LEÇONS PARTICULIÈRES
LA PAIX.
L'empereur Guillaume a déclaré que
1 entrevue de Dantzig assurait la paix
au monde pour de longues années
Demain, après Dunkerque et Reims, les
journaux de Pans et de Saint-Péters
bourg feront la même déclaration et les
peuples s'en réjouiront
Qu'ils ne se fient pas trop cependant!
Le lr Janvier 1870, l'empereur Napo
léon III, aux réceptions du jour de
l'ag, aux Tuileries, affirmait que la
paix n'avait jamais mieux été garantie,
et six mois plus tard éclatait l'une des
plus formidables guerres du siècle,
dont le souvenir, trente ans après, est
toujours vivace.
Il faut compter avec la fatalité des
événements et se préparer, en cas de
crise, la traverser avec fermeté.
La paix n'existe d'ailleurs pas dans
le monde entier et Guillaume II, en
saluant le présent et l'avenir, a oublié
le Sud de l'Afrique où un petit peuple
tient en échec la grande Angleterre.
Ce qu'il faudrait, c'est que la paix
régnât pour tous, pour les Boers. qui
sont des hommes, comme pour tous les
autres êtres humains. N'ont-ils pas as
sez lutté, assez souffeit.
Le Tzar pacificateur ne devrait-il pas
se dresser entre les belligérants et ré
clamer pour les Boers l'indépendance
qu'ils ont si vaillamment mérité de
garder.
La paix pour l'Europe, c'est parfait,
mais il la faudrait aussi pour l'univers.
Le sang qui coule dans l'Afrique du
Sud est aussi précieux que celui que
l'on répandrait dans les champs euro
péens. Sous n'importe quelle latitude
la cause de l'humanité reste la même.
Et chaque fois que l'on agitera les
grands mots de paix et d'union des
peuples,* des milliers d'humanitaires se
souviendront des deux petites Répu
bliques martyres et se demanderont
pourquoi on laisse leur massacre se
poursuivre quand on est animé de si
beaux sentiments
A quoi sert, de plus, la puissance si
elle ne peut rien au profit de la fai
blesse Le Tzar ne se'a réellement
grand que le jour où il lèvera le dra
peau blanc pour mettre fin aux hostili
tés dans l'Afrique du Sud
Les signatures
d'un projet <le loi.
On sait la réponse que la section
centrale chargée de l'examen du pro
jet de loi militaire du gouvernement
a faite la question de M. Defnet sur la
dépense qu'entraînerait ce projet On
a repondu quil ny avait pas lieu
d interroger le gouvern ment sur la
depense parce que le ministre des
finances avait signé le projet.
Les signatures ont ainsi une signi
fication qu'on ne leur connaissait pas.
Le projet de loi est précédé d'un
exposé des motifs et l'un cl l'autre
contiennent des signatures, mais en
nombre inégal
Le projet de loi. tel qu'il est publié
aux Documents parlementaires, porte
entête la signature du Roi «Leopold»,
avec cette mention Donné Gas-
tem, le 15 Juillet 1901 Et en des
sous de la signature du Roi, celles de
tous les autres ministres, avec la sus-
cription Par le Roi.
Le ministre des finances et des tra
vaux publics, M. P de Smet de
Naeyer; le ministre de la justice, M
J. Van den lleuvel le ministre des
affaires étrangères, M P. de Favereau;
le ministre de l'intérieur et de I ins-
struction publique. M J de Trooz
le ministre de (agriculture, baron
M Van der Bruggen le ministre de
l'industrie et du travail. baron Sur-
mont de Volsberghe le ministre des
chemins de fer. postes et télégraphes.
M Jul Liebaert le ministre de la
guerre, M A- Cousebant d Alkemadej
tous ont signé
C'est la signature du ministre de la
«uerre qui vient la toute dernière, ce
qui signifie sans doute quil esta la
remorque des autres.
Lexposé des motifs n'est signe que
de trois ministres: .M de Trooz. M.
Cousebant d Alkemade et M de Smet
de Naeyer.
Pourquoi, dans le projet de loi, le
ministre de la guerre se trouve-l-il
la queue, tandis que dans 1 exposé des
motifs, il signe avant M. de Smet de
Naeyer
Une section centrale qui trouve
qu on ne doit pas interroger le gou
vernement sur une depense parce que
le ministre des finances a signe, doit
évidemment trouver une signification
cet ordre ou ce desordre dans les
signatures.
La Défense des
Lcoles publiques.
Le Comité de Défense des Ecoles pu
bliques vient d'envoyer la remarqua
ble circulaire suivante aux adminis
trations communales du pays
La loi du 15 Septembre 1895 impose
aux communes l'obligation d'instituer
l'enseignement de la religion dans tou
tes leurs écoles. Le clergé, maître ab
solu de cet enseignement, le donne ou
le fait donner sous sa direction.
La loi fait de la morale l'accessoire
de la religion. Le droit de l'enseigner
n'appartient qu'au clergé. Il est inter
dit aux communes d'organiser un cours
de morale distinct du cours de reli
gion, même pour les enfants étrangers
au culte catholique
Enfin, livrant les finances publiques
au pillage, la loi fait entretenir par
l'Etat et par les communes des milliers
d'écoles prétendûment libres qui ne
sont entre les mains du clergé que l'in
strument de ruine de l'enseignement
national
Telle est la loi de 1895. C'est une
œuvre monstrueuse
Edictée en violation manifeste de
l'égalité des citoyens et de la liberté
de conscience garanties par la Consti
tution, elle manque de la première et
de la plus essentielle des conditions qui
rendent les lois respectables.
Nous ne songeons point, cependant,
demander aux magistrats commu
naux de s'insurger contre la loi de
1895. Mais nous émettons le vœu qu'el
le ne soit point aggravée dans son exé
cution, et nous demandons surtout
qu'il soit fait largement usage des ar
mes légales que conserve la liberté
Les chefs de famille, les instituteurs,
les communes possèdent encore quel
ques lambeaux de droits. Qu'ils ne se
les laissent pas arracher
C'est aux Conseils communaux sur
tout qu'il appartient de faire un cou
rageux usage des prérogatives qu'ils
ont conservées Ils sont le dernier rem
part des écoles publiques frappées par
un Gouvernement de trahison
C'est dans l'énergie des Conseils
communaux que le Comité de Défense
des Ecoles publiques place, l'heure
actuelle, ses plus fermes espérances.
Constitué par l'accord de tous les par
tis dévoués la liberté de conscience
et la grande œuvre de l'enseignement
public, il considère qu'il est de son de
voir de faire appel l'irrésistible puis
sance que représentent les magistratu
res communales librement élues de
notre pays. Il dépend d'elles de frap
per de stérilité l'œuvre réactionnaire
du parti clérical. Il suffit qu'elles sa
chent assurer l'exercice des droits que
la loi de 1895 n'a pas osé supprimer et
dont les plus essentiels sont le droit
des chefs de famille de dispenser leurs
entants de l'enseignement de la reli
gion celui des instituteurs de ne pas
donner cet enseignement celui des
Conseils communaux de refuser l'agré-
ation aux catéchistes étrangers au cler
gé de la paroisse.
Lors de la mise en vigueur de la loi
de 1895, on ne s'est pas immédiatement
rendu compte de la puissance que ces
droits conservaient la liberté de con
science. Presque nulle part, il n'en fut
fait usage. Des instructions ministé
rielles et des commentaires habiles pré
tendaient interdire aux communes et
aux instituteurs d'appeler sur !a facul
té de dispense l'attention des familles.
Aussi, les dispenses furent-elles rares,
et la population semblant ne pas pro
tester, beaucoup d'administrations
communales crurent devoir e: gager les
instituteurs donner la leçon de reli
gion dont le clergé leur demandait de
se charger.
Il est vrai que, pour mieux franchir
le moment scabreux des premières ap
plications de la loi, le clergé l'avait
laissée l'état de lettre morte An
vers, Bruxelles et dans les faubourgs
de Bruxelles Ce n'est qu'en Décembre
1900 que, sur l'ordre de M. Woeste,
l'archevêque de Malines chargea le
curé-doyen d9 donner l'assaut aux
écoles de Bruxelles.
On se souvient de la lutte mémora
ble qui s'engagea alors. Il fallut trois
mois pour avoir raison des résistances
de la Capitale. Victoire plus désastreu
se qu'une défaite, d'ailleurs, car, au
cours dé la lutte, le Gouvernement
avait vu saccager tout l'artificieux
échafaudage des arrêtés royaux et des
interprétations ministérielles par les
quels il avait cru renforcer la loi né
faste de 1895 La prétention de forcer
l'instituteur surveiller la classe pen
dant les leçons données par le curé
avait été repoussée par le Collège éche-
vinal. Le droit des délégués des évê-
ques de pénétrer toute heure dans
l'école était formellement dénié Et
aucune réplique n'était venue! Chose
plus grave et réellement décisive, le
Conseil communal avait, le 6 Janvier
1901, purement et simplement refusé
l'agréation aux six vicaires étrangers
que l'archevêque de Malines avait
voulu donner comme assistants au cler
gé paroissial Et l'archevêque avait
dû s'incliner Et le Gouvernement
était demeuré muet
Frappé d'impuissance par le refus
d'agréation, le clergé, réprésenté par
douze vicaires parroissiaux pour les 18
écoles et les 400 classes de la Ville, se
borna vouloic cathéchiser les élèves
qui étaient sur le point de faire leur
prémière communion Mais, même
parmi ceux-là, plus de 2/3 étaient dis
pensés Dans certaines classes, ils l'é
taient tous C'est que la Ville, san3
souci des instructions ministérielles,
avait rédigé pour les chefs de famille
des formules de dispense et des indica
tions qui ne^leur laissaient rien ignorer
de leurs droits.
Déjà, en 1895, la Ville d'Anvers
avait agi de même. Et 15,432 de ses
élèves sur 18,763 avaient été dispensés,
ce qui décida le clergé ne pas insis
ter Et c'est aussi ce que renouvelle,
en ce moment même, le Collège éche-
vinal de Liège dans une circulaire
adressée aux parents et qui est de tous
points excellente.
Ajoutons que le nombre déjà énor
me des dispenses données Bruxelles
lors de l'entrée du clergé dans les éco
les n'a cessé de croître au cours de l'an
née. En Juillet dernier, 81 °/0 des élè
ves étaient dispensés La loi de 1895,
faite pour favoriser le culte de la ma
jorité, voit donc la majorité se retour
ner contre elle et la répudier
Le Comité de Défense des Écoles
publiques n'évoque, devant vous, les
exemples de Bruxelles et d'Anvers que
parce qu'ils montrent qu'il dépend de
lapopulation d'avoir raison de la poli
tique scolaire cléricale. Ce qui s'est fait
Bruxelles et Anvers peut se faire
dans toutes nos villes.ilans beaucoup de
communes industrielles et même dans
beaucoup de communes rurales. Il
suffit de vouloir. (I suffit que la popu
lation soit détendue par les élus de la
commune ou qu'elle ait la résolution
de se défendre elle-même.
Fit lorsque le flot des dispenses prou
vera que la majorité des chefs de fa
mille dont les enfants fréquentent les
écoles publiques ne veut point que le
clergé y pénètre, il faudra bien qu'on
renonce y imposer sa présence ou son
autorité.
Nous demandons donc aux Admini
strations communales de faire connaî
tre, par voie de circulaire, aux chefs
de famille le droit qui leur appartient
de dispenser leurs enfants de l'ensei
gnement religieux
L art. 4 de la loi du 15 Septembre
1895 formule ainsi la déclaration de
dispense
Il est utile de dire aux parents que
cette formule peut être modifiée ou
complétée et qu'ils sont libres d'expri
mer leur sentiment d'une autre façon,
s'ils le jugent convenable
M. Bara a fait reconnaître ce droit,
de la manière la plus formelle, dans la
séance du Sénat, du 30 Août 1895. Il
a notamment établi que ie père était
libre d ajouter sa déclaration qu'il
ne voulait pas que son fis reçût l'ensei
gnement religieux l'école, parce qu'il en
tendait que cet enseignement lui fût donné
réglise.
A Bruxelles, beaucoup de parents,
de religion catholique, ont fait leur
déclaration dans ces termes, pour évi
ter que leur pensée fût dénaturée par
les perfidies cléricales.
Au surplus, il est utile de faire sa
voir aux parents que leurs déclarations
de dispense et que les noms des enfants
dispensés ne peuvent être communi
qués aux ministres des cultes. Ils doi
vent savoir aussi qu'ils sont toujours
libres, tonte époque de tannée, de
signer la dispense du cours de religion,
quand même l'enfant aurait commencé
suivre ce cours.
Cette question des dispenses est évi
demment celle qu'il est le plus impor
tant et le plus urgent de faire exacte
ment connaître aux chefs de famille.
Dans la plupart des villes et, d'une
façon générale, dans toutes les com
munes qui élisent des Conseils libéraux
ou socialistes, on verra la majorité des
pères dont les enfants fréquentent les
écoles communales se prononcer con
tre l'enseignement religieux. Et ce se
ra comme un verdict de condamnation
prononcé par le suffrage universel
contre la loi
Dans les communes plus inféodées
au joug clérical, il sera encore, d'une
incontestable utilité que les citoyens
indépendants affirment leurs convic
tions. Car, même là où la dispense de
l'enseignement religieux ne seraitdon-
née qu'à un seul enfant, cette dispense
aurait pour effet de ne pas permettre
qu'en dehors de l'heure fixée pour le
cours de religion, l'école puisse cesser
d'être neutre pour devenir exclusive
ment catholique. Ce point a été for
mellement reconnu par le Gouver
nement. Partout, au contraire, où il
n'existe pas même un seul enfant dis
pensé du cours de religion, l'enseigne
ment tout entier ne tardera pas deve
nir aussi confessionnel, aussi sectaire
et aussi intolérant que celui des écoles
du clergé.
Hou rse de Bruxelles
DU 18 SEPTEMBRE 1901.
TERME. Le terme n'est pas bril--
lant. seul le Brésil fait bonne figure
67 3/16 L'Extérieure est plus faible
70 5/16, la Saragos8e 234 ,1/2 et le
Nord d'filspagne 167, les traction con
tinrent baisser au début en clôture
le Métro fait 619, la Parisienne 275. Au
COMPTANT, l'allure cesse d'être bril
lante,il y a un peu de faiblesse partout,
la rente belge reste cependant ferme.
^Les lots de villes et obligations sont
plutôt négligés. Les banques maintien
nent assez bien leurs positions. L'Ou
tremer est offerte 312 1/2, fermeté
de bonne augure en Compagnie Natio
nale Financière 144 et 240. La Géné
rale 2325. En tramways la tendance
n'est pas modifiée. Economiques 387.
Lille 290, et Mutuelle 135 1/2. Les
Chemins de Fer du Congo sont plus
faibles a 1615 et 5312.50" Statu quo en
métallurgiques. Aciéries d'Anvers sont
très fermes 113 et 76. Cockenll 2005.
Province 1789. Tôleries d'Anvers bien
tenues 55, ainsi que les Verchny
187 50 et 92-50.
En CHARBONNAGES un peu moins
d animation mais bon maintien des
cours. Amercœur 1600: Grand Buisson
2230. Hornu et Wasmes 6935 et Unis
Ouest de Mons 435. Hien en ZINCS,
GLACERIES et ÉCLAIRAGES, les
Duait tombent 95.
En D1Y ERSES, les Belges Roumai
nes sont très demandées 11 1/2 et
64.50 et les Delin aussi 40. En colo
niales on est plus faible. Haut Congo
1730. Katanga 1232 1/2. Kassaï 90 et
W agons Lits 302. Les étrangères sont
plusjaibles. Difterdange 60. Rnmelan-
ge 1740 et Dnieprovienne 2112 1/2.
aux écoliers
S adresser au Bureau du Journal.
Messieurs,
Le soussigné
usant du droit que lui confère l'art. 4
de la loi sur Venseignement primaire,
déclare dispenser son enfant d'assister
au cours de religion et de morale s
(La suite et fin au prochain numéro.)
De notre correspondant spécial
M. VAN DE KERKHOVE, agent de
change près de la Bourse de Bruxelles,
Directeur de la Belgique Financière60,
chaussée de Louvain, Bruxelles (Télé
phone o017 et 4026) se tient la dispo
sition des lecteurs du Progrès d'Ypres
pour leur fournir tous les renseigne-
ments^ nécessaires sur toutes les va-
eurs figurant aux Bourses de Bruxel
les et de Pans. érification gratuite de
tous les tirages.