Les cléricaux
l'œuvre.
Rappel.
Entre cléricaux.
Annulation (les l'élection
de Voormezeele.
La Députation Permanente, dans
sa séance de Vendredi, a décidé lan-
nulation des élections de Voorme
zeele.
On se rappelle que la liste de pré
sentation du candidat M. Achille Ver-
faillie avait été remise au président
du bureau elecioral, M. J. Bailleul,
par quatre électeurs de la commune
MM. Henri Uieryck, Auguste Mes-
siaen, Bene Sulfys et Philippe Sohier,
signataires de la présentation M.
Bailleul savait, par la remise de la
liste des autres candidats qui avait eu
lieu précédemment, que Messiaen se
trouvait parmi ces autres candidats.
Au lieu d acier que la candidature
Verla111ie lui avait ele présentée par
MM. Dieryck, Suffvs et Sohier, il
avait acte comme présentants MM.
Dieryck, Messiaen et Sulfys.
Le bureau électoral avait argué, en
outre, de ce que la présentation de
la candidature Yerfaillie ayant été
signée par 13 électeurs de la commu
ne, il se trouvait parmi ces 13 signa
taires: d abord Messiaen, candidat
lui-merae sur une autre liste, ensuite
trois autres personnes notoirement
connues, disait-il, comme ne sachant
p .s apposer leur signature.
La Députation Permanente a jugé
que M Bailleul avait commis une
irrégularité et que les arguties du
bureau devaient être écartée.-. Elle a
donc ordonne de nouvelles élections.
Ceci est un premier camouflet au
Journal d'Ypres qui dans son n° du 31
Octobre annonçait que sur les 39 ré
clamations dont la Députation Per
manente de la Flandre occidentale
était saisie, il y en avait cinq qui
concernaient notre arrondissement
Crombeke, Voormezeele, YVervicq,
Zandvoorde et près, et ajoutait au-
dacieusement Si toutes les réclama
tions sont aussi peu fondées que celle
d Ypresla Députation Permanente
aura tôt fait de se prononcer
Le Journal d Ypres peut s attendre
encore d autres camouflets.
La jeunesse catholique.
Journal d'Ypres qui crie bien tort la
mystification
C'est qn'il y a l'appui de notre ré
clamation des arguments auxquels on
ne répondra pas et que le Journal d'Y-
pres passe, du reste soigneusement
sous silence.
Ponr ne parler qne des condamnés,
il a beau insister sur ce point que la
loi exige la production de documents
pour écarter un électeur du scrutin.
C'est là une question de preuve, que le
législateur a imposée aux réclamante,
mais qui n'infirme en rien le principe
énoncé par les articles 173 et 21 du
Code électoral qui disent que ceux
qui sont suspendus de leurs droits
électoraux, par application de ces
articles, ne peuvent prendre part au
vote, a
La non production des documents
prévus ne les réhabilite point Leurs
votes restent nuls et ne peuvent déci
der d'un scrutin.
D'un autre côté, affirmer que c'est
aux associations politiques et aux par
ticuliers fournir ces documents, c'est
proclamer une absurdité. Comment
nue association politique ou un parti
culier pourraient-ils s'acquitter de ce
devoir r Chaque semaine des condam
nations sont prononcées par nos tribu
naux correctionnels et un électeur in
scrit sur les listes d'Y près peut être
condamné par n'importe quel tribunal
du pays; comment dans ces conditions,
la vérification des listes électorales
pourrait-elle être abandonnée aux as
sociations et particuliers
Ce qui est certain, c'est que ce de
voir iucombe aux administrations com
munales, qui, elles, sont renseignées
par les parquets Ce devoir leur est im
posé dans un intérêt public et toute
administration respectueuse de la loi et
soucieuse de sa dignité le remplit. Les
administrations communales honnêtes
et consciencieuses rayent, chaque an
née, des listes électorales les condam
nés et les indignes et quand les con
damnations surviennent après la con
fection des listes, elles ne les convo
quent pas ou si elles croient devoir le
faire, elles ont soin de remettre, aux
présidents des bureaux de vote, les
documents nécessaires pour les empê
cher de participer au scrutin.
Ici, les documents n'ont |>as été pro
duits, contrairement ce qui se fait
ailleurs. L'administration de M. Co-
laert avait la sainte frousse, c'est son
excuse il fallait avant tout sauver
l'écharpe du maïeur même au prix
d'une malpropreté.
C'est ce qui eut lieu et c'est ce que
le Journal Y Ypres a aujourd'hui pour
mission de justifier. Peine perdue,
cher confrère, vos arguties ne parvien
dront pas donner le change l'opi
nion publique, qui, en notre bonne
ville d'Ypres, les malpropretés répu
gnent.
Renoncez donc un travail stérile.
Donnez plutôt libre cours votre
gratitude envers ceux qui vous ont ap
porté l'appui de leurs sept misérables
votes. Vous serez mieux dans votre
rôle.
Vous avez, du reste, heureusement
débuté dans cette voie en traitant de
dénonciateurs et d'individus MM. Au
guste Bruntaut et Polydore Vormeu-
len qui ont eu le courage de faire, ce
que notre maïeur n'a pas osé faire
respecter la loi.
Dénonciateurs et individus ceux-là,
parce qu'eu citoyens honnêtes et res
pectueux de la légalité, ils veulent,
usant de leur droit, prévenir pour l'a
venir le retour de pareils abus.
Héros, sans aucun doute, les frau
deurs, les receleurs et autres condam
nés qui, au mépris de la loi, vous ap
portent l'appui de leurs suffrages.
Bravo Messieurs les cléricaux
Conspuez les honnêtes gens et sa
luez, chapeau bas, les délinquants ce
sont vos sauveurs
Nos élections communales ne sont
pas encore validées et déjà de toutes
parts nos maîtres font sentir, sans
doute, bu nom de la liberté, qu'ils re
vendiquent si chaudement en leur
faveur quand elle peut leur profiter,
tout le jxùds de leur haineuse domina
tion.
Ce sont, fant-il le dire, rien que les
petits qui sont visés. Daus no're der
nier numéro nous faisions allusion
un fonctionnaire de l'Hôtel de Ville,
qui fut frappé de suspicion parce que
quelque dénonciateur prétendait l'a
voir rencontré porteur d'un bluet le
jour de l'élection.
Aujourd'hui il n'est bruit en ville
que d'une enquête ouverte par le mi
nistre de- la Justice parmi le person
nel occupé la construction de l'Ecole
do bienfaisance. Nous ne savons pas
quels faits ont pu être dénoncés, ni par
qui. Le Journal <C Ypres, qui a pour
rédacteur en chef quelqu'un qui pré
tend avoir l'oreille du ministre, pourra
peut-être nous instruire ce sujet.
Nous lirons avec intérêt les rensei
gnements qu'il voudra nous donner
Peut-être pourra-t-il nous dire s'il
entre également dans les intentions
du ministre d'ouvrir une enquêfe
sur les agissements des magistrats,
qui, au vu et su de tous, se sont jetés
dans la mêlée des partis
Quand on se montre disposé agir, la
justice la plus élémentaire commande
de frapper les grands au même titre
que les petits.
Nous ne parlerons pas du clergé qui,
lai aussi, émarge au budget de l'Etat.
Mais ce serait trop exiger que de de
mander qu'il fut placé sur le même
pied que les autres fonctionnaires.
René, (mielleux). Eh bien Henri,
que dites-vous de la réplique du Jour
nal d1 Ypres la réclamation des libé
raux
Henri, (solenael). Admirable,
mon cher maître
Mais ce n'est pas l'avis de Scheyven et
Hollevoet
René Comment cela
Henri. Mais oui Je viens de lire
chez Callewaert une lettre adressée
l'éditeur du Journal d? Ypres, qui vous
parviendra certainement, et où les au
teurs du Recueil électoral font remar
quer assez ironiquement qu'on ne sait
pas lire la rédaction du Journal d'Y-
pres
René. Voilà qui est un peu fort,
par exemple
Est-ce que le cas de Framenes n'était
pas tout fait différent de celui d'Y-
res Est-ce qu'il ne s'agissait pas
rameries d'une élection où l'on avait
par erreur fait usage des listes provisoi
res, au lieu d'admettre les électeurs
d'après les listes définitives Qu'est-ce
que cela a de commuu avec la réclama
tion des libéraux contre
Henri. Pardon des radico-socia-
listes
René (ne reprenant). Quelle analo
gie y a Ml dans le cas de Frameries
avec la réclamation des radico-socialis-
tes contre l'élection communale d'Y-
pres Est-ce que je n'ai pas lu, de mes
yeux lu, dans le texte même de la ré
clamation des radico-socialistes, qu'ils
invoquent le cas de Frameries titre
d'analogie
Henri Certainement non, cher
maître, s'il faut en croire, du moins,
MM. Scheyven et Hollevoet. L'analo
gie ne gît pas daus la similitude des cas
(qui sont tout fait dissemblables)
mais dans la similitude des décisions
qui pourraient intervenir. Les libéraux
d'Ypres demandent que la Députation
permanente proclame élus, en vertu
des articles 44 et suivants de la loi élec
torale communale, MM Noif et De-
chièvre en annulant l'élection de MM.
Lemahieu et Vandenboogaerde. Mais
il est craindre, disent-ils, que, com
me dans le cas de Frameries où la Dé
putation permanente d6 Mons avait
validé l'élection en partie et ordonné
une nouvelle élection partielle pour le
surplus,ici aussi n'intervienne un A R
annulant l'élection pour le tout et or
donnant un nouveau scrutin pour le
tout Voilà, cher maître Comprenez
vous
René Qu'importe tout cela Nous
n'avons pas faire le jeu des libéraux
et nous péuétrer de leurs mauvaises
raisons.
Henri (avec admiration). Alors
vous aviez bien compris, mais mal in
terprété exprès C'est ce que vous ap
pelez prouver par deux et deux font
quatre que la réclamation libérale
n'est pas fondée Vous êtes très-fort,
cher maître
René tiès-fat Vous êtes encore
jeune, Henri Tâchez de vous corriger
de cela, mon ami, surtout quand vous
porterez l'écharpe.
Constant survenant). Eh bien,
Messieurs, quelles nouvelles de 1 annu
lation
-- René Von3 y croyez vous
Constant. Certes oui, et ce ne se
rait que justice
René Toujours le même farceur
Constant. Farceur tant que vous
voudrez Mais je trouve que Messieurs
Nolfet Dechièvre devraient être nom
més.
René. Alors vous n'avez pas lu
dans le Journal d?Ypres la réfutation
de la réclamation libérale
Constant. Ma foi non Et je n'ai
que faire de tout cela. Supposons que
les élections soient validées, croyez-
vous que l'administration communale,
telle qu'elle sera composée, représente
le corps électoral Yprois Nous serons
l'émanation de la moitié des Y prois, et
nous siégerons au Conseil contre le gré
de l'autre moitié
René. C'est la loi cela
Constant priant). Généralement
quand on invoque la loi c'est pour
mieux la violer.
Henri Cependant quand vous di
tes que nous ne sommes les élus que de
la moitié des électeurs Yprois, vous
dites une chose inexacte.
Constant. Inexacte Laissez un
peu les Yprois libres de voter comme
ils l'entendent, et vous n'aurez pas
même la moitié de leurs votes.
René et Henri s'éloignent en haus
sant les épaules.
Constant (très souriant) salue une
jolie passante.
Nous sommons itérativement le Col
lège échevinal de publier au Recueil
des actes de l administration communale,
les» comptes «les Ilosniees «le
1900, 1901 et 1902, ainsi
'I"e les» comptes «le la caisse
«les» capitaux tles même* an
nées» et de celle de 1899, de la
dite administration.
Nous répétons qu'il importe, dans
1 intérêt des contribuables, comme
dans celui des pauvres, que cette pu.
blication ne se fasse plus attendre,
défaut de quoi le Collège des Bourg,
mestre et Echevins se reconnaîtrait
complice de la mauvaise gestion d6
l'administration hospitalière et prou
verait ainsi qu'il veut cacher la situa
tion financière de celle-ci qui est
inextricable.
On sait par le Recueil susdit que le
compte de 1899, le dernier qui a été
publié, accusait déjà un déficit, l'or
dinaire de 50,706fr. 3/ c. et cela après
avoir prélevé 15,500 fr. sur les revenus
de la fondation Godtscbalck afin d'aug
menter les res ources ordinaires an
nuelles, ce que les administrateurs des
Hospices n'avaient pas le droit de faire
et ne sauraient justifier.
A combien s'élève aujourd'hui le dé
ficit qui depuis 1899 est allé en crois
sant d'année en année 100 non
120,000 fr. ou plus
C'est ce que nous voudrions pouvoir
établir.
Quoi qu'il en soit, ne l'oublions pas
aux termes de la loi, le déficit doit être
comblé par la caisse communale, c'est-
à-dire par nous tous, contribuables.
En outre, il ne sera pas inutile de
faire remarquer que ce sont les mêmes
cléricaux, nos gouvernants actuels
qui cachent aujourd'hui la déplorable
situation financière des Hospices, eux
qui se permettaient d'écrire avec la
plus insigne mauvaise foi, dans ^Jour
nal d'Ypres, quand les libéraux étaient
au pouvoir, que l'Hôiel de Ville était
une maison de verre mat où les affaires
étaient bâclées en secret et l'insu du
public, bien que tout se faisait et se
discutait au grand jour Comptes et
budgets communaux étaient régulière
ment et ostensiblement affichés tout au
long, sous le Nieuwwerk et y restaient
affichés. Le public pouvait y examiner
loisir ces documents.
Les libéraux du reste ne cachaient
rien et n'avaient rien cacher.
Mais dès que les cléricaux sont arri
vés au pouvoir, ils n'ont rien eu de
plus pressé que de supprimer cet affi
chage.
De peur que le public ne discute
leurs actes, ils se sont bornés attacher
leurs comptes et budgets, en cahiers,
un clou, au moyen d'une ficelle, dans
le vestibule d'entrée de l'Hôtel de Vil
le pendant quelques jours, et sans l'an
noncer au public de sorte que ces do
cuments passent inapperçus et que
ceux qui ont connaissance de cette sin
gulière publication ne peuvent quedif-
ficilement les consulter ou le^ exa
miner.
Nous laissons au public impartial le
soin d'apprécier les procédés de l'ad
ministration libérale de jadis et de
ceux de l'administration cléricale d'au
jourd'hui.
Le Journal d'Ypres nous apprend qu'il
vient de se fonder en noire ville, une nouvelle
sociéié politique sous le nom de: Fédération
des jeunesses catholiques Katholieke voor-
wacht et qu'elle a procédé l'installation
d'un Président auquel a été adjoint un au
mônier, personnage obligé, paraît-il, ayant
pour mission de veiller ce que les jeunes
membres de la gildenouvelle ne s'écartent pas
de la voie tracée par notre Mère la Sainte
Eglise.
On prétend que ce nouveau rouage clérical
était absolument nécessaire pour stimuler le
zèle et l'ardeur des cléricaux, quelque peu at
tiédis par suite de la discorde qui règne entre
leurs chefs.
La nouvelle société est composée de jeunes
gens pétris et façonnés par le clergéet son
entière dévotion.
A l'occasion de son installation, le jeune
président, plein d'illusions et imbu des doc
trines des jésuites dont il est l'élève très sou
mis, a prononcé un discours dans lequel il a
exposé des idées d'un autre âge et qui coutras-
tent singulièrement avec le progrès et l'esprit
moderne II s'est attaché en outre faire l'élo
ge de notre incomparable Bourgmestre.
M. Struye a également pris la parole. <-e
dévot vieillard qui est un anachronisme pol'"'
que (1) a fait la leçon aux jeunes membres de
la société. Soyez s'est-il écrié dans son
fanatisme religieux, des enfants dévoués
et soumis, dociles au Pontife suprême, fdè-
les la voix de notre Evêque, soumis aux
directions de vos prêtres.
En entendant un pareil langage de la part
d'un écbeviu que M. Colaert s'est accolé, on
n'est guère étonné de l'arrogance et du pouvoir
que s'arrogent, sur l'autorité civile, les prêtres
de no< jours qui commandent en maîtres
l'Hôtel de Ville et pour qui le Collège des
Bourgmestre ei Echevins esi le très humble et
très obéissant serviteur.
(1) Lire le Journal d'Ypres du 23 Septem-
bre dernier et le Progrès du 27 du même
mois.