Extension
Universitaire
Journal de l'Alliance libérale cTYpres et de l'Arrondissement
Dimanche, 51 Août 190:2.
62<
annee.
55.
l'union pait la force.
i*arai**anl if Dimanche.
Vires acqurit eomdo.
PRIX DE L'ABONNEMENT:
pour la ville Par an -4 francs.
r' la province Par an 4 fr. 50
Visite de l'Exposition
des primitifs flamands
Bruges.
MM. les membres qui désirent pren
dre part une deuxième excursion
sont priés de vouloir bien se faire in
scrire chez M. Terlinck. secrétaire.
Prix réduit du coupon 3e cl. 1-95
2e cl. 3-25
Prix réduit d'entrée l'Exposition
fr. 2-25.
Libéralisme.
A force de le répéter, nos adversaires
sont parvenus faire croire certains
et surtout croire eux-mêmes, que le
parti libéral était hésitant, ne sachant
pas quel vent tourner ses voiles, avait
perdu toute éuergie et devait fatale
ment mourir.
Il ne sera donc pas dépourvu d'inté
rêt de rappeler une fois de plus que
cette mort si souvent prédite n'est pas
craindre, parce que tes libéraux de
vront nécessairement s'unir et lutter
aussi longtemps que le cléricalisme,
qui veut assujetir l'État la tyranni-
que Eglise, n'aura pas cessé d'élever
ses prétentions antipatriotiques.
Et la tin de notre parti est encore si
peu proche, que tous les jours encore
l'on trouve de longues dissertations sur
la liberté et qu'il n'y a pas jusqu'aux
cléricaux qui veulent la liberté pour
eux mais la refusent leurs adversai
res, qui se disent libéraux
Les définitions ne sont donc pas su
perflues. Voici celle que vient de don
ner M. C Cordona
Dans la conception naturelle et
juridique du mot, libéral est celui qui
veut la liberté pour lui et pour autrui
et qui la veut jusqu'au confin du droit
parce que la liberté juridique, la seule
vraie liberté, considérée comme droit,
est la légitime prétention d'exercer
sans obstacle son propre droit. L'appel
lation de libéral est, pour cela, uni
quement et essentiellement juridique
et politique.
Le caractère et la condition du vrai
libéral se résument en ce qu'il prétend
être libre de régler ses rapports avec
Dieu, même dans son culte externe,
pourvu qu'il ne trouble pas le repos
public, et il s'applique respecter ce
droit et cette liberté chez autrui.
Appliquée l'Etat, la qualification
de libéral signifie qu'il respecte en tout
et fait respecter par tous les relations
juridiques conformes la liberté Li
béral, l'Etat ne se permet pas de juger
qu'une religion soit vraie et une autre
lausse, car il violerait le droit et la li
berté.
11 s'abstient d'une façon jalouse
d'apporter aucun affront, ni léger ni
grave, aucune croyance religieuse. Il
Poursuit en cela comme en toute autre
tttatière, celui qui viole la liberté juri
dique de la conscience il respecte et
fait respecter la liberté juridique de la
religion reconnue chaque association
eQ tant qu'elle se reuferme dans son
fxercice, parce qu'elle-même est la li
berté religieuse en acte, comme elle
représente la liberté de conscience de
chacun.
Cette fonction de l'Etat libéral
ans les choses qui regardent la con
science, ajoute plus loin l'auteur, est
On s'abonne au bureau du journal, bue de Dixmude, 53, Ypkes. Les an
nonces. les faits divers et les réclames sont reçus pour l'arrondissement d'Ypres,
les deux Flandres, le restant de la Belgique et de l'Etranger, au bureau du
journal Le Progrès ON TRAITE A FORFAIT.
ANNONCES
Annonces 15 centimes la ligne.
Réclames 25
Annonces judiciaires 1 fr. la ligne
merveilleusement décrite dans la note
formulée par le comte de Cavour.
Et parlant des théories du comte
italien, il conclut
Sous ce même étendard peuvent
combattre tous les catholiques en re
ligion, non cléricaux, puisqu'ils y
trouvent inscrits la liberté individuel
le de croyance, la liberté, pour l'auto
rité religieuse, de gouverner les con
sciences et celle de professer publique
ment tout culte quelconque, avec la
condamnation des doctrines contraires
ces principes.
En cela l'adhésion des catholiques
libéraux au parti libéral n'est pas seu
lement chose possible, elle est un fait
qui a derrière lui un long passé Sous
le nom et l'ombre de ce glonenx dra
peau de la liberté de conscience, le
peuple italien, avec une concorde ad
mirable et par de solennels plébiscites,
a constitué l'unité nationale, transpor
té Rome le siège du gouvernement,
sans pour cela aucunement apostasier
la foi de ses pères.
Depuis 40 ans et plus, des centaines
d'hommes d'Etat de la plus haute va
leur, y compris des catholiques, out
arboré les couleurs de la liberté, com
battu de mutuel accord et eu pleine
paix avec d'autres politiciens non
croyants ensemble ils ont dépensé
leur vie pour l'amour de la patrie, tra
vaillant ensemble pour sa liberté et
son unité, s'opposant ce que l'Eglise
s'immisce dans les affaires de l'Etat,
tout en respectant scrupuleusement et
réciproquement la liberté de chacun,
comme celle de l'Eglise dans les choses
îeligieusen
Dans tout cela, il ne peut y avoir de
différence entre le parti libéral et le
parti conservateur libéral, car celui
qui ne respecte m la liberté de con
science individuelle, ni l'indépendance
de l'Etat,'ne mérite pas le uom de li
béral.
L'augmentation de
l'impôt indirect.
11 y a quelquefois des documents
bien curieux et bien compromet
tants - dans des publications officiel
les où on ne songerait pas aller les
chercher, parce que l'on ne peut sup
poser qu'un gouvernement soit assez
naïf pour publier des renseignements
qui constituent la condamnation de sa
politique financière.
Il en est ainsi, notamment pour le
principal des impôts indirects les
droits de douane, au sujet desquels le
tableau général du commerce de la
Belgique, publié par le département
des finances, contient des indications
du plus haut intérêt.
Ce tableau le volume vert en ar
got- législatif publie un relevé ré
trospectif des droits de douane perçus
d'année en année, avec mention, en
regard, du chiffre annuel de la po
pulation.
An premier abord, comme la po
pulation augmente régulièrement, et
les droits aussi, la progression semble
naturelle, et c'est bien sur cette im-
Sression que compte M. de Smet de
aeyer.
La constante progression est très re
marquable, ainsi qu'il résulte des
moyennes décennales indiquées ci-
après
Périodes. Droits perçus. Population.
1831-1840, 8.144,743 4,168.856
1841-1850, 11,175.257 4.292.297
1851-1860, 13,645.896 4.586,341
1861-1870, 17,775.740 4.923,320
1871-1880. 22,414,479 5.356,480
1881-1890. 28.728,182 5.867.747
1891-1900, 41.079,546 6,453,736
.Mais la malice du département des
finances est cousue de fil blanc. Si
nouai étudions la progression de l'im
pôt de plus près, nous constatons bien
vite que l'augmentation des droits per
çus est loin d'être proportionnelle
celle de la population. Elle est beau-
coupp lus forte et le Belge, qui a l'ha
bitude de ne se rendre compte de l'im
pôt que par sa feuille de contributions,
éprouvera certainement une surprise
désagréable en apprenant que l'impôt
indirect des droits de douane, qui re-
Srésentait 96 centimes par tête après la
évolution de 1830, a atteint, en 1901,
le chiffre énorme de SEPT FRANCS
QUARANTE-QUATRE par tête.
Ici encore, les moyennes décennales
sont caractéristiques et elles font res
sortir l'augmentation rapide d'impôt
que l'on doit la gestion cléricale
Périodes. Impôt par habitant.
18311840 1,95
1841-1850 2,60
1851-1860 2,98
1861-1870 3,61
1871-1880 4,18
1881-1890 4,80
1891-1900 6,36
Et encore faut-il dégager la période
de domination cléricale exclusive de
1884 1901 pour apprécier, dans leur
totalité les bienfaits qu'on lui doit De
1831 1884, l'augmentation moyenne
des droits de douane était de 410,530
francs par an. De 1884 1901, cette
augmentation est de 1,384,575 fr. an
nuellement, soit près du quadruple
En dix huit ans, durant cette période,
le gouvernement clérical a perçu pi us
de droits de douane, lui seul, qu'il
n'en a été perçu en cinquante-trois ans
par tous les gouvernements qui l'ont
précédé
L'on parle de malaise, de crise indus
trielle. Ce serait le cas de se demander
si ce n'est pas l'élévation des droits qui
constitue un des principaux élémeuts
de la crise il ne faut pas oublier que,
pour la plupart des produits manufac
turés, les droits sont payés ad valo
rem et que la douane a un intérêt di
rect les faire renchérir. S'il est impu
té 1,000 pièces d'un produit 1,000
francs la pièce, imposé 10 la
douane perçoit 100,000 francs Si, par
suite de l'élévation des droits, le pro
duit renchérit, s'il vaut 1,500 francs la
pièce et qu'on n'en importe plus que
750 pièces, la douane perçoit 112,500
francs Elle fait un bénéfice sur la dé
pression commerciale.
Non seulement le consommateur
paye plus cher, est forcé de restreindre
sa consommation, mais il paye plus
d'impôt. C'est édifiant, n'est-ce pas,
et il faut avouer que l'élévation des
droits perçus est bien un indice de
prospérité, comme le gouvernement ne
manquera pas de le prétendre.
Et il suffît de faire ressortir sur quels
articles porte surtout l'impôt pour re
connaître que ce n'est pas le riche, que
ce n'est pas le luxe qui sont imposés
le tabac produit 5,513,986, le café
3,320,083, les fruits 3,078,741, les fro
mages 1,076,116, les céréales 1,350,453.
Ces cinq articles produisent eux seuls
plus de quatorze millions, plus du tiers
de ce qui a été perçu de droits de
douaue pendant l'année 1901.
Je veux bien passer sur le tabac,
dont on pourrait se priver la rigueur,
et bien que la pipe de l'ouvrier ne
puisse pas être considérée tout-à-fait
comme un objet de luxe, mais n'est-il
pas indigne de percevoir plus de trois
millions sur le café, cet aliment de ré
confort et d'épargne qui constitue, en
quelque sorte, un antidote de l'alcool,
n est-il pas indigne de demander plus
de cinq millions aux fruits, au froma
ge et an pain, des produits alimentai
res de première nécessité
Quand de tels produits donnent lieu
des perceptions aussi exorbitantes
c'est un signe certain qu'ils sont trop
imposés et un gouvernement honnête,
libéral, soucieux du bien être général
du peuple, les dégrèverait. Le prolé
taire. l'ouvrier, est exempt de l'impôt
immobilier, mais par un jésuitisme
qu'on ne saurait assez flétrir, on se rat
trape sur la consommation.
Dans tout problème économique, a
dit Bastiat, il y a ce que l'on voit et il
y a ce que l'on ne voit pas. Le Belge
voit sa feuille de contributions il con
state bien une augmentation, mais elle
est relativement modérée. (Je qu'il ne
voit pas, c'est le livre vert, ou il ne le
voit pas et s'étonne naïvement de la
cherté de certains produits, accuse la
rapacité du fabricant, du commerçant,
et ne s'aperçoit pas que l'augmentation
de prix qu'il constate depuis quelques
années est perçue... par le gouverne
ment.
C'est une bonne poire, le Belge
ROBERT.
Les poi ls de mer.
On aurait pu croire qu'étant donné
le nombre de ports que l'on crée ou
que l'on développe dans notre pays,
celui-ci allait être pourvu d'un ensem
ble d'installations maritimes répon
dant complètement aux besoins du
commerce et de l'industrie. Maints
spécialistes mettent même en doute
que tout cet appareil rende les servi
ces que l'on attend, et ils prétendent
qu'il eût mieux valu améliorer tout
simplement le railway d'Anvers vers
l'intérieur du pays.
C'est au moment où une réelle per
plexité s'affirme quant cette questiou
considérable que le vaillant et actif dé
puté d'Ostenrle-Furnes, M. Adolphe
Buyl, réclame l'ouverture d'un port
de commerce Nieuport...
A première vue, on sera tenté de s'é
crier Trop de ports mais M.
Adolphe Buyl développe desarguments
intéressants qui pourraient faire croire
que l'on aurait pu doter plus utilement
d'installations maritimes Nieuport que
telle ou telle autre ville
Voici les arguments développés en
faveur de Nieuport port de commer
ce
La création d'un port près de l'ex
trémité occidentale de notr9 côte dit-
il, aurait d'autres avantages encore que
de donner, l'industrie minière et mé
tallurgique du pays des moyens nou
veaux et plus puissants de lutter av.,c
la concurrence étrangère elle ouvri
rait un avenir nouveau de prospérité
pour toute la partie occidentale de no
tre pays, autrefois si riche, si peuplée
et si commerçante.
En ouvrant le port de Nieuport. le
gouvernement permettrait l'industrie
nationale de profiter des avantages na
turels d'une rade qui ne sert aujour
d'hui qu'à de rares navires, assez soli
des pour supporter l'échouement, et
nous sommes convaincus que, comme
Glascow, Nieuport deviendrait le cen
tre d'une industrie prospère et floris
sante.
Les intérêts d'un pays sont toujours
intimement liés. Les bassins de Char-
leroi et de Mons ont autant d'intérêt
l'achèvement du port de Nieuport que
celui-ci a intérêt l'achèvement du ca
nal du Centre et du canal de la Lys a
V Yperlée. Nieuport importera et expor
tera, les centres industriels du Hainaut
recevront les matières premières et les
travailleront. Des intérêts industriels