Journal de l'Alliance libérale d'Ypres et de l'Arrondissement
Conseil communal
Chambre
des Représentants.
Dimanche, 21 Juillet 1901.
6Ie année. 29.
Paraissant le Uimaaehe.
Vires acqurit eindo.
1Communications
l'cntom fait la force.
j'RIX DE L'ABONNEMENT:
pour la ville Par ail francs.
pr la province Par an 4 fr. oO
On s'abonne au bureau du journal, eue de Dixmude, 53, Ypres. Les an
nonces, les faits divers et les réclames sont reçus pour l'arrondissement d'Ypres,
les deux Flandres, le restant de la Belgique et de l'Etranger, an bureau du
journal Le Progrès ON TRAHI A IORFAIT.
D'YPRES
Séance publique du Samedi, 15 Juillet 1901
La séance est ouverte 5.10 b.
Sont présents MM. Colaert, Bourg
mestre-Président; Bergbman, Fraeys,
Echevins; Struye, Iweins, Boone, Bege-
rem, Decaestecker, Vandenboogaerde,
Vandergbote, D'Huvettere, Vanden-
peereboom. Bouquet, Conseillers; M.
Gorrissen, Secrétaire.
MM. Fiers et Surmont se sont fait
excuser.
M. le Président se fait l'organe de
tous ses collègues pour constater avec
bonheur que M. Iweins peut assister
la séance et forme des vœux pour son
prompt et complet rétablissement.
[Applaudissements).
Le procès-verbal de la séance du 27
Mai n'ayant donné lieu aucune
observation est approuvé celui de la
séance du 22 Juin dernier est déposé
l'inspection des membres
ordre du jour:
Néant.
M. 2)'Huvettere réclame l'établisse
ment d'une pompe destinée pourvoir
d'eau potable les ménages ouvriers ha
bitant au-delà des remparts. Ces gens
en sont réduits employer l'eau cor
rompue des fossés.
M. le Président dit que pour les mai
sons de Mrae Vergracht, on a déjà placé
une pompe. Il constate que les fossés
contiennent d'innombrables charognes.
M. Boonequi a vu des cadavres d'a
nimaux surnager dans le Majoorgracht
voudrait que la police veillât l'enlè
vement de ces dépouilles: la mesure
est d'urgente nécessité, non seulement
pour empêcher la pollution des eaux,
mais encore pour éloigner h s dangers
que ces corps eu décomposition offrent
pour i'iiygièuo; on sait en effet que les
insectes quittent ces ordures pour pro
pager le charbon et d'autres maladies.
le Président répond qu'il a natu
rellement fait enlever les charognes
aperçues par lui et dit en passant qu'il
admire l'idée de ceux qui prétend- nt
que les fossés pourraient êi t e des bas
sins de décantation fournissant de l'eau
potable.
Il affirme que d'ici deux ans au ma
ximum, on pourra procéder au dévase-
nieut de l'étang de Dickebusch et qu'a
lors l'eau pourra être fournie eu quan
tité très suffisante. Il blâme les ab is
qui actuellement S3 commettent et
constituent uu véritable gaspillage de
l'eau les habitants ne ferment pas les
robinets, la jettent la rue, etc. Si l'on
coutinue de cette façon, l'étang ne
pourra plus fournir une provision d'eau
suffisante.
M. Iweins propose de faire des re
commandations aux habitants par la
voie des journaux.
M. le Président annonce qu'il pren
dra des mesures.
2. Ecoles primaires compte 1900.
Par suite du départ d'une des insti
tutrices, une des dépenses prévues pour
l'école payante de filles n'a pas été
faite. Le budget accordait pour un
total de 6,925 fraucs de crédits le
compte accuse une dépense de 6,014
francs
A l'école primaire pour garçons, 'a
dépense s'est élevée 12,551-00 fr.
l'école gratuite dirigée par La-
housse a coûté 10.445 tr 1 école
aioptée S1 Aloïs balance son compte
la somme de 8,300 fr.
Les comptes sont approuvés.
3. Voirie: redressement du chemin
vicinal appelé Pilkemslraat.
Mle Président explique la grande
amélioration que constituera ce redres
sement des pourparlers ont été enga
gés avec les propriétaires d'un terrain
sis au coude formé par cette chaus
sée en quittant le Kalf'vaart, coude
dangereux pour les véhicules. Une au
torisation de bâtir sur le dit terrain
est sollicitée le Collège estime donc
qu'il faut sans tarder acquérir l'em
prise.
La discussion est renvoyée au comité
secret.
M. Decaestecker demande si cette
occasion on ne soDgera pas élargir le
pavé un peu plus loin, où il est très in
suffisant.
M. le Président s'engage examiner
cette idée après le travail dont il est
actuellement question.
4. Voirie: alignement de la route
de F urnes entre le Château deau et
IHoekje.
Pendant que les membres examinent
le plan, M te Président explique que le
travail aura pour résultat de faire coïn
cider peu près l'axe de la route avec
celui du boulevard Malou. 11 pense
que l'Etat élargira le pont. Pour ce
qui regarde le chemin de ronde con
duisant de la chaussée de Fnrnes la
chaussée de Dixmude, un projet de loi
vient d'êtie déposé. (_1;
A une question de M. D'Huvetlere,
Mle Président répond que la nouvelle
petite rue allant du Château d'eau la
chaussée de Poperinghe s'appellera
rue Capron.
L'alignement est décrété l'unani
mité.
3. Propriétés communales vente
de terrains bâtir.
Le Collège, abandonnant un premier
projet, propose de construire un nou
veau chemin près de la chaussée de
Furnes, côté des propriétés de M.
Degeest, et de vendre les terrain» avoi-
siuants.
Le 29 courant aura lieu cette vente
sur une mise prix de 8 francs.
Le Conseil accorde l'autorsiatiou né
Ct-SSî\ll 6.
6. Ecole moyenne budget pour
1902.
En recettes et e.D dépenses, ce bud
get se clôture au chiffre de 30,175 fr.
Approbation.
7. Hospices location de biens ru
raux.
La location publique a rapporté
20,211 25 fr., soit une augmentation
de 1,058-51 fr. sur les anciens prix.
Avis favorable l'approbation.
8. Messageries service régulier de
transport entre Ypres et Courtrai.
C'est M. Van Lnbergbe Polydore,
vouurier Menin, qui entreprendrait
ce service. Le Collège propose un avis
favorable
Plusieurs membres font remarquer
qu'un service analogue existe déjà
M. Iweins cramt que la concurrence ne
tue les efforts du premier entrepre
neur mais M. D1 Hurettere ayant fait
remarquer que le Conseil n'a pas le
droit de s'opposer une concurrence
(l) Nos lecteurs trouveront l'exposé des mo
tifs de ce projet plus loin, sous le titre Nou
veau Boulevard Ypres
loyale, qu'il serait injuste d'accorder
d£s monopoles, l'avis favorable est
eens l'unanimité
M. Decaestecker revient la question
des chemins vicinaux et demande si les
plans sont faits et les autorisations de
mandées.
M. le Président annonce le dépôt,
dans la prochaine séance, du devis et
du cahier des charges mais il fait ob
server que cette année-ci, on devra se
borner charger quelques chemins qui
laissent désirer.
M. Decaestecker estime qu'on ne de
vrait pas se borner cela, que dans
cette saison beaucoup de gens pour
raient donner un coup de main pour le
transport du gravier II réclame quel
ques petites améliorations urgentes,
que M. le Président lui promet la con
dition que ces travaux ne fassent pas
double emploi avec ceux exécuter
l'année prochaine.
La séance publique est levée 5 3/4
heures.
Séances du Vendredi, 12 Juillet 1901.
Budget des Ulieinins de fer, Postes
et Télégraphes.
31. IV olf. Messieurs, je me
joins mon honorable collègue et ami
M Buyl, pour réclamer la reprise pur l'état
des lignes de chemins de fer, concédées la
Compagnie de la Flandre occidentale; c'est là
une revendication qui a réalisé en Flandre
l'accord de tous les partis, .l'ai eu l'occasion de
m'en occuper lors de l'interpellation de l'hono
rable M Tack concernant l'accident survenu
Meule, le 9 Mars dernier.
Je n'en parlerai pas plus longuement au-
jouid'hui, ne voulant pas abuser des moments
de la Chambre et tenant avant tout rester
lidèle un engagement pris par mes amis d'e
la gauche libérale de ne pas l'aire plusieurs
discours sur la même question.
Je rue borne donc appuyer les considéra-
lions émises par mon collègue M. Buyl, 11 je
passe immédiatement un autre ordre d'idées,
en demandant l'honorable ministre si, sans
aller jusqu'à la reprise, il ne croit pas le mo
ment venu de contraindre la Compagnie des
chemins de fer de la Flandre occidentale ex
ploiter un peu plus consciencieusement les
lignes qui lui ont été concédées.
Je l'a, déjà dit et l'on ne saurait assez le ré
péter, la compagnie ne fait rien et ne veut rien
faire pour assurer la sécurité de ses voyageurs.
Les accidents se succèdent depuis la catas
trophe d'fleule, qui remonte peine quel
ques mots, nous avons eu le 23 Mai dernier un
accident analogue, qui aurait pu avoir les con
séquences les jilus graves.
Le train de voyageurs, quittant Courtrai
10 h. 40 m du malin, est allé se jeter sur
une rame de wagons de marchandises l'en
trée de la gare de Wevelghem. Plusieurs de
ces wagons ont été brisés, la locomotive du
train de voyageurs a éié mise hors d'usage et
c'est par une chance véritablement providen
tielle que nous n'ayons pas eu relever nou
veau des morts et "des blessés.
Le 21 .Mai, un train de voyageurs écrasait,
entre Ypres et Connues, sept vaches qui s'é
talent égarées sur la vote ferrée.
Beaucoup d'accidents ne pourraient-ils pas
être évités si la Compagnie consentait munir
ses trains de freins Weslinghouse C'est là
une mesure que commande la prévoyance la
plus élémentaire, et, puisque la Compagnie
s'obstine ne pas vouloir la prendre, que le
gouvernement la lui impose il y a là une
question de sécurité publique.
Pourquoi l'Etat ne forcerait-il pas égale
ment la Compagnie établir dans les gares
des quais de débaïquemeul? Certaines stations
telles que celles de Roulers, de Poperinghe,
de Comines, de Menin, pour ne pas les cite
toutes, présentent cet égard un réel danger,
surtout eu hiver, lorsque les entre-voies sont
recouvertes de neige durcie par la gelée.
ANNONCES
Annonces 15 centimes la ligne.
Réclames 25
Annonces judiciaires 1 fr. la ligne.
A certaines époques de l'année et surtout
pendant la période du rouissage du lin, les ga
res sont littéralement encombrées Les voies
de garage font défaut.
Il en résulte que la circulation des trains
de voyageurs est la plupart du temps entravée,
sans compter qu'elle présente de multiples
dangers.
Il y a là toute une série de mesures pren
dre en vue d'assurer la sécurité des voyageurs.
L'Etat n'a pas le droit de s'en désintéresser
je pourrais vous signaler bien d'autres griefs
vous parler, notammen1, du misérable état du
matériel que la compagnie met notre dispo
sition, de la lenteur désespérante avec laquel
le les trains circulent sur nos lignes, de l'ab
sence de correspondances avec les trains de
l'Etat, etc.
Le soir, lorsque nous quittons Bruxelles,
6 h 29 m., nous ne sommes rendus Ypres
que quelques minutes avant 10 heures, et c'est
un des meilleurs trains de la journée. Nous
arrivons Courtrai 8 b. 10 m. et, pour par
courir les 30 kilomètres qui séparent Courtrai
d'Ypres, nous mettons, après un arrêt de 20
minutes Courtrai, près d'une heure et demie
pour faire un trajet que l'on pourrait auément
parcourir en trois quarts d'heure.
Je réclame l'intervention du gouvernement
pour obliger la compagnie se soucier un peu
plus des intérêts du public qu'elle est appelée
desseivir.
Que l'honorable ministre ne nous dise plus
qu'il est désarmé Notre éminent collègue,
M. Janson, lui a clairement dit qu'il pouvait
réclamer du parlement les pouvoirs nécessai
res pour assurer la sécurité des voyageurs sur
les lignes concédées Un reste, le "cahier des
charges de la société enlève-t-il tous droits au
gouvernement
Ce n'était pas l'avis de l'honorable ministre
lorsqu'il était simple député de Courtrai. Voi
ci comment il s'exprimait le 8 Avril 1891
A en juger par le seul aspect de la carte
des chemins de 1er, ou serait tenté du croire
que la Flandre occidentale doit ôlre rangée
parmi les provinces privilégiées, tant le réseau
quHa couvre est compact et bien fourni. Mats
si l'on s'avisait de colorier les lignes avec des
teintes d'autant plus vives qu'elles sont plus
appropriées aux besoins des populations ou
qu'elles sont exploitées avec plus de pet fection,
oh alors nous tomberions de notre rang de
province privilégiée, et nous tomberions bien
bas, car les couleurs les plus ternes, les plus
•sombres seraient les nôtres
Il est vrai de dire que la responsabilité de
cotte situation n'incombe pas entièrement au
gouvernement, au moins d'une manière direc
te, car dans le réseau de ht Flandre occiden
tale, on relève jusque 162 kilomètres de che
mins de fer concédés.
La concession en est faite la Compagnie
anglaise, qui s'appelle de nos jours Société
anonyme de la Flandre occidentale, et qui
s'appelait autrefois avec beaucoup plus de jus
tesse Société d'exploitation... C'est par une
sorte de coquetterie qu'elle a abandonné ce
nom. Le nom a disparu mais la chose est
restée.
Toutes les voitures que nous avons vu cir
culer depuis 1845 sur les ligues de la Flandre
occidentale poitaient parfaitement la dénomi
nation de Société d'exploitation et on
trouvait que la firme était très appropriée la
maison.
Cette société travaille d'ailleurs sur un
terran extrêmement propice, car le puldic
croit, en général, je l'ai constaté cent fois,
qu'il lui est livré sans défeose.
Voyagez sur les lignes de ia Flandre occi
dentale, vous entendrez les voyageurs murmu
rer et se plaindre, mais ils finissent toujours
par s'incliner comme devant une espèce de
fatalité. C'est une ligne de société, se disent-
ils, il ii y a rien taire Et ils sont persuadés
que le gouvernement n'a rien voir dans les
affaires de cette société privée C'est là une
erreur fondamentale, contre laquelle il impor
te de protester. Je crois que la meilleure ma
nière de le faire, c'est demander Al. le mi
nistre des chemins de fer de vouloir bien user
d'une façon plus rigoureuse de son droit de
surveillance.
Le cahier des charges de la Société de la
Flandre occidentale date du 21 Mai 1845 et
comme tous les documents de l'espèce, il con
tient un aiticle qui charge le gouvernement de
surveiller l'exploitation par ses agents et aux
frais des concessionnaires.