Dimanche, 17 Mars 1901.
61e année. N° 11.
Journal de l'Alliance libérale d'Ypres et de l'Arrondissement
Conseil communal
Un Succès.
Chambre
des Représentants.
Alignement de la rue S' Jean.
Accident de lleule.
Nos facteurs.
Ll.NIO.N FAIT LA FORCE. i'ftl'flifitiflill U' /PiliHttU'/lC. ^IRES AC(iURIT Et'SDO.
On s'abonne au bureau du journal, bue de Dixmude, 53, Ypkes. Les an
nonces, les faits divers et le3 réclames sont reçus pour l'arrondissement d'Y près,
les deux Flandres, le restant de la Belgique et de l'Etranger, au bureau du
journal Le Progrès ON TRAITE A FORFAIT.
PRIX DE L'ABONNEMENT
poor la ville Par an 4 francs.
P' la province Par an 4 fr. 50
D'YPRES.
Séance publique du Samedi, 9 Mars 1901.
La séance est ouverte 4 h. 40 m.
Sont présents MM. Uolaert, Bourg
mestre-Président; BerghmanetFraeys,
Echevins Struye, Iweins, Boone, Be-
gerem. Fiers, Y andenboogaerde, Van-
derghote, Y andenpeereboom, Bouquet,
Conseillers; M. Gorrissen, Secrétaire.
Absents MM. Surmont, Decaes-
tecker, D'Huvettere.
Le procès-verbal de la séauce du 9
Février n'ayant donné lieu aucune
observation est approuvé celui de la
séance du 16 Février dernier est déposé
l'inspection des membres
M. le Président donne lecture de la
lettre par laquelle M. le comte d'Ur-
sel notifie sa nomination au poste
de Gouverneur de la province.
Pour communication.
ordre du jour".
M. le Président. Vous savez, Mes
sieurs, que nous avons fait élaborer un
projet d'élargissement de la rue S1
Jean vous aurez vu sur le plan qu'il
faudra incorporer la voie publique
une bande de terrain faisaut partie de
la propriété de M"" Six occupée par
M. Van Belle, boulanger.
Nous sommes tombés d'accord avec
la propriétaire et le locataire l'eD-
quête de commodo et incommodo a été
faite il ne nous reste qu'à approuver
le projet.
Si personne ne demande la parole,
nous le considérerons comme définiti-
ment adopté.
Nous avons acquis en vente publi
que, Jeudi passé, la maison n° 14 de la
rue du Passage, en vue de pouvoir,
avec le temps, réaliser le plan d'aligne
ment approuvé par arrêté royal il y a
quelques années. Nous prions le Con
seil de déclarer l'urgence et d'approu
ver l'acquisition, qui a été faite au
prix de 2,700 fr., frais compris, l'im
meuble ayant une superficie de 1 are
60 centiares.
Le Conseil accorde son approbation.
M. le Président annonce qu'il y a éga
lement urgence donner satisfaction
une lettre de M. l'ingénieur provincial
Van der Gothe, signalant les dépréda
tions commises la route de Comines
Ypres près le château de Mme Mahieu,
par suite du transport de trop grandes
'charges de matériaux de construction,
et réclamant la réduction 3000 kil.
du minimum de la charge.
Le Collège a examiné cette questiou
et s'est rallié l'avis de M. l'ingénieur.
La ville s'entendra avec l'entrepreneur
au sujet de l'indemnité.
M. Boone fait observer qu'il faut te
nir compte de l'état déplorable dans
lequel se trouvent beaucoup de che
mins vicinaux et déclare que pour les
transports dont il est question dans la
lettre de l'ingénieur, on a chargé au
maximum 5000 kil. la fois. La mar
chandise la plus pondéreuse qu'on ait
transportée est du gravier il approu
ve cependant la réduction 3000 k. du
maximum des charges.
Le Conseil admet l'urgence et se ral
lie l'unanimité l'avis du Collège.
M. Vandenboogaerde demande qui
incombe l'entretien des fossés le long
des chemins vicinaux et signale cer
tains endroits où les eaux, ne trouvant
plus d'issue par les fossés remplis de
terres et de débris, ont inondé le che
min et fait grand tort la voie.
AI. le Présidentse basant sur la loi
de 1841, estime que la ville doit se
charger de 1 entretien de ces fossés et
assure que le Collège fera exécuter le3
travaux nécessaires.
M. Boone réclame l'établissement
d'appareils d'éclairage dans le jardin
public du Boulevard Malou. Depuis
que les constructions ont disparu cet
endroit, le luminaire a été également
enlevé. Il y a bien par ci par là une
lampe pétrole, mais vers 9 10 h.,
ces lumières sont éteintes. La situation
n'est pas sans danger il existe dans ce
square une flaque d'eau qui pourrait
devenir fatale aux promeneurs trom
pés par l'obscurité.
M. le Président constate l'améliora
tion progressive de l'éclairage des en
virons de la gare et annonce que si le
froid a empêché M. Valcke de pour
suivre la transformation des réverbè
res dans les rues menant la Gare, on
verra cependant dans peu de jours les
becs Auer répandre aussi leur belle
clarté rue du Temple et rue au Beurre
dans ces rues comme dans celle de la
Station, il y aura en outre un réverbè
re en plus.
A 4.55 h., le Conseil se constitue en
comité secret.
Aux numéros de notre journal de ce
jour, qui sont distribués par porteur
dans la localité, nous ajoutons une
feuille représentant un des nombreux
dessins que la Fabrique de Toiles cirées
et de Linoléum d'Anvers imprime sur ses
produits. Il est incontestable que l'u
sage du linoléum est plus sain et plus
propre que celui de n'importe quel ta
pis, plus agréable la vue, plus chaud
et plus doux que notre ancien procédé
de peindre les planchers.
Nous conseillons donc tous nos lec
teurs d'aller voir ies nouveaux albums
que cette fabrique vient d'adresser
aux maisons de caoutchouc, tapissiers,
garnisseurs, et autres magasins d'a
meublement.
Les prix auxquels ces articles sont
vendus doivent engager tout le monde
6D faire usage.
Séance du Mardi 12 Mars 1901
M. Tack demande au ministre des
explications sur les causes de l'accident
d6 chemin de fer arrivé en gare de
Heule Samedi 9 Mars, vers 6.30 h. du
soir et qui a déterminé mort d'hom
mes et plusieurs blessés.
3J[. 3folf*. Jappuie vivement la
motion de M. Tack.
Il n'y a pas huit jours je m'entretenais la
Chambre avec mes collègues libéraux de la
Flandre occidentale au sujet de l'opportunité
qu'il y aurait adresser l'honorable ministre
des chemins de fer la question que voici
L'honorable ministre des chemins de fer ne
pourrait-il pas engager, au besoin contrain
dre la Compagnie des chemins de fer de la
Flandre occidentale munir ses trains de voy
ageurs de (reins Westmghouse et établir
dans ses gares des quais de débarquement
Cette demande ne fut pas faite, notre hono
rable collègue AI. Crombez nous ayant fait ob
server qu'à diverses reprises déjà il s'en était
occupé au Sénat et que chaque fois on lui avait
opposé des fins de non-recevoir.
En présence des accidents qui se renouvel
lent par trop fréquemment, je me pcmets
d'insister et je demande i'bonorable ministre
quelles mesures il peut et compte prendre
pour assurer la sécurité des voyageurs sur les
lignes concédées la Compagnie des chemins
dejer de la Flandre Occidentale?
fi est grand temps que l'on protège le public
contre les appétits exagérés des actionnaires de
cette Société.
Est-il admissible que .nous ayons encore
dans nos trains le frein main? L'Etat fran
çais ne le tolère pas. Le matériel que la Com
pagnie met notre disposition est suranné. Si
jamais on doit faire un cortège historique, la
Flandre fournira des trains complets.
Dans la plupart de nos gares nous n'avons
pas de quais de débarquement.
Enfin, nous sommes livrés aux mains d'un
personnel qui est surmené et mal payé.
Il y i deux ans peine, un accident se pro
duisait sur la ligne d'Ypres Comines, au pas
sage niveau près de l'étang de Zillebeke.
Un train de voyageurs lamponait un cha
riot, engagé sur la voie chevaux et conduc
teurs furent tués.
A défaut de frein le train n'avait pu être
arrêté temps. Le garde chargé de fermer les
barrières s'était endormi dans sa guérite.
Or, savez-vous quel était ce préposé? C'é
tait un ouvrier de ferme, qui après avoir tra
vaillé pendant douze ou quatorze heures aux
champs, iecevait un salaire de 50 centimes
pour se mettre le soir pendant trois ou
quatre heures au service de la compagnie
Il y a quelques mois peine, députés catho
liques et libéraux de la Flandre occidentale,
nous avons appuyé une pétition adressée au
ministre des chemins de fer par les gardes-
barrières, gardes-signaux, gardes d'excentri
ques, piocheurs et ouvriers au service de la
Compagnie des chemins de la Flandre occiden
tale.
Dans leur pétition les intéressés se plaignaient
d'avoir de quatorze heures et demie quinze
heures de travail par jour pour un salaire de
2 francs.
Comment voulez vous que dans ces condi
tions ces agents puissent apporter dans l'exer
cice de leurs fonctions l'attention soutenue
qu'elles exigent
Je sais tout ce qu'il y a de délicat de
mander l'honorable ministre d'intervenir
pour mettre un terme ces abus.
Les faits que j'ai signalés plaident en fa
veur de la reprise par l'Etat des lignes concé
dées la Compagnie.
Mais en attendant que cette solution, tant
désirée, intervienne, n'y a-l-il rien faire
Je pense, pour ma part, que l'Etat a le droit
et le devoir d'intervenir.
Je pose la question l'honorable ministre
et j'attends de lui la solution qne lui suggère
un examen attentif et bienveillant.
M. Vandenbogaerde J'appuie de tou
tes mes forces les observations des honorables
préopinants et j'espère qu'elles détermineront
le gouvernement traiter avec la compagnie
de la reprise par l'Etat des lignes de la Com
pagnie de la Flandre occidentale.
M. Liebuert, ministre des chemins de fer,
postes et télégraphes. Je partage l'émotion
dont les honorables préopinants se sont faits
l'écho propos de l'accident de Heule, dont
AI. Tack lui-même a failli être victime. Dès
samedi soir, j'ai reçu une dépêche de la Com
pagnie de la Flandre occidentale, mais elle se
bornait me faire part de l'accident sans rien
dire de ses causes, laissant l'enquête le soin
de déterminer celles-ci Je ne puis donc ren
seigner la Chambre ce sujet, ni lui dire si
l'absence de freins Westmghouse y est pour
quelque chose.
Ce frein, qui est d'une grande puissance,
offre une réelle sécurité pour les voyageurs. Il
y a deux mois environ, j'ai spontanément en
gagé la Compagnie de la Flandre occidentale
se munir de ce frein. Malheureusement, sa ré
ponse a été négative. Puis-je l'imposer La
question est délicate La concession accordée
celte compagnie remonte 1840, époque où
la construction de voies ferrées était si peu de
mandée qu'on fut obligé de déclarer des An
glais concessionaires de celte ligne il fallut
leur accorder diverses facilités et, un mo
ment donné, l'Etat fut même obligé de sup
plier la compagnie de continuer son entrepri
se. L'accident actuel fera sans doute trancher
la question de la responsabilité éventuelle de
la compagnie.
M. Janson. La question ne consiste
pas seulement savoir si le cahier des char
ges contient les moyens d éviter des catas-
ANNONCES
Annonces 15 centimes la ligne.
Réclames 25
Annonces judiciaires 1 fr. la ligne.
trophes de l'espèce il s'agit de savoir aussi
si le parlement et le gouvernement ont l'au
torité nécessaires pour empêcher des com
pagnies concessionnaires de chemins de fer
de commettre des imprudences.
En cas d'accident, le transporteur est
présumé en faute et deux responsabilités lui
incombent la responsabilité civile d'abord,
l'égard des victimes et, ensuite, la respon
sabilité pénale du chef d'homicide ou de
blessures par imprudence. Mais ces respon
sabilités ne doivent pas s'arrêter aux agents
subalternes et il incombe au parquet de re
chercher si, indépendamment de ceux-ci, le
personnel supérieur et le personnel techni
que de la compagnie ne sont pas en cause
On l'a fait en France pour l'accident ré
cent de la Compagnie d'Orléans.
J'estime donc que la Chambre doit don
ner au ministre, s'il ne les a pas, les pou
voirs nécessaires pour assurer la sécurité
des voyageurs.
M. Crombez. Al on honorable collègue
M. Nolf, il y a huit jours, m'avait montre le
texte d'une question qu'il se proposait d'adres
ser au ministre des chemins de fer et qui con
cernait la question des freins Westingliouse,
dit-, freins continus.
Vous voyez qu'il était mû par un funèbre
pressentiment! L'honorable M. Liebaert nous
a servi, comme après chaque accident que
nous avons déplorer sur nos ligues de che
mins de fer, le cliché habituel C'est doulou
reux de constater cet accident, on le regrette
mais j'estime qu'il serait beaucoup plus simple
de les prévenir au lieu de les regretter tardi
vement.
M Liebaorfc, ministre des chemins de fer,
postes et télégraphes. Mais vous ne m'avez
pas écoulé! Je viens de dire qu'il y a environ
deux mois j'ai engagé la Compagnie de la Flan
dre occidentale adopter le frein Westioghou-
sc
M. Bertrand. Demandez les armes au
parlement et il vous les donnera
M. Crombez. Vous n'avez pas agi spon
tanément, puisqu'il y a deux ans, pendant la
discussion du budget des chemins de fer au
Sénat, j'ai interpellé le ministre des chemins
de fer au sujet des freins Westingliouse im
poser la Flandre occidentale. Mal heureuse
ment AI. Vandenpeereboom, toujours entêté et
auquel la réputation de néfaste convient par
faitement, n'a pas voulu m'écouler et m'a ré
pondu que le gouvernement n'avait aucun re
cours contre la Compagnie de la Flandre occi
dentale.
Il était cependant très simple d'imposer le
frein Westinghouse qui est exigé partout. Dans
tous les pays, comme vous pouvez le voir dans
les conditions imposées aux compagnies de
chemins de fer, ce frein est exigé. En France
tous les wagons, même les wagons de marée,
de légumes et des bestiaux, doivent ê:re munis
du frein Westinghouse vous voyez donc que
nous sommes moins bien traités en Belgique
que les légumes et les bestiaux l'étranger.
Cette question est bien simple résoudre.
Si la Compagnie de la Flande occidentale ne
veut pas adopter le frein Westinghouse, vous
pouvez empêcher ses trains de circuler par
mesure de sécurté.
Pendant la saison balnéaire, les trains de
cette compagnie ont une vitesse beaucoup plus
grande que pendant les trois quarts de l'année,
car on sait, qu'ordinairement, ces trains mar
chent avec une sage lenteur. Mais pendant
la saison balnéaire, ils atteignent quelquefois
une vitesse de 60 kilomètres l'heure.
C'est une compagnie qui est en relard sous
tous les rapports si le f ein Westinghouse
n'est pas adopté par elle, il y aura des acci
dents ou des catastrophes dont vous aurez la
responsabilité.
Aux deux questions suivantes posées
par M. IN oit dans les séances du
Vendredi 8 Mars 1901
0 1° Avec le mode actuel de fixer les trai
tements, les facteurs ne peuvent espérer une
amélioration de leur situation que s'ils ont
1 occasion de changer de service ou de rési
dence. Cette alternative rend tout avance
ment illusoire pour beaucoup d'entre eux.
C'est ainsi, par exemple, que, dansbeauooup
de bureaux de campagne, les facteurs ru
raux restent a tachés toute leur vie au mè-