Chronique de la ville. Journal de l'Alliance libérale d'Ypres et de l'Arrondissement Les habitations ouvrières Ypres. Dimanche, 1" Novembre 1901. Vires acqurit eisdo. [A suivre). Les personnes qui prendront un îiI»oiiiio- ment nu PROGRÈS pour 1902, recevront lejournalg-ratnitement partir du jour de leur inscription. Flagorneries. L UNION PAIT LA FORCE. §*(ti'aissiint le Ditmtuehe PRIX DE L'ABONNEMENT: pogr la ville Par an 4 francs. pr la province Par an 4 fr. 50 On s'abonne au bureau du journal, eue de Dixmude, 53, Ypbes. Les an nonces, les faits divers et les réclames sont reçus pour l'arrondissement d'Ypres les deux Flandres, le restaut de la Belgique et de l'Etranger, au bureau du journal Le Progrès ON TRAITE A FORFAIT. Nous reproduisons ici un article de notre confrère catholique Le Devoirqui nous suggère quelques réflexions au sujet de la situation hygiénique des habita tions ouvrières de notre ville Dans outre précédent article, nous avons ex posé sommairement les premiers pas faits dans la voie des réformes Nous arriverons aujour d'hui 5 une ronc'usion définitive. Lorsque les comités de patronage sont com posés d'hommes compétents et énergiques, ce h quoi tendent les efforts du ministère, il est évident que l'on peut s'attendre de lions ré sultats. Il faut avouer qu'au début de la con stitution des comités, il y a eu bien de défail lances et que l'œuvre accomplie ne répondait pas toujours aux sacrifices consentis. Ce ne fut pas toujours chose facile que de grouper, dans certaines régions, des personnes remplies de bonne volonté, appartenant dif férentes classes de la société, pour coopérer une œuvre commune II y eut des plaintes, on reprocha de la mollesse et de l'inertie cer tains comités, et il fut question, un moment donné, de les supprimer dans leur ensemble Le temps, qui est un grand médecin, guérit bien des plaies; il permit d'aplanir beaucoup de difficultés. On procéda une élimination des non-va leurs qui s'étaient glissées dans le sein des co mités, et l'on s'efforça de ne conserver que des gens désireux de faire de la besogne utile, pour le bien de tous. L'acceptation, par le prince Albert, de la présidence d'honneur du comité de patronage bruxellois, fut d'un heureux effet et stimula bien des gens les comités de patronage ob tenaient par le fait une consécration officielle. Comme nous l'avons dit, les commissions ont le droit de proposer des réformes aux ad ministrations communales 11 ne leur manque que les moyens d'en assurer la réalisai ionde sorte que leurs efforts peuvent rester vains. Afin d'obvier cet inconvénient, la presse proposa de supprimer toutes les subventions gouvernementales aux communes qui ne vou draient pas se soumettre. Reconnaissons que dans la plupart des cas les avis et les recommandations des Comités de patronage ont été écoulés et suivis avec bienveillance par les autorités compétentes. Nous citerons les collèges échevinaux d'An vers, de Verviers, de Binche, qui ont fait tous leurs efforts pour réformer dans le sens indi qué par les comités. D'autres municipalités ne tiennent aucun compte des comités de patronage et de leurs avis. Nous aurons la charité de ne pas les citer. La loi du 9 Août 1889, dit explicitement que les droits concédés aux comités ne doivent en aucun cas faire échec ceux des adminis trations communales. Ces droits sont basés sur la loi de la Révo lution française, du 22 Décembre 17b9, dont voici la teneur, article III, paiagraphe 2: Les administrations départementales sont chargées, sous la souveraineté et la surveillan ce du Roi, de prendre soin de l'hygiène publi que. La loi des 16-24 Août 1790 est plus tonnelle elle enjoint aux communes de pres- enre toutes les mesures nécessaires concernant la bonne construction et la piéservation des édifices I" afin de se prémunir contre les ma ladies contagieuses, 2" pour assurer aux voi sins une atmosphère pure. La loi dt-s 19-22 Juillet 1791 sur la police administrative com plète ces ordonnances. Il s'ensuit qu'un collège échevinal a le droit de prendre des mesures étendues concernant l'assainissement des habitations et de n'accor der le droit de bâtir que sous des conditions spécifiées Nous ne nous eteudrous pas sur ces mesures qu'il nous suffise de citer l'obligation du tout l'égout, le remplacement de i'eau de pompe par l'eau dë source en cas d'insalubrité. tin se plaint souvent que les communes ne fassent pas toujours valou leurs droits en la matière. En cas d'épidémie, d'ailleurs, les bourgmes tres ont l'obligation de prendre telles mesures que dictera la situation, pour faire procéder non seulement la désinfection, mais aussi la démolition des locaux contaminés. L'expro priation, dans ces cas exceptionnels, est im médiate et sans appel. Nous possédous en Belgique plus de 600 commissions provinciales et locales pour la surveillance de l'bygiène publique. Voilà bien l'aveu de limmobilite de certains comités de patronage des habitations ouvrières institution cle- nealisée par le Gouvernement et pour laquelle toutes les nominations furent faites avec une partialité toute catho lique Ce ne sont pas précisément les ad ministrations cléricales qui brillent par leur esprit d'initiative dans celte question éminemment humanitaire. La Révolution française avait donc du bon bientôt nous entendrons dire par les cléricaux eux-mêmes qu'elle était nécessaire, inévitable et utile en conséquences Comment? Il existerait dans notre province des commissions pour la sur veillance de I hygiene publique On ne s en douterait pas .Mais j y songe, les membres de ces commissions ne seraient-ils pas tous décidé- depuis des années et n aurait-on pas négligé ue les remplacer Les sociétés privées exercent de leur côté une surveillance active sur leurs protégés Les enquêtes ont démontré que là où les industriels ont livre la concurrence ouverte la construction de leurs habitations ouvrières, principalement dans les villes, de graves incon vénients se sont produits, tant au point de vue hygiénique qu'à celui de la morale .Mais là où l'initiative privée et philanthropique s'psi occu pée de la question, ces inconvénients se sont trouvés écartés. En 1868, le ministre des chemins de fer Ja- mar ordonna une enquête sur les habitations des ouvriers des charbonnages. Il en résulta qu'à cette époque 4,248 habitations ouvrières des charbonnages avaient été édifiées par les propriétaires des mines et de cairières. Dès 1810, on avait commencé l'édification d^la cité du Graud-Hornu, près de Mons, qui comprend actuellement cinq cent cinquante maisons logeant une seule famille, entourés d'un coquet jardinet, qui s'attirent les louanges de tous les gens compétents. La valeur d'une de ces habitations ouvrières est en moyenne de trois mille francs et le loyer annuel est en moyenne de fr. 2-40 par semaine,soit 4.2 p. c. du capital. En 1838, Houdeng, dans un site des plus salubres, la Société des Charbonnages du Bois- du-Luc construisit la Cité de Bosquet-Ville, comprenant 166 maisonnettes, couvrant, en tout, avec leurs jardins, chacune un tiers d'are Le loyer mensuel est de fr. 8-50, y compris l'éclairage au gaz et la fourniture de l'eau, et la Société prend la contribution sa charge. La société des Charbonnages de Mariemont- Bascoup possède environ 600 habitations ou vrières ayant coûté 2 millions de francs et qui herbergent 3,500 personnes. Les maisons, des tinées exclusivement une seule famille, sont disséminées elles coûtent fr. 6.50 de loyer mensuel, y compris l'éclairage au gaz. Cette somme est retenue sur le salaire des ouvriers. Les Charbonnages Réuuis de Boussu met tent la disposition de leurs ouvriers 336 maisons représentant une valeur de 700,000 francs, logeant 1,716 habitants payant des loyers variant de 3 10 francs par mois. Les mines et les Hauts-Fourneaux de Stré- py-Bracquegnies ont de même 550 maisons ouvrières, avec jardin, couvrant 2 ares, au prix de 6 francs par mois. Dans la région de Liège, il convient de. mentionner les Mines de Horloz, possédant 200 maisons modèles qui sont louées et vendues au prix coûtant. Les Mines et les Hauts-Foarnaux d'Ougrée procurèrent leuis ouvriers des jardins de';!50 400 mètres carrés pour chaque habitation ouvrière. La Société créa des prîmes pour la bonne tenue des maisons. Citons encore Vieille-Montagne, Micheloux, Cuckerill, Manhaye la Fabrique de verres et cristaux du Val Saint-Lambert loue 186 mai sons. eniourées de jardins d'une étendue de 430 450 mètres carrés, au pr»x de 18 francs pai mois s il y a 4 pièces, et de 25 francs par mois si les maisons sont deux étages. Certains industriels mettent gratuitement des chambres la disposition de leurs ouvriers célibataires. L Etal belge, en tant que patron..s'est préoc cupé en ces derniers temps plus particulière ment des éclusiers, auxquels ;l a fourni des habitations spacieuses et confortablement dis tribuées. On dépensa plus d'un million dans le coû tant de ces deux (1er iières années pour arré- liorer les cabines des gardes-barrières du chemin de 1er de l'Etal. La ville de Bruxelles a créé une cité pour les ouvners travaillant en régie dans son usine gaz. sur les indications de la Commission sanitaire. Les loyers varient entre 12 et 14 francs par mois En dehors de cela, un grand nombre d'in dustriels ont grandement facilité leurs ou vriers I acquisition des immeubles qu'ils occu paient. Incertains endroits, comme par exemple aux Mines de Mariemonl-Bascoup, plus de 20 p. c. des ouvriers sont propriétaires de leurs maisons. Quelques sociétés ont Tait des avances consi dérables leurs ouvriers, sans exiger d'eux le payement d'intérêts. D'autres procurent au prix coûtant les malé- ANNONCES Annonces 15 centimes la ligne. Réclames 25 Annonces judiciaires 1 fr. la ligne. La société Eigen Heird, Ypres, a construit, depuis 7 ou 8 ans. douze maisons ouvrières j'allais oublier la maison Surmont. La partie industrielle de notre pays est au premier rang pour la construc tion de maisons hygiéniques l'usage des-familles pauvres c'est peine si dans notre Fendre il est question, depuis quelques années, de suivre l'exemple des grands industriels du pays wallon et des administrations municipales telles que celle d'Anvers, de Bruxelles, de Schaerbeek. riaux pour bâtir, en donnant aux ouvriers des facilités pour h payement. La Société de Vieille-Montagne a prêté ses ouvriers, de 1887 1897, une somme totale de 850,000 francs Le fabricant de papiers De Naeyer, Wil- lebroeck, vend ses ouvriers des maisons au prix de 1,300 2,450 francs les ouvriers de viennent propriétaires définitifs au bout de dix-huit ans eu amortissant aunuellem-nt 7 p. c. du capital. AVIS. Hmoecootiee» Nous engageons "nos lecteurs lire le Journal d'Ypres de Mercredi dernier. Ce n° contient un compte-rendu des plus succincts du banquet annuel donné au Volkshuis. Le bourgmestre de la ville y assis tait et, comme de juste, a, lui aussi, fait un discours. Ce discours, d'après ce que nous en rapporte le Journal d'Y- presest un monument de flatteries et de flagorneries l'adresse de M. Iweins d'Eeckhontte, c'est un discours de va let maitre. M. Iweinsdit M. Colaert. a fait le parti tel qu'il est c'est lui qui le main tient. C'est son cœur, son âmeil ne pense qu'a cela [hic). Quand parfois une dissen sion survient dans le parti, c'est M. Iweins qui ne prend plus de repos jusqu'à ce qu'il l'ait applanie et dissipé tout nuage. Nous savons tous comment et par quels moyens M. Iweins est parvenu donner au parti catholique la force f»c- tiee qu'il possè le momentanément Ypres. Nous nous souvenons cette occasion du principe émis dans un mandement resté célèbre de l'é- vêquede Bruges, Malou, principe tou jours observé la lettre par M. Iweins et ses compères, et qui disait La fin justifie les moyens. Oui, c'est grâce auxprincipes mis partout en œuvre par M. iweins et par d'autres encore, qu'un conseil clé rical homogène règne l'Hôtel de ville. M. Colaert a encore commis là une gaffe incommensurable en avouant qu'Henritje a fait le parti tel qu'il est. Il eut été plus sage de ne pas réveiller le chat qui dormait,car lagrande majo rité des convives ont dû sourire et aus- si rougir. Et pendant que parlait ainsi al. Colaert, un chariot lourde-

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