Séance du Mercredi, 26 Juin 1901. Séance du Jeudi, 27 Juin 1901 blissement créé par le testament de M Godtschalck n'a pas encore été édifié, la cause en est dans le procès intenté aux hos- p Mes par M e Bailleul, revendiquant tonte la fortunemobilière. Affaire qui a été jugée Y près le 18 Janvier 1899 et en appel le 24 J invier 1900. E i supposant que ce procès ait été réelle ment un ibstacle, le capital de la fonlati^n n'aurait-il pas dû rester intact et les intérêts s'accumuler A i lieu de cela, que voyons-nous C fameux procès, qui est un obstacle la réalisation des voe ix du tes'ateur, n'en est plus un lorsqu'il s'agit d'affecter les capi taux di cete fondation des destinations, qui les unes lui sont étrangères, les autres vont ma.iifes'ernent ('encontre de la vo lonté net rement exprimée par le testateur. Et j" le prouve I. U i premier prélèvement de fonds sur la fondation Godtschalck est fait le 20 No vembre 189G. S us cette date, 1 administration des hos pices d'Ypre» décide De porter 80 le nombre maximun des enfants admettre l'école des orphelins (d'âpres) et d'y placer autant que p^sible 1-js enfants orphelius ou abandonnés actuel lement pensionnés domicile (et dmt les hospices civils ava ent l'entretien). Dé ide d inscrire en dépenses au pro chain b idget de la fondation Godtschalck et en rejettes au budget des hospices 1° l'ordinaire, une somme de 6,000 francs, pour indemniser les hospices de l'ac- croi-sement de charges qu'entraînera l'exé cution de la présente décision 2° A l'extraordinaire, une somme de 4,000 francs, po ir literies et frais de trous seau des nouveaux pupilles d En réalité, les hospices d'Ypres mettent charge de la fondation Gidtschalck un ser vice qui leur avait incombé jusque-là. Cette délibération qui révèle une situation qui n'est pas l'honneur des hospices d'Y pres, qui disposent d'un revenu annuel de 331,61 4 fr. en 1899 et, d'après le dernier cimpte, d'environ 400,000 francs, ne répond en aucune façon aux vœux du testateur. .Le testament est clair. Le legs a été fait en vue de créer un établ.ssement d'éduca tion agricole l'établissement n'ex'ste pas encore et l'on eiOame déjà les capitaux de la fondation. Bien plus, on les affecte une destination étrangère aux vœux du testateur, puisqu'on le» dépense au profit d'un orphelinat, qui n'est pas une école d'éducation agricole. C'est là un abus incontestable, d'autant plus flagrant, qu'à l'heure a •tuelle le nom bre des enfants recueillis l'école de* oip'ie- lins est resté celui qu'il était au m nnenl de la délibération. Ce nombre était de 60 au 20 N îvembre 1896, il est encore de 66 aujourd'hui, et, parmi ces 66 éièves, il n'y en a petd-ê're pas 20 qui soient orphelins ou abandonnés, condit on prescrite par le testament. (Rapport sur l'état de l'administration de la Flandre occidentale, sesshn 1900.) II Le 23 Décembre 1896, l'administra tion dos hospices, mise en appétit, prend une nouvelle décision, celle-ci plus étrange encore. Ell décide D'affecter définitivement la fondation Godtschalck, pour l'établissement d'une éco le ménagère et professionnelle pour tilles, une propriété qu'elle possè le Locre, et qui serva t autrefois un hosplc de vieillards. En conséquence elle décide d'inscrire au bu Iget général des hospices", au chapi re des recettes extraordinaires, la somme de 67,000 francs, valeur de la propriété de Locre, et au budget de la fondati >n Godts chalck, au chapitre d -s i épenses ex'raordi- Daires 1 La somme de 67,OOJ francs, valeur de la propriété de Lrcre 2' Une somme de 40,000 francs pour (rais d'appropriation et d'entreti-e, con- rtruction d'une chapelle, constructions di verses noter que l'église paroissiale se trouve 1 kilomètre de l'établissement). 3' 15,000 francs pour frais de premier établissement, achat de mobilier, literies, trousseau des elèves et autres objets. Ec au chapitre des dépenses ordinaires, la somme de 12,000 francs pour frais d'en- tretie.. des élèves et frais d'administation. Le 23 Décembre lS9ô, la commission des hospices vota encore un crédit de 18,204 francs imputer sur les ressources de la fondation Godtschalck, pour la construction do deux dortoirs et d'une salle de récréation l'institut de Locre. 11 est évident que cette décision du 26 Deoemlre 1896 ne répond pas aux inten- t ons du testateur, qui n'a voulu d'une éco le ménagère pour filles orphelines et aban données, qu'en ordre subsidiaire. Les hospices avaient, avant tout, l'obliga tion de créer un établissemeat d'éducation agricole pour garçons. Ils n'en ont rien fait et l'on peut se demander si leur décision du 26 Décembre 1896 ne sera pas de nature compromettre la réalisation de l'œuvre principale, telle qu'elle a été conçue par le testateur. Le texte de la délibération porte, il est vrai, que les revenus seront suffisants pour faire face l'entretien des deux écoles c'est la une simple affirmation dont il nous sera permis de douter, étant donné que M Godt schalck, dan« les termes mêmes de son tes tament, formu'e des réserves une époque où il ne pouvait pas prévoir les réductions considérables qui seraient apportées an pa trimoine légué, réductions qui se sont éle vées 1,700,000 francs, sans compter les pertes subies sur la vente de ses immeubles. Au lieu de se préoccuper de la réalisation de l'œuvre principale conçue par le testa teur, les hospices cèdent la fondation Godtschalck, pour créer une école méhagère, une propriété qu'ils ont Locre, propriété inhabitée depuis de loDgues années et occu pée provisoirement par des enfants dont la santé exige des soins spéciaux. il est possible, ainsi que le dit la délibé ration, que le- hospices d'Ypres aient fa t une bonne affaire, mais c'est là une consi dération qui ne peut prévaloir sur la volon té nettement exprimée par le testateur. L'école ménagère ne devait être, aux ter mes du testament, qu'une dépendance de l'établissement agricole, objet principal de la fondation. On est al l'établir Locre. Pourquoi Lorsqu'il s'agissait de justifier la mise en venti de la propriété de Wytschaete, on faisait valoir qu'il y avait intérêt créer l'établissement dans le voisinage immédiat delà ville d'Ypres, parce que la gestion et la surveillance en seraient plus faciles. Et, par une anomalie qui n s peut s'expli quer, les hospices vont établir l'école ména gère Locre, la frontière française, trois lieues d'Ypres, au milieu des champs, sans la moindre communication avec la vil le, alors que Wytschaete n'est distante d'Y pres que de dix k lomètres et est réliée la ville par un vicinal. Depuis 1896, nous avons donc Locre une école créée avec les capitaux Godt schalck Cette école qui, aux termes du testament, aurait dû être une école ménagère pour fil les orphelines ou abandonnées n'est autre chose qu'une espèce de sanatorium où l'on admet des enfants malalifs, service très louable, sans doute, mais qui ne répond pas aux vœux du testateur et dont les hospices auraient dù se charger avec leurs propres ressources, qui, du reste, sont considérables. Les enfants qu'on y envoie pmir en faire de bonnes tommes de ménage, de bonnes cuisinières, gouvernantes, ménagères, sont des garçons et des filles malingres et rachi- tiques. Ces préie'dus enfants orphelins ou aban donnés ont pour la plupart leurs parents, père et mère, ou père ou nièce, qui sont as sistés par les établissements charitables du la ville d'Ypres. De plus, on reçoit dans l'établisse neuf de Locre des enfants étrangers, moyennant payement des frais de leur entretien. Voilà ce que vaut cette fameuse école ménagère, érigée d'une façon définitive avec I -s fonds provenant du legs Godt schalck. M Godtschalck avait également manifesté le dé- r que l'établissement fonder portât son nom 1 administration des hospices a baptisé l'école de Locre, due la générosité d'un libre-penseur, du nom d'écolr Saint- Antoine. Bruit a gauche.) Un arrêté royal paru au Moniteur du 19 Mai 1901 consacre cette appellation. M. le Président. J u me permettrai de vous faire observer, monsieur Nolf, que vous avez dépassé le temps arcordé aux ora teurs. M. Nolf. Monsieur le président, j'ai le droit de parier pendant une demi-heure, car il s'agit dans l'occurrence d'une interpel lation que j'ai consenti rattacher au bud get de la j ustice. D ailleurs, je vais avoir fini. Ce n'tst pas tout. III Les hospices civils d'Ypres, sont propriétaires, Ypres, de l'ancien Moat- de-Piété. Ce bâtiment dit le Lombard tombait en ruine. Les hospices viennent d'en décider la res tauration. Ils n'ont rien trouvé de mieux que de prélever sur U fondation Godtschalck les 20,000 francs indispensables pour l'exécu tion de ce travail, sous prétexte que ce bâti ment servira d'annexe l'orphelinat! (On rit.) C'est le complément de la fameuse déci sion prise par les hospices ea date du 20 N vem' re 1896, que je viens d'ana'yser. Ce sont là des abus flagrants et il est franchement étonnant que le département de la justice n'en ait aucune connaissance, ainsi que le d.isait l'honorable ministre en séance du 29 Janvier 1901. M. Godtschalck est mort depu:s 1892 Sa fortune a été réduite de 1,700,000 francs. L'Etat en a pris sa part et les hospices civils d'Ypres achèvent de compromettre la réalisation de l'œuvre conç ie par le testa teur. Avaut qu'il ne soit trop tard, je demande l'honorable ministre de prendre en main la cause si digne d'intérêt que j'ai eu l'hon neur d'exposer devant la Chimbre. J'ose espérer qu'il saura prendre les me sures nécessaires pour assurer la reconstitu tion de la fondation Godtschalck et veiller ce qu'elle sorte tous ses effets dans l'intérêt des enfants orphelins et abandonnés qui doiyent en rester les seuls bénéficiaires. Très bien gauche.) 3X. Janson. Mon honora ble collègue, M. Nolf, député d'Ypres, a entretenu la Chambre dans un très intéressant discours fort documenté et très complet, des décisions bizarres qui sont intervenues propos du legsGodt- schalck. Je ne veux pas, Messieurs, rentrer dans les détails de l'alfaire, mais je dois dire qu'elle a eu quelque chose de scandaleux d'une part, en effet, nous voyons méconnaître ouvertement les volontés du testateur, naguère cepen dant si chères la droite. M. Van den Heuvel, ministre de la justice. Nous n'avons pas du tout méconnu les volontés du testateur. M. Janson. Si fait, mon collègue, M. Nolf, vous l'a démontré, et il vous a convié y répondre. M. Van den Heuvel. ministre de la justice. 11 y sera répondu, soyez sans crainte. M. Janson. Vous répondrez néces sairement, mais les faits sont là, vous ne pourrez pas les contester. Ce que nous avons constaté, nous, c'est que la préoccupation principale que l'on a eue dans l'exécution du tes tament, c'est d'avantager les corpora tions religieuses. On dit dans b raucoup de questions Cherchez la femme mais on pourrait dire dans beaucoup d'autres questions Cherchez la corpo ration religieuse. M. Van den Heuvel, ministre de la justice. Il ne peut pas être question de corporation religieuse propos de l'école de bienfaisance d'Ypres. M. Janson. Ne cherchez pas es quiver le débat. Nous alléguons ici, nous, des faits clairs et précis, bien nettement établis. M. Van den Heuvelministre de la justice. Pardon, vous aurez d'abord justifier que le gouvernement a mé connu le testament au profit d'une communauté religieuse, comme vous venez de le dire. M. Janson. Cela est AlVan den Heuvelministre de la justice. J'en demande la preuve. M. Janson. Ces faits sont connus de tous M. Van den Heuvelministre de la justice. l'as du tout, ce sont des af firmations qui ne reposent sur aucun fondement sérieux M. Janson. Oa vous a dénoncé des abus très graves qui ont été commis dans l'exécution des libéralités dont s'agit, et je considère que ces abus constituent un véritable scandale. Voilà un homme qui a fait un testa ment hautement respectable. Il de mande que ses fondations portent son nom. Nous voyons ensuite, qu'avec l'ar gent du testateur, on subsidie un éta blissement qui a pour patron Saint- Antoine. (Rires a gauche et Vextrême gauche). M. Van den Heuvelministre de la justice. Mais non, vous confondez tout M. Janson Les faits sont là, ifs sont établis. M. l'an den Heuvel, ministre de la justice. On dirait que vous parlez de l'affaire sans la connaître. M. Janson. Des abus ont été com mis qui. je le répète, sont scandaleux. J 'en citerai notamment que je veus dé fis de justifier... M. Van den Heuvel, ministre de la justice. C'est une conticerse pré historique qui remonte 1892 et 1894 M. Janson. Le temps de parole étant limité, je vous prie de ne pas m'en faire perdre par vos interrup tions. tâchant ainsi d'esquiver le dé bat. Vous me permettrez donc de con tinuer. M. Van den Heuvelministre de la justice. Je n'esquive aucun débat, mais je rappelle que les laits que vous discutez, se rapportent aux années 1892 et 1894. M. Lorani. Les libéraux n'étaient pas ici cette époque pour en parler. M. Janson. Je constate que le tes tateur a disposé de sa fortune par un testament que les héritiers ont attaqué. Une transaction est intervenue et le gouvernement a autorisé la libéralité et la transaction en stipulant son pro fit une somme de 700,000 francs pour créer une école de bienfaisance. L'au torité a simplement ledroit d'autoriser, mais elle ne peut pas trafiquer son profit. "Voilà le scandale. M. Van den Heuvelministre de la justice. Vous parlez n'ayant pas sous les yeux les termes d testament. M. Janson. Les termes sont là. Le testateur indique l'objet de sa libérali té, objet hautement louable II veut instituer une écolo d'agriculture au profit des enfants pauvres de son pays et on demande l'Etat d'autoriser la libéralité, et, cette occasion, l'Etat prélève sur la libéralité une somme de 700,000 francs pour organiser une école de bienfaisance. de l'E'at, ecole que l'Etat aurait dû créer ses frais. Com ment voilà un tuteur qui, dans un cas donné, dmt donner une autorisa tion, et que fut-il? Il stipule son profit un p >t-de-vin de 700,000 francs N'est-ce pas bcunduleux M. Van den Heuvelministre de la justice. Il n'en est pas ainsi, parce que le testament institue l'Etat, com me je le démontrerai. M. Janson Vous ,.e démontrerez jamais pareille chose. M. Verlieyen. C'est un vol commis au détriment des pauvres. M. Janson Il a été octroyé 1,700 000 francs aux héritiers et l'Etat a pris 700,000 francs p >ur lui. de telle sorte que l'Etat a vendu sou interven tion pour 700,000 fran s c'est un vé ritable scandale et j'avais le droit de le signaler. 3X. Colaert. Messieurs, la discussion soulevée par les honorables MM. Nolf et Janson, au sujet de legs fait par M. Godtschalck a'~x hospices d'âpres, se présente aujourd'hui de vant la Chambre sous l'aspect d'une vieille queivdle. M. Godtschalck eut mort in Février 1892; le p.emier an été royal pris au sujet du legs est de la même année et la transaction faite entre les héritiers légaux et les hospices d'Ypres et ap prouvé par le gouvi rm ment, date de 1894 On peut donc s'étonner que cette question, qui a cependant beaucoup occupé l'opinion pub'ique, n'ait j miais vu le jour ici, ni au Sénat. M. Buyl. Comment voulez-vous que la question fût soulevée? U n'y avait pas ici un seul député des Flan dres. M. Colaert. Mais il y avait d'autres députés et les députés représentent tout le pays y compi la- laFiandre occi dentale t-L i aria n il -seuieut d Y nrea. M. Tournay - 11 y n bien d.-» {dits qui se passent et qu'on ut connaît pas. AIo aert. ous nu connaissiez pas le fait M. Janson. U u'e&t jamais trop tard pour dire ce qui est j uste. M. Colaert C'est une autre ques tion, mais qu'on ne, dise pas qu'on ne connaissait pas le fait. M. Janson. Du reste, l'heure qu'il est, le testament n'est pa^ encore exécuté. M. Colaert. Je vous demande par don et nous allons prouver tout l'heu re qu il est en partie exécuté. AI. A olf. Le ministre l'a déclaré en séance du 29 Janvier 1901. M. Colaert. La presse de la capita le s est occupé* de la question, aussi bien que la presse locale, et j-s puis ous communiquer des articles extr aits de journaux libéraux, entre autres un articie de EIode b'Aqe du 25 Mars 1894

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Le Progrès (1841-1914) | 1901 | | pagina 2