Journal de l'Alliance libérale d'Ypres et de l'Arrondissement
Chambre
des Représentants.
Dimanche, 5 Mars 1901.
61e année. -V 9.
l union fait la force.
Vires acocirit elsdo.
Les congrégations et
l'Etat.
Abbé DAENS.
Un peuple qui se réveille.
Une Fédération libérale
nationale de propagande
Actes officiels.
JRaeaisttaitl le là in tu ne/te.
PKIX DE L'ABONNEMENT:
pour la. ville Par an 4 francs.
pr la province Par an 4 fr. 50
On s'abonne au bureau du journal, bce de Oixmude, 51, Yprès. Les an
nonces, les faits divers et les réclames sont reçus pour l'arrondissement d'Ypres,
les deux Flandres, le restant de la Belgique et de l'Etranger, au bureau du
journal Le Progrès ON TRAITE A FORFAIT.
ANNONCES
Annonces 15 centimes la ligne.
Réclames 25
Annonces judiciaires 1 tr. la ligne.
Il y a beaucoup de vrai dans l'article
ci-après, extrait du journal Le Mes
sager de Bruxelles du Vendredi 15
Février 1901. Nous engageons nos lec
teurs y prêter grande attention.
Le plus illustre moine du XIX® siè
cle, Lacordaire, de l'ordre de Saint-
Dominique, dit un jour Si je savais
qu'il y eût des richesses dans mon cou
vent, je me lèverais la nuit et j'y met
trais le feu.
Il n'y a de pire ennemi des couvents
que la richesse et l'opulence c'est la
richesse qui a causé le relâchement et
la ruine des institutions monastiques
les plus florissantes.
Or, par le cours naturel des choses,
une association religieuse,gagnant tou
jours et ne dépensant jamais, augmen
te ses richesses d'une manière excep
tionnelle; le proverbe flamand dit vrai
D'un couvent 11 ne sort que la fumée
de la cheminée.
Voilà une vérité de sens commun
il suffit d'ouvrir les yeux pour la con
stater.
Et cette fortune, une fois acquise et
qui s'accroît toujours, ne se dissipe ja
mais elle ne rentre plus dans la circu
lation c'est l'immobilité de la main
morte.
De là les diatribes contre la rapacité
et la ténacité des congrégations reli
gieuses de là ces mesures de répres
sion et ces lois d'exception dont on veut
les frapper.
Ce qui se passe actuellement en
France n'est qu'un incident de la lutte
de l'Etat contre la puissance des cou
vents.
Le gouvernement français se plaint
de ce que les associations religieuses
emploient leurs richesses exorbitantes
démolir le régime républicain et
préparer la contre-révolution.
A entendre le ministre Waldeck, la
fortune immobilière des couvents s'é
lèverait déjà plus d'un milliard, et,
sans conteste, leur fortune immobilière
est beaucoup plus considérable.
Cette évaluation peut être exagérée
mais il faudrait être aveugle on de
mauvaise foi pour nier que la fortune
des congrégations s'accroît dans une
proportion exceptionnelle ce qui est
sûr également, c'est que cette puissan
ce d'argent est mise trop souvent au
service des adversaires de la Républi
que.
Le gouvernement républicain a le
droit évident de dissoudre les associa
tions qui travaillent le renverser il
a également le droit, comme tout au
tre Etat, de connaître la fortune réelle
des citoyens et d'empêcher par des lois
l'accumulation des richesses.
Il est certain que tous les couvents,
en France comme en Belgique et ail
leurs, se soustraient par des artifices
légaux aux charges fiscales qui frap
pent les autres citoyens, notamment
aux droits de succession.
Chaque couvent se couvre par quel
ques propriétaires fictifs, grâce aux
quels il échappe en grande partie aux
taxes du droit successoral.
C'est une manière d'éluder la loi que
le gouvernement français a voulu pré
venir par sa loi T accroissement, en ver
tu de laquelle tous les membres de la
congrégation sont propriétaires an mê
m~ litre et, par conséquent, obligés de
payer leur quotepart de droits et d im
pôts.
Pour ma part, je ne vois pas ce qu il
y a d'irrationnel et d'inique dans cette
mesure.
Légalement le couvent est incapable
de posséder d'un autre côté, les deux
ou trois religieux qui on attribue la
propriété ne sont pas de vrais proprié
taires, tout le monde en convient il
reste donc répartir la propriété entre
tous les membres de l'association, qui
d'ailleurs travaillent tous augmenter
le fonds commun.
Par une telle loi, la fortune du cou
vent est mise sur le même rang que
celle de tous les autres citoyens.
Que veut-on de plus
Les couvents ont le tort de vouloir
se soustraire aux charges du droit com
mun tôt ou tard, ils paieront au dé
cuple les profits illégaux qu'ils ont
subtilisés.
Ce qui se passe en France est une
leçon pour Ibb associations religieuses
de notre pays.
Il faudrait être sourd volontaire pour
ne pas entendre les plaintes formulées
contre l'accaparement des congréga
tions.
Non seulement dans nos petites vil
les et villages elles prétendent au mo
nopole de l'enseignement et font dis
paraître toutes les écoles libres, si
chrétiennes qu'elles soient mais elles
font même beaucoup de commer
çants une concurrence ruineuse leurs
propriétés et leurs richesses s'accrois
sent indéfiniment, et trop souvent elles
usent de leurs richesses pour exercer
la domination politique, bien entendu
au profit des soi-disant catholiques con
servateurs.
C'est là un mal qu'il faut empêcher
dans l'intérêt de la religion et des con
grégations elles-mêmes.
Par les vœux monastiques, le reli
gieux renonce au monde et toutes les
jouissances terrestres il professe le
mépris des richesses.
Pourquoi, dès lors, reprendre d'une
main ce qu'il a sacrifié de l'autre
Pourquoi rechercher âpremeut ces mê
mes biens, non pas, je le veux bien,
pour sou compte personnel, mais pour
le compte du couvent dont il fait par
tie
Rien de plus héroïque que le sacri
fice spontané de toutes les jouissances
matérielles, c'est le comble de la sa
gesse antique, abstine et sustine c'est
la réalisation de l'idéal socialiste qui
doit régénérer le monde, l'altruisme
complet et volontaire mais il faut que
ce sacrifice soit réel, il faut que le cou
vent soit pauvr6, c'est-à-dire n'aie que
le strict nécessaire, aussi bien que ies
religieux. A ce prix seulement, comme
le disait Lacordaire, ies congrégations
religieuses resteront le plus beau fleu
ron de l'Eglise catholique.
L'Espagne, réveillée enfin, se révol
te contre le joug clérical.
Elle essaie de secouer la carapace
monacale qui l'étreint.
Deux cris ont retenti, du Nord au
Midi de la Péninsule, expression d'une
même pensée vive la liberté, bas
ies moines
Et partout l'émeute gronde, tra
quant les jesuites et montant l'assaut
des couvents.
Pour qu'an peuple se soulève ainsi,
d'un bout l'autre du royaume, en un
brusque emportement de colère et de
vengeance, il faut bien qu'il ait au
cœur, accumulées depuis longtemps,
de profondes haines.
line réaction effroyable était menée
en Espagne, depuis de longues années,
par ies jésuites, qui s'étaient emparés
de l'esprit de la Régente et de l'éduca
tion du jeune Roi, par les hauts prélats
dont l'ultramontamsme allait jusqu
tr«)uvir trop modérée la politique de
Léon XIII, et par ies âpres et fanati
ques curés des campagnes, toujours en
têtés de théocratie et d'intolérance.
Le peuple a perdu patience.
Une pièce de théâtre, mettant nu
les vices et les dangers du jésuitisme, a
mis le feu aux poudres.
Telle la célèbre Muette de Portici
déchaînant en Septembre 1830 la révo
lution Belge.
Les moines ont fait le malheur et
causé la ruine de l'Espagne.
Celle-ci, en une heure de consciente
énergie, se ressaisit et se révolte.
Espérons qu'elle en arrivera chas
ser ses moines.
Séance du Mardi 26 Février 1901
En séance du Mercredi 20 Février
1901, M. 'Vraii<lev(iiiiie. repré
sentant de 1 arrondissement de Oour-
trai, a adressé au ministre des travaux
publics la question suivante
Les rouisseurs de lin dans la Lys subis-
sent, chaque année, de grands dommages
cause des brusques changements du niveau
de l'eau. Une partie des dégâts pourrait être
évitée par le relèvement, de 30 40 centi-
mètres, du niveau réglementaire entre les
écluses d'Harlebeke et de Vive-Saint-Eloy,
depuis le 15 Avril jusqu'au 15 Octobre.
M. le ministre ne voudrait-il pas donner
des instructions en ce sens? Sans nuire
personne, il rendrait un service signalé
l'une des principales industries des Flan-
dres.
M. de Smet de Naeyer a répondu
Il n'est pas établi que la mesure réclamée
par M. Vandevenne ne puisse être nuisible
d'autres intérêts que celui qu'il a en vue. Je
ne puis donc donner, dès présent, des in-
structions oans le sens de la demande de
l'honorable membre la question fera l'ob-
jet d'un prompt examen.
A la question de M. ïîityl, repré
sentant de Furnes-Dixmude-Ostende
Les cultivateurs de la Flandre occidentale
désirent savoir si M. le ministre de l'agricul-
ture a l'intention d'ouvrir cette année, pen-
danl quelque temps, les frontières pour l'im-
portation du bétail maigre français.
il. le ministre ne pense-t-il pas qu'il ferait
bien de s'enquérir auprès des comices agri-
coles, et d'autre associations agricoles, de
l'opinion des intéressés concernant lesavan-
tages et les inconvénients que présenterait la
mesure prédite
M. van der Bruggen a répondu
En Décembre 1900, 8,509 étables, dans
86 départements et 3,259 communes de
France, ont été officiellement reconnues con-
'aminées par la fièvre aphteuse.
Ces renseignements les derniers qui me
soient paivenus révèlent une situation
sanitaire très grave. Aussi il ne m'est pas
possible d'enirevoir, l'heure actuelle, l'é-
poque laquelle pourra être rapportée, mê-
me temporairement, la mesure d'interdic-
lion qui frappe l'entrée du bétail français en
Belgique. Dès lors, une consultation des as-
sociations agricoles ne serait ni opportune
ni utile.
En 1899 et 1900, plusieurs associations
établies dans la partie du pays plus spécia-
lement intéressée l'importation du bétail
français, telles que les comités agricoles de
Furnes et de Dixmude, ont protesté auprès
de mon département contre la levée lempo-
raire de l'interdiction dont il s'agit.
2VX. JVoll'adresse àM. leministre
de l'intérieur et de l'instruction publi
que la question que voici
Comment se fait-il que certaines commu-
nés de la Flandre occidentale, dans l'arron-
dissement d'Ypres, puissent se dispenser de
publier leurs comptes et budgets de la ma-
mère et dans les délais prévus par l'article
140 de la loi communale
Quelles mesures l'honorable ministre
compte-l-ii prendre pour mettre fin cet
a abus
L'Association libérale de 'longres
vient d'adresser tous les cercles li
béraux de Belgique une circulaire en
vue de la constitution après discus
sion préalable au sein de tous les cer
cles, puis entre délégués de ceux-ci
réunis sous le patronage du comité de
l'Alliance libérale d'une Fédération
libérale nationale de propagande.
Nos amis de Tongres estiment avec
raison u qu'il ne suffit pas d avoir un
programme qu'il s'agit de se mettre
partout l'œuvre pour faire connaître
et apprécier, par la masse des élec
teurs, les tendances de notre parti, et
que pour cela il faudrait absolument
au parti libéral une direction unique et
énergique, tant pour raillier toutes les
forces aujourd'hui disséminées et dé
couragées que pour mener une propa
gande de tous les instants
La Fédération projetée aurait pour
programme le récent manifeste des
gauches libérales parlementaires.
Elle aurait pour but
1° Organiser la propagande stimuler l'ac
tivité des associations et cercles libéraux exis
tants fonder des sociétés libérales en Bel
gique.
2" S'entendre avec les cercles locaux pour
créer, du moins dans les communes de quel
que îmuortance, un local vaste et luxueux
autant que possible exclusivement libéral
avec salles de café, réunions et fêtes.
3° Etudier la question de savoir s'il n'y a
pas lieu de créer des coopératives dans les lo
calités où socialistes et catholiques en possè
dent déjà. Etendre tout le pays l'organisation
d'oeuvres de prévoyance pour ouvriers libéraux
telles que mutualités, caisses d'assurances,
syndicats, construction de maisons ouvrières.
4° Editer des brochures de propagande,
calendriers politiques, etc... et un bulletin
mensuel, sous forme de revue, contenant
une partie officielle convocations, avis, etc.
dans lequel paraîtraient des aiticles écrits
par les députés, sénateurs et notabilités libé
rales.
On pourrait, dans ce bulletin, défendre n'im
porte quelle idée, mais toute polémique, entre
mandataires du parti libéral, serait strictement
défendue.
5° Enfin, la Fédération organiserait chaque
année dans deux ou trois provinces des inaui-
fëstations ou fêtes régionales.
Cotisation obligatoire 10 francs par cer
cle.
Cotisation volontaire 1 franc par person
ne affiliée pour laquelle celle-ci recevrait men
suellement, en français ou flamand, au choix,
le bulletin de la Fédération.
De plus, on demanderait tous les jour
naux libéraux de Belgique, tant quotidiens
qu'hebdomadaires, d'ouvrir dans leurs colon
nes, chaqne année pendant deux mois, la sous
cription du Denier Libéral.
La Fédération aurait un comité exécutif cen
tral composé d'un délégué par province il y
aurait un secrétaire fédéral chargé de l'exécu
tion des décisions il serait par'conséquent en
relation constante avec les divers cercles
affiliés.
Four toutes communications, s'adresser
M. Paul Neven, notaire, secrétaire de l'Associ
ation de Tongres.
Moniteur du 20 Février 1901.
Par arrêté royal du 7 Février 1901,
le conseil communal de Popennghe est
autorisé percevoir des taxes sur les
propriétés riveraines des chemins agri
coles améliorer celui de Bas-Warnê-
ton,sur les chiens
Un arrêté royal du 7 Février 1901,
autorise le conseil communal de War-
nêton emprunter 150,000 francs.