A la Chambre.
La séparation de Poclcapellc.
Stand.
Droits d'entrée sur les
Houblons.
Discours
de U. Paul H V\IA\S.
lennel hommage la mémoire da duc
dTreel
Le Sénat procèle ensuite la vérifi
cation des pouvoirs de M Van de
Werve, sénateur suppléant de Malines,
remplaçant le duc d'L'rsel.
On passe aux accidents du travail.
m. Francotte prononce un discours où
il définit quelle sera l'attitude du gou
vernement. Il confesse que la loi n'est
pas parfaite, et prie le Sénat de se ral
lier aux conclusions des commissions.
Il appuie surtout sur cette considéra
tion que si l'on commence changer la
loi, tout sera refaire.
M. Verspreevicen, d'Anvers, déclare
pour commencer que la loi est inexécu
table. Comment va-t-on établir le sa
laire des ouvriers Pour l'établir, il
faut deux facteurs, d'abord le taux du
salaire, et ensuite le nombre des jour
nées. Si l'un des facteurs fait défaut,
sur quoi se basera-t-on Personne ne
peut déterminer combien de jours par
an les ouvriers du port d'Anvers tra
vaillent.
Séance du Mercredi 2 Décembre 1903.
M. le comte Henri de Mérode est élu
président par 74 voix sur 85 votants.
Le Sénat aborde la discussion géné
rale du projet de loi portant révision
des traitements des juges de paix et
des greffiers.
M. Vanden Heuvel expose le but du
projet de loi qui tend uniformiser le
traitement des personnes appartenant
l'ordre judiciaire Pour atteindre ce
résultat, les greffiers recevront, après
chaque période de 5 ans, une augmen
tation de 300, 250 et 200 francs, selon
la juridiction laquelle ils appartien
nent.
Le projet est adopté l'unanimité
des 67 membres présents.
La commission s'est réunie Mardi
dernier.
Etaient présents MM. Colaert, Pil,
Van Merris, Nolf et Bnrloz.
A l'unanimité de ses membre, la
commission s'est prononcée pour la
séparation de Poelcapelle de la com
mune mère.
-s-ns--ssr"5ï'>-*--
La question du stand a été traitée
la Chambre, Mardi dernier. La dis
cussion trouvait sa place l'article 38
du budget de l'Intérieur qui prévoit un
crédit de 75,000 francs pour la con
struction et l'amélioration de tirs la
cible en province.
M. Nolf s'y était fait inscrire.
M. Colaert, en sa qualité de rappor
teur du budget, prit la parole en pre
mier lieu. M Nolf se rallia ses
observations auxquelles il n'y avait,
du reste rien ajouter
Nous les reproduirons, d'après les
Annales Parlementaires avec la ré
ponse du Ministre,dans notre prochain
numéro.
La section centrale, chargée d'exa
miner la proposition de loi établissant
un droit d'entrée sur les houblons et
lédnisant le droit d'accise sur les biè
res, s'est réunie Mercredi après midi
Un rapport très long et très docu
menté a été lu par M. Verhaegen, le
clérical député de Gand L'honorable
rapporteur demande que dans les né
gociations avec l'Allemagne on excepte
et. laisse en suppura l'article concernant
le houblon. Il pense que plus tard l'Al
lemagne fera des concessions sérieuses
aux droits d'entrée.
M. Verhaegen s'oppose donc tout
droit d'entrée, qu'il considère d'ail
leurs comme inefficace,pour l'industrie
houblonnière II préconise toutes sor
tes d'encouragements. primes, exposi
tions, conférences, etc etc.
L'abbé Daens, qui avait déposé la
proposition de loi visant les droits d'en
trée sur les houblons étrangers,
compte demander la prompte discus
sion de sa proposition.
Nous reproduisons ci-contre d'après
le compte-rendu analytique le magis
tral discours prononcé au cours de la
discussion du budget de l'Intérieur
par M Paul Hymans, le jeune leader
de la gauche libérale.
Nos lecteurs nous sauront gré d'avoir
reproduit dans nos colonnes et élo
quent discours, où se trouve exposée
dans toute son ampleur notre doctrine
libérale.
M. HYMANS. Mes amis et moi assis
tons un spectacle vraiment divertissant
c'est le tournoi entre socialistes et catholi
ques. Les seconds reprochent aux premiers
d'êtrerépublicainsetrévolutionnaires; les pre
miers reprochent aux catholiques de pour
suivre une politique anticonstitutionnelle ex
clusive de la liberté. Je me rallie aux con
clusions des uns et des autres. (On rlï!) J'es
time que les catholiques ont raison et que les
socialisies n'ont pas tort.
J'ai constaté qu'au milieu de la vivacité
des ripostes, personne n'a songé nous. Ce
silence nous grandit, car il ressort que n< us
sommes un parti sincèrement constitution
nel, sans réticence ni restriction-.
Dans la mémorable séance du 16 Août
1880 M. Leclercq, membre du Congrès na
tional, qui était un libéra1, a prononcé ici ces
paroles lapidaires Nos libertés constitu
tionnelles sont un principo vrai, et la vériié
est immuable.
Voilà bien notre doctrine Nous vouions
le plus de liberté possible et c'est pourquoi
le parti libéral s'est consacré diffuser l'en
seignement, parce qu'il n'y a pas de liber:
dans l'ignorance et la misère
Nous voulons défendre la liberté partout
où elle est menacée. On nous demande où la
libertéestopprimée. Evidemment, certainsat-
tentats sont incontestablement impossibles,
tellement nous sommes imprégnés de liber
té, mais lorsque le fait d'appartenir une
secte religieuse et politique constitue une fa
veur, une préférence, comme c'est le cas ac
tuellement, il n'y a plus de véritable liberté
ni d'égalité entre les citoyens.
On me citait récemment un village où la
châtelaine est catholique, le bourgmestre ca
tholique, le médecin catholique et le notaire
aussi. Le curé y a institué une coôp^çrative,
mais pour en faire partie il faut remplir ses
devoirs religieux. Quelle est la liberté dont
jouissent les habitants de ce village
Autrefois le Roi ouvrait les Chambre.- et
faisait connaître dans le discours du tiône
quels étaient les projets du gouvernement.
Maintenant c'est le silence Ùn jour M. d;
Burlet lut au dëbutd'un«session une déclara
tion du gouvernement qui était une sorte de
discours du trône. C'était encore un pro
gramme mais, présent? Aussi au début
de chaque session, chacun se demande ce
que feront les Chambres, en dehors des bud
gets et personne n'en sait rien
Le parti de M. Woeste a eu son program
me mais il est épuisé depuis le vote de la
loi de 1895 et celle du volontariat. Mainte
nant il estime qu'il suffit de vivre.
M. WOESTE Vous pourriez bien
compter sans votre hôte
M. HYMANS. La droite compte dans
ses rangs le parti des catholiques avancés,
des catholiques démo-chrétiens, bien qu'il
y ait toutes sortes de démocrates chrétiens
et que l'un d'eux soit même renie ici. (Rires
gauche.)
M. DAENS. Je suis 'e vrai (Nou
veaux rires.)
M. HYMANS Si je consultais vos ad
versaires. ils ne seraient pas le votre avis
Il a donc droite des députés catholiques
quelque peu art'stes, tels que MM Helle-
putte et Verhaegen. qui ont un programme
et je crois que r.ous le verrons bientôt ce
programme sera en opposition avec celui de
M. Woeste et du gouvernement pour s'en
tendre avec l'extrême gauche.
M. WOESTE. Diviser pour régner
Mais cela ne réussira pas.
M HYMANS. Diviser pour régner
Tous vos discours n'ont-ils pas ce but? (Ri
res gauche.) J'ai le droit de faire état des
ferments de discorde qui existent dans votre
parti, tout en n'ignorant pas qu'au dernier
moment un prélat espagnol, installé au Va
tican. vous mettra d'accord. Nouveaux ri
res gauche
Le parti catholique se targue de sauver le
pays et c'est l'erreur des socialistes de lui en
avoir fourni l'occasion M. Vandervel le s'est
expliqué sur ce qu'il faut entendre par révo
lutionnaire. J'avoue que j'y ai perdu mon
latin.
M. FURNÉMONT. Votre latin doctri
naire.
M. HYMANS. - M. Vander.elde n'est
pas révolutionnaire, dit-il, il est évolution-
niste Mieux eût valu répudier toute violen
ce, en sa qualité d'h mmede réflexion et
d'étude.
Le parti socialiste est entré ici en 1894
comme une ir mbe, annonçant qu ii allait
tout détruire
M. SMEETS. - C est vous qui disiez ce-
la
M. HYMANS. ...or, il n'a rien détruit
d.i tout. Il nous a servi une foule de mots
très va ns qui n'on: eu d'autre résultat que
de renforcer la réaction.
M. Frédéric 1)EL\ AUX C est très
vrai.
M. HYMANS Si le parti socialiste
avait reconnu que la Constitution était une
transaction, s'il avait voulu ne pas renver
ser nos institutions nationales, se bornant
viser un idéal, combien l«s choses auraient
changé Le parti socialiste n'aurait pas
alors créé les divisions qui nousséparent Le
parti catholique ne vit actuellement que de
la peur qu'inspire le socialisme et dont il
fait usage auprès des éléments flottants du
pays.
Quand les cléricaux prétendent qu'ils dé
fendent la Constitution qu'ils ont faite, ils
ne connaissent pas l'histoire et M. Vander-
velde le leur a montré... en parfait doctri
naire, comme l'a si bien dit M. Woeste. En
réalité, la majorité du congrès était libéra
le.
M WOESTE M Defacqz et ses amis
ont voté contre nos libertés.
M HYMANS Erreur les catholi
ques réclamaient la personnification civile
pour les corporations le Congrès s'y refusa
comme il refusa l'antériorité du mariage re
ligieux sur le mariage civil, M. Surlet de
Chokier, qui fut élu régent, était un libéral
tout cela ne prouve-t-il pas que la majorité
était libérale
Il est vrai que les catholiques s'inspiraient
alors de Lamennais, mais il est vrai aussi
que Grégoire XVI que M. Vandervelde a
oublié ton iamnaitees doctrines.
M. WOESTE. C'est parce qu'il a vou
lu vous laisser quelque chose. (Rires droi
te.)
M. HYMANS. Vous êtes arrivé un
certain âge, mon cher collègue,tout en con
servant une grande verdeur le passé pour
ra vous servir de consolation. Avec le Con
grès de Mahnes naît un nouveau parti ca
tholique, celui du Syilabus et des Encycli
ques. C'est alors que le Bien public publie
des articles virulents et qu'à Louvain les
professeurs suivent les doctrines de M. Pe-
rin.
M. Woeste trouve que tout cela est bien
vieux mais ce vieux retapé reste toujours
neuf En 1888, le Courrier de Bruxelles fit
revivre toutes ces vieilles questions et com
battit ave ardeur le principe mauvais de la
liberté des opinions. D'où polémique dans les
journaux, auxquels le Courrier répondit
qu'il ne faisait que rappeler la pure doctri
ne catholique qu'on croyait, bien tort, ou
bliée. Voici comment il s'exprimait
Nous avons parlé l'autre jour du prin
cipe mauvais de la liberté des opinions, con
traire la doctrine catholique ce sont
ces mots reproduits en capitales, dont on fait
des épouvantails badauds libéraux.
Nous n'avons, cependant, fait que rap
peler la pure et simple doctrine catholique
mais, nous en convenons, l'attitude de cer
tains cathobques a pu laisser croire aux ad
versaires de l'Eglise que cette doctrine était
abandonnée. A ceux-là le Journal de Liège
donne un satisfecit il les trouve plus cir
conspects et mieux inspirés 1,'oppor-
tunismo pousse, en effet, quelques-uns des
nôtres faire 1 erreur des concessions
de plus en plus grandes Nous avons mon
tré comment, par la représentation pro
portionnelle, on veut nous obliger, en quel
que sorte, désarmer devant elle, tout au
moins lui ouvrir, sans combat, les portes
de nos assemblées délibérantes.
11 est donc opportun de rappeler que
l'enseignement de l'Eglise n'a pas varié
et que si les papes ont pu admettre, par
crainte d'un plus grand mal, des atténua
tions passagères, il ne nous appartient pas
d'en concéder de plus grandes et de diini-
nu?r encore les droits de la vérité.
Touchant la liberté des opinions dont il
a été spécialement parlé, faut- il rapueler les
Encycliques de GrégoireXVI et de PielX?»
Voilà l'avis de vos directeurs de con
science Le Courrier estime que les catho
liques ne sont pas assez pénétrés de ces en-
se gnements et que la revision de la Consti
tution n'a servi qu'à en accentuer les dé
fauts Voilà comment les catholiques sont
les défenseurs de la Constitution Le Cour
rier de Bruxelles regrette naïvement qu'on
ne l'ait pas revisée au point du vue celtique
(Rires gauche.) Une encyclique de Léon
XIII ne déclare-t-elle pas que la tolérance
n'est pas légi'ime quand elle encourage le
mal Et le Courrier approuva naturelle
ment
On dira peut-être que le Courrier est
peu vieux père, si bien tait qu'il soit \„Qn
ca Ui<
n ignore pas ses amnit s avec I honorai"
M. Woeste. D,e
Vous proclamez qu'il n'y a d'autre éduca
tion possible que celle qui est imprégnée
la religion Et il ne suffit pas au salut des
enfants qu'on leur enseigne la religion, cel
le-oi doit tout dominer, tout doit re par~
fumé de piétisme le traité de Mgr Rutp,
et M Woesie ne peut me reprocher dé
l'invoquer puisqu'il ne va plus dans aucune
réu .i»n de jeunes gardes sans dire la jeu.
ne^se a Le salut est dans la fo;...
M. WOESTE. Cela est vrai Maison
a répondu cinquante fois ce que vous re
prochez Mgr Rutten.
M. HYMANS. celui-ci est actuelle-
ment évêque de Liège, et il a prononcé der
nièrement un grand discours politique a
Hasselt. On dit même qu'il est en ce moment
l'arbitre entre M. Francotte et M. de Pon-
thière...
M. WOESTE. Quelles histoires!
quelles histoires
M. HYMANS. Donc, Mgr Rutten
écrit qu'il faut distinguer entre les pays
catholiques et ceux qui ne le sont pas com
plètement. Les premiers sont l'idéal. Aussi,
i'évêque de Liège vdmet-il que, dans les se
conds, le gouvernement peut tolérer des doc
trines fausses pour éviter un plus grand
mal. (Rires.) Pour vous, la Constitution
n'est donc vraiment qu'une transaction
pour les catholiques. Pour vous, moins
ii y aura de libertés et mieux cela vaudra!
Les libéraux, au contraire, veulent les plus
larges libertés. Comparez
Mgr Rutten estime que la liberté des cul
tes n'est qu'accidentelle
Aujourd'hui, il y a beaucoup de catholi
ques d'occasion ea'holiqnes par snobisme,
par intérêt, par intrigue, parce que, aujour
d'hui, le catholicisme est bien porté
Je sais que beaucoup se disent catholiques
qui ne le sont guère ils sont catholiques
"(Târ snobisme, ou par timidité les serviles
et les intrigants sont légion. Ce n'est pas
eux, c'est aux docteurs catholiques, aux
croyants orthodoxes qu'il faut demander la
vraie doctrine catholique. De plus en plus
vous associez partout la religion la politi
que.
M. WOESTE. Parce que vos amis
l'attaquent partout.
M FURNÉMONT. Certainement, et
nous le ferons de plus en plus (Ah ah
droite.)
M. WOESTE. Vous l'entendez
M. HYMANS. Les opinions de M.
Furnémcnt ne sont pas les miennes M.
Furnémont est, lui aussi, un pape laïc, un
apôtre allant de pays en pays prêcher un
nouveau dogme laïc Moi, je me fais un
point d'honneur de n'attaquer jamais la re
ligion.
M. WOESTE. Vous n'êtes pas tout le
monde.
M. HYMANS. Je n'attaque l'idéal
d'aucun homme sincère. Que chacun adore
son Dieu en paix, librement et dans le tem
ple qu'il choisira nul d entre nous ne me
nace sa liberté. Notre doctrine est de respec
ter les consciences mais elle ne veut pas que
la puissance publique se fasse l'auxiliaire et
la tributaire d'une Eglise ou d'une secte.
(Très bien gauche.)
M. DENIS. J'ai dit cela vingt fois.
M. HYMANS. Le parti catholique
cherche provoquer des attaques contre sa
religion en l'associant sa politique. Ré
cemment n'avons-nnus pas vu un prélat, un
évêque, rétribué par l'Etat, Mgr Rutten,
siéger dans un congrès politique Hasselt et
discuter la politique libérale? Quand le cler
gé intervint pour la première fois dans les
élections, tout le monde le blâma aujour
d'hui, on l'exalte
U n'est plus un pasteur d'âmes, il devient
un agent politique (Très bien S'il fa/tait
une preuve de plus, je vous citerais le fait
de M. Verhaegen, allant Rume consulter
le Pape sur des questions de tactique élec
torale.
M lUYSMANS Des hommes politi
ques allant consulter le Pape sur la ligne de
conduite politique des catholiques belges
M. HYMANS Pour qui est le Pape
On ne l'a jamais su. Un prélat espagnol re-
sidant Roin et qui a fait ses études en
Belgique, surnommé déjà le Pape belge- a
indiqué M. Verhaegen des règb-s sur
manière de former aux élections les listes de
candidats du parti catholique.
Nous voyons resurgir l'ultramontanisuue
d antan La doctrine catholique est tou
jours une doctrine de domination. Je signa-
le ceite situation au public il semble en
gourdi indifférent aux idées. Raison de plu5
pour affirmer les nôtres. Elles sont notre
raison d être et notre noblesse.
La po itique d'affaires favorise encore cet
te atonie, et ce serait une triste défaite poar
!a démocratie si elle devait sombrer dan=