Journal de l'Alliance libérale d'Ypres et de l'Arrondissement
Etranger.
Un Succès.
Chambre
des Représentants.
Sénat.
Dimanche, 24 Mars 1901.
61eannée.X° 12.
Bol ha refuse les conditions
de kitcheiicr.
.Nouvelles manifestations en Russie.
Nos facteurs.
Le fanatisme clérical.
Les communications
entre Dixmude et Furnes.
La Gauche libérale.
Les accidents du travail.
LCJilO.N PAIT LA FORCE. â*(li'ai.SStfllt ie iPi tH(t 1RES ACQL'IRIT EIWDO.
On s'abonne au bureau du journal, eue de Dixmude, 53, Ypees. Les an
nonces, les faits divers et les réclames sont reçus pour l'arrondissement d'Ypres,
les deux Flandres, le restant de la Belgique et de l'Etranger, au bureau du
journal Le PboCtRÈs ON TRAITE A FORFAIT.
PRIX DE L'ABONNEMENT
pocr la ville Par an -4 francs.
pr la province Par an -4 fr. 50
r
R evue p o 1 i ti «i ne
Telles sont les lignes qui parurent
hier imprimées en gros caractères la
manchette des journaux Anglais. La
nouvelle ne surprendra pas trop nos
lecteurs mis en garde contre le manque
de sincérité et de vraisemblance des
dépêches annonçant la reddition im
minente de l'héroïque généralissime
boer, ses prétendus conciliabules
Prétona avec Kitchener et ses préten
dus rendez-vous dans la même ville
avec De Wet et Dalarey. Encore une
fois, il n'y a pas même-eu de négocia
tions, dans le véritable sens du mot,
c'est-à-dire qu'il y a eu simplement un
ardent désir de la part de l'Angleterre
d'en finir, et des ouvertures faites
Botha, sur l'initiative de Kitchener et
peut-être de sir A Milner, ouvertures
dont jamais Botha n'a encouragé l'An
gleterre escompter le succès, du mo
ment où elles ne devaient pas aboutir
la restitution de leur indépendance
aux deux intrépides Républiques. Mais
Londres, les mensonges répétés de la
presse avaient fini par faire impression
sur le public, comme ils avaient fait
impression sur l'opinion continentale
et on en était arrivé compter sur les
doigts le nombre de jours ou d'heures
qu'allaient encore durer les hostilités.
Mainte famille, radieuse, supputait le
prochain rapatriement de ses parents
servant en Afrique maint financier
calçulait les bénéfices qu'allait lui rap
porter la paix. Le réviel est mainte
nant complet et rude. L'Angleterre
sait, depuis hier,qu'il faut céder et ren
dre la liberté aux irréductibles Boers,
ou bien accepter le cruel fardeau d'une
lutte ruineuse pour une nouvelle pério
de de temps inconnue Puisse cette
conviction être salutaire et ramener la
Grande-Bretagne peu peu la rai
son
Fin attendant, elle a eu l'ennui com
plémentaire d'apprendre aujourd'hui
qu'il existe un second De Wet, en la
personne de son brillant lieutenant
Fourie qui, au moment où on le comp
tait parmi les capitularda immi
nents brisait un cercle épais d'An
glais, sur laroute deTliaba Nchu, pour
aller opérer sa jonction avec son admi
rable précepteur DeWet,sur la route de
Wmburg, tandis que Kruitzinger tient
bon dans l'est du Cap, et que Botha,
réparant ses échecs de l'est du Trans-
vaal, organise une campagne nouvelle
d'opposition Kitchener, dans le nord
de son pays.
Il n'y a pas commenter ces faits.
Ils parlent d'eux-mêmes et disent
d'eux-mêmes le respect et la reconnais-
sauce que doivent tous les peuples,
épris de leur indépendance, ces pe
tits peuples boers, luttant, avec une
outrance presque invraisemblable,
pour ce principe essentiel de l'existen
ce de toute natioD.
Les manifestations ont recommencé
hier soir dans le* quartiers de la police
et des prisons où se trouvaient les étu
diants arrêtés. Ceux-ci ont brisé les
vitres des fenêtres pour communiquer
avec les manifestants, comprenant
principalement des étudiants et des au
ditrices de cours supérieurs.
Deux trois cents manifestants ont
été conduits provisoirement dans plu
sieurs manèges militaires et de là trans
férés aujourd'hui dans des lieux de dé
tention dans des omnibus, sur le pas
sage desquels ils ont été salués par les
acclamations des étudiants disséminés
parmi les curieux.
On a aussi arrêté un grand nombre
d'ouvriers de fabriques en grève.
Toutes les écoles supérieures sont
actuellement fermées.
Aux numéros de notre journal de ce
jour, qui sont distribués par porteur
dans la localité, nous ajoutons une
feuille représentant un des nombreux
dessins que la Fabrique de Toiles cirées
et de Linoléum d'Anvers imprime sur ses
produits. 11 est incontestable que l'u
sage du linoléum est plus sain et plus
propre que celui de n'importe quel ta
pis, plus agréable la vue, plus chaud
et plus doux que notre ancien procédé
de peindre les planchers.
Nous conseillons donc tous nos lec
teurs d'aller voir les nouveaux albums
que cette fabrique vient d'adresser
aux maisons de caoutchouc, tapissiers,
garmsseurs, et autres magasins d'a
meublement.
Les prix auxquels ces articles sont
vendus doivent engager tout 1e monde
en faire usage.
Séance du Mardi 19 Mars 1901
La Chambre, reprenant l'interpella
tion de M. Delbastée relative la situa
tion faite aux facteurs des postes, en
tend les explications de M. le ministre
Liebaert, qui prétend que les employés
en question sont bien moins plaindre
que les ouvriers de l'industrie privée.
M. Delbastée, après avoir réfuté ces
affirmations hasardées, dépose l'ordre
du jour suivant
La Chambre, eslimant que les facteurs des
postes doivent jouir des droits garantis tous
les citoyens par les articles 19 et "20 de la Con
stitution, et considérant que la situation de ces
intéressants fonciionnaires doit être améliorée,
passe l'ordre du jour.
De son côté, M. Giroul avait déposé
un ordre du jour libel lé comme suit
La Chambre, confiante dans la bienveil
lance de M. le ministre des chemins de fer,
postes et télég'aphes l'égard des facteurs, et
comptant sur ses sentiments d'équité pour in
troduire au budget de 1901 des crédits pour
relever la rémunération des facteurs, passe
l'ordre du jour.
Enfin, M. Woeste propose l'ordre du
jour pur et simple, lequel est adopté
par 58 voix contre 34 et 2 abstentions.
Parmi les membres qui ont voté oui,
nous remarquons MM. Colaert et Yan
Merris.
M. Nolf a voté contres'étant rallié
l'ordre du jour présenté par M. Gi
roul.
M. Termole adresse au ministre de la
justice et au ministre de l'intérieur la
question suivante
t Le 8 Mars dernier, Léopold Huyghe, âgé
de 21 ans, demeurant Heyst-sur-Mer, s'est
don ie la mort dans cette localité en se cou
chant sur les rails au moment du passage d'un
tram.
D'après la rumeur publique, le suicide de
ce jeune homme, qui était d'une moralité irré
prochable et jouissait de l'estime de ses conci
toyens, doit être aurinué un accès de déses
poir provoqué par une infirmité physique.
Le Lundi 11 courant, 3 heures de rele
vée, le corps a été porté au cimetière par des
fentes détournées sur le brincard de l'admi
nistration des chemins de fer, la civière et le
drap mortuaire appartenant la commune
ayant été refusés.
Le commissaire de police et le garde
champêtre gardaient l'enirée du champ de re
pos ils en ont interdit l'accès aux amis du
défunt qui suivaient en grand nombre le cer
cueil seuls, les membres de la famille ont
été admis assister l'inhumation.
Le fossoyeur ayant creusé, l'intention de
Huyghe, une fosse la suite des autres, le
bourgmestre lui a intimé l'ordre de la com
bler le cadavre a été enterré l'extrémité du
cimetière, dans un terrain isolé non affecté aux
inhumations et séparé du restant de l'enclos
par un sentier et une pelouse. Le sol qui re
couvre la dépouille mortelle de Huyghe est
plat et il n'existe aucun indice du lieu où son
corps repose, alors que des tertres s'élèvent
au-dessus de toutes les autres sépultures.
H résulte toute évidence de ce qui pré
cède que le bourgmestre de deysl a, par ses
agissements, cherché attirer le mépris pu
blic sur la mémoire du défunt et sur ses pro
ches. Aux termes d'un arrêt rendu par la cour
d'appel deGand en date du 24 Décembre 1881,
confirmé par la Cour de cassation le 21 Fé
vrier 1882, ces faits tombent sous l'application
des articles 6t> et 133 du Code pénal de plus,
ils constituent une infraction aux circulaires
ministérielles des 8 Janvier 1880 et 6 Avril
1882.
Quelles mesures comptent prendre M. le
ministre de la justice et M. le ministre de l'in
térieur, chacun dans la sphère de sa compé
tence et de ses attributions, pour assurer le
respect dû la loi et faire cesser le scandale
résultant d'une pareille inhumation
M. Buyl adresse M. le mi
nistre des chemins de for la question
que voici
Les habitants de Dixmude et des environs
se plaignent de la laçon défectueuse dont la
circulation des trains entre Dixmude et Furnes
est réglée. Exemple le train partant le matin
de Dixmude 7 h. 15 m., arrive Furnes
7 h. 42 m., c'est-à-dire trois quarts d'heure
après l'ouverture du marché pendant la saison
d été et avec un retard de dix minutes pour la
correspondance avec le train de Loo et des en
virons.
On pourrait, tout au moins en éié, remé
dier cette situation. En effet il y a, pendant
trois mois de l'année, un train léger entre
Adinkerke et Dixmude, pour assurer la corres
pondance avec le train direct tlruxelles-Nieu-
porl Bains. Ce train part Je soir, vers 20 heu
res, d'Adinkerke et arrive Dixmude 20 h.
30 m. Deux autrestrains ér.ant dans celte direc
tion, le premier 20 h. 6 m., le second 21
h. 40 m., il retourne vide Furnes. Le ma
tin, ce train léger revient Fumes vers 8 heu
res. S'il restait la nuit D xmude ou s'il reve
nait de Furnes le malin dt; bonne heure pour
repartir o heures et derme de Dixmude
furnes, de manière douner la correspon
dance avec le train Loo et des environs, les
voyageurs ne seraient plus obligés de quitter
Dixmude la veille pour êtr?'i temps au marché
de furnes; ils arriveraient aussi assez tôt
Adinkerke pour pouvoir retourner Dixmude,
vers 8 heures.
M. le ministre ne pense-t-il pas qu'il y a
lieu d'accueillir notre demande, d'autant plus
quelle ne nécessiterait pas l'organisation de
trains nouveaux et n'entraîne rait pas de nou-
*eaux frais pour l'Etat
Il sera répond u ces questions dans
la séance de Ma.rdi prochain.
- - «wexxyv
A l'ordre du jour de la prochaine
séance du Sénat, qui doit se réunir le
26 mars prochain, figure la discussion
do projet de loi relatif la donation
royale, ainsi que la discussion du bud
get des recettes et des dépenses pour
ordre et du budget des no n-valeurs. Le
Sénat aura égalemen t di scuter la pri
se en considération, de la proposition
ANNONCES
Annonces 15 centimes la ligne.
Réclames 25
Annonces judiciaires 1 fr. la ligne.
Houzeau de Lehaie, relative aux élec
tions coin pi un a l£8 et provinciales.
CïTffSsf q'rfè flans sa séconde séance,
très probablement, que îe Sénat s'occu
pera de la nomination d'un nouveau
vice-président en remplacement de M.
le baron Béthune.
Les membres de la droite se réuni
ront, au préalable, pour désigner leur
candidat, qui, selon toutes probabili
tés, sera M. Simonis, sénateur de Yer-
viers.
M. de Lhoneux sera remplacé par le
premier suppléant, M. Naveau, con
seiller provincial.
La gauche libérale s'est livrée cette
semaine un long échange de vues sur
la question de la constitution de la Li
gue du suffrage universel et de la re
présentation proportionnelle.
L'assemblée a été d'avis qu'il y avait
lieu de demauder un prompt rapport
sur les propositions de réforme électo
rale dont la Chambre est saisie.
Les députés libéraux, partisans du
suffrage universel et de la représenta
tion proportionnelle, c'est-à-dire laplu-
part des députés libéraux de province,
constitueront un groupe d'action par
lementaire et extraparlementaire pour
hâter l'avènement de ces deux réfor
mes.
>vW\AMAAA/Wvn^-—
I^e rapport du Comité central du
travail industriel pour 1900 vient de
paraître et s'occupe notamment des ac
cidents du travail. On sait que le pro
jet a été déposé sur le bureau de la
Chambre par M. Surmont de Volsber-
ghe, mais la traduction flamande n'en
ayant pas encore été faite, le texte est
toujours inconnu.
Quelques indiscrétions ont été toute
fois commises, mais reste savoir si
elles ne dénaturent pas la pensée mi
nistérielle. Le mieux c'est d'attendre
la distribution de cet important docu
ment parlementaire avaut de s'occuper
de la solution préconisée par le gou
vernement.
Quant au Comité central du travail
industriel qui est présidé, comme l'on
sait, par l'ancien représentant M.
Emile Hardy, il s'est occupé de plu
sieurs points de la législation créer
concernant les accidents du travail. Ses
membres ont été d'accord pour ne faire
aucune restriction au sujet de la fauta
intentionnelle qui doit constituer, sui
vant les cas, un délit ou un crime.
Quant la faute lourde, grossière
inexcusable, elle doit faire partie du
risque professionnel, conformément au
vœu des membres, patrons et ouvriers
du Conseil supérieur du travail.
Il est évident qu'on ne peut rendre
le patron responsable du crime de l'un
ou de la faute de 1 autre.
Mais, cette réserve faite, les patrons
ne sont nullement opposés une légis
lation qui, tout en éievant leurs dépen
ses, les délivrera, eux et les ouvriers
de causes d'animosité et de haine ré
sultant de la multiplicité des procès
qui surgissent l'occasion des acci
dents du travail.
Le projet du gouvernement,s'il tient
compte la fois des desiderata des in
dustriels et des travailleurs, sera le
bienvenu, comme tout ce qui peut
améliorer les rapports entre le travail
et le capital sans réglementation ou-
trancière et malfaisante.