
soupçonnant avec raison que \e Journal,
tout réactionnaire qu'il soit, n'en est
plus employer les méthodes primiti
ves inventées au siècle dernier, suppo
sent qu il a trouvé le moyen de s'in
carner dans un des honorables raison
neurs à-tort-et-à-travers da Conseil.
Ils prétendent que la double personna
lité de ce membre-/oM7*«a^ est quelque
fois apparente, que le rédacteur se dé
couvre souvent dans l'administrateur
et que la prose du journaliste sent tou
jours un peu l'Hôtel de Ville.
Pour étayer leurs hypothèses, ces
irrespectueux nous mettent sons le nez
des comptes-rendus parus au Journal
d Ypres sans l'aide d'un rédacteur ordi
naire, mais où le rédacteur extraordi
naire a écrit des choses dont il n'a pas
été question la séance, des choses qui
8°nt restées dans la bouche.
Ces perfides vont jusqu'à prévoir l'é
poque où le Journal Y Ypres, grâce ses
derniers systèmes de reportage, publie
ra le compte-rendu avant l'événement,
ce qui arrivera lorsque le rédacteur ex
traordinaire passera son journal,
quelques jours avant la séance et non
trois jours après, les notes dont on se
sert pour se defendre au Conseil.
1f,a.,s®ance publique est ouverte
o nU5 m
Sont présents MM Colaert, Bourg
mestre-! résident; Berghman etFraeys,
Echevina Struje5 Iwemg) Bqqq^
gerem. Fiers, Decaestecker, Vanden-
boogaerde, Vanderghote. D'Huvettere
leïï" ?,perreb°om' Bouquet, Conseil
lers M. Gorrissen, Secrétaire.
Absent M. Surmont.
Le procès-verbal de la séance du 24
•Novembre est approuvé celui de la
séance du 22 Décembre est déposé sur
le bureau l'inspection des membres.
Les membres du Conseil écoutent,
debout, une allocution de M. le Prési
dent relative au décès de M. le baron
Ruzette, Gouverneur de la Province.
Une proposition de M. le Bourgmestre
pour envoyer la famille du magistrat
défunt une adresse de condoléances et
pour faire assister aux obsèques une
délégation du Conseil réunit l'adhésion
générale.
M. le Président. Messieurs, la presse
s'est occupée d'un accident survenu au
tableau de Carolus, qui ornait cette
salle. On a demandé si le trou
fait la toile doit être attribué
un coup de sabre ou d'épée. ou
une cause analogue. Nous avons
fait une enquête et nous avons acquis
la certitude que l'œuvre d'art en ques
tion a été crevée la veille du banquet
de la Ste Cécile l'auteur de l'accident
est un ouvrier communal, (M. le Pré
sident cite un nom) (1) qui a d'ailleurs
immédiatement avoué. C'est en entas
sant plusieurs chaises les unes sur les
autres qu'il a poussé uu des pieds
d'une chaise travers la toile. Tout le
monde peut, d'ailleurs, se convaincre
car nous ne cachons point le tableau
que le trou carré doit être attribué
cette cause et que l'accident n'est pas
irréparable. Nous nous entendions
avec un homme compétent pour res
taurer l'œuvre de façon ce qu'elle
ne perde rien de sa valeur artistique
ni même de sa valeur vénale.
Voilà les explications loyales et
complètes que nous avions vous don
ner vous voyez, Messieurs, que nous
n'avons rien cacher.
Nous avons encore une autre com
munication vous faire lorsque nous
axons voté le budget pour 1901, nous
avons inscrit en recettes une somme de
3,480 fr comme produit présumé de
la vente d'arbres croissant le long de
l'Yperlée. Les observations présentées
par un de nos honorables collègues
nous ont amenésàtaire examiner nou
veau cette question par un homme
plus compétent, paraît-il, que le sur
veillant des travaux, et de cet examen
résu lté que l'estimation de ce dernier
est insuffisante. D'après notre expert,
notas pouvons compter sur une recette
dè 5,443 fr. c'est donc 2,000 fr.
die plus que le chiffre prévu.
C'est dans cet état de choses que
/bous avons arrêté la vente. J'ai de-
Imandés'il est vrai que les arbres doi
vent être enlevés pour permettre un
écoulement plus facile des eaux de
l'Yperlée la réponse a été négative.
J'ai demandé ensuite s'il est néces
saire d'abattre ces arbres cause de
leur mâturité et l'expert m'a répondu
qu'on gagnerait beaucoup les laisser
croître encore pendant six dix ans.
Enfin, j'ai demandé s'ils devaient
être abattus parce qu'ils se trouvent
dans un mauvais état et j'ai reçu en-
Ucore une fois une réponse négative.
(1) Nous barrons ce nom d'un généreux de
leatur. En admettant même qu'il soit établi
qu'un ouvrier communal est l'auteur involon
taire du dégât, encore ne pourrions-nous trou
ver délicate ni gentlemanlike la délation publi
que commise ic par M. Colaert envers un
malheureux ouvrier. Si la relation que le
Bourgmestre nous a servie de l'accident est
jxacte, il avait, non pas nous livrer le nom
lu modeste auxiliaire dont peut-être des or-
9res maladroits ont fait l'auteu'- peu responsa-
i Hé du trou malencootreux, mais il avait pour
(j'ifevoir, lui, le paternel magistral, de taire un
li:jamble nom que nous nous garderons de répé
ta )f> parce qu'il ne sert probablement qu'à cou-
vrâir les frasques de trop pétulants gens
(j g *pée... de bois. (N. d. 1. R.)
ANNONCES
Annonces 15 centimes la ligne.
Réclames 25
Annonces judiciaires 1 fr. la ligne.
Nous avons reconnu notre erreur et
arrêté la vente.
M. le Président. Messieurs, le pre
mier jour de l'an a été marqué par un
incendie, qui a éclaté au Verloren Hoek
et a consumé entièrement une ferme
habitée par la famille Oallens et appar
tenant M. Merghelynck,Commissaire
d'arrondissement.
Le lendemain, j'ai reçu une lettre de
ce dernier.
(Suit la lecture de cette lettre, dans
laquelle l'honorable Commissaire d'ar
rondissement se plaint de ce que ni les
pompiers, ni la police, ni les membres
de l'administration communale, m la
gendarmerie ne se sont dérangés pour
se porter sur le théâtre du sinistre. M.
Merghelynck se plaint aussi du guet de
la tour, qui n'a pas signalé l'incendie,
éclaté cependant sur le territoire d'Y
pres, signale des vols commis dans la
ferme la faveur de l'absence de toute
police et fait ressortir que l'agent char
gé de la police rurale devrait habiter
la banlieue et non la ville et ne devrait
pas être astreint de faire du service en
ville après avoir formulé d'autres
griefs encore, M. Merghelynck deman
de qui incombe la responsabilité de
l'inertie et de l'indifférence montrées
par tous les services publics.)
M. le Président. Messieurs, vous
pourrez remarquer que l'écriture aussi
bien que le style de cette lettre révè
lent la précipitation avec laquelle elle
a été écrite, une précipitation incom
patible avec beaucoup de réflexion. M.
Merghelynck en veut tout le monde
et blâme tout le monde, comme il l'a
encore fait Ypres. Eh bien, nous don
nerons au Conseil communal tous les
détails que nous avons pu apprendre
la suite d'une enquête faite par le
Bourgmestre assisté de M. le Secré
taire.
M. Merghelynck dit d'abord l'in
cendie a éclaté vers 6 3/4 heures du
soir. C'est possible, je ne veux pas le
contester; mais je conteste que le si
nistre ait été connu en ville le quart de
7 heures ou 7 heures.
11 résulte de l'enquête que le veil
leur de la tour n'a pas averti la police,
parce qu'il lui semblait que l'endroit
indiqué par la flamme était situé au-
delà du Frezenbergsoit sur le territoire
de Zounebeke. Cette déclaration du
guet de la tour est confirmée par deux
agents de police. (1)
M. Merghelynck dit que ni la police,
ni les pompiers, (2) ni les membres de
l'administration communale, ni la gen
darmerie ne se sont dérangés. Cela est
peut-être vrai, car je le répète, per
sonne en ville ne connaissait l'événe
ment, sauf quelques personnes qui
n'ont averti ni la police, ni le Bourg
mestre.(3)Et M. Merghelyn k croit de-
(1) L'admirable police que vous avez là,
Mons Colaert! Le veilleur doute de l'endroit
'exact où l'incendie s'est déclaré il me sem
ble, dil-il, que c'est au frezenberg. Et, l'âme
sereine devant ce sinistre qui rougit le ciel en
tier, au-dessus de leur tête, ces vigilants agents
de police s'en vonl béatement achever au bu
reau leur partie de cartes. Pas uu seul ne dai
gne aller vérifier si les tristes flammes, qu'on
aperçoit distinctement de la Porte de Menin,
ravagent la demeure d'un concitoyen.
Avec cette police-là, Yprois, dormnus tran
quilles (N. d. I. R.)
Combien nous coûtent-ils annuellement,
s v. p. (N. d. 1. RJ
(3) L'incendie était si bien connu, en ville,
vers 7 heures, qu'un graod nombre d'Yprois
sont accourus immédiatement sur les lieux et
que de toutes parts l'oo euteudait dire qu'un
sinistre s'était produit dans les environs de la
Potyze.
N'allez donc pas affirmer, M. le Maïeur, que
personne en ville ne connaissait i'évènemeut.
(N. d. 1. R.;
voir protester contre l'indifférence et
l'inertie dont il se plaint or, M. Mer
ghelynck, qui a sa disposition le té
léphone, qui possède un vélo, qui a des
chevaux, des domestiques, et qui a vu
des Yproissur le lieu du sinistre vers
7 1/2 heures, n'a ni téléphoné, ni averti
qui que ce soit.
Lorsque, devant M. le Commissaire
de police, j'ai exprimé mon étonne-
ment ce sujet, j'ai appris qu'à une
observation analogue qu'on lui avait
faite au bureau de police, M. Merghe
lynck a répondu que ce n'était pas
lui d'avertir la police. J'ai fait appeler
l'agent qui avait été en conversation
avec M. Merghelynck au bureau de po
lice et cet agent a confirmé le rensei
gnement comme on fit observer M.
Merghelynck qu'il aurait bien fait d'a
vertir la police, il répondit qu'il n'était
nullement obligé, lui, de téléphoner.
Il est très vrai que M. Merghelynck
n'était pas obligé de nous téléphoner
et, en considérant même qu'il avait en
cette affaire uu .intérêt direct, on ne
pourrait point soutenir qu'il y avait
pour M. Merghelynck une obligation
de nous avertir. Mais, je vous le de
mande, y aurait-il un seul citoyen d'Y
pres qui, sachant qu'un sinistre a écla
té en un point de la ville et disposant
de nombreux moyens d'avertir les ser
vices de Becours, pousserait l'indiffé
rence jusqu'à négliger de prévenir
l'autorité Et cependant, Messieurs,
M. Merghelynck n'en a rien fait alors
qu'il croit devoir critiquer tout le
monde et surtout la police, lui-même a
jugé inutile de se déranger.
Je le répète, si M. Merghelynck
avait voulu avertir le Commissaire de
police ou moi même nous sommes
reliés par le téléphone nous aurions
immédiatement signalé l'incendie aux
pompiers.
M. Merghelynck a donc grand tort
de s'étonner comme il le fait dans sa
lettre et tort aussi de parler, dans les
termes qu'il emploie, du guet de la
tour Le guet, qui n'avait rien vu tout
d'abord, a été averti lui-même par des
agents, mais cause du brouillard, il
n'a pas pu exactement estimer la dis
tance. Cela est fort compréhensible
il arrive en pleine mer que le brouil
lard empêche ce point des pilotes ex
périmentés d'apprécier les distances,
que des collisions entre deux navires se
produisent. Le brouillard que tout le
monde a pu remarquer, dans la soirée
du jour de l'an, constitue certaine
ment une circonstance atténuante pour
le guet de la tour et si M. Merghe
lynck avait réfléchi avant d'écrire sa
lettre, il se serait abstenu d'attaquer
cet employé, qui, d'ailleurs, était déjà
eu fonctions au moment où nous arri
vions au pouvoir
M. Merghelynck se plaint aussi de
l'état des chemins au Verloren Hoek et
dit que les habitants da ce hameau, qui
paient des contributions aussi bien que
les autres citoyens, ne reçoivent rien
en retour Ou du moins, c'est M.
l'echevin Berghman qu'il a fait cette
observation.
Eh bien, Messieurs, nous pouvons
vous affirmer que le chemin de gravier
n°8, au Verloren Hoek, au moins jus
qu'à la ferme de M. Merghelynck, se
trouve en bon état évidemment, les
dernières pluies y ont fait quelque tort
mais cela est inévitable, même avec
1 entretien le plus soigneux. Bref le
chemin est en bon état; mais ce qui
laisse désirer, c'est le chemiu d'accès
vers la ferme et l'on a dit que si les
pompes avaient pu arriver temps au
Verloren Hoekon aurait peut-être dû
les porter jusqu'à la ferme! tant le che
min d'accès est impraticable.
M. Merghelynck ferait donc bien de
soigner les chemins d'exploitation de