POTTELBERG Journal de l'Alliance libérale d'Ypres et de l'Arrondissement Boutade suc vo i n Tn.t a La manifestation patriotique du 15 Juillet iOurtrai. Dimanche, 20 Juillet 1902. 62e année. X° 29, «Yyr 'V n L - 1 1 1 a - Y I l'ON 10(1 PAIT LA FORCE. PRIX DE L'ABONNEMENT: (Olr la ville Par an 4 francs. la province Par an 4 fr. 50 Pierre Van lluniheek. La prochaine inauguration du monu ment élevé la mémoire de Pierre Y an flucobeek. suscite les attaques des jour naux cléricaux. Ils ne pardonnent pas l'unique ministre de l'instruction publique que nous avons eu en Belgi que depuis 1830, d'avoir voulu combat tre énergiquement l'ignorance pour ré pandre la lumière sur la nation Lors du débat de la loi militaire la Chambre, il y a quelques mois, M. De Trooz se plaignait d'être l'objet des critiques de la presse de l'opposition, critiquas bien anodines, si on les com pare celles dont Van Humbeek fut ac cablé. Jamais ministre ne se trouva en pré sence d'une opposition plus agressive et plus violente, jamais homme politique ne fut plus vilipendé et calomnié. Et aujourd'hui qu'il dort dans la tomba depuis tant d'années, la seule nouvelle de l'hommage qui va lui être rendu, le cléricalisme se redresse, écu me et vitupère Hommage largement mérité, Van Humbeek ayant sacrifié sa popularité et usé sa sauté défendre la cause de l'enseigement public. Lorsqu'on Juin 1878 Frère-Orban constitua le dernier cabinet libéral, il Wdo inale portefeuille de l'instruc tion publique pour présider la réfor me scolaire, qu'il était plus apte que tout autre faire adopter, vu sa popu larité. Van Humbeek accepta et s'adonna avec ardeur au succès de l'œuvre en treprise. Le clergé lui déclara la guerre et il devint aux yeux des fanatiques surex cités une sorte d'antéchrist. Mais les attaques las plus furibondes ne le tirent pas plier, et il appliqua avec fermeté la loi votée par les Oham bres. Après la chute du ministère, provo quée par les attaques de la fraction avaucée du parti libéral qui, en vou lant marcher trop vite, précipita le li béralisme. Van Humbeek rentra dans la vie privée. Ses dernières années furent moroses et tristes. Ruiné par un parent malade il s'isola, en dépit de l'amitié que ne cessèrent de lui vouer, réconfortante, MM. Frère. Bara, Graux et Buis, et des soins que lui donuaient sa famille. Il vécut, un peu aigri par l'existence, subissant l'amertume des attaques de ses adversaires Marchant lentement I œil rêveur, s'appuyaut sur sa canne, il regardait les passants sans les voir, perdu dans ses souvenirs. Chaque jour il se rendait dans un ®*fé où il était certain de ne rencon trer que des étrangers et là derrière un journal qu'il paraissait lire il s'abîmait dans ses réflexions. La majorité du parti ne l'oublia-t- elle point ces heures tristes Le mémorial élevé sa mémoire lui servira de revanche en rappelant aux hbéraux cet homme politique dévoué, aux manières simples, véritable démo crate. qui connut avant d'être ministre joutes les joies douces de la popularité. Elles le préparèrent mal aux violences doses ennemis politiques dont il sout int jusqu'à sa mort. Le- voilà qu'elle! ressuscitent 1 ant mieux Elles inviteront les li béraux se souvenir et donnerort d'au tant plus d'éclat la cérémonie pro chaine. Comme Ypres Nous rece vons la lettre suivante Un parallèle. LES TUS LES prouvent leur supériorité depuis '2'6 ans Notons cette inscription de la délé gation lilloise Ryssel de hoofdstad van Frausch-Ylaanderen brengt hulde aan de stnjders van 1302 (Lille, la capitale de la Flandre française, rend hommage aux combattants de 1302).' i'arftissaiil if IPimttiif/tf. 1RES acqcirit EUNDO. On s'abonne au bureau du journal, rue de Dixmude, 53, Ypres. Les an nonces, les faits divers et les réclames sont reçus pour 1 arrondissement d près, les deux Flandres, le restant de la Belgique et de l'Etranger, au bureau du journal Le Progrès ON TRAITE A FORFAIT Nous lisons dans Le Journal de Gand du Samedi 21 Juin, cette Monsieur le Rédacteur. Vous annoncez dans votre journal que le Palais de Justice menace ruine, et qu'il court le danger d'être ferme, pour cause de sécurité publique, l'instar du Palais d'Y pres. Et vous vous demandez où l'on pour rait, si cette éventualité se produisait, loger dame Thémis et ses seides. Je me fais un devoir de vous apprendre ce qui s'est passé Ypres, lorsque le Palais y fut ferme. La directrice de l'Hospice des vieilles femmes de la rue de Lille Ypres, s'inspi- rant du proverbe qui se ressemble s'assem ble a aussitôt, d'un geste courtois, invité magistrats, avocats et autres bipèdes toge, tenir leurs pilabréb dans le par.oir réser vé jusque-là ses antiques pensionnaires. Là étaient des fauteuils tou-t préparés pour la magistrature assise. Bientôt toute la gent du Palais, toges et toques au vent, se réfugia dans la colonie des douces vieilles de l'hospice Belle. En vertu de la loi d'assimilation par l'effet du milieu, nouveaux venus et résidentes au tochtones vécurent dans la plus touchante et la plus inoffensive promiscuité. Papota ges de magistrats» radotages d'avocats et bavardages de vieilles se fondirent dans un long murmure sous les voûtes vénérables de l'hospice, et en peu de temps on ne par venait plus discerner si le bourdonnement inono'one qui Hottait dans les corridors était le plaintif echo des audiences ou le va gue susurrement des confidences féminines. Le plaideur que la chicane amenait là était saisi, dès l'entrée, par cette mélancolie un peu narquoise qu fait i aitre l'aspect de pauvres vieilles qui de leur sexe n'ont eon- sei ve que la jupe, ou la présence d'hoir)mes q i dissimulent leur qualité sous les replis d'une soutane ou d'une toge. Le temple rebâti, la séparation ne se St pas sans douleurs ef le départ des serviteurs do Thémis fit couler plus d'une larme. Cependant cette communion, pour spiri tuelle qu'e le lût, ne demeura pas stérile. Chaque groupe s'emprunta quelques qualités et depuis ce jour on assure, Yprrs, que plus que jamais on se dispute l'hospice et que plus que jamais on radote au Palais. Agréez, etc... M. Gnuiide, daus le Journal des In stituteurs. vient de publier cet intéres sant parallèle entre la situation faite 1 instituteur et celle faite au gendar me, sous le gouvernement clérical GENDARMES INSTITUTEURS 1° Un gendarme 1° Un sous-institu- cheval, 3e classe, dé- leur de 5e catégorie a bute, par un traite- droit un traitement ment de 1320 fr. minimum de 1000 fr. Un gendarme pied, 3« classe, commence par un traitement de 1100 fr. 2° Vers l'âge de 30 2° Un sous-instilu- 35 ans, un gendarme leur, s'il a beaucoup peut arriver au grade de chance, peut arri- de maréchal des logis ver la direction avec un traitement de d'uue école de bc ou de 2000 fis. plus quel- 4' catégorie vers l'âge ques cernâmes de frs. de 25 28 ans. A 30 pour chevrons, déco- ou 35 ans il aura droit rations militaires, elc un traitement de 1000 1600 Ir. 3" Un gendarme a 3" Un sous-inslitu- droit un logement leur n'a droit ni a un gratuit, ainsi qu'à un logement ni un mo- mobilier très confor- bilier gratuit table qui lui est four ni par le génie mili taire 4" Pour devenir 4° Un instituteur gendarme et avancer doit avoir passé 4 an- en grade, il suffit d'à- nées sur les bancs de voir fait de bonnes l'école normale, sans éludes primaires. compter les années préparatoires. o" Un gendarme o° Un instituteur empêche le mal par la empêche le mal par peur il est le sym- l'éducation il est le bole de la contrainte, symbole de la saine raison. 6" L'augmentation 6° L'augmentation du nombre des gen- du nombredebons in- darmes est la consé- stituteurs diminuera quence de la diminu- le nombre desgendar- tion du nombre des mes. bons instituteurs. 7° LeGouvernement 7° Le gouvernement aaccoi'dédesaugmen- a repoussé en section talions de traitement centrale les améliora- aux gendarmes tions en faveur des instituteurs. Voilà qui est excessivement éloquent et suffit faire sauter aux yeux la né ce88ité de réformes sérieuses et immé diates. Car, il est vraiment étonnant que dans un pays libre comme le nô tre, qui a des prétentions tenir un des premiers rangs parmi les pays de civilisation avancée, la situation ma térielle d'un instituteur soit inférieure celle d'un gendarme. Loin de nous, de critiquer les avantages accordés aux hommes servant daus la gendarmerie ce que nous voulons, au contraire, c'est en tirer argument en faveur des membres du personnel enseignant de nos écoles primaires, au plus haut point dignes de la sollicitude gouver nementale, eux auxquels sont co fiés l'éducation et l'instruction des enfants qui doivent constituer la Belgique de l'avenir. --Jv a* -taL v;uNlËiBHk Rarement il nous a été donné de voir manifestation aussi grandiose, aussi imposante. Plus de 120 sociétés avaient répondu l'appel du Comité organisa teur Il en est venu de partout. Pas une localité de quelque importance qui ne soit représentée D'Ypres il y avait l'Association libérale, la Jeune Carde, l'Etoile flamande et l'Harmonie des Anciens Pompiers, formant un contingent de près de 250 hommes. L Alliance musicale de Lille a pris rang dans le cortège Celui-ci, réelle ment imposaut. Eblouissants dans un bain de soleil le vieux soleil des gueux, pourquoi reugainer le cliché les drapeaux et bannières nous en comptons plus de cent. Coup d'oeil ra vissant. Eoule sympathique (nous voici loin de certaines menées sectaires) mas sée partout sur le parcours Les chants flamands alternent avec les morceaux de.musique. Le cortège, acclamé, arrive, sans encombre, sans le moindre incident, la plaine de Groeninghe, où a lieu la commémoration proprement dite. ANNONCES Annonces 15 centimes la ligne. Réclames 25 Annonces judiciaires 1 fr. la ligne. Remarqué dans le cortège les dépu tés libéraux de la West-Elandre MM. Buyl, Nolf. Vandevenne, Verheyon, député d'Anvers, Delvigne, député de Gand, Liefmans, député d'Audenarde et De Ridder, sénateur pour Courtrai- Ypres. Des milliers de personnes sont entassées autour du kiosque de laG-roe- ningberplein, du haut duquel sont prononcés les discours de MM. Vital De Ridder, Max Rooses et Paul Frédé- ricq. M De Ridder souhaite, en ces ter mes, la bienvenue Mes AmiS La tâche m'est échue de prendre la paro le au nom de la section courtraisienne du Comité patriotique pour fêter la Bataille des Eperons d'Or. Que puis-je vous dire que vous ne sa chiez déjà, ou que vous n'appreniez tantôt par des discours. Dois-je vous décrire cette lutte héroïque de 1302, où nos ancêtres, il y a 600 ans, ont démontré, coihme nous venons de le voir dans l'Afrique du Sud, l'héroïsme invinci ble et de ces Flamands du I4mc siècle, et de ces Boers du 2ome siècle, fils de cette même- grande race néerlandaise Dois-je, chez vous, qui chérissez la liber té, chercher développer, par des phrases poétiques, la profonde impression, produite dans des cœurs enthousiasmés, par des pé riodes chaleureuses et par le rappel de nos grandeurs de jadis Dois-je rechercher dans un passé glorieux des exemples pour notre fierté d'aujourd'hui et nos luttes cou rageuses Non, mes Amis cette tâche n'est pas la mienne. Très discrètement, mais cependant pro-, fondément ému, mais avec le cœur rayon nant de satisfaction, je vous dis tous Soyez les bien venus dans la ville des Epe rons d'Or. Soyez les bien venus, vous tous qui af fluez ici de tous les coins du pays, Famands d'aujourd'hui et Flamands de jadis, uni quement séparés par la Lys vous aussi, VY allons", dont les ancêtres ont combattu avec nous sur la plaine de Groeninghe, le combat sacré pour la liberté et l'indépen dance, soyez tous les bienvenus De grand cœur et avec une joie sincère je dis vous tous, nos frères Salut et merci Ces paroles, partant du cœur, sont chaleureusement acclamées. Puis. M. .Max Rooses (Anvers; rap pelle, en termes imagés et éloquents, les incidents de la mémorable bataille de Groeninghe, dont il caractérise la portée. V oici son discours Flamands Il y a six cents ans, nos ancêtres se trou vaient réunis cette même.heure de la jour née, sur ce méme coin de terre. Ils étaient arrivés de Bruges, d'Ypres, deGand, d'au tres parties encore de la Flandre. C'étaient des artisans, habitués manier la navette du tisserand, les ciseaux du foulon, les ou tils de tous les métiers. Mais maintenant, ils portaient la main l'épieu, l'épée, K- goedendag. Ils se tenaient debout, coude coude, immobiles, et de. leur regard rigide jaillissait la froide flamme de la ferme vo lonté de vaincre ou de mourir. Les chefs leur lancent un dernier mot d'encourage ment et d'avertissement et sur cette plaint- sort, de milliers de bouches, le cri de Flandre au Lion Us se laissèrent alors tomber genoux, et après une courte prière portèrent aux lèvres une poignée de cette terre sur laquelle ils étaient nés et pour laquelle ils allaient exposer la vie. Quelques instants de solennel silence et voilà le fracas de la guerre qui éclate des flèches fendent l'air, des cris de haine et de bataille retentissent, des plaintes de bles sés s'élèvent. Le sol s'ébranle sous les fers deschevaux. L épiée haute, les chevaliers bar dés de fer, tombent sur les Flamands qui, résistant au choc, font choir les cavaliers débordés ici, ils reforment là-bas leurs rangs, reculent, fuient, reviennent .la charge, reprennent la lutte avec un nou veau courage. L'ennemi recule son tour, honteux de devoir céder, devant ces gens

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Le Progrès (1841-1914) | 1902 | | pagina 1