Extension
Journal de l'Alliance libérale d'Ypres et de l'Arrondissement
Chambre
des Représentants.
Dimanche, 10 Mai 1905,
65e année. N° 19.
l'union paît la porce §*arais*tint le i)hmtHchc. Vires acqcirit ïlndo.
L'UNIVERSITÉ LIBRE
DE BRUXELLES.
Les forces des partis
en Belgique.
Les vrais révolutionnaires
La Papauté cl la liberté.
On s'abonne au bureau du journal, bue de Dixmude, 53, Ypres. Les an
nonces, les faits divers et les réclames sont reçus pour l'arrondissement d'Ypres,
les deux Flandres, le restant de la Baltique et de l'Etranger, au bureau du
journal Le Progrès ON TRAITE A FORFAIT.
PRIX DE L'ABONNEMENT:
pour la ville Par an 4 francs.
pr la province Par an 4 fr. 50
de
I> i m îi n c li e ÎO Mai.
EXCURSION A BRUXELLES.
Visite «lu Jardin botanique
et «le l'Institut y annexé,
sous la direction
de M le Professeur MASSART.
MM. les membres désireux de pren
dre part au voyage sont priés de vou
loir se faire inscrire sans retard chez
M. JANSENS, rue de la Station
Rien d'intéress3nt comme d'enregis
trer ce sujet les aveux de nos adver
saires.
Quand, en temps ordinaires, on lit les
feuilles cléricales, le parti libéral doit
être considéré comme définitivement
mort.
Mais vienne un moment critique, où
les dissensions contenues longtemps
l'état latent menacent d'éclater au
grand jour, et les cris Excelsior re
tentissent de toutes parts chez les jour
nalistes bien pensants.
D'ailleurs bien inutilement, car les
remèdes qu'on donne au malade, le
vieux parti clérical, semblent au con
traire aggraver sans cesse son état.
Récemment, c'était M. Verhaegen
qui, dans une lettre adressée au XX
Siècle, laissait échapper cet aveu très
significatif
Les catholiques ne méditent pas assez le
minime écart que nous ont révélé les élections
de 1902 entre le nombre de voix obtenues
par les catholiques et celui des voix obte
nues par tous les partis dJopposition il est
peine de 60,000 voix
N'est-ce pas que ce langage n'est pas
précisément celui d'un homme tout-à-
lait tranquille pour l'avenir
Il rappelle bien au contraire le co
losse de bronze tremblant sur ses pieds
d argile
Or, au même moment, dans le mo
niteur socialiste, un chef influent du
parti, faisant justice du suprême dé
dain que certains rhéteurs rouges sem
blent éprouver pour le libéralisme,
écrivait
Ils (les libéraux) sont nombreux,
beaucoup plus nombreux qu'au parti
socialiste, on afiecte parfois de le di
re trop dédaigneusement, puisqu'aux
dernières élections ils ont peu près
recueilli autant de suffrages que le
parti ouvrier. Je ne crois pas la mort
du parti libéral, je crois son évolu
tion vers la démocratie, et j'estime
qu'il a encore un grand rôle rem
plir.
Ces constatations sont pour nous des
plus encourageantes et ne peuvent que
nous engager continuer notre lutte
sans trêve ni repos.
Mais, nous ne cesserons de le répéter,
pour arriver au résultat que nous pour
suivons, nous devons songer avaut tout
a la réorganisation de notre parti et
Ja création d'un organisme central,
1 instar de ce que font les autres partis.
La résistance des congrégations fran
çaises la loi nouvelle le mot n'est
pas de nous, il est des journaux cléri
eaux, et nota mment du Bien public
est pour nous des plus intéressantes
observer et en même temps des plus
instructives.
La révolte ouverte des moines con
tre la loi nous laisse juger nettement
où se trouvent, dans notre société, les
pires révolutionnaires.
Car, comme le fait remarquer la
Gazetteil n'y a pas d'illusion se faire
sur la spontanéité des manifestations
populaires dont nous lisons le récit.
On sent assez d'où elles viennent, et le
cabotinage mystique qui les caractéri
se accuse bien leur origine
Vous avez vu ces bons Capucins de
Versailles qui sonnent la cloche pour
rassembler les manifestants, font dé
crocher leurs portes pour que le juge
de paix ne puisse y apposer les scellés
et puis se donueat les gants de le pro
téger contre la canaille bien pensante
qu'ils ont excitée contre lui Oh la
sainte comédie
A Nancy, le supérieur des Rédemp-
toristes asperge solennellement de son
excommunication le magistrat qui tou
che aux biens de l'Eglise! A Boulogne,
partout,les personnages se complaisent
dans le même rôle d'agents provoca
teurs, de régisseurs de troubles publics.
A la Grande Chartreuse, la mise en
scène prend des proportions étonnan
tes. (Je sont les montées de paysans
fanatisés s'en allant, de nuit, avec fem
mes et enfants, par les gorges des mon
tagnes, travers la neige épaisse, for
mer des attroupements tumultueux
pour résister aux gendarmes et aux
soldats. Ce sont les campements de ces
malheureux, en plein air, pendant que
des dames zélées passent les nuits,
elles aussi, sur des paillasses, dans un
bâtiment voisin elles n'ont, sans dou
te, rien de mieux faire chez elles
Ces liquoristes enfroqués déclarent
carrément qu'ils n'obéiront qu'à la
force et se feront expulser manu mi
litari ils ne négligent aucun moyen
d'entretenir l'effervescence appari
tions aux lucarnes, bénédictions solen
nelles, discours pathétiques, remercî-
meut8 la foule...
Tous les jours, il y a quelques scè
nes nouvelles ajouter cette comé
die, quand elles ne tournent pas, par
l'ettet de quelqu'un de ces fanatiques
qii'échauttent les moines, en scènes de
tragédie, comme Annecy, où un juge
de paix a été grièvement blessé la
tête», et où un procureur et un juge
d'instruction ont été contusionnés.
Cela n'empêchera pas les journaux
cléricaux de continuer s'apitoyer
plein leurs colonnes sur les saints Pè
res, et agonir de sottises le gouverne
ment français et ceux qui font exécuter
ses lois
Supposons cependant qu'une telle
situation se rencontre chez nous, mais
les rôles étant renversés.
Parce qu'on y comploterait contre la
sécurité de l'Etat ou sa forme de gou
vernement, parce qu'on y susciterait
dans l'ombre le peuple la révolution,
notre majorité a voté une loi ordon
nant la fermeture de toutes les maisons
du peuple et coopératives socialistes.
Ceux-ci répondent Ah c'est ainsi
Eh bien, venez fermer nos établisse
ments, nous vous y attendons.
Puis ils montent sur leurs maisons
des cloches, et quand arrive le commis
saire, on se met sonner casser la
corde, oh rien que pour le plaisir
de sonner Mais le peuple qui n'est pas
sourd se rassemble, conspue l'autorité,
que les Vandervelde ou les Anseele se
paient le triomphe de protéger...
Songez aux articles furibonds que
nous lirions le jour même dans les jour
naux ultramontains et autres Bien pu
blic
Résister l'autorité... Le respect de
la loi... Les exploits de la canaille... Il
y en aurait des colonnes
Si MM. Vandervelde ou Denis s'avi
saient du haut du balcon de la Maison
du Peuplé, d'adresser un beau sermon
aux commissaires,s'ils conviaient leurs
persécuteurs au tribunal do la con
science humaine, il n'y aurait dans la
presse cléricale qu'un éclat de rire, pas
assez de termes pour flétrir ces co
médiens ces farceurs ni assez
d'encre pour intimer l'ordre au gouver
nement d'avoir mettre ces perturba
teurs sous clefs.... et tout de suite.
Si autour de Ons Huis l'on voyait
s'assembler les citoyens gantois et
quelques-unes de leurs femmes, com
me les paysans et des femmes, autour
des couvents des Chartreux, le lende
main la presse chrétienne, dans le lan
gage qui lui est propre, imprimerait
Quelques centaines de souteneurs ac
compagnés d'un certain nombre de
filles publiques...
Mais si dans la bagarre, un commis
saire avait été blessé, un procureur ou
un juge contusionnés, alors alors, ce
n'est plus des mesures de police que
réclameraient les doux ultramontains,
c'est le concours de l'artillerie pour
bombarder ces nids de révolutionnaires
et d'anarchistes.
Mais voilà, ce ne sont pas des socia
listes qui si révoltent, ameutent le
peuple, et font blesser des commissai
res et des juges, ce sont de bons moi
nes, de bons vieillards car, ouvrez
les jD'irnaux cléricaux, et vous verrez
que parmi ces moines, il n'y a que des
bons vieillards tout comme dans
la Grèce d'Edmond About... alors,
qu'y a-t-il reprendre, et n'ont-ils pas
le droit de résister la loi Ne sont-
ils pas, d'ailleurs, hors du droit com
mun...
Par leur façon de mettre en action la
fable de la paille et de la poutre, les
cléricaux se moutrent les plus dange
reux des perturbateurs et des révolu
tionnaires. M. M.
{La Flandre Libérale).
Quand on rappelle aux cléricauxlefameux
article du Bien publicsur la Constitution
charretée d'ordures ils répondent d un
air détaché que l'opinion d'un publiciste
n'engage pas celle de leur parti.
Pour que nos confrères cléricaux ne vien
nent pas une fois de plus déplacer la ques
tion, nous croyons utile de mettre sous leurs
yeux, et sous lea yeux de nos lecteurs,l'opi
nion d'une autorité que pis un catholique ne
peut contester celle du Pape.
0 i cite souvent les Encycliques de Gré
goire XVI et de Pie IX véhémentes atta
ques contre le régime politique moderne.
Mais il est inutile de remonter 1864 ou
1832.
Léon XIII a condamnéaussiexplicitemeat
que ses prédécesseurs les libertés modernes.
Sa politique a pu être conciliante, sa théorie
est restée celle de l'intransigeance.
Ecoutez-le
L'Encyclique Inscrulabile (1878) a con
damne les lois destructives de la divine
constitution de l'Eglise catholique, la liberté
effrénée d'enseigner et de publier.» La civi
lisation laïque est une «faussecivilisation».
Le mariage civil établi par des lois im
pies est un concubinage légal
L Encyclique sur les «erreurs modernes»
(1878). a coudamné expressément la laïcité
de l'Etat, de l'école, la souveraineté natio
nale, il est impie de dire que l'autorité
tire sa force de commander, non de Dieu,
mais de la multitude
L Encyclique sur l'origine du pouvoir
civil (1881),a condamné «ce qu'on appelle
le droit moderne et la souveraineté du peu
ple
L'Encyclique Immortale Dei sur la con
stitution hretienne des Etats a condamné
la prétention de chercher la règle de la
ANNONCES
Annonces 15 centimes la ligna
Réclames 25
Annonces judiciaires 1 tr. la ligne.
vie civile ailleurs que dans les doctrines ap
prouvées par l'Eglise elle a enuméré
les erreurs du droit nouveau par exem
ple celles-ci l'Etat n'a pas chercher
quelle est la vraie religion ni en préférer une
aux autres, il doit accorder toutes 1 égalité
des droits. Chacun sera libre de suivre la
religion qu'il voudra ou même aucune
Contre ces erreurs, Léon XIII renouvelle
les anathèmes de Pie IX et de Grégoire XVI.
L'Encycliquesurla liberté humaine (1888)
a dénoncé cette école d'hommes qui veu
lent être appelés libéraux elle a condamné
les libertés des cultes, de pensée, de la pres
se, d'enseignement La justice et la raison
défendent l'Etat d'avoir les mêmes senti
ments envers les différentes religions Les
hommes ont le droit do propager librement
et prudemment ce qui est vrai et honnête
mais pour les opinions mensongères, l'auto
rité pub'ique doit les réprimer Ennemi
du libéralisme le Pape admet dans cette
Encyclique une certaine tolérance, mais
précaire L'Eglise tient compte de la
faiblesse humaine. Tout en n'accordant de
droits qu'aux choses vraies et honnêtes, elle
ne s'oppose pas ce que le pouvoir public
supporte quelque chose de contraire la
vérité et la justice pour éviter un plus
grand mal ou pour obtenir et conserver un
plus grand bien Mais il arrive que l'Eglise
acquiesce certaines libertés modernes, il
demeure vrai que ces libertés ne sont pas
bonnes en elles-mêmes, parce qu'il répugne
la raison que le faux ait le même droit que
le vrai Est condamnable la doctrine af
firmant que l'Eglise doit se borner ex
horter, persuader, diriger ceux qui se sou
mettent elle volontairement, qu'il ne lui
appartient pas de juger et de punir les au
tres.
Nous pourrions prolonger ces citations
Mais celles qu'on vient de lire sont allu
ment suffisantes.
Qu'en pensent nos gazettes cléricales
Il ne s'agit pas ici d'un journal on «l'un
monseigneurqu-Iconque II s'agit «lu elief
même <l<» l'Eglise qui, du haut du
trône pontifical réprouve nettement et suia-
bondamment toutes nos libertés consti j-
tionnelles.
Ou bien les cléricaux acceptent les direc
tions du Pape, et alors ils ne peuvent être
des amis sûrs pour la Constitution de 1831.
Ou bien ils acceptent le régime constitu
tionnel, et ils ne sont plus dès lors de bons,
de vrais catholiques.
Car, il n'y a pas de distinguo qui tienne.
L'autorité du Pape n'est pas seulement d'or
dre religieux, elle s'étend aux choses politi
ques quand a politique est liée aux inté
rêts religieux (lettre de Léon XIII l'évè-
que de Grenoble, 22 Juin 1892)
Il faut choisir, messieurs les cléricaux.et
ne pas vous poser en défenseur de la liberté
tout en laissant le Pape infaillible dont vous
êtes les sujets obéissants, condamner la li
berté.
M. Woeste et ses amis ressemblent la
chauve souris du poète. Je suis oiseau,
voyez mes ailes je suis souris, vivent les
rats.
On ne peut être la fois souris et oiseau,
clérical convaincu et constitutionnel sincère.
Séance du Mardi 9 Mai 1903.
M. Daens interpelle le ministre de
1 intérieur sur le pillage de la caisse com
munale d" A lost.
Le receveur communal d'Alost,*nrré
en fonctions en 1886 a reconnu avoir
commencé ses détournements en 1890.
En 1S98 ces détournements s e' -vni-nt
136,000 francs Pendant 8 an- p r-.in
né n'a jamais vérifié la caisse c.m .ni-
nale, en dépit des prescription-, f.u m- I-
les de la loi. On est convaincu que
d autres personnages que le receveur
communal ont gaspillé dans la caisse.