MESSINES. NÉCROLOGIE. Bourse de Bruxelles Discours de M. le bourgmeste Victoor Mesdames, Messieurs, Discours de M. Désiré Moenaert Mesdames, Messieurs, Discours de M. Jules-Emile De Bruyne: a Messieurs, l'Etat le? service? politiques rendus la cause cléricale par les déserteurs de 1879. MM. de Trooz et Woeste ont dû reconnaître cependant qu'ils faisaient la charité avec l'argent de la caisse pnblique. Comme le disait M. Allard, l'Etat s'est montré, dans la nouvelle loi sur les pensions, avare l'égard des insti tuteurs officiels parce qu'ils ont servi l'Etat. Il s'est montré prodigue l'é gard des instituteurs confessionnels parce qu'ils ont servi l'Eglise. M. de Trooz a réellement manqué de crânene dans la défense des cléricaux, fomenteurs de la guerre scolaire. D'a près lui, la responsabdité des violences commises, des persécutions contre les instituteurs restés leur poste, remonte au parti libéral. D'après lui, quand un automobiliste renverse uu paisible pas sant, la faute en est, non au conduc teur, mais oeux qui ont édicté le rè glement sur la police du roulage. M. Schollaert, lui, avait le courage de se révéler au pays tel qu'il est Quand il supprimait une école, il le faisait la face de tout le monde. M. de Trooz agit tout autrement. Quand un conseil communal deman de une suppression d'école comptant des élèves, il se garde bien de prendre un arrêté. Il permet au conseil com munal de laisser l'école sans instituteur et de vider les classes. Puis, quelques mois après, quand les enfants ont dû se rendre l'école adoptée, il prend un arrête pour constater le fait accompli, dont il était complice. Un ami personnel de M. de Trooz ra contait, il y a quelques jours, que M de Trooz, étant élève des jésuites, s'était arrêté la 3e latine. Que serait- ce si M. de Trooz avait fait, chez les bons pères, ses études complètes? Quand un texte de loi gêne le minis tre, il invoque l'esprit de la loi. Quand le commentaire le gêne, il s'en prend au texte Quand un député fait allusion une chose que le ministre connaît, ce der nier ne répond pas, sous prétexte que les faits allégués ne sont pas assez pré cis. Et quand on précise, M. de Trooz répond que l'affaire est vidée. On lui objecte Il y a des faits nouveaux M. de Trooz déclare On ne peut chaque instant revenir sur les faits ju gés. Il s'agissait d'un instituteur clé rical. Dans son intéressant discours sur la nécessité de l'enseignement obligatoi re, M. Vandervelde disait que la stip pression du département de l'enseigne ment public comme ministère spécial et sa transformation en un succédané du département de l'intérieur, symbo lisait,les désirs de nos gouvernants clé ricaux. On pourrait trouver un autre symbo le encore. Le gouvernement clérical, qui se vante de poursuivre une propagande antialcoolique efficace, a laissé trans former plusieurs bâtiments scolaires en cabarets. L'école communale de Heurno est devenue le cabaret In den Hand- boog L'écAle communale de Peteghem, près Deynze, est devenue le cabaret In de Wiepe L'école communale de Beirvelde est devenue le cabaret ln de Kuiperij L'école communale de Quaremont est devene le cabaret In Amerika L'école communale de Mullem a eu des destinées plus glorieuses encore elle a été changée en deux cafés, dont l'un porte comme enseigne ln 't Kloefke Au Sabot), et l'au tre, suprême dérision In dp Gemeen- teschool A l'Ecole communale Le gouvernement de notre pays n'a pas seulement conspiré contre son pro pre enseignement. Pour bien caracté riser sa haine de l'instruction publi que, il a transformé les temples de la science en bacs schnick. ERASME. Petit Bleu, Vendredi9 Août 1901 DU 28 AOUT 1901. Pc notre correspondant spécial Il reste un semblant de lourdeur au marché du terme, qui trouve sa cause dans la liquidation Le Brésil se cau- tonnc 65 1/2 L'Extérieure se mon tre moins bien disposé 70 1/4 Le Mé tropolitain se maintient 570 et le Rio fléchit 1323. Au comptant on note un peu de fermeté. Notre rente est toute fois mal influencée et décline 98.50 et 98,90. Statu quo en lots de villes. An vers 107 7/8 et Bruxelles 106 7/8. Nos valeurs de crédit montrent une anima tion exceptionnelle. La Banque de Bruxelles se raffermit 737 1/2. L'Ou tremer consolide son cours 320 et la Nationale Financière se retrouve en amélioration prononcée 140 et con serve les meilleures tendances. Aux Chemins de fer on relève une nouvelle perte en Congo 1590 et 5075. Au grou pe des tramways, les cours sont sta- tionnaires. Anvers 106 1/2, Liile 285 et Secondaires 295. Les Sidérurgiques ont meilleure mine. Les Aciéries d'Anvers ordinaires gagnent le cours de 62. Co- ckerill se fixe 1997 1/2 et les Versch- ny trouvent nombre d'acheteurs 182 et 88 3/4. Les Charbonnages sont sou tenus au début mais ont quelque peine se maintenir en clôture, foutaine- l'Evêque 795 et Rio du Cœur 925 On néglige visiblement le groupe minier ainsi que celui desglaceries. Aux Eclai rages relevons la baisse de l'Eclairage du Centre 34 en ordinaire. Rien aux diverses. Les Coloniales continuent faiblir. Katanga 1252 1/2. Les Etran gères se maintiennent rien de plus. M. VAN DE KERKHOVE, agent de change près de la Bourse de Bruxelles, Directeur de la Belgique Financière60, chaussée de Louvain, Bruxelles (Télé phone 3017 et 4026) se tient la dispo sition des lecteurs du Progrès d'Ypres pour leur fournir tous les renseigne ments nécessaires sur toutes les va leurs figurant aux Bourses de Bruxel les et de Paris. Vérification gratuite de tous les tirages Mardi dernier ont eu lieu, Mes sines, au milieu d une assistance par ticulièrement nombreuse et profon dément recueillie, les funérailles de Monsieur Fra n çois-Joseph 1>«î1oii, né Messines le 29 Août 1826, decède Bruges le 23 Août 1901, après une courte maladie. M. François - Joseph I >eleu était un brave et honnête homme universellement estimé. An cien instituteur communal Messines, ancien professeur de sciences natu relles et d'agriculture, il n'a connu que des amis 11 était décoré de la croix civique de première classe, en récompense des immenses services rendus pendant plus d un demi-siècle la grande et noble cause de l'ensei gnement populaire Quatre discours ont été prononcés sur sa tombe, par MM. Eudoxe VlL- TOOR, bourgmestre Désiré MOE- NAEBT, sous-instituteur communal Jules-Emile DE BRUYNE, instituteur communal Neuve-Eglise, et Camille DUTHOIT. vétérinaire. Orgaue de l'Administration com munale et, je puis le dire, de la popu lation messinoise toute entière, c'est sons l empire d'une émotion profonde que je viens saluer d'un dernier adieu celui qui fut un homme de bien dans toute la force du terme. Monsieur François DELEU, né Messines le 29 Août 1826, fut nommé instituteur communal un âge où beaucoup se trouvaient encore sur les bancs de l'école lui n'avait que 19 ans et se trouvait déjà avoir charge d'âmes. Il fit de l'école communale de Mes sines la réputation, la bonne renom mée qu'elle eut dans le canton et qui lui est restée de nos jours. C'est lui qui un des premiers enseigna les principes de chimie agricole et qui, plus tard, donna des co férences qui procurèrent des bénéfices considérables notre agriculture régionale. Eu un mot. Mesdames, Messieurs, cet homme aussi modeste que savant ne demandait qu'à rendre service il n'est que peu de familles qui ne lui doivent de la reconnaissance. Aussi. Mesdames. Messieurs.quand, en 1882. le Gouvernement l'honora de la croix civique de première classe, ce fut avec une unanimité touchante que cette distinction si méritée fut ratifiée par la population messinoise entière et par nombre de ses anciens élèves qui, de divers points du pays, vinrent se joindre nous pour assister au ban quet offert leur ancien Instituteur. Mesdames. Messieurs, il me serait impossible de îetracer ici toutes les œuvres diverses où s'exerça la prodi gieuse activité de Monsieur DELEU une autre voix que la mienne les rela tera et dira les sentiments de recon naissance que nous lui devons de ce chef. S'il était possible d'atténuer la douleur de sa famille éplorée, ce serait le souvenir du bien qu'il fit pendant un demi-siècle et les témoignages d'esti me et de sympathie qui l'accompa gnent jusqu'ici. Pour nous, Mesdames, Messieurs, la mémoire de Monsieur DELEU nous restera toujours en vénération comme celle d'un homme qui nous a rendu d'innombrables services; elle nous lais sera un vide qui ne se comblera ja mais. Je salue respectueusement sa tom be en lui disant un dernier adieu. Adieu, Monsieur DELEU brave et digne ami, adieu Une mort imprévue vient de nous enlever un homme de grande valeur un citoyen des plus estimé, un ex- fonctionnaire d'élite, un mari et père de famille vraiment exemplaire. Si je m'incline avec un respect pro fond devant la dépouille de Monsieur François DELEU, mes hommages et mes regrets vont surtout l'ancien et sympathique collègue, l'Instituteur capable et actif qui, pendant plus de quarante ans, cultiva avec talent et succès l'intelligence et le cœur des en fants de Messines. Honneur ce brave Travailleur Honneur cet Homme d'école énergi que mais bon qui, par ses connaissan ces approfondies et ses méthodes per fectionnées, parvint former, dans sa commune natale, une génération avant tout éclairée, une génération qui dis cute et raisonne, une génération qui distingue le faux du vrai, une généra tion qui a su conserver le souci de sa dignité et le sentiment de son indé pendance Peu d'hommes ont tant honoré leur profession que Monsieur DELEU, père, et peu d'hommes aussi laissent derrière eux un nombre aussi considé rable d'anciens élèves (artisans, gens lettrés et fonctionnaires de toutes ca tégories) qui peuvent dire en face de la tombe C'est vous, cher Maître, que nous devons notre bonne réussite, no tre position et notre bonheur. Comme professeur de Sciences naturelles et d'Agriculture aussi, le Défunt que nous pleurons aujourd'hui rendit des services immenses non seu lement aux cultivateurs de Messines et des environs, mais principalement au personnel enseignant des Flandres, dont il fut, pendant de longues années, le professeur toujours savant maiB tou jours modeste. C'est ce qui me permet d'honorer la mémoire de ce bienfaiteur en disant: Ici repose un vrai savant, Un homme aimable et complaisant Qui, au talent et au génie, Joignait toujours la modestie. Et maintenant que cette tombe va se fermer sur tant de savoir, tant de bonté et tant de vertu, je vous adresse, ancien et cher collègue, un dernier et suprême adieu Que votre sommeil soit doux, et que nos regrets unauimes soient un gage de notre éternelle gratitude. 4k Lecorpsenseignant doit l'homme de bien qu il vient de perdre un témoi gnage public d'estime et de reconnais sance Il se doit lui-même de ne pas laisser disparaître un de ses membres les plus éminents sans proclamer la haute considération en laquelle il le tenait Aussi, je suis certes 1 interprète de tous les instituteurs qui ont connu M. DELEU, et en particulier de ceux qui ont pu l'apprécier en conférence, quand j 'affirme qu ils sont fiers d avoir eu comme collègue cet homme de ta lent et de cœur. Il est presque superflu d'exposer le bien qu'a fait M. DELEU comme instituteur. Sa réputation et le renom de son école, toujours vivaces, malgré une retraite déjà longue,en témoignent assez. C'est qu'il a su former toute une génération d'hommes l'intelligence éclairée, au caractère droit et ferme. De bonne heure, lorsque dans la plupart des communes l'enseignement était encore des plus primitifs et rudi- mentaires, l'école de Messines s'orgam- saitsurunpiedtout moderne, appliquait un programme et des méthodes perfec tionnés, grâce au zèle intelligent de son instituteur, grâce l'activité infa tigable qui animait celui-ci,grâce son penchant irrésistible pour 1 étude et pour 19 f rogrès, quel que pût être la dose d'énergie et de labeur qu'ils ré clamaient. Oui, M. DELEU est parvenu faire une bonne école lorsque, dans la plupart des localités, la valeur moyenne en était encore bien basse. Et c'est là une preuve surtout de son mérite spé cial comme instituteur. Il est indéniable que, depuis l'en trée dans la carrièreduregretté défunt, l'instruction primaire, dans son en semble a beaucoup progressé. Nos dirigeants n'ont souvent pas ménagé leurs efforts dans ce sens nous avons vu l'amélioration de l'enseignement faire l'objet dessoucisdugouvernement et de ceux qui, en son nom, devaient perfectionner l'école par l'instituteur. Aussi leur mérite fut souvent réel et digue de la reconnaissance publique. Mais, que dans cet élan on n'oublie pas le rôle des humbles, de ceux qui, étant la besogne sans éclat, se sont dévoués sans calcul, et dans leur sphère, en apparence bornée et toujours obscure, ont fait plus poxir le bien général qu'on ne serait porté le croire. Leur initia tive intelligente tel le rôle de M. DELEU dans la propagation de l'en seignement scientifique souvent sert en grande partie de base aux progrès, qui, lancés par des personnalités mieux en situation, semblent être leur œuvre exclusive Les petits ouvrages de scien ces, que publia l'instituteur de Mes sines, les nombreuses conférences agri coles. que, de» premiers il fut appelé donner et qu'il contribua créer, té moignent, les unsautant que les autres, de la justesse de ses vues et de la ten dance toujours pratique de son esprit. Il sut rendre simple, clair, facile, con cis, ce qui avec d'autres était difficile et obscur. Le bien qn'il fit n'est pas vulgaire; et l'on est en droit de se demander si la croix civique, quoique de lre classe, dont il fut honoré, était bien la dis tinction qui lui revenait ou si elle ne devait pas servir le confondre avec le gros de ceux,qui se contentent de faire simplement leur devoir lui, qui, par lui-même et par lui seul, avait su pren dre une place marquante parmi ses collègues, et avait tant contribué, pen dant des années, leur perfectionne- nement tous «Que dire du confrère affable, au com merce toujours si cordial, toujours si ouvert? Les jeunes, autant que les an ciens, ses collègues de longue date, trouvaient immédiatement et imman quablement en lui un ami aue allures franches, et dont l'air jovial et de bon aloi, malgré la différence d'âge, leur faisait l'impression d'une nature aussi accueillante que généreuse. 11 était l'homme qu'un chacun esti mait irrésistiblement. Sa bienveillance même qui se joignait la facilité et l'abondance de son débit, ainsi qu'à 1 impression de bonheur dans le savoir et dans le devoir qu'il répandait au tour de sa personne, contribuaient rendre son exemple, dans l'accomplis sement du bien, plus efficace et plus entraînant. Les qualités qui destinguaient 1 instituteur et l'ami se retrouvaient dans cette existence tout entière, et non le moins dans sa vie de famille. Bon père autant que bon instituteur il arma dignement et fermement tousses enfants pour les luttes de la vie. Nous comprenons et partageons leur douleur dans la perte qui les frappe, et nous les assurons que nos regrets tous sont profonds et durables. Une consolation nous emeut, et peut toucher un chacun qui regrette une si noble, une si pré cieuse existence. Ces qu'elle est desti née se perpétuer dans le souvenir de toutes les vertus dont elle fut le modè-

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Le Progrès (1841-1914) | 1901 | | pagina 2