Chroniquedela ville. Journal de l'Alliance libérale d'Ypres et de l'Arrondissement Chambre des Représentants. Dimanche, 12 Mai 1901. 61e année.X° 19. PRIX DE L'ABONNEMENT pour la ville: Par an 4 francs. pr la province Par an 4fr. 50 On s abonne au bureau du journal, eue de Dixmude, 53, Ypkes. Les an nonces, les taits divers et les reclames sont reçus pour l'arrondissement d'Ypres, les deux Mandres, le restant de la Belgique et de l'Etranger, au bureau du journal Le Progrès ON TRAITE A FORFAIT. De Maîtres Valets. Les Déserteurs. Encore et toujours des Couvents. Finances communales. L UNION FAIT LA FORCE. le MÂiiminvhe. Vires acqurit eundo. t u Ito! franc-maçon. Une publication illustrée nous donne le portrait d'Edouard VII, roi d'An gleterre et empereur des Indes, paré des insignes de grand-maître protec teur de la franc-maçonnerie anglaise. Son grand-oncle, Léopold Ier. était également franc-maçon Sa statue se trouve, Bruxelles, dans le parvis de la loge des Amis philanthropes. On peut y voir ainsi notre premier roi porteur du ruban de chevalier Ka- dosch (30e degré), ce qui ne manquera pas d'inspirer de-spirituelles plaisante ries au délicieux Palriote. Le prince Alexandre des Pays-Bas était de même protecteur des loges Néerlandaises. Une tradition prétend que Pie IX, alors qu'il était encore un prélat idées libérales, reçut l'investi ture maçonnique la loge de Pérouse. Et la presse conservatrice prétendra encore que la franc-maçonnerie est une institution subversive Les évêques notifient au Gouverne ment, par l'entremise de leur organe officielun veto formel au projet de réforme militaire. Si Je Gouvernement passe outre, ce sera pour lui la mort sans phrases. Voici comment le Palriote signifie le commandement de l'épiscopat Nous avons souvenir que, peu de temps aprè3 la revision, M. le général Brassine déclarait, du ton de la con viction la plus écrasante, un de nos collaborateurs, qu'avec le suffrage universel, le service obligatoire géné ralisé triompherait de tous les obsta cles. Notre collaborateur répondit l'honorable général Profonde er reur Jamais l'antimilitarisme ne sera plus vivace,et dans le parti catholique, et dans le parti socialiste Notre col laborateur eut même l'occasion d'ajou ter, ,devant plusieurs officiers supé rieurs Général, votre projet sera repoussé haut la main par la Chambre, si toutefois on vous laisse la faculté de le lui présenter. Le général n'en crut rien. Il se fondait sur des concours, des promesses, des adhésions, etc., etc. Quelques mois plus tard, M. le minis tre Brassine donnait sa démission. Son projet n'avait pas même affronté la rampe parlementaire. M. Cousebant a versé dans la mê me illusion. Si M. de Smefc reste ministre, si M. Cousebant n'a pas quitté la rue de la Loi. c'est qu'ils se sont bien gardés de souffler mot d'un projet militariste. Voilà qui est clair et net. M. de Smet de Naeyer est au pouvoir parce que le Palriote veut bien l'y to lérer. S'il n'est pas sage, on lui repren dra son portefeuille. M. de Smet, si ce malheur lui arrive, n'aura plus qu'une ressource celle de déclarer que, toute réflexion faite, il est décidément libéral. Mais cette conversion gauche lui réussira moins encore que son oblique droite. Le Gouvernement a déposé un pro jet de loi accordant aux déserteurs de 1879 le droit là pension de re traite. Il s'agit, on le sait, des instituteurs primaires qui ont quitté les écoles offi cielles pour aller enseigner dans les écoles cléricales. M. W oeste, qui a été chargé de faire le rapport sur ce projet, reconnaît que ies t déserteurs de 1879 a ne peuvent revendiquer une pension titre de droit strict Mais il s'empresse d'ajouter Mais la société e'honore, en tenant compte de situations exceptionnelles, fruits non d'un caprice ou d'une désobéissance la loi, mais d'un acte d'héroïsme devaut lequel il convient de 8'inclmer. Tout d'abord, il y a lieu de faire re marquer que les cléricaux ont mis le temps pour reconnaître ces actes d'héroïsme», comme dit le député d'Alost. Mais là n'est pas la question. Supposons un instant que la situation de 1879 soit le contraire de ce qu'elle tut. M. Woeste s'exprimerait-il ainsi qu'il l'a fait s'il- s'agissait de libres- penseurs au lieu de cléricaux fanati ques Non, n'est-cepas? M. Woeste ne prétend honorer que l'héroïsme clé rical. Eh bien, cela suffit pour établir qu'il s'agit d'une proposition sectaire qui ne peut rencontrer l'approbation d'un homme de sens droit, cherchant avant tout satisfaire la raison et l'équité. Séance du Mardi 7 Mai 1901 Discussion sur la prise en considéra tion de la proposition de loi Jauson et Vandervelde, relative l'immunité parlementaire. Ajournée au 8 Mai. Interpellation de MM. Victor Del- porle et Brenez au sujet de l'accident survenu Vendredi au charbonnage du Louchant du Flénu. Discussion de l'interpellation de M. De Backer sur l'application des lois relatives au travail des enfants, au payement des salaires et au contrat de travail, ainsi que sur l'indolence du parquet poursuivre les contraven tions ces lois. Séance du Mercredi, 8 Mai 190! Discussiqn sur la prise en considéra tion de la proposition de loi due l'ini tiative de MM. Janson et Vandervelde, relative l'immunité parlementaire. Combattue par le gouvernement, elle est rejètée par 62 voix contre 51. M. Nolf a voté pour MM. Van Merris et Colaert ont voté contre la prise en considération. Suite de la discussion générale du budget des affaires étrangères. Séance du Jeudi 9 Mai 1901 Unions du crédit vote des articles. Budget des affaires étrangères. Suite de la discussion générale. -"uiieoe Le Journal dl Yprès, répondant notre articuiet où nous signalions l'établisse ment en notre ville d'un nouvel ordre religieux Notre-Dame des Missions, espère que la prédiction du Progrès se réalisera et qu'il y aura bientôt un grand couvent de plus Ypres. Il ajoute que cette maison religieuse fait d'immenses progrès, an grand avantage de la civi lisation (sic). Nous nous dontions bien de ce que nous réservait iavenir de ces débuts d'apparences modestes, mais l'aveu du Journal d'Ypres nous est précieux et doit faire ouvrir les yeux ceux qui cadastre. Valeur cadastrée. Propriétaires. l,e SECTION. 14 Taëls 72,727-20 Dames auxiliatrices'. 15 50,550-90 dissions du Kiangnan. 16 98,585-00 Missions étrangères. 17 228,373-00 Lazaristes de Pans. 18 16,073-25 Miss. belg. de Mongolie 2' section. 28 28.495-20 Missions du Kiangnan. 32 183,177-60 34 21,467-25 Lazaristes de Pékin. 35 1,824-00 Missions du Kiangnan. 36 19,291-20 41 48,269-60 Lazaristes de Paris. 42 59,654-aO Missions du Kiangnan. 43 45,498-40 Lazaristes de Paris. 3e SECTION. 69. 53,454-50 Missions étrangères. 69bis 15,178-80 4' SECTION. 114 32 640-30 Lazaristes de Pékin. 134 2,006-20 Missions du Kiangnan. 5e SECTION. 139 4,752-65 Lazaristes du Klangse. 140 9.308-25 153 21,533-10 168 35,165-20 169 4,066-13 Missions du Kiangnan. 170 4,303-60 Lazaristes de Klangse. 171 11,172-40 Missions du Kiangnan. 175 11,878-50 Lazaristes de Paris. Taëls 1,088,446-63 Doue 1 million, 88 mille taëls, ou en viron 5 millions de francs. Et ce n'est là que la valeur cadas trale. La valeur réelle est de 8 10 millions. Et ce ne sont là que les valeurs im- mobiliaires. Il faudrait y ajouter les capitaux que les missionnaires ont en gagés dans les entreprises industrielles filatures, fabriques de cigarettes. Et Tien-Tsien les richesses des mis sions sont d'un tiers encore plus consi dérables qu'à Shanghaï. Ces chiffres sont déjà très respecta bles. Us ne sont cependant qu'une bien minime partie des immenses richesses des civilisateurs, rien que pour la Chine. Que doit être le chiffre global La Lèpre des Couvents étend partout ses ravages. En France, les moines et moinillons auront quelque peu les ailes raccour cies. G est nous, Belges, qui hériterons en grande partie du trop plein. Nous pouvons déjà apprécier la valeur de notre héritage, sachant que les établis ANNONCES Annonces 15 centimes la ligne. Réclames 25 Annonces judiciaires 1 fr. la ligne. n'ont pas voulu voir clair jusqu'à pré sent. Notre bonne ville d'Ypres, aban- doiîute aux valets du clergé, deviendra une capucimère. C'est notre nouvelle prédiction. Espère-t-on qu'elle aussi elle se réalisera La civilisation dont nos sacristains font tant état n'est qu'une duperie et une tromperie. C'est un moyen d'asseoir davantage encore la domination cléri cale et d'accroître les biens de main morte, jusqu'au jour où le joug épisco- pal nous pèsera trop et où, suivant l'exemple de la France, nous aurons notre loi sur les congrégations. Nous aurons alors aussi devant nos yeux ce qui se passe actuellement en Espagne et au Portugal. Quand la corde est trop tendue, elle se brise Civilisation est un grand mot qui sert cacher bien des choses. Nous voyons encore ce qu'elle nous a valu en Chine, cette fameuse civilisation que le clergé y a introduite. Voici un exemple de. cette civilisation Voici le releve cadastral des posses sions des Jésuites, des Lazaristes et de leurs Dames auxiliatnees, en Chine, dans la seule concession française do Shanghai. L'estimation est en taël. Le taël vaut fr. 3-75. CONCESSION FRANÇAISE. sements congréganistes sont, chez nos voisins, au nombre de 1£>,500 et le nombre des nonnes* et tiel* moines de 170,000 (près du double de l'ar mée belge). Rien qu'à Lille (intra- muros) il y a 137 immeubles appar tenant aux congrégations Le Progrès du Nord, n' 117, du Samedi 27 Avril 1901, donne en première page le plan de la ville de Lille où le champ des congré gations est représenté. C'est une véri table pieuvre. Sur une superficie de -500 hectares que compte la ville de Lilie (intra- muros), défalcation faite des rues et places publiques, les biens des congré gations religieuses occupent 45 hecta res, soit 11 de la superficie. Les biens immobiliers de la ville de Lille sont évalués 500 millions. Si donc on fait la proportion, on voit que les congréganistes possèdent pour 45 millions d'immeubles Lille. A combien peuvent bien s'élever leurs valeurs mobilières? Personne ne le sait ni personne ne pourra jamais le savoir. Partout les mêmes, n'est-ce pas Civilisation etSckerremeg Le 20 Avril dernier, le Conseil com munal a longuement discuté le projet de renouvellement du pavage de la rue de Lille que le gouvernement lui avait- soumis, et l'a finalerrant approuvé. Nous voyons, d'après le compte-ren du de la seance que M. Colaert, qui ne doute de rien eu matière de gestion financière, a dit ses collègues La dépense ne doit pas vous effrayer nous avons encaissé 354,000 fr., produit de la vente d'immeubles net argent pourrait servir eu acqué- nr d'autres, mais personne ne nous critiquerait si nous l'employions payer des repavages aussi importants; ce sont des travaux dont profiteront les générations futures. Qu'on nous permette de faire obser ver notre maïeur que telle u'était pas la manière de voir de son prédécesseur, M. Surmont, lorsqu'en 1891, il criti qua la situation financière de l'admi nistration libérale. On se rappelle que celle-ci avait cru pouvoir verser temporairement dans le fonds roulant de la ville, les capitaux de quelques fondations. A ce propos, M. Surraont disait Qu'en agissant ainsi, l'administra- tiou communale contrevenait la loi qui ne permet pas que les capitaux soient distraits de leur destination naturelle, moins que par une déli- bèration formelle le Conseil n'ait da- mandé l'autorisation d'appliquer le capital une autre destination et ne l'ait obtenue. Toute valeur-capital doit être em- ployée comme telle, ainsi le vent la n loi, sinon les communes seraient ab- solument maîtresses de délapider leur avoir. Les ôapitaux, dont l'emploi n'a pas été autorisé, doivent être repla- cés en titres de rente. D après cela, on pourrait croire peut-être que M. Surmont s'est confor mé ces principes de la comptabilité, qu'il exposait cette époque. Pas le moins du monde. Il ne se gê nait nullement pour éluder la loi sous ce rapport au lur et mesure de la vente des propriétés de la ville, il en a

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Le Progrès (1841-1914) | 1901 | | pagina 1