M. Ernest NOLF L'ECOLE D'EQUITATION D'YPRES. DISCOURS Sénat. Bourse de Bruxelles Suicide de tl. Nvssens, ancien ministre de l'industrie et du travail. toute secte en prend ses ennemis, le meurtre,qui est horrible en soi,devient pour elle légitime et même louable. Au regard de la vraie morale, Philippe II est un prince sanguinaire dontles Pays- Bas doivent déteiter la mémoire. Au regard de la morale catholique, bien différente dans son application de la morale chrétienne, Philippe II est un des meilleurs his de l'Eglise. Un rec teur de l'Université de Louvain, Mgr Namèche, fit son panégyrique il y a quelques années, dans un gros livre où il le loua d'avoir maintenu la foi ca tholique dans nos provinces au prix de dix-huit mille victimes. Ici encore, vous le voyez, les actes les plus abo minables trouvent leur excuse du mo ment qu'ils ont servi les intérêts de la secte ou du parti C'est dire que la mo rale subordonnée une religion posi tive qui soutient en même temps des luttes politiques n'a plus qu'un carac tère relatif. Par le fait même, elle est circonscrite et obscurcie. S'il fallait recourir au dogme pour expliquer la morale, l'embarras serait grand, puisque chaque religion prétend avoir le monopole de la morale. Il est plus simple et plus vrai de considérer la morale comme la base de toutes les religions, puisqu'elle est commune toutes, malgré la différence des cultes. Comment eu serait-il autrement puis que l'antiquité possédait des moralistes tels que Socrate. Anstote, Caton et Sénèque, et que nos livres classiques sont remplis de vertueux exemples empruntés cette même antiquité Le vrai sage est donc celui qui, voyant des hommes d'une haute moralité dans toutes les confessions et même en de hors de toute confession, honore la vertu en soi et constate que la morale est une et indépendante de toute religion positive. Cela étant, rien de plus naturel que d'enseigner cette morale universelle dans les écoles publiques, et Frère- Orban avait raison quand il représen tait non seulement comme possible, mais comme profitable, l'enseignement de la morale dégagée de tout dogme. Cette morale est la seule qui embrasse l'humanité entière et qui puisse être introduite dans des écoles publiques, où se coudoyent toutes les opinions, toutes les croyances. Fatalement, les ministres d'un culte déterminé,doivent représenter comme moins vertueux, comme moins moraux les sectateurs des autres cultes, lors même qu'ils vi vraient d'une façon exemplaire, et l'on conviendra que cet exclusivisme, cette intolérance aboutit déjààune injustice, c'est à-dire une immoralité. Avec la morale universelle, point de contrainte ni de parti-pris, point de faux-fuyants ni de distinctions subtiles, point de crimes excusables ni de pieux guet- apens comme disait Pascal. Elle est comme le soleil do l'âme, bienfaisant et fécond,qui luit impartialement pour tous les fils des hommes. Sancho. Le Matin cTAnvers.) PRONONCÉ A LA CHAMBRE PAR NOTRE REPRÉSENTANT on Séance «lu Jeudi 8 Août 11)01. 31. ZVolf. Je n'entends pas faire un discours, puisque la Chambre a le désir de terminer an plus tôt ses travaux et que mpn temps de parole est limité. Il faut cependant que je dise un mot de l'état des casernes d'Ypres. En 1897, le gouvernement a fait vo ter par les Chambres un crédit de 20 millions pour l'amélioration du caser nement. Le relevé des dépenses visées par ce crédit prévoyait une somme de 264,000 francs pour travaux d'agran dissement, d'appropriation et d'améli oration effectuer l'Ecole déquita- tion d'Ypres. Sur ce fonds spécial de 20 millions le gouvernementn adépensé pour laplace d'Ypres.qu'une somme de 26,995 fr 74 c., autant dire qu'il n'a rien fait. Le budget de cette année porte une nouvelle demande de crédit de 3 mil lions pour continuation de construc tions et améliorations aux casernes Or, il résulte des renseignement- qui m'ont été fournis par le département de la guerre, que les dépenses prévue pour travaux effectuer aux bâtiments de la place d'Ypres se chiffrent 26,100 francs, dont 7.800 francs pour travaux d'entretien ordinaire, 8,190 francs pour grosses réparations. 8,000 francs pour l'agrandissement de la ma- réchalerie de l'Ecole d'Equitation 2,110 francs pour la transformation des latrines de la caserne d'infanterie. C'est très peu de chose, pour ne pas dire rien. Nous avons Ypres des casernes spacieuses et confortables qui re ré sentent un capital considérable. Le gouvernement ne s'en sert pas Notre garnison, qui jadis comprenait un régiment complet d'infanterie, un état-major et 3 escadrons de cavalerie, plus l'école d'équitation avec 2 esca drons, se trouve aujourd'hui rédnite un bataillon d'infanterie, une école ré- gimentaire, plus notre école d'équita- tion. Tandis que le gouvernement réclame la législature des millions et des Ail lions pour construire des casernes nou velles dans d'autres villes du pays, il dépeuple celles qu'il a Y'pres. Bien plus, il les laisse tomber en ruine. C'est ià le fait d'une mauvaise administration des deniers publics dont les contribuables sont en droit de se plaindre. Je demande l'honorable ministre pourquoi notamment il n'exécute pas les travaux d'agrandissement et d'a mélioration apporter notre école d'équitation et pour lesquels un crédit de 264,000 francs a été mis sa dispo sition Ces travaux, décrétés déjà en 1895 s'imposent plus que jamais. Les locaux réclament de sérieuses réparations. L'Etat les néglige au grand détriment du trésor public. Et ne croyez pas qu6 j'exagère. J'ai en ma possession le rapport sur l'ins pection générale faite en 1897 par M. le général de AVyckersloot. Ce rapport qui est daté du 7 Septembre 1897 et qui est signé par le colonel Jacquet de Perigny porte en toutes lettres, que les locaux de notre école d'équitation tombent en ruine. On voué avertit donc de tous les cô tés, Monsieur le ministre, qu'il y a ur gence d'entamer de sérieux travaux-à Ypres pourquoi restez-vous dans l'in action Pourquoi laissez-vous tomber en ruine les bâtiments de l'Etat dont vous avez la garde Du reste, les besoins du service ré clament l'exécution do certains travaux notre école d'équitation. Le rapport du colonel Jacquet de Perigny constate que les écuries sont petites et trop nombreuses, que les chambres des sous-officiers sous les toits sont humides et froides l'hiver. chaudes l'été, qu'aucun cavalier en garnison n'est aussi mal logé que les sous-officiers Ypres. Et malgré cela, Monsieur le ministre, vous ne prenez pas les mesures néces saires pour remédier cet état de cho ses. Vous avez Ypres des casernes en quantité. Ce sont de vastes bâtiments que vous pouvez amécagercomme vous le voulez. Pourquoi ne le faites-vous pas Quelle est la force mystérieuse qui paralyse vos mouvements Actuellement il n'y a l'école qu'un seul manège suffisamment grand pour les exercices du trot et du galop allon gé. Il en résulte que toutes les divisions doivent passer par ce manège qui est occupé dès 6 heures du matin, le réveil des hommes se fait en hiver 4 heures 45 m. S'il y avait un second manège on pourrait retarder la sortie des écuries de 1 heure, ce qui n'en vaudrait que mieux peur les hommes et les chevaux. Or, pour obvier aux inconvénients ac tuels, il suffirait d'agrandir un des ma nèges existants, le manège 2 par exem ple. Ce travail serait peu coûteux Le terrain existe pour l'agrandir d'au moins 15 mètres sans contrarier aucun service. Et vous ne bougez pas. Pourquoi Devons-nous conclure de votre inac tion que I école d'équitation est perdue pour la ville d'Ypres et que son d- pla cement pour Tervueren est décidé Je sais que tel est le désir de certains chefs de l'armée Je prie 1 honorable ministre de nous éclairer cet égard et je me réserve dans 1 affirmative de transformer ma question en interpellation. M le général-major Cousebant d'Âlke- made, ministre de la guerre. - Messieurs, je dois quelques mots de réponse l'honorable M. Nolf. Les travaux d'aménagement dont il a été question antérieurement n'ont pu être effectués parce que, d'une part, on a été obligé ae procéder d'autres travaux reconnus beaucoup plus ur gents que ceux-là et que, d'autre part, je n avais pas ma disposition les cré dits nécessaires pour effectuer les uns et les autres. Cependant, j'ai cherché partout améliorer le casernementmais je dois déclarer qu'il y urgence achever, avant d'en entamer d'autres, les nom breux travaux qui ont été entrepris sur différents points du pays. En attendant cet achèvement, nous devons nous borner, là où c'est néces saire, améliorer l'état de choses exis tant, avant de procéder une réfection ou une installation complète. Ainsi, la caserne des grenadiers a dû être évacuée,parce que les hommes n'y pouvaient plus êtr^ logés; et cependant ta nouvelle caserne que vient d'occuper ce régiment n'est pas complètement achevée. Il reste encore y effectuer des travaux pour lesquels de nouveaux crédits devront être demandés. Quoi qu'il en soit, en ce qui concerne la question de principe laquelle vient de faire allusion l'honorable M. Nolf, je lui dirai qu'aucune décision n'a été prise ni dans un sens ni dans un autre au sujet du déplacement de l'école d'é quitation d'Y'pres >1. IVoli. Va-t -on com mencer les travaux M. le général-major Cousebant d'Alke- made, miuistre de la guerre. Les tra vaux qu'ony a entamés sontdestravaux d'entretien que j'achèverai dès que j'aurai ma disposition les crédits né cessaires, mais je dois faire remarquer l'honorable membre que ces crédits ne figurent pas au budget que nous discutons. M. Colaert. Messieurs, la réponse de M. le ministre de la guerre l'hono rable M. Nolf ne peut nous donner qu'une légère satisfaction. 11 n'y a rien de décidé, dit-il, ni quant au maintien, ni quant au dépla cement de l'école d'équitation d'Ypres. On conserve donc le statu quo c'est ce que nous a dit aussi, il y a quelques années, M. Yandenpeereboom. J'aurais voulu cependant obtenir une réponse plus catégorique de l'honorable ministre et une promesse formelle que l'école d'équitation ne sera pas dépla cée. En 1897, la Chambre a voté un crédit de 264.000 francs pour l'amélio- ratiou des installations militaires Ypres. Je désire beaucoup que ce cré dit soit utilisé et s'il n'est plus reporté au budget actuel, je demande qu'il soit inscrit au prochain budget. Ainsi que vient de dire l'honorable M. Nolf, il est incontestable que les bâtiments de l'école d'équitation sont en très mauvais état. Ici je crois devoir signaler M. le ministre certains travaux inutiles. On a fait restaurer grands frais un im meuble qui ne méritait que d'être abattu Je ne puis donc féliciter le chef du département des travaux qui s'exé- cuteut Ypres. Au point de vue esthé tique, et tout le monde connaît le caractère esthétique de notre ville, les réparations et les restaurations qui viennent d'être exécutées au bâtiment de l'ancienne porte du Temple, sont réellement regrettables. Je dois dire, cependant, que mon honorable collègue d'Ypres a versé dans une erreur, lorsqu'il a rappelé que notre garnison a été, pour ainsi dire, dépeuplée, au point de vue mili taire. Il en est bien ainsi, mais cette situation n'est pas due au cabinet ac tuel ni ceux qui l'ont précédé depuis 1884. v 31. 3oit. Mais c est le gou vernement actuel qui nous demande 20 millions pour construire des caser nes ailleurs. M\ Colaert. Si notre garnison a été considérablement diminuée, ce n'eit pas lefaitdu gouvernement catholique, et l'honorable M. Nolf devra le consta ter avec moi. Quoi qu'il en soit, j'in siste avec mon honorable collègue pour que les travaux projetés soient exécu tés le plus tôt possible et pour que 1 année prochaine M le ministre nous donne une réponse plus catégorique en ce qui concerne le maintien de l'école d'équitation. J'ai plaidé ici longuement cette cau- se, il y a quelques années je ne veux pas rpvenir sur les arguments dévelop pés alors Je dois constater cependant que des notabilités militaires pensent qu'il vaut beaucoup mieux maintenir l'école d'équitation Ypres, au point de vue de la discipline et même au point de vue moral, que de la transfé rer Tervueren ou ailleurs. Je demande donc M. le ministre de vouloir bien prendre une décision le plus tôt possible et de nous donner une assurance plus formelle en ce qui con cerne le maintien de l'école d'équita tion. Séances des Mardi 20, Mercredi 21, Jeudi 22 et Vendredi 25 Août 1901 Le budgetdes finances et des travaux publics est adopté par 69 voix contre 2 et 1 abstention. Le budget de la dette publique est adopté par 62 voix contre 2 et 2 absten tions. Le budget de la guerre est adopté par 40 voix contre 18 et 1 abstention. Le piojet de loi sur la pension des officiers et des fonctionnaires de l'ar mée revêtus du grade de capitaine commandant est adopté par 54 voix contre 1. La modification apportée l'art. 13 du décret du 16 Décembre 1811 relatif la pêche des moules est adoptée l'unanimité. Le Sénat approuve divers contrats relatifs des immeubles domaniaux. Le budget des recettes et dépenses extraordinaires est adopté par 40 voix contre 5 et 15 abstentions. Le projet de loi portant modification la loi autorisant le gouvernement La convention des wagons-lits est adoptée par 49 voix contre 11. Le Sénat s'ajourne jusqu'à convoca tion ultérieure. DU 21 AOUT 1901. De notre correspondant spécial La coulisse se remet tout doucement, chaque jour les affaires prennent plus d'importance. Par contre le comptant laisse moins bonne impression les ré alisations se font plus facilement sem- ble-t-il. La Rente a perdu son cours de 99 pour s'inscrire 98.95. Les lots de villes sont calmes. Les affaires traitées au groupe des Banques ne sont pas nombreuses. On réalise les Outremer 335 et 99 1/2, sur le bruit qu'aucun di vidende ne seradistribué. De la fermeté en Oompagnie Nationale Financière 136 1/4 qui attend le moment favorable pour se porter en avant. La Banque Nationale tait 3395. Les valeurs de transport laissent désirer. Dividende Bruxellois 270. Mutuelle de Tramways 106. Secondaires 295 Les Sidérurgiques défendent mal leurs positions. Cocke- rill 1937 1/2. Tôleries d'Anvers bien tenues 80 et43. Verschny Duieprowka recherché 130 et 36. Il y a quelques achats en charbonnages. Amercœur 1490. Bois d'Avroy 475 et Mariemont 2000 Les Zincs manquent de fermeté et les Olaceries sont négligées. Astu- rienne 4600 et Courcelles 195. Produits Cibils 292 50. TreberTroeknung 12.50. Differdange 85 Katanga 1812 1/2. M. VAN DE KERKHOVE, agent de change près de la Bourse de Bruxelles Directeur de Belgique Financière60 chaussée de Louvain, Bruxelles (Télé phone 3017 et 4026) se. tient la dispo sition des lecteurs du Progrès d'Ypres pour leur fournir tous les renseigne ments nécessaires sur toutes les va leurs figurant aux Bourses de Bruxel les et de Paris. Y;érification gratuite de tous les tirages. Mardi matin, M. Albert Nyssens, an cien ministre de l'industrie et du tra vail, professeur la faculté de droit dè 1 Université catholique de Louvain, s est suicide a 1 frôtel du Grand Miroir rue de la Montagne, Bruxelles, en se irant un coup de revolver dans la tempe droite.

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Le Progrès (1841-1914) | 1901 | | pagina 2