La question est d'autant plus mû"e que 1 opinion libérale d'Ypres s'en est emparée et a tait grief, tant l'admi nistration communale qu'à l'adminis tration des hospices, d'a -'o r agi com me elles l'ont fut. Ainsi que le consta tait avant-hier l'honorable M. Nolf lui-même, le conseil provincial de la Flandre occidentale a été également saisi de la question. Mais il n'est j miais trop tard, dit 1 honorable M. Janson, pour dire ce qui est juste. G est possible mais il est trop tard pour revenir sur des dé cisions prises et partielh ment exécu tées. L'école de bienfaisance de l'Etat est eu partie construite elle doit être continuée, les terrains nécessaires ayant été acquis par l'Etat. Et, comme l'a dit l honorable M. Nolf, l'école ménagère pour filles est érigée Locre. Il n'y avait donc plus lieu de soule ver cette question mais puisqu'on a jugé bon d'y revenir, il me sera permis de répondre aux discours de MM. Jan son ét Nolf, d'y répondre brièvement, puisque je n'ai que quinze minutes et que, pour répondre d'eue façon com plète, il nie faudrait au moins une heure. M. le Président Les orateurs ne disposent que d'un quart d'heure, Mon sieur Golaert. M. Colaerl. C'est ce que je dis, Monsieur le Président. M. Smeels. Vous pourriez prendre deux fois la parole, si cela en vaut la peine {On rit). M. Colaert. Si la Chambre m'y au torise, je le veux bien mais j'espère qu'elle me permettra de répondre quel ques mots aux discours de MM. Nolf et Janson. if. Smeels C'est réglementaire. M. Golaert. Quoi qu'il en soit, j'entame immédiatement l'affaire et je ferai uu bref exposé des faits. Comme l'a dit mon honorable collè gue d'Ypres, M. Godtschalck a légué aux hospices d'Ypres toute sa fortune, sauf un legs important évalué plus d'un million, sa gouvernante mais to it le reste, ses immeubles et la plu part des valeurs de portefeuille, qui pouvaient s'élever ensemble plus de 4 millions, tout cela a été légué aux hospices d'Y près, sous l'obligation, pour les dits hospices, de créer Wyt schaete, un institut destiné recevoir les eafant-» a ban lonnés ou orphelins de la ville d'Ypres d'abord, de l'arrondis sement d'Ypres ensuite, et enfin de la province. On c omplétera, dit le testa ment l'institution, suivant que les res sources le permettront, par l'adjonc tion on la création d'une école ménagè re, pour les tilles orphelines on aban données. Les enfants devaient être élevés dans le but d'en faire les gar- ns, de bons ouvriers agricoles, pro pres tous les travaux de jardinage, d'agriculture, de surveillance des bois et propriétés les filles, de bonnes fem mes de ménage, de bonnes cuisinières, gouvernantes ou ménagères. L'arrêté royal de 1892 autorisa les hospices d'Ypres accepter le legs, sous la réserve de deux millions, sur l'acceptation desquels il serait statué ultérieurement, en même temps que sur les réclamations des héritiers lé gaux. La famille avait eu eti't réclame contre l'excessivité du legs tait aux hospices d'Ypres, et le gouvernement partagea s)u avis, surtout lorsqu'il ap- piit que, parmi les héritiers, il se trou vait une perm nue qui était alors dau- le besoin Le gouvernement se proposa donc de réduire le legs, conformément une jurisprudence administrative constan te, lorsque les béntiets demandèrent la nullité du testament,s-e basant prin cipalement sur ce fait qu'un des té moins du testament était Français L'administration des hoRpicescroyait que le procès n'était pas fondé on l'appelait non perdable mais nous avions d'excellents motifs pour taire admettre par les tribunaux que (Mllin c'était le nom du témoin était réellement étranger,étant né d un père français et n'ayant pas tiré au sort en Belgique. Chose étrange, le testateur lie voulut pas de ce témoin pour le tes tament, passé le nêm°jo"r que edui dont il s'agit ici. en faveur de sa gou vernante, d'abord parce qu'il savait que Coilin était né d'un français et. qu'en aucun cas, il ne voulait que le testament, fuit en faveur de sa gou vernante, fiût être invalidé. ilJanson Nous n avons pas criti qué la transaction. il Colaerl. L°s héritiers transigè rent donc avac l administration des hospices et il f it stipulé que la somme de 2 millions qui avait été réservée, se rait partagée de la manière suivante 1.700,000 francs aux héritiers. 300,000 franco aux hospices de la ville d'Ypres. mais avec stipulation que sur ieurs 1.700,000 francs les héritiers abandon neraient l'Etat belge une somme de 700,000 francs pour construire,Y'près, une école de bienfaisance de l'Etat. if. Nolf - Ce sont les termes de l'arrêté que vous rappelez if. Colaerl. Ce sont les termes de la transaction entre les héiitiers et les hospices, transaction approuvée par l'arrê'é royal. if. Janson Ce qui est critiqué, c'est que 1 Etat ait tait stipuler que 700,000 francs devaient lui revenir. if. Colaerl Vous supposez bien, mon cher collègue, que je vais venir cette question. Voici, donc, Messieurs, que l'Etat intervient et qii9 l'Etat dicte aux hos pices et aux héritiers sa volonté, di sant j'approuve la transaction de mandée par les héritiers, condition que les 700,000 francs reviennent l'Etat. Pouvait il le faire Voilà, en effet, toute la question. L'honorable M. Janson a traité l'in tervention de l'Etat de trafic. Il est même allé jusqu'à dire que le fait était scandaleux Je lui prouverai, eu deux mots, qu'il n'y a rien de scandaleux, qu'il n'y a aucun trafic dan« l'inter vention de l'Etat M. Janson, qui connaît moins bien que M. Nolf le testameut de M Godt schalck... if. Janson. Je connais parfaite ment le testament J'ai étudié tout le dossier avant de parler. M. Colaert. aurait dû avant tout lire ce testament. M. Janson. - Je l'ai lu, et il vous condamne if. Colaert Si vous l'avez lu, vous devez avoir constaté qu'il parle de re cueillir les enfants orphelins ou aban donnés d'abord de la ville d'Ypres, puis ceux de l'arrondissement et, en dernier lieu, ceux de la province. Si le procès n'avait pas été arrêté par la transaction, il aurait roulé sur la question suivante Est-ce que les hos pices civils d'Y7près sont, compétents pour recueillir, dans l'établissement fonder, les enfants orphelins de l'ar rondissement et de la proviuce C'est une question très controversée que je ne veux pas examiner ici, je n'en ai pas le temps. Mais l'honorable M. Le Jeune disait bon droit aux hospices d'Ypres et aux héritiers Le testament parle d'enfants abandonnés et ceux-ci m'ap partiennent. Ils ne peuvent pas appar tenir aux hospices, surtout ceux qui sont abandonnés dans l'arrondissement ou dans la province, Ces enfants abandonnés comprennent deux catégories Ceux mis la dispos- sition du gouvernement par applica tion de nos lois pénales et notamment de l'article 72 du Code pénal. Pour ceux-ci, l'Etat a le droit de dire qu'ils seront placés dans une école de bien faisance. C est vers cette époque que les écoles de réforme ont changé de nom pour être appelées écoles de bienfaisance. Les enfants sont soumis dans ces écoles un autre régime que le régime suivi précédemment, L'Etat pouvait donc incontestable ment dire, par l'organe du ministre de la justice, qu'un grand nombre d'en fants visés par le testateur lui apparte nait nt et que de ce chef il avait le droit d'intervenir dans le partage de ce que l'honorable M. Nolf a appelé le gâ teau i. De là la mise la disposition de l'Etat d'une somme de 700,000 francs, abandonnée par les héritiers. Si l'on n'avait pas voulu exécuter les idées de M. Le Jeune, la famille aurait eu les 700,000 francs et Jes hospices ci vils i 'autaien' pas obtenu les 300.000 francs compris dans les 2 millions ré servés. La transaction était donc favorable aux hospices d'Y près. A mon avis, <t ce fut aussi celui de mon honorable prédécesseur. M le baron Snrrûont de Volsb^rghe, le gouvernement a agi en vertu d'un droit qui appnnît incontes table. Du reste, le gouvernement connais sait mieux que personne les intentions de M. Godlocbaick. Eu effet, deux an- avant sa mort, le testateur avait appe lé deux fois chez lui M. Le Jeune, mi nistre d» la j ustice. et lu: avait fait con naître son intention de léguer toute sa fortune l'Etat, en faveur des enfants abandonnés. if Janson. Nous ne connaissons rien de tout cela. Il n'y a pas de testa ment oral. M. Colaert. Je sais bien que le tes tament n'a pas été modifié, mais je sais aussi et je puis le prouver que le te-tateur avait l'intention de le chan ger dans le sens que je viens d'indi quer. Dans ces conditions, M. Le Jeune n'a fait qu'entrer, autaut que possible, dans les vues et les idées de M Godtschalck en prenant, au profit ue l'Etat, une somme de 700,000 trancs pour construire une école de bienfai sance Ypres. M. Buyl Quels enfants va t-on ad mettre cette école if. Colaert. On va y admettre tous les enfants abandonnés. if. Buyl C'est contraire la vo lonté du testateur. M. Colaert. J'espère qu'on admet tra le préférence, non pas les orphelins delà ville d'Ypres, qui seront recueil lis, dans nos orphelinats d'abord et, l'âge voulu, dans les établissements Godtschalck, mais les enfants de l'ar rondissement, et de la province, et. dans ce cas, les idées du testateur se ront accomplies, puisqu'il visait les en fants abandonnés que les hospices d'Y pres n'ont pas le droit d'accueillir. Dans cette affaire, on critique non seulement le gouvernement, mais on fait un grief l'administration des hos pices civils d'Y près de n'avoir pas réa lisé l'idée du testateur depuis 1892, en ce qui concerne la construction de l'é tablissement de Wytschaete. if. Nolf Nous voilà donc d'accord pour reconnaître que les vœux du tes tateur n'ont pas été réalisés. Je reconnais, du reste, que vous l'avez régretté plusieurs reprises, au sein du conseil communal d'Ypres. M. Colaert. l'ai faitement, mais vous savez aussi bien que moi que M11' Bailleul, légataire particulière de M. Godtschalck, a contesté en justice l'é tendue du legs fait aux hospices, et que le procès n'a été jugé définitive ment que l'an dernier par la cour d'ap- peLqui a confira éle jugement d'Ypres favorable aux hospices. Les hospices ne pouvaient, en atten dant, exécuter le legs, en ce qui con cerne l'établissement créer Wyt schaete. S'ils l'avaient fait et qu'ils eussent perdu le procès, ils se fussent ruinés. Les hospices étaient donc par faitement excusables j usque-là Il y a une autre raison Une clause du testament dit que le capital ne pou vait pas être entamé, mais qu'il fallait prélever le coût des constructions sur les revenus des biens. Aujourd'hui, les revenus capitalisésse montent 500,000 francs, somme suffisante pour créer l'établissement. Les hospices ont été arrê'és par une autre considération la question de sa voir s'il fallait placer l'établissement dans le domaine de M. Godtschalck, Wytschaete. Aujourd'hui, la commis sion des hospices est bien décidée re venir sur la décision en vertu de laquel le l'école serait établie dans un autre endroit de la commune de Wytschaete. if. le Président Monsieur Golaert. vous avez épuisé votre temps de paro le depuis quelques minutes déjà. if. Colaert. Je dois insister cepen dant, monsieur le président, pour que la Chambre uie permette de continuer pendant dix minutes encore. 11 s'agit d'une question qui a été traitée par deux autres orateurs et qui exige un certain développement. if le Président. Ge serait doubler le temps qui vous est accordé, attendu que vous park-z depuis vingt minutes Veuillez remarquer que la Chambre a limité la durée des rli-cours,parce qu'il a été entendu qu'il n'y aurait qu'une discus.Mon sommaire. Je vous engage donc abréger. Al. Colaert. J'abrégerai, monsieur le président, je n'en ai plus que pour dix minutes. Où faillait-il construire l'établisse ment Je paitage le nouvel avis de la commission des hospices. Le désir ex primé par un testateur est nn ordre- Un le placera donc Wytschaete. M Poil, directeur de l'école de Ruy=selede. a rédigé un rapport défa vorable la construction de l'établisse ment dans la propriété de M. Godt- i chalck if. Nolf F' on a décidé la vente de la propriété. M. Colaert Mais on est revenu sur cette décision et on a décidé de ne pas vendre. M. Nolf. Quand cela De quelle date est cette nouvelle décision if. Colaert Je vous ai montré ce matin une lettre que les hospices ont écrite la ville pour nous dire que l'on exécuterait l'établissement Wyt schaete, dans le domaine de M. Godt schalck. Quoi qu'il en soit, personnellement je m'engage faire tout ce qui est en mon pouvoir, comme bourgmestre de la ville et membre de droit du conseil des hospices, pour que l'étab issement se fasse dans la propriété de M Godt schalck. MNolf. C'est la condamnation du rapport de M. Poil M. Colaert. Pas tout fait II est exact que la propriété de M. Godt schalck est vallonnée et que la surveil lance des élèves y serait difficile mais on pourrait acquérir, autour de cette propriété d'autre3 terrains; ce qui permettrait de placer l'établissement dans un endroit du domaine proche des terrains acquis. L'honorable M. Nolf a critiqué d'au tres dispositions prises par les nospices et entre autres, l'établissement d'une école Locre. Là encore, messieurs, je suis d'avis que les hospices ont agi d'une façon absolument correcte et dans l'intérêt de la fondation Godt schalck, aussi bien que dans celui de leurs propres finances. Les hospices ont Locre un établissement qui avait été occupé autrefois par des vieillards de nos hospices. Que fallait-il faire de cet établisse ment Les hospices se sont dit Nous allons faire l'école de bienfai- san e Wytschaete, dès que les reve nus des bien3 légués nous le permet tront et que le procès intenté par M"e Bailleul sera terminé. Entretemps, nous allons exécuter le vœu subsidiaire de M Godtschalck. Nous érigerons l'école ménagère pour filles Locre Quel mal y-a t-il cela M Godt schalck n'avait pas indiqué d'endroit pour la construction de l'école ména gère. Dans un certain temps, qui est deve nu un temps détermiué car les plans sont peu près ach *vés l'on com mencera la construction de l'établisse ment,Wytschaete, pour garçons. Quel ma! y a-t-ilje le répète, ce que l'éta blissement secondaire ou subsidiaire qu'a voulu le testateur soit dès main tenant établi Mais on a appelé cet établissement Institution Saint-Antoine Quel grief! L'établisiement. qui, selon le désir de M. Godtschalck, doit porter son nom est l'établissement de Wyt schaete. 11 n'a rien stipulé pour l'eco- le de filles quant son nom. if. Janson. Pourquoi a-t-on donné la préférence Saint-Antoine Il n'a rien donné, lui, pour cet établissement. Il ne donne rien mais il reçoit. Rires gauche.) M. Colaert. Je n'en sais rien peut- être parce que la plupart de nos insti tutions charitables portent des noms de suints. Ge détail n'a, mes yeux, au cune importance dans la question sou levée ici. On a donc donné l'institution de Locre le nom de Saint-Antoine. Mais de cela dire, comme l'honorable M. Janson l'affirme, que l'établissement dont il s'agit est une institution reli gieuse, il y a loin. L'établissement dé pend des hospices civils d'Ypres. U est dirigé par ceux-ci, mais il est confié des religieuses qui, je dois le dire en passant, pour l'avoir constaté récem ment, soigDent les enfants avec uu dé vouement et une intelligence admira bles [Très bien droite.) Enfin, messieurs, l'honorable M. Nolf a critiqué l'extension donnée l'Orphelinat d'Y'pres avec une partie des fonds du legs Godtschalck II ad met qu'il puisse y avoir, première vue, quelque chose redire ici mais ici encore on entre dans les intentions de M. Godtschalck il faut élever les enfants avant d'en faire des apprentis agriculteurs, jardiniers, horticulteurs. De même pour les filles qui entreront plus tard dans l'école ménagère. En at tendant,onsoigne, d'unefaçon spéciale, les orphelins et orphelines rachitiques Locre. où l'on fait, entre parenthèses, du beurre et du fromage excellents. oilà, messieurs, quoi se réduisent toutes les critiques contre ce que l'on

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Le Progrès (1841-1914) | 1901 | | pagina 3