Journal de l'Alliance libérale d'Ypres et de l'Arrondissement
Dimanche, 27 Janvier 1901.
61e année. X° 4-
Vires acolirit eindo
PRIX DE L'ABONNEMENT:
pour la ville Par an 4 francs.
pr la province Par an 4 fr. oO
Mort
de la Reine d'Angleterre.
L'incendie encore
l'union fait la force
£*ai'ttissani le Dimanche.
On s'aboune au bureau du journal, bue de Dixmcde, 51, Ypbes. Les an
nonces, les laits divers et les réclames sont reçus pour l'arrondissement d'Ypres,
les deux Flandres, le restant de la Belgique et de.l'Etranger, au bureau du
journal a Le Pbogbès ON TRAITE A FORFAIT.
La Reine Victoria est morte Mardi
soir, 6 1/2 heures, en 6on château
d Osborne, après 63 ans et 8 mois de
règne.
Fille unique du duc de Kent, elle
naquit le 24 Mai 1819. Elle monta sur
le trône le 20 Juin 1837 et fut couron
née Westminster le 28 Juin 1837. El
le se maria au prince Albert de Saxe-
Cobourg le 10 Février 1840. De son ma
riage naquirent neuf enfants. Elle de
vint veuve le 11 Décembre 1861. Elle
fut proclamée Impératrice des Indes,
le 26 Mars 1876.
La Reine Victoria a eu 32 petits-en
fants et 26 arrière-petits-enfants.
Kdo il a ni VII, lloi d'Angleterre.
Albert-Edouard, prince de Galles,
fils amé de la teine Victoria né au Buc-
kinghani palace le 9 Novembre 1841,
succède sa mère sous le nom de
Edouard VII.
Le Conseil privé s'est réuni Mercredi
23 Janvier 1901, au palais de Saint-
James. Le duc de Devoushire, en qua
lité de lord-président du conseil, a
annoncé formellement la mort de Ja
Reine et l'avènement du prince de
Galles. Le lord-chevalier a déféré au
Roi le serment.
Le titre du Roi est Edouard VII,Roi
de Grande-Bretagne et d'Irlande et
empereur des Indes.
Edouard Vil s'est mariéà Windsor,le
10 Mars 1863, la princesse Alexandra
de Danemarck. Il a 4 enfants 1 fils et
3 filles.
i
M. Colaert a défendu sa police et
ses pompiers en séance du Conseil
communal il s'est défendu dans le
Journal d Y près il n'a pas encore la
conscience tranquille et désire se ser
vir de la tribune du Progrès pour s'ex
cuser devant ses concitoyens de I in
curie de son administration.
Bien, bien, M. le Bourgmestre,
faites votre possible pour rejeter une
responsabilité qui vous écrase tous
les V prois connaissent la cause, ils
lonl jugee et considérant que votre
administration ne s'est point derangee
pour combattre un incendie qui san-
nonçaii jusqu'au-dessus de la Grand -
Place, ils vous ont condamné
Une seule observation encore: nous
maintenons, ainsi que nous le disions
dans notre article de Dimanche passé,
que le veilleur a émis des doutes
quant l'endroit exact du sinistre
vous-même, vous avez présenté les
choses de celle façon dans la séance
du Conseil vous avez même cru bon
de citer comme circonstance atténu
ante un brouillard «jui n'exis
tait pas le jour (le l'an,
7 heures du soir.
Et maintenant, allez-y de votre bo
niment filandreux.
Y près, le 22 Janvier 1991
Monsieur le RéJacteur.
Dans votre numéro du 20 Janvier, vous
consacrez un article La police et Vincen
die du Verloren Hoek où je suis cité,
et vous publiez, eu lêt- de votre journal, la
lettre ouverte que M. F rdinand Merghe
lynck m'a adressée ce sujet.
Permettez moi de vous faire observer,
pr- pos de voire article, que vous faites er
reur eu disant le veilleur de la tour ne
distinguait pas exactement l'endroit du
sinistre il se borne indiquer la police
la direction dans laquelle il aperçoit les
flammes.
La vérité est que le veilleur a dit la po
lice qu'il apercevait la flamme au-delà du
Frezenbergdonc sur le territoire de Zoni e-
beke.
Cette rectification faite, je vous prie de
vouloir bien reproduire exactement dans
votre plus procùain numéro, la lettre que
j'ai adressée M. Merghelynck, en réponse
la sienne, et. telle que vous la trouverez
dans le numéro ci-joint du Journal T Ypres.
Vous m'obligerez. Monsieur, en réservant
ma présente lettre, que vous voudrez faire
suivre de celle ci-jointe, la même place qu'à
celle de M. Merghelynck.
Agréez. Mons-eur le Rédacteur, l'assu
rance de ma parfaite considération.
R. Colaert,
Bourgmestre.
A Monsieur le Rédacteur du Progrès.
Ypres, le 16 Janvier 1901.
A Monsieur Ferdinand Merghelynck, proprié
taire et Commissaire d'arrondissement,
Ypres, hameau La Potize.
Monsieur,
J'ai l'honneur de vous accuser réception de
votre lettre ouverte du 13 Janvier, que j'ai re
çue, le 14, au soir.
Je me propose de répondre chaque point
de celte lettre, sans ui'arrôter certaines ex
pressions que je regrette, pour vous, de voir
sortir de votre plume, et eD vous faisant ob
server, simplement, qu'il résulte de votre let
tre, que, si vous possédez les notions les plus
élémentaires de la délicatesse et de la loyau-
lé vous n'êtes pas encore l'arbitre souve
rain de ces choses-là. Vous me permettrez
donc de ne pas aller votre école, pour les
apprendre.
Je passe vos arguments et aux fans
Votre lettre du 2 Janvier a été reproduite
exactement dans le procès-verbal de la séance
du conseil communal du 5 Janvier, pan
quelques légères corrections, pour lesquelles
vous auriez tort de m'en vouloir.
Comme jd l'ai dit publiquement, le style et
l'écriture de cette lettre trahissent une grande
précipitation, en même temps qu'un manque
absolue de ré/lexion Ces derniers mots n'ont
pas été reproduits dans le compte-rendu de la
séance je m empresse de les ajouter ici, en
vous dounant acte de votre aveu que vous n'a
vez pas conservé de copie de voue lettre
Avais-je le droit de laisser publier cette let
tre dans les journaux, et notamment dans le
Journal d'Ypres, dont la rédaction m'en avait
demandé une copte
Ayant été lu au con.-eil communal, votre
lactuin loinba11 dans le domaine public. Il
pouvait donc être publié dans les journaux, et
j'en aurais délivré une copie tout journal qui
m'en taisait la dem nde.
Cela répond lout ce que vous me dites au
sujet de l'insertion de votre lettre dans le
Journal d'Ypres.
La solution de la question, que je viens de
poser, dépend aussi de celle de savoir si j'avais
le droit de saisir le conseil communal de votre
missive, en séance publique.
Je revendique hautement ce droit, et je pré
tends même que j'avais le devoir de laire con
naître, a mes collègues du conseil, voue appré
ciation propos de ce que vous appelez notre
incurie, notre insouciance et notre inertie, lors
de l'incendie du 1e Janvier.
Si vous vous étiez borné nie demander une
enquête au suj' t de la prétendue indifférence
des agents dépendant de l'administration com
munale, j'aurais pu considérer votre lettre
comme personnelle et confidentielle, sans
même que vous me le demandiez maisquan I
j'ai lu que ni police, ni pompiers, ni membre
de l'administration communale, m gendar-
mes n'avaient cru devoir se déranger je
me suis cru obligé de donner aux membres du
conseil communal, qui ne sont pas mes subor
donnés, l'occasion de se délendre contre des
accusations dont vous vous êtes fan, en quel
que sorte, l'écho. Je me serais réservé le
droit pourtant, et j'aurais considéré aussi
comme mon devoir, de oélendre énergique-
meu:. si non publiquement, la police cl les
pompiers, contre de virulentes attaques, dans
donc excusable. Les
ANNONCES
Annonces 15 Centimes la ligne.
Réclames 25
Annonces judiciaires
le cas où vos protestations n'étaient pas lon-
dées.
J avais dès le 3 Jouter, que ce? protesta
tions u avaient rien de sérieux.
11 me restait donc nous expliquer et
nous délendre contre des faits avancés avec une
légèreté inexcusable. Si je ne l'avais pas fait,
mes honorables Collègues m'en eussent voulu
bon droit.
Vous avez beau maintenir, dans son entière-
lé, voire lettre du 2 Janvier. Vos accusations
d'inertie, d'insouciance et d'incurie sont con-
irouvées pai l'enquête laquelle j'ai procédé,
avec soin et minutie.
j'arrive aux autres points de votre lettre
1° Vous dues que l'incendie de la grange a
été constaté 6 heures 33 et non 6 heures
4a. C'est vous, Monsieur, qui avez cité celte
deruiète heure, dans votre lettre mais ce dé
tail importe peu.
Le second bâtiment n'a pris feu que vers 7
heures 20, dites vous. C'est possible mais il
est établi toute évidence que, quelques mi
nutes après 7 heures, deux ageuis de police
ont averti le guet par téléphoné, et que celui-
ci leur a déclaré de bonne foi personne n'a
le droit de le contester qu'il n'apercevait
qu'une flamme, grande comme celle d'une
double lanterne et que celte flamme se trou
vait au delà du Frezenberg, donc sur le terri
toire de Zonnebeke, où la police n'avait pas le
uroit d'instrumenter, ni les pompiers celui
d'éteindre l'incendie.
Le guet s'est trompe, par suite du brouillard
intense qui régnait le soir du lr Janvier il est
de ville eussent
mieux fait de m'avertir, comme je leur en ai
fan l'observation c'est tout ce qu'on peut leur
reprocher raisonnablement.
Vous n'avez dn reste connu vous-même le
sinistre, dites-vous, quêvers 7 heures 20 et
vous etiez un kilomètre de distance de la
leime incendiée, qui se trouve plus de 3
kilonièlies de la ville, d'après votre première
lettre
2° Tout Ypres savait, dites-vous, partir de
8 heures du soir, l'exception ae ceux qui
eussent.dû le savoir, qu'il brûlait au Verloren-
hoek...
Aucun de ceux qui le savaient, n'a averti
ceux qui devaient le savoir voila la vérité.
Et vous-même, Monsieur, qui le saviez depuis
7 heures 20, vous n'avez cru devoir informer
personne, pendant les 14 heures, vous dites
-15 dans votre première letire,qui se sont
écoulées avant qu'une autorité quelconque
ail cru devoir se déranger
3° Je vous fais grief, dites-vous, de ne pas
avoir téléphoné au bureau de police. Eh Oui,
Monsieur, je vous eu fais grief et ce grief,
toutes vos arguties ne parviendront pas le
faire disparaître.
Et ici, je vous arrête pendant quelques in
stants Comme vous l'avez dit un agent de
police, dor.t vous n'essayez même pas de con
tredire la déclaration, vous n'aviez pas l'obli
gation d'informer la police par le téléphone.
C'est possible mais vous ressemblez alors
tous ceux qui connaissaient l'incendie et n'ont
pas averti ceux qui devaient le connaître
Vous n'aviez pas non plus l^bliguliou de
concourir l'extinction de l'incendie. Mais,
qu arnverail-il si tout le monde entendait ainsi
son devoir
Il est vrai que vous me répondez il peut
y avoir eu oubli dans le désarroi qu'amène
géuerulement un événement de l'espèce.
Si vous affirmiez qu'il y a eu oubli, vous
seriez excusable. Mais vous ajoutez aussitôt
que t c'était là chose inutile, attendu qu'il y
avait sur la tour, d'où on devait apercevoir
le foyer, un agent officiellement préposé
pour avertir la police et les pompiers
Mauvaise défaite. Monsieur. Car l'absence
de la police et des pompiers vous disait assez
qu ils n'avaient pas été avertis. Vous pouviez
aussi vous dire que peut-être le guet ne distin
guait pas le lieu de l'incendie, cause du
brouillard. Dans tous les cas, vous deviez croire
que s ils avaient été avertis, les pompiers se
lussent, comme dans d'autres circonstances
que vous rappelez dans votre première lettre,
empressés d'accourir sur le lieu du sinistre
c'est du reste vous l'avouez vous-même
la première fois qu'éclate un incendie sur
le terinoire de la ville, sans que le tocsin
ait averti les pompiers et que ceux-ci soient
accourus sur les lieux.
Cette circonstance, que vous n'ignoriez pa>
au moment de l'incendie Callens, devait vous
prouver qu'un avertissement, par la voie du
1 fr. la ligne.
téléphone, ou par un autre des nombreux
moyens dont vous disposez, eut permis la
police de renseigner le guet de la tour, et
nous-méme demettfè'en mouvement les pom
piers, la police et l'autorité communale.
4° Quant mon enquête, Monsieur, elle a
été faite avec la seule préoccupation de con
naître toute la véiité; et vous n'êtes pas en
droit de douter de l'exactitude des témoigna
ges de mes agents J'ai entendu séparément
le guet et les agents de police, et toutes leurs
déclarations sont précises et concordantes. Les
agents ont du reste reconnu la justesse de mon
observation, quand je leur ai dit qu'ils auraient
mieux fait, dès qu'ils apercevaient les lueurs
de l'incendie, d'avertir leur chef et de laisser a
moi-même, en m'averlissant, le soin d'appré
cier s'il fallait ou non faire sonner le tocsin.
Vous ne douterez pas, j'espère, que si j'avais
été averti, j'eusse, en supposant même que le
lieu de l'incendie fut incertain, donné immé
diatement les ordres nécessaires pour porter
secours aux sinistrés. Il est vrai que, dès 7
heures 1/2, tout secours élait inutile, j'en ai
reçu des témoignages irrécusables mais
nous eussions évité, vous comme nous, d'en
tendre dire par le public, que certains de ceux
qui connaissaient l'incendie, nous l'ont laissé
ignorer jusqu'au bout, alin de pouvoir blâmer
l'administration communale, sachant du reste
que tout secours serait arrivé trop tard.
5" Enfin, Monsieur, vous vous êtes occupé,
dans votre première lettre, et vous vous occu
pez encore dans celle du 13 Janvier, du chemin
dit Bellewaartstraat, qui, d'après vous, est un
cloaque.
Vous me reprochez d'avoir fait usage de la
iettre que vous avez adressée récemment ce
sfijet VI Berghman, que vous qualifiez d'E-
chevin des travaux publics. Vous ignorez qu'il
ne l'est pins depuis dix mois C'est cependant
upe res scibilis mais passons
Cette lettre ne m'était pas adressée person
nellement, dites-vous. Dois-je vous apprendre
qu'étant adressée un Echevin, elle l'était,
par là même, au collège échevinal Avez-vous
oublié votre lettre du 2 Janvier, dans laquelle
vous dites, en vous adressant moi comme
je vous le disais dans ma lettre, propos des
chemins
Vous dites que votre lettre, adressée M.
l'Echevin Berghman, n'était pas destinée
être commentée au sein du conseil communal.
C'est voire faute, Monsieur, si elle l'a été,
car c'est vous qui l'invoquez clans votre lettre
du 2 Janvier, et je vous ai démontré plus haut
qu'il était de mou devoir de faire connaître
mes Collègues de l'Administration communale,
les attaques dont ils étaient l'objet, de votre
part, dans cette lettre.
Au fond si j'ai comparé l'état du chemin
vicinal n" 8, dit Bellewaartstraat, celui du
chemin d'exploitation rie votre ferme, c'était
uniquement et vous l'avez compris fort
bien pour vous démontrer que si les pom
pes étaient arrivées sur le chemin public en
que-non, elles auraient pu être voilurées,
tandis que. sur votre chemin, il aurait fallu
les porter bras, .l'en ai l'attestation d'hom
mes autorisés qui ne sont pas des quidam
quelconques. Après cela, que la réfection de
votre chemin vous incombe, ou incombe
votre fermier, peu m'importe je constate une
situation, qui, espérons-le, cessera quand, dès
celle année, nous renouvellerons une grande
partie de nos voies rurales, qui ont été, dites-
vous, mal empierrées ou qui ne sont pas em
pierrées Si alors les propriétaires sont aussi
bien disposés vis à-vis de leurs fermiers, que
nous le sommes l'égard de nos administrés,
les pompes incendie pourront l'avenir ap
procher des bâtiments de fermes en l'eu.
A ce propos, vous serez sans doute heureux
d'apprendre, que nous commencerons le re
nouvellement de notre voirie rurale par le
Verlorenlioek et que, dans quelques jours,
nous proposerons une taxe d'un franc par mè
tre couiunt, payer par les propriétaires
riverains des deux côés des chemins vicinaux
Je crois avoir répondu, point par point,
votre lettre du 13 Janvier, comme je l'ai fait
publiquement celle du 2 Janvier.
Nous me dites en finissant, Monsieur, que
vous regrettez que, sans votre autorisation, et
contrairement tous les usages, j'aie publié
une lettre qui n'était pas destinée, ni être
commentée au sein du conseil communal, où
vous ne pouvez pas rue répondre, ni être re
produite par les journaux...
A l'avenir, comme maintenant, je rue pas
serai de votre autorisation, chaque fois que
vous attaquerez l'Administration que j'ai l'hoa-
neur de présider et je cho'sirai toujours