Chroniquedela ville.
Un réquisitoire.
Volontaires Cléricaux.
Misérable lactique ministérielle.
Retour de \I. Surmont.
Faites vos paquets,
\1. Colaert.
Fiousse ministérielle.
M. Su rmonl et M. Colaert
A la Concorde.
me.!t a promis le 4 Décembre 1894, pour
l'église du Sablon, une somme de 233,333
fr. 33 c., répartir sur dix exercices au
moins, mais il n'a payé et il ne devait
payer ce jour que 67,300 fr. 77 c.
De même, il a promis le 13 Janvier
1897, pour l'hôtel de ville de Louvain, une
somme de 525,000 francs, répartir sur
quinze exercices au moins mais il n'a payé
et il ne devait payer ce jour que
64,688 fr. 43 c.
Le crédit de l'article 51 de mon bud
get, qui s'élève 86,000 francs, n'est pas
engagé, comme l'a dit M. Deibastée, pour
plus de dix ans les chiffres des engage
ments provisoirement imputés sur 1906,
1907 et 1908 ne montent qu'à 48,222 fr.
16 c. 41,638 fr. 56 c. et 35,035 fr.
Quant la situation de l'article 52 (cré
dit de 100,000 francs pour la restauration
d'églises monumentales), elle a préoccupé
le gouvernement depuis longtemps Aussi
me suis-je propose de demander l'inscrip
tion, d'une part, d'un crédit supplémentaire
comme l'année dernière, d'autre part, d'une
charge temporaire de 50,000 francs ratta
cher l'art. 52.
Je ne puis entrer ici dans le détail de
tous les travaux en cours, mais je donnerai
volontiers l'honorable M. De'bastée les
renseignements qu'il me demanderait sur
tel ou tel point spécial.
La Chambre a continué cette semai
ne la discussion générale de la réforme
électorale.
Voici en quels termes M. Prosper
Hanrez, sénateur et président de l'As
sociation Libérale de Bruxelles, dans
un discours récent, a fait le procès la
politique de nos maîtres
Le mouvement pour la conquête du suffrage
universel s'accentue. Le Gouvernement qui est
au pouvoir par les injustices du vole plural et
par les fraudes qu'il provoque se sent menacé.
Il n'ose plus <ompter sur notre armée pour
réprimer les manifestations populaires, il ne
veut plus céder, comme il l'a fait il y a deux
ans, lorsqu'il a retiré, devant les manifesta
tions de la rue. une loi électorale qui n'avait
d'autre but que d'assurer la suprématie de son
partie.
Ce que l'on prépare, c'est la guerre civile.
Telle est l'œuvre odieuse qui devrait soule
ver le pays.
La paix intérieure comme la résistance
l'invasion ne seront assurées que par une orga
nisation de l'armée basée sur la justice, appe
lant tous les citoyens remplir leur devoir en
vers la patrie.
Quoi que fassent nos adversaires, ils n'arrê
teront pas le progrès.
La Belgique ne peut rester en arrière dans
le mouvement démocratique qui entraîne le
monde moderne.
Mais rien ne se fera que des simulacres de
réformes, tant que nous resterons sous le joug
du parti clérical
Voilà dix-huit années qu'il opprime la Bel
gique. Triomphateur en 1884 au cri de A
bas les impôts il ne s'est maintenu que grâ
ce une, période de prospérité matérielle sans
précèdent, qui débutait presque au lendemain
de son avènement. Ainsi a pu durer une ad
ministration financière qui a été détestable dès
l'origine.
La politique du ministre Beernaert a consis
té reporter sur les communes les charges de
l'instruction que supportait l'Etat, et aug
menter la derc pour ne pas créer de nou
veaux impôts.
Au moins ce ministre, si sa politique man
quait de franchise, était-il économe. Son suc
cesseur a inauguré le régi e de la prodigalité.
Nous assistons un véritable gaspillage des
deniers publics
Il a fallu créer de nouveaux impôts et l'on
a frappé tout ce que le peuple consomme.
L'ensemble des impôts a augmenté de 65
p. c., tandis que la population ne s'accroissait
que de 20 p. e.
Les impôts dont disposait le dernierGouver-
nemenl libéral étaient, en dehors des péages,
de 150 millions ils atteignent 230 millious,
auxquels il faut ajouter les 11 i/2 millions,
gagnés par les conversio is de la rente, ren
dues possibles par la prospérité publique.
Il fallait imposer le peuple sans qu'il s'en
rendit compte et c'est l'impôt de consomma
tion que l'on a demandé les ressources néces
saires. Les impôts indirects, en 1883, s'éle
vaient 58 millions ils atteignent 111 mil
lions, soit 90 p c. d'augmentation, sans tenir
compte de 25 millions attribués au fonds com
munal.
La progression des impôts indirects, anti
démocratiques, n'a cessé décroître.
En 1840, le produit d s douanes et accises
était inférieur au produit des contributions di
rectes Aujourd'hui, il le dépasse de près de
100 p. c.
La fortune publique s'est accrue dans des
proportions considérables, mais les droits de
succession, en vingt ans, n'ont augmenté que
de 10 p. c
Malgré le lendemcnl des contributions et des
péages, le Gouvernement clérical a successi
vement imposé tout ce qui est indispensable
la vie la viande, les bestiaux, les- farines, le
café, le beurre, la margarine, le sucre, les
épiceries, les tissus et les vêlements
L'ouvrier paye ses contributions tout le long
de l'année et toute heure du jour S'il n'a
pas conscience de ce qu'il paye l'Etat, il n'en
est pas moins appauvri et le produit de son
dur labeur n'est pas respecté.
Ce que l'on respecte, c'est le revenu de
ceux qui ne travaillent pas.
D'autre part, l'équilibre du budget repose
sur le produit des droits qui frappent l'alcool
et qui atteignent 58 millions. De sorte que le
Gouvernement vit de l'alcoolisme qu'il prétend
combattre et ne se soutient que par lui.
Dés lors, il n'est pas étonnant qu'il s'oppose
aux mesures réellement efficaces pour attein
dre le fléau. Nous rencontrons partout l'hypo
crisie cléricale.
El tout cela n'a pas empêché notre dette de
grossir démesurément.
Avec les annuités dues par l'Etat, elle dé
passe aujourd'hui 3 milliards
La situation va s'aggraver encore par l'aug
mentation du budget militaire, conséquence
de la nouvelle loi.
L'heure de la reddition des comptes ne tar
dera plus sonner
La loi militaire n'a pas encore été
discutée et adoptée par le Sénat que
déjà les cléricaux songent en tirer
profit pour nous donner une armée
taillée leur image.
Des comités vont être institués cet
effet. Laissons la parole aux journaux
cléricaux, qui s'expliquent, sur l'orga
nisation projetée avec une franchise
absolue
Avec discrétion et empressement, les
aspirants volontaires et leurs parents
recevront tous renseignements relatifs
aux conditions des engagements volon
taires et dès que l'engagement sera
signé, le Comité prendra le jeune hom
me sous sa protection.
11 s'efforcera d'abord de le faire in
corporer dans les meilleures condi
tions.
Pendant toute la durée du service,
le Comité entretiendra des relations
avec le milicien et ses parents il s'ef
forcera de lui procurer, dans ses heu
res de loisirs, des distractions honnê
tes il le mettra en relations avec des
personnes qui lui seront d'un secours
utile dans toutes les circonstances.
Les jeunes gens protégés recevront
des récompenses, eu tenant compte na
turellement de leur conduite et des
ressources du Comité. Ces encourage
ments seront versés entre les mains des
parents ou des volontaires dont l'enga
gement est terminé. Et, l'engagement
militaire expiré, la protectioh ne cesse
pas. Alors, le Comité s'efforcera de pro
curer son protégé un emploi qui as
sure son existence.
Veuillez retenir cette phrase "Dès
que l'engagement sera signé, le Comi
té prendra le jeune homme sous sa
protection.
C'est-à dire qu'il s'ingérera dans sa
vie, le suivra la caserne, l'y surveil
lera, exigera qu'il fasse partie de pa
tronages, et fera de ce soldat un simple
mercenaire aux ordres du clérica
lisme.
S'ils se montrent bons cléricaux, dé
voués la sainte cause, prêts casser
la tête de ceux qui lutteront, un mo
ment donné pour la liberté de con
science, ils obtiendront de sérieuses ré
compenses.
Le parti catholique, au moyen de
ces comités de protection, entend
christianiser complètement l'armée et
en 1 ire nue force uniquement protec-
tru* ur la politique cléricale
Si les soldat» de demain sont habil
lés comme ceux d'aujourd'hui, ils se
montreront cependant bien différents
de leurs aînés. L'ancien esprit ne les
animera plus et ils ne penseront plus
servir le pays, mais une cause.
Il y a là un danger des plus sérieux.
L'armée a plané j usqu'ici au-dessus
des partis et voici que par la création
des volontaires cléricaux on veut la je
ter dans la mêlée politique interdite
cependant aux fonctionnaires C'est
un rêve dangereux, fou, dont la réali
sation sera funeste la Belgique, si le
Parlement tolère l'ingérence des comi
tés de recrutement dans les casernes.
(a UA tenir de Courtrai du Di
manche 2 Mars 1902).
M. de Trooz a prononcé. Jeudi dr
la Chambre, un discours contre le S.
U. Sa tactique a consisté vouloir di
viser ies paitis d'opposition. A un mo
ment donné il a même eu le toupet de
parler au nom des électeurs qui ont en
voyé M. Paul Bymans la Chambre.
Faut-il que le ministère soit aux abois
pour oser recourir de pareils argu
ments Naturellement les doléances in
téressées de M. de Trooz n'ont produit
aucun effet sur l'opposition. L'alliance
est du reste scellée et reste indisso
luble.
Allons, tout va bien L'agonie du
gouvernement clérical est proche
Le bruit de la démission de ministre
de l'Industrie et du Travail, et du re
tour Ypres de M. Surmont circule
avec persistance.
Nous serions tentés de le croire de
puis quatre ou cinq jours les papiers
qui recouvraient les fenêtres de l'éta
ge de la maison de M. Surmont, rue
de Lille, ont été enlevés. Les volets
restent néanmoins hermétiquement
clos, comme ils l'ont été depuis Fé
vrier 1900
Pendant les deux ans que M. Sur-
mont a été au ministère, il n'a l'icii,
absolument rien fait pour la vil
le d'Ypres et pour l'arrondissement. Il
a manqué son devoir le plus élémen
taire L'influence qu'il devait avoir
dans les conseils de la couronne au
rait dû être mise au service de notre
arrondissement. Or celui-ci a été, com
me avant, écarté systématiquement de
la manne gouvernementale. C'est un
reproche que nous adresserons bien
souvent M. Surmont.
Alphonse Vandenpeereboom, lui,
comprenait autrement ses devoirs.
Malheureusement les temps et aussi
les hommes sont changés
Le 9 Décembre 1900, lors du ban
quet offert par l'administration com
munale au corps des pompiers, l'oc
casion de la Stc' Barbe, M. Surmont,
dans son toast, fit déjà prévoir son re
tour Ypres, comme bourgmestre. La
mine piteuse que fit M Colaert, pré
sent ce banquet, est encore présente
la mémoire de tons les convives. Le
bourgmestre qui se croyait jusqu'à ce
moment îuamovible, dut se rendre la
réalité il n'était en effet qu'un bourg
mestre bouche-trou.
Maintenant il faut que M. Colaert
fasse ses paquets et rende l'écharpe
M. Surmont.
Etre en sous-ordre du jour au lende
main, c'est dur Mais aussi la reli
gion catholique n'enseigne-t-elle pas
que, quand on reçoit un coup de pied
quelque part il faut savoir souffrir et
se taire C'est égal, il y a de ces si
tuations que la dignité d'un homme
empêche de supporter.a
En prévision d'une révolution pro-
blémaliqueet hypothétique le département
de ia guerre a donné ordre plusieurs
garnisons de se tenir prêtes partir
la première réquisition C'est ainsi que
depuis quelques jours déjà un train
destiné notre bataillon du 3e de ligne
est garé la station d'Ypres.
Faut-il donc que le ministère ait la
frousse
Il n'y a que ceux qui agissent mal
qui doivent craindre
Nous apprenons que le train qui se
trouvait en gare d'YTpres la disposi
tion du bataillon a été dirigé vers une
autre ville.
■niJUJam
L'homme propose et Dieu dispose,
voilà une vérité qui dure depuis des
siècles et qui contrarie souvent les in
trigues et les combinaisons de grands
personnages politiques.
M. Colaert, 1 apôtre du féminisme le
plus chéri du beau sexe, aussitôt que la
nouvelle de la retraite de M. Surmont,
comme ministre, lui était parvenue,
était parti immédiatement Bruxel
les, avec l'intention formelle de don
ner sa démission de bourgmestre, pq.,,
pouvoir plus facilement prendre s
place mais malheureusement pQQ
lui, M Surmont, ayant été avisé de«
vues ambitieuses de son ami René, e -
revenu sur sa décision tous les deux
restent dans leurs fonctions respect-,
ves, attendant les événements, qui c-
tarderont pas de se produire, les élec-
tions générales ayant lieu au mois dt
Mai.
M. René et M. Arthur sont deux
personnages politiques qui ne pour-
ront jamais s'entendre tous les deux
sont impérieux et absolus ils sont
toujours en guerre il suffit que l'u^
dit blanc pour que l'autre dise noir
c'est ainsi que tous les travaux d'utifi.
té publique et uigents restent en souf.
france et tardent si longtemps d'être
exécutés.
Le stand de la garde civique, le re-
pavemeut de la rue de Lille avec des
candélabres au lieu d'arbres, restent
toujours au même point de départ;
tout allait se faire cette année rien ne
transpire et rien ne se fera, quoique
M Colaert nous ait promis ces travaux
pour cette année, car M. Surmont en
a décidé autrement.
Il en est ainsi en toutes choses les
abords de la gare allaient recevoir une
solution définitive, les plans étaient
approuvés; M. Surmont est venu, tout
est refaire et on se contentera eucore
longtemps du provisoire.
Les travaux du canal d'Ypres Dix-
mude, absolument nécessaires et ur
gents, ne peuvent pas se faire aussi
longtemps que le canal Lys-Y'perlée
n'est pas achevé. Eh bien quand M.
Colaert demande l'achèvement, M. Sur
mont dit que le canal est inutile et le
gouvernement profite de la divergence
des opinions de ces deux hommes émi-
nents pour remettre les travaux aux
calendes grecques, et voilà comment la
ville et l'arrondissement d'Ypres soDt
toujours dupés.
C'est un grand malheur pour la ville
d'Ypres, d'avoir livré ses intérêts entre
les mains de deux êtres totalement
impossibles, qui n'ont jamais eu autre
chose en vue, en acceptant la place de
Bourgmestre, que de satisfaire leur
propre ambition.
Quand ou voit le bourgmestre ac
tuel plus disposé parcourir le paya
pour donner des conférences en laveur
du vote de la femme, au lieu de se rendre
Bruxelles pour demander aux minis
tres compétents l'achèvement du ca
nal, nous devons nous demander si
nous n'avons pas faire avec un hom
me dont le bon sens doit avoir subi de
fortes atteintes et s'il n'est pas dange
reux de lui conserver des fonctions,
dont il n'a usé et n'use que dans son
propre intérêt, sous une étiquette quel
conque.
Monsieur Surmont, venant bientôt
en ville, donnera probablement son
avis, qui deviendra pour le parti catho
lique un ordre impératif devaDt lequel
René n'aura qu'à se soumettre
moins que Dieu n'en dispose autre
ment.
Attendons avec calme, l'avenir dohs
promet de grandes surprises.
Par le temps d'instructives confé
rences qui court, la Société la Concorde
a eu le plaisir d'entendre, Dimanche
dernier, une très-intéressante causerie
sur le Congo par M. le lieutenant Du-
breucq, ancien commissaire du district
de l'Equateur.
Le vaillant officier, doué d'une grati-
de facilité de parole, s'est révélé ex
cellent conférencier.
En un langage sobre, précis, correct-
il a,l'aide d'une carte, décrit d'abord
la topographie du continent noir et
indiqué la situation géographique du
Domaine Privé et des diverses grandes
sociétés d'exploitation il a dépeint en
suite les mœurs, les coutumes et les
croyances des peuplades indigènes'-
parlé des principales productions du
pays ivoire, caoutchouc, manioc, vin
de palme, huile d'arachides, bananes,
etc.) et des essais de cultures nouvelle
café, cocao, légumineuses) expo*
sé 1 organisation de l'administration,
de la police et de la justice fait con
naître la façon de traiter avec ies ha
bitants et de faire des voyages d'explo*
ration l'intérieur, tant par eau qup
par terre signalé les dangers de ceî
voyages et la manière de les conjure*"
ou de les vaincre indiqué enfin le*
résultats acquis et ceux espérer da&à