Chroniquede la ville.
Soirée Tabagie.
Carnaval de 1901
LEÇONS PARTICULIÈRES
Plantation d'arbres
fruitiers.
Société
des Anciens Pompiers
de la ville <f Ypres.
L allocation sera remise chaque in
téressé dans le courant de l'année 1901,
voilà ce qui est certain.
L'a lia ire Godlschalck.
Un nouveau Cercle.
SOCIÉTÉ DES ANCIENS POMPIERS
Le bal paré, masqué
et ti'avesti aura lieu le
Dimanche 17 Février.
Comme l'année derniè
re, «les prix et «ne tom
bola seront offerts aux
membres.
A Messieurs les Membres
du Vrije Handelaars-
bond van Yper en het
Arrondissement
De quelques professions congréganistes
Mais le gouvernement recherche les
moyens d'opérer ces paiements et il
consulte les hommes compétents.
En séance de la Chambre de3 repré
sentants du 29 Janvier dernier, M. le
Ministre de la Justice a répondu la
question que lui avait posée notre dé
puté, M Nolf, au sujet de la non-exé
cution du testament de feu M. Ch<
Godtschalek.
Comme il fallait s'y attendre, cette
réponse a été vague et ne donne aucu
ne satiï-faction aux griefs que nous
avons maintes fois formulés ici contre
notre fameuse administration des hos
pices qui, depuis près de dix ans qu'el
le a été mise en possession des biens de
la succession, ne remplit aucune des
conditions imposées par le testateur.
M. Nolf avait demandé entre autres,
M. le Ministre de la Justice, com-
ment il se fait que l'Etat se soit at-
tribué sur le legs Godtschalek une
somme de 700,000 fr. pour ériger
7> Ypres une école de réforme dont il
n'est pas question dans le testament
de M. Godtschalek.
Eh bien, au lieu de fournir des ex
plications justificatives cet égard et
qui s'imposent, M. le Ministre de la
Justice s'est borné tout simplement
citer les termes de l'arrêté royal du 28
Juillet 1894 qui a été publié et que tout
le monde connaît. Il ne nous a donc
rien appris de nouveau sur ce point.
Comme on le voit, une réponse pa
reille est facile et ne demande aucun
examen.
M. Nolf avait aussi demandé com-
ment les hospices d'Ypres ont pu dé-
cider, sous les dates du 20 Novembre
1896, 23 Décembre 1896, 20 Janvier
1898 et 9 Juin 1900, de prélever, sur
n la fondation susdite, des capitaux qui
7> ont été affectés des destinations qui
n ne concordent nullement avec les în-
7> tentions clairement exprimées par le
t> testateur
A cette question, M. le Ministre
Vancien Heuvel a répondu que le dé-
partement de la justice n'a pas eu
7> communication des délibérations de
7i la Commission administrative des
hospices dont les dates sont citées
par M. Nolf.
Ainsi se trouvent confirmées toutes
les critiques que nous avons formulées
ici contre l'administration des hospi
ces celle-ci n'a, non seulement sou
mis aucun projet au gouvernement
pour l'établissement de l'hospice conçu
par M. Godtschalek, mais elle a consa
cré des sommes importantes de la suc
cession de ce généreux donateur tou
tes sortes de dépenses étrangères la
fondation telles que l'achat d'un an
cien hospice dans une commune autre
que celle désignée par le testateur, la
construction d'une église, la restaura
tion et appropriation d'un vieux bâti
ment et l'entretien d'enfants malades,
infirmes et rachitiques des deux sexes,
n'étant ni orphelins ni abandonnés, et
dont la charge incombe d'autres com
munes et tout cela sans autorisation
et l'insu de l'autorité supérieure.
En présence de l'interpellation de
M. Nolf et des abus que nous avons
maintes fois signalés, le devoir du Mi
nistre de la Justice n'était-il pas d'ou
vrir une enquête sur les agissements de
notre commission hospitalière et de
faire respecter les dispositions testa
mentaires de M. Godtschalek
A voir comment notre gouvernement
clérical rajeunit les testaments et ne
respecte eu rien les volontés des dona
teurs, on serait tenté de croire qu'il a
pris tâche de détourner tout homme
généreux et bienfaisant de faire désor
mais des libéralités une administra
tion publique.
La conversation dans les cafés est
devenue depuis quelques jours plus in
téressante, elle roule sur la création
d'un cercle de négociants tout le
monde se demande quel pourrait bien
être son but.
Les uns prétendent qu'il ne s'occu
pera pas de politique, ce qui sera très
difficile i d'autres, au contraire, par
lent déjà des élections communales
prochaines. Qui croire
Toujours e3t-il qu'un grand nombre
de petits négociants en font partie.
D'après le raisonnement tenu par les
négociants, qui ont pris l'initiative, le
cercle n'aurait d'autre but que de
combattre 1° les injustices flagrantes
commises aux Hospices, au Bureau de
Bienfaisance et l'Hôtel de Ville, dans
la distribution des secours et des four
nitures 2° de travailler franchement
contre le développement désastreux
des coopératives, et 3° de prendre des
mesures efficaces contre l'extension
ruineuse du Boerenbond, qui ne rêve que
la ruine des négociants en engrais, tour
teaux, chicorées, etc.
Les intentions sont donc des plus
louables, il s'agira de les mettre en
pratique.
Il ne suffit pa3 de crier au privilège,
il faut le supprimer, et d'exposer les
griefs des négociants, il faudra les re
dresser. v>
Pour atteindre ce double but, il s'a
gira de se munir de beaucoup de pa
tience et d'énergie, car la lutte enta
mée sera chaude et des plus difficiles.
C'est le cri du cœur, c'est l'adver-
sion de l'injustice et de l'intolérance
qui ont rapproché les négociants ils
veulent que la justice et le droit re
prennent leur place dans la société.
Un raisonnement tenu par des négo
ciants et qui nous a particulièrement
frappé, parce qu'il est logique et juste,
mérite d'être relaté, le voici
Pourquoi les Hospices recourent-ils
l'adjudication publique pour la vian
de et le charbon, alors qu'ils agissent
autrement pour la bière
Les braves et naïfs perdent de vue
que les brasseurs ont beaucoup d'in
fluence en temps d'élection et que les
négociants en charbons et les bou
chers en général sont très heureux de
pouvoir fournir aux couvents et autres
établissements cléricaux voilà pour
quoi les plus riches peuvent fournir
avec bénéfices et que les petits doivent
livrer au prix de revient c'est la jus
tice dans ce bas monde.
Il est remarquer que la Ville, les
Hospices et le Bureau de Bienfaisance
agissent différemment suivant les né
cessités de la politique les Hospices
recourent l'adjudication pour les
charbons, alors que la Ville, pour les
besoins du château d'eau, prend tous
les charbons la même maison, au prix
du jour et sans admettre la concurren
ce.
Combattre les coopératives sera une
tâche aride, car il y a coopérative et
coopérative la plus forte du monde,
est la boutique cléricale est-ce que
tous les cléricaux ne sont pas syndi
qués ne doivent-ils pas une obéissan
ce passive et ne sont-ils pas forcés de
se fournir dans les maisons soutenues
avec l'argent des couvents et des jé
suites
Il est grandement temps qu'un holà
soit mis l'extension continuelle de
cette organisation sourde et pernicieu
se pour le bien-être et le bonheur de
notre pays nous sommes heureux de
voir que l'intolérance et l'injustice des
cléricaux aient écœuré aussi bien de
bons catholiques que de sincères libé
raux puissent leurs efforts communs
triompher de tous les obstacles et faire
régner dans la ville l'union et la paix.
Lors de l'examen du budget de la
ville pour l'exercice 1901, le conseiller
Iweins a recommandé au Collège, d'é
tablir sur les deux îlots du Majoor-
gracht qu'on ne parvient plus louer,
des plantations d'un rapport plus
avantageux que les noyers, et il a pré
conisé les cerisiers qui, ce qu'il pré
tend, produisent, dès la seconde année.
Ces arbres fruits, a-t-il ajouté, pré
sentent en outre sur les noyers, ce
grand avantage d'être plantés en buis
sons, de sorte qu'en tous cas ils ne
pourraient nuire l'aspect général de
nos promenades.
C'est là une idée qui n'est pas heu
reuse et que nous ne pouvons approu
ver.
Le cerisier donne au contraire, un
produit très incertain et irrégulier. En
outre cet arbre exige des soins parti
culiers l'époque de la maturité de
son fruit il faut le préserver des rava
ges des moineaux il est attaqué par
des insectes, nous en avons fait l'expé
rience il est encore sujet des épan-
chements de gomme qui épuisent sa
production fruitière et le font dépérir.
Aussi le Collège échevinal n'a pas
cru devoir tenir compte des observa
tions présentées par le dit conseiller,
et il a fait planter sur les deux ilôts
des noyers qui, il faut l'avouer, ne
demandent aucun 3oin et donnent, tous
les ans, une bonne récolte de plus
quand l'arbre est hors croissance son
tronc a une a-sez grande valeur comme
bois d'ébénisterie.
Nous ne voulons donc pas critiquer
cette plantation. Mais notre avis, il
aurait convenu d'essayer la culture sur
au moins un des ilôts, de pommiers et
de poiriers en plein vent haute tige
ou en cordons, selon les espèces plan
ter. L'endroit était tout trouvé et
l'abri des maraudeurs. On aurait pu
choisir avec avantage, des variétés de
mérite et fruits tardifs. Ces arbres
sont livrés eux-mêmes, ont peu d'élé
vation, ne prennent pas beaucoup de
développement, sont beaucoup moins
touffus que les noyers et croissent bien
dans la terre argileuse qui est le sol de
l'îlot. Ce sont là des considérations qui
ont leur valeur.
Des propriétaires et fermiers intelli
gents des environs de Furnes ont plan
té, il y a un certain nombre d'années,
de bons pieds de pommiers et de poi
riers, dans les vergers qui entourent
leurs fermes et ils s en félicitent au
jourd'hui. Pas un de ces arbres qui ne
prospère, et dont les fruits estimés, ne
se vendent tous les ans, pour l'expor
tation des prix qui en rendent la cul
ture très profitable.
Le Collège échevinal pouvait facile
ment, il nous semble, faire un essai de
cette culture avec chant e de succès,
sur un des ilôts du Majoorgracht, qui,
nous le répétons, s'y prête on ne peut
plus. Au bout de quelques années, on
aurait vu laquelle des deux plantations
est la plus avantageuse.
Il nous étonne que l'idée n'en soit
venue personne.
Il JOCJ I u
VENDREDI 15 FÉVRIER 1901
8 1/2 heures,
i R A TV I> E
Il nous a été dit, que lors des derniè
res conférences données au Vrije
Handelaarsbond», qui s'est bien en
gagé ne pas s''occuper de politiqueil
avait été beaucoup question des coo
pératives socialistes, notamment du
Vooruit de Gand, et que les orateurs
avaient soigneusement négligé de par
ler du Volksbelang et autres coopérati
ves cléricales.
Ces attaques spécialement dirigées
contre les socialistes ont jeté des dou
tes dans l'esprit de beaucoup d'assis
tants quant aux" tendances véritables
du cercle certains ont cru voir dans
le Vrije Handelaarsbond quelque ma
nœuvre cléricale, dont plusieurs de
nos amis auraient été dupes.
Nous n'entendons pas dès mainte
nant classer le Vrije Handelaarsbond.
Tout jugement serait prématuré.
Les premières conférences ont pu ré
véler des tendances cléricales atten
dons les suivantes.
Le Comité s'est donné pour mission
de défendre les intérêts de la petite
bourgeoisie envers et contre tous. Fi
dèle au principe de neutralité, qu'il a
inscrit en tête de son programme,
nous ne doutons pas qu après avoir tait
la guerre aux coopératives socia.istes,
il trouvera sous peu 1 occasion de rom
pre une lance contre les congrégations
religieuses.
Nous n'en attendons pas moins de
son impartialité et pour faciliter sa
besogne, nous nous permettons d atti
rer dès aujourd'hui son attention toute
spéciale sur l'article suivant paru dans
VIndépendance belge
Dans un récent article sur la fortune des
congrégations en France, nous avons essayé de
dresser la statistique globale, non seulement
de leurs richesses foncières (ce qui était aisé
l'aide des dernières publications officielles/,
mais aussi de leurs ressources mobilières. Ici
nous avons constaté avec satisfaction que nos
informations étaient entièrement d'accord avec
celles que M. Brisson adonnées la tribune de
la Chambre le 22 Janvier. Nous avions de
même énuméré quelques-unes des industries
qu'exercent les confréries et qui leur sont des
sources de revenus plus ou moins considéra
bles.
Il nous est permis aujourd'hui de compléter
cette dernière indication, l'aide des docu
ments que la direction des contributions direc
tes a collationnés. Les quelques chiffres que
nous allons produire et qui ont le mérite de
l'authenticité la plus absolue, démontrent que
les moines ne reculent devant aucune profes
sion. L'exercice de certaines d'entre elles par
les couvents apparaît même fort étrange, s'il
ne dépasse pas les limites du plaisant. Et com
me on va le voir, par les attestations les plus
officielles, les congrégations ne se bornent pas
fabriquer du chocolat, vendre des dentelles
et de l'alcool leur activité industrielle et
commerciale revêt les formes les plus multi
ples et les plus inattendues.
Au lr Janvier 1880, les associations reli
gieuses autorisées ou non autorisées payaient,
la taxe des patentes, 318 000 francs au lr
Janvier 1900, le chiffre correspondant s'élevait
623 000 francs, soit une augmentation de
303,000 francs ou de près de 100 p. c. et sur
ce total, les quatre cinquièmes revenaient aux
congrégations de femmes infiniment plus in
dustrieuses que les congrégations d'hommes.
Les établissements religieux patentés sont
au nombre de 3,650 et se distribuent entre 136
professions diverses. Nous allons indiquer d'a
bord celles qui sont exercées le plus volontiers
par les confréries, puis celles qui, raison de
leur dénomination officielle, sont le mieux fai
tes pour surprendre le lecteur le plus impar
tial Il va sans dire que nous nous garderons
d'ajouter quoi que ce soit au tableau des con
tributions directes, qui est, d'ailleurs, assez
parlant par lui-même et dont nous adopterons
très exactement les rubriques.
Les associations taxées au titre de chefs
d'institution ou de maîtres de pension fournis
sent un total de 3,845 ce qui n'est pas éton
nant en soi, vu le maintien prolongé de la loi
Falloux de 1850. Nous trouvons ensuite 443
tailleurs ou couturiers façon dans les mai
sons ecclésiastiques, profession déjà criticable
par certains côtés. Les immeubles congréga
nistes abritent encore 239 établissements de
retraite, 77 de santé, 35 pharmacies, 184 her-
boristeries-drogueries, 15 hôtels garnis, 35
locations de chambres ou d'appartements, 29
pensions bourgeoises. Les documents officiels
signalent, outre ces hôtels garnis et ces pen
sions bourgeoises rubriques qui pourraient
suffire 96 logeurs. Comme l'on voit, les cou
vents connaissent toute l'élasticité des combi
naisons commerciales.
Passons maintenant la fabrication indus
trielle proprement dite ou la transformation
des produits agricoles. Nous relevons une fabri
que de doublé d'or et d'argent, 2 de fromages
de pâte grasse, 1 de pains d'épice, 1 d'objets
de jais, 1 de perles fausses, 11 de chapelets, 1
de fleurs artificielles, 1 de passementerie, 7 de
cierges, 4 de bière, 4 de broderies, 2 de ci
ment, 5 de chocolat, 1 de pâte alimentaire, 1
de verres de montres et 28 moulins.
Dans une dernière catégoriecar il faut
savoir se borner nous énumérerons ce que
nous appellerons les professions bizarres du
clergé régulier. L'administiation signale, en
effet, la charge des associations, café, 4
débits de liqueurs, 8 entreprises de douches, 3
cabarets avec billards, 17 gargotes (terme of
ficiel), 1 hôtel pour bestiaux, chevaux et autres
bêies de somme, 1 entreprise d'armements au
long cours, 1 de diligences, 2 établissements
forains
A s'en tenir cette énumération, qui est
plus que suffisante, on conclut que les congré
gations françaises, comme d'ailleurs celles des
autres contrées, ne se contentent pas de prier,
de mendier, d'hospitaliser et d'enseigner. Elles
fabriquent du chocolat, logent en meublé, dis
tribuent des douches, hébergent les bestiaux
et se livrent aux transformations les plus va
riées des matières premières. D'aucun> se de
manderont, non sans sourire, comment il peut
se faire que deux confréries payent patente
pour tenue d'établissements forains Répétons-
le nous n'avons rien inventé et nous avons
pour garant le directeur des contributions di
rectes du ministère des finances.
aux écoliers.
S adresser au Bureau du Journal.