Chroniquedela ville. Notre réclamation. Nécrologie. Singuliers procédés. Chemin de fer vicinal de Becelaere. Encore un abus. Acquittement. Les glacières. Samedi dernier ont eu lieu les fu nérailles de M. Ferdinand Laheyne, chef de bureau au Commissariat d'arrondissement. Le défunt, jeune encore, était uni versellement aimé et estimé pour son caractère aimable, pour sa serviabili té et son obligeance incomparables. Il avait été un des premiers fonda teurs et un des plus fermes soutiens du Collège de l'Union. Il était enco re actuellement secrétaire de l'Union des Anciens élèves du Collège Com munal. Nous lui rendons ici un écla tant hommage de reconnaissance, et nous nous inclinons émus et remplis de respect devant la tombe de ce brave garçon, de ce travailleur infa tigable, atteint avant l'âge d'un mal qui ne pardonne pas. Une foule nombreuse d'amis a ac compagné le corps l'église S' Jac ques, où furent chantées les absou tes, et de là sa dernière demeure. Les coins du poêle étaient tenus par MM. Ferdinand Merghelynck, Com missaire d'arrondissement Vannes- te, Secrétaire communal deWervicq Maurice Gorrissen, au nom de l'U nion des Anciens élèves, et Arthur Stoffel, au nom des amis. A la mortuaire, M. Ferdinand Merghelynck a prononcé le discours suivant »J avais en lui la confiance la p'us U tière quand je m'absentais, j'étais certai que la maison serait bien gardée, et je Pu. déclarer sans réserve que cette confiance n jamais été trahie du reste, il appartenu A l'élection, les libéraux ont en de 2,508 2,439 voix les cléricaux, de 2,049 a 2,013 les socialistes, 400. La majorité absolue étant de 2,485 et quatre libéraux l'ayant obtenue, le bureau principal les a proclamés élus et faisant application de la R. P. pour les trois autres sièges, les a at tribués la liste cléricale. Pendant la période électorale, nos amis avaient appris par diverses sources que la présentation socialiste portait des signatures fausses Immédiatement après l'élection, ces renseignements, contrôlés et condensés, ont paru suffisants pour fonder une requête en annulation du chef de présentation iriégu- lière et la députation permanente reconnais sant la gravité des faits dénonces, a décidé d'ouvrir une enquête et en a chargé M. Raeymaeckers, député permanent, qui a dans ses attributions l'instruction de toutes les affaires concernant l'arrondissement de Louvain. Ici relevons une première bourde grossiè re du XXe siècle se faisant écrire de Tirle- mont que cet honorable député permanent était un candidat évincé de cette même élec tion sur laquelle il était chargé d'enquérir. Nul Tirlemont n'ignore que M Raeymaec- kers n'a pas été candidat et nul, même au XXe Siècle ne devrait être assez ignorant pour ne pas savoir qu'il y a incompatibilité entre le mandat de député permanent et ce lui de conseiller communal. L'enquête a été annoncée par voie d'affi ches convoquant toute personne qui pour rait déposer comparaître, et des citations ont été envoyées certaines personnes na turellement indiquées par l'un ou l'autre ca ractère Président, membres du bureau principal, signataires de la liste socialiste visés par la réclamation, signataires de celle-ci, etc. La publicité la plus large a été donnée cette enquête et tous, cléricaux, socialistes.ainsi que libéraux ont été invités par les affiches, répandues profusion, venir déposer. C'est donc avec une mauvai se foi absolue que la presse cléricale affirme que les témoins cléricaux auraient été sys tématiquement écartés de l'enquête. Le jour de l'enquête, les témoins étant réunis deux heures dans la grande salle de l'hôtel do ville, y ont été harcelés par des cléricaux notoires qui leur disaient A quoi bon rester ici Personne ne peut vous obliger déposer, vous perdez votre jour née et aucune taxe de témoin ne vous sera al'ouée, etc. et ils cherchaient les en traîner dans les cabarets voisins. Si quel ques libéraux n'avaient pas été là pour pro téger les témoins contre cette pression éhon- té i, l'enquête n'aurait pas pu avoir lieu, faute des principaux témoins. Uneparanthèse pour faire remarquer de quelle façon la presse cléri'-ale altère la vérité. 0 i n'a pas idée de pareil cynisme Alors les cléricaux, voyant qu'ils ne pou vaient empêcher l'enquête, ont réclamé sa publicité. M. Raeymaekers leur a répondu qu'il ne pouvait pas enquérir publiquement au m lieu du tumulte et du bruit mais il a offert M Kinart, candidat clérical, et M Coenen, le principal agent clérical, de pren dre place côté de lui et d'assister l'en quête. Inutile de dire qu'en acceptant cette offre, ils auraient perdu tout moyen d'accuser le député permanent de partialité. Aussi se s<>nt- ils emprpssés de disparaître. Les cléri caux ont alors repris leurs tentatives pour éloigner les témoins et sont parvenus en faire quitter un certain nombre. C'< st ce moment que M Raeymaekers a utilisé la police mise la disposition de l'autorité su- [érieure par l'administration communale, pour rappeler les témoins qui avaient quitté et les prier de coin araitre l'enquête. Tous sont revenus, sauf djux notoirement connus comme incapables d'avoir apposé sur la liste socialiste, faute de savoir signer, la signature qui leur était attribuée. Les con clusions da enq' ête restent donc bien infé rieures la réalité. Tout ce que disent les journaux cléricaux de pression, de manœuvres, etc. dis libé raux, est absolument faux et il faut vrai ment la ressource incroyable de l'imagina tion et de la mauvaise foi cléricales pour n.-er répandre dans le public des insinua tions aussi men ongèr- s qu'odieuses. Il est notamment faux que les ouvriers signataires (1 la liste socialiste qui ont c-'inparu l'enquête sont i-mployés par des patrons libéraux notoires, qu'ils aient été gardés vue pendant l'enquête par leurs patrons libéraux, qu'une pression quelcon- q> e ait été exercée sur eux pour les enga- g.-r nier leurs signatures. S'il y a eu de la pres-ion exercée, des manœ.vres employées, c'est bien de la part des cléricaux qui ont tout mis en œuvre pour étouffer l'enquête et empêcher la vérité de se faire jour. L'enquête a abouti la constatation que des 57 signalu-es de la présentation socia- lisip. il faut en éliminer une demi-douzaine de non-électeurs et au moins autant de si gnatures fausses. Un des andidats socia- listas a, du reste, avoué l'enquête avoir signe complaisamment pour d'autres et n a- voir pas été seul concourir ainsi la for mation de la liste. Il est bien certain qu'elle n'a pas 40 signatures irréprochables. Dans ces conditions, la présentation so cialiste ne reunissant pas les cinquante si gnatures d'électeurs communaux exigées par la loi, peine de nullité, c'est illégale ment que ses candidats ont figuré sur le bulletin de vote. La députation permanente, s'en référant la jurisprudence ministériel!", consacrée notamment par l'arrêté loyal du 31 Décem bre 1895, concernant les élections commu nales de Morlanwelz, a validé l'élection de quatre candidats libéraux qui ont obtenu la majorité absolue, annule l'élection en ce qui concerne les trois mandats confères par ap plication de la R P. et ordonné une nou velle élection pour ces trois sièges. Cette décision a provoqué chez les cléri caux tirlemontois un véritable déchaînement de rage, qu'ils déversent chaque jour dans les colonnes des principaux organes eléri- caux le XXe Sièclele Patriote,1e Journal de Bruxelles sous forme de ci rrespondan- ces tissées d'accusations aussi fantaisistes qu'odieuses. L'honnête population tirlemontoise est profondément écœurée de leur cynisme et de leurs révoltantes manœuvres. Lorsqu'une décision est prise par la députation permanente de notre pro vince, il en est refusé communication la presse aussi longtemps que cette dé cision n'est pas notifiée aux intéressés. M. Brunfaut, signataire de la récla mation concernant l'élection d'Ypres, B'adressa le 9 Décembre au greffe pro vincial pour obtenir uue expédition de la décision. Ne recevant aucune réponse il rappe la, le 12, sa demande, par télégramme. Il reçut la lettre que voici Bruges, le 12 Décembre 1903. Monsieur Brunfaut, J'ai l'honneur de vous faire con- n naître que Monsieur le Gouverneur a formé un recours, titre conserva- toire, contre la décision par laquelle la Députation permanente a validé les élections communales d'Ypres. Cette décision n'ayant pas un ca ractère définitif, je crois ne pouvoir n en délivrer une copie dès présent. n Recevez Monsieur, l'expression de n mes sentiments distingués. Le greffier provincial Verougstraete Or, le 11, la délibération paraissait in extenso dans Het Nieumsblad van Vper et le 12, dans le Journal d'Ypres, orga nes du parti clérical Ce procédé l'égard de nos amis est par trop cavalier. Il n'est pas de juridiction du pays qui refuse aux intéressés communica tion des décisions qui les concernent. Il n'y a qu'à Bruges que l'on rencon tre de pareils procédés. On y traite les libéraux comme si, pour eux, il n'y avait ni droit ni justice. En tous temps, du reste, la cléricale et fanatique dépu tation permanente a agi de même. Rappelons-nous 1890 et 1891 Tas de sectaires (Réveil de Bruges) Un bruit circule en ville d'après le quel M. le Ministre de l'Intérieur lais serait tout bonnement périmer le délai de 30 jours, prévu par la loi (et qui court partir de la date du recours exercé par M. le Gouverneur de la Province), sans prendre de décision au sujet de notre réclamation contre les élections communales du 18 Octobre. Ce bruit a pris naissance la suite d'une de ces indiscrétions sous le sceau du secret familières un personnage important, très important de notre vil le Si le fait est vrai et se confirme, la préméditation de cette péremption sera significative et permettra au pu blic d'en tirer la morale qui convient. Nous ajoutons toutefois que nous n'en croyons rien. Il s'agit probable ment des élection? de Tirlemont. Nous avons pu constater une fois de plus, d'après le compte-rendu de la séance du Conseil communal du 12 c que nos édiles sont plus préoccupés de l'intérêt privé que de l'intérêt général. Notre excellent bourgmestre non? parait être dans cette question un peu énervé; il voudrait pouvoir satisfaire tout le monde, ce qui est impossible aussi a-t-il eu soin dans la discussion de dire qu'il ne faisait pas du choix du tracé une question politique. Le farceur N'en fait-il pas en tout Que de fois n'a-t- il pas changé d'avis et cela pour ménage»- certaines influen ces assez remuantes cependant on sait très bien l'Hôtel de Ville que c'est lui qui impose la ligne par la Grand - Fiace, la rue au Beurre et la rue de Stuers. Les grands inconvénients d'un tram vapeur les jours de kermeise, de foire et de marché lui ont été signalés plusieurs reprises, mais cela le laisse complètement froid qu'est-ce que cela lui fait que ce tram soit incommo de et donne une fumée nauséabonde, ne demeure-t-il pas rue S' Jacques Si les négociants ne veulent pas avoir leurs marchandises noircies et gâtées par la suie, vomie par les machines, ils n'auront qu'à fermer leur magasin au passage d'un tram voilà le raison nement tenu par quelques édiles ayant la prétention d'être fort intelli gents Dans toutes les villes, on réclame, on tempête contre l'établissement du tram a vapeur dans les rues de commerce et sur la Grand'Place, parce que de puis longtemps on a pu y apprécier ses grands inconvénients. Ah si dans beaucoup de villes c'était refaire, certains trams vapeur seraient bel et bien supprimés. Vouloir établir le chemin de fer vi cinal dans la rue au Beurre, où se trou vent nos plus beaux magasins, ou exi ger son établissement par la rue des Anguilles, où nons avons le coin le plus fréquenté et le plus dangereux de la ville, n'est-ce pas une aberration Et ne voyez-vous pas, certains mo ments de l'année, des trains entiers de betteraves, de chicorées ou autres mar chandises, remorqués par des machi nes fumantes^ traverser la Place, n'est- ce pas que ce serait rustique et réga lant que de fumée, que de saleté Et nos Halles, déjà dans un bas fonds, quelle triste figure ne foraient- elles pas, se trouvant dans une courbe disgracieuse nécessaire et indispensa ble, si on veut le tram au Marché-Bas. Une chose surtout, de tout ce qui a été dit dans cette séance mémorable, nous a fortement intrigué; c'est quand notre maire, disposant d'un excédent colossal, exige l'expropriation de quel ques noyers et en fait une affaire capi tale. Le tracé adopté et voté par son administration, malgré lui, ne se con struira pas aussi longtemps que les noyers ne seront pas repris et payés leur juste valeur. Dans toute autre ville, on se montre coulant, on est heureux de pouvoir contribuer largement dans la création de nouvelles voies de communications; ici on agit tout autrement on se mon tra exigeant pour des primes. Quels ad ministrateurs Par hasard cette exigence de la part de notre excellent bourgmestre n'est- elle pas motivée par sa volonté d'aban donner le tracé approuvé et voté en vue d'imposer le sien notre maïeur a des trucs pour arriver ses fins nous croyons ne pas nous tromper en disant que c'est bien là le véritable mobile qui le fait agir de la sorte. On nous a toujours affirmé que M. Colaert n'aime pas se soumettre aux décisions prises par son Conseil et qu'il désire régner en maître absolu nous le croyons aisément. C'est ainsi que le chemin de fer vici nal d'Ypres Becelaere tardera encore longtemps avant d'être achevé. De grandes affiches rouges collées aux endroits les plus apparents, réser vés cet effet, annonçant que le Notai re Vandermeersch résidant Ypres procédera le 9 Janvier 1904, une vente de taillis, baliveaux et 106 lots d'arbres épars, se trouvant sur des pro priétés des Hospices civils Faisons remarquer que M. le notaire Vandermeersch est membre de l'admi nistration des Hospices où il remplace feu M. Iweins d'Eeckhoutte. On dirait vraiment qu'il en coûte aux messieurs de l'administration, de 6e conformer aux usages et de poser des actes réguliers et légaux. Le seul individu poursuivi pour avoir maculé les affiches libérales pen dant la dernière période électorale a été acquitté. Tout commentaire, pour le moment, serait superflu. Si nous ne nous trompons, les gla cières sont destinées renfermer de la glace. Ici, Ypres, elles ne sont d'au cune utilité. Il y a quelques jours uue femme at teinte de crachement de sang avait besoin de glace. On s'enquiert la vil le et celle-ci répond que les glacières 6ont vides Quelle administration modèle Messieurs, Je croirais manquer tous mes devoirs, si je laissais fermer cette tombe sans adres ser un suprême adieu celui qui fut, pendant plus d'un quart de siècle, un collaborateur utile et un ami dévoué. Voilà qu'en moins de quatre ans, l'im pitoyable mort m'enlève d'une façon bien cruelle mes deux chefs de bureau, tous deux fonctionnaires d'élite, pour lesquels j'avais autant d estime que de sympathie, des hommes qu'on ne remplace pas aisément. M. Ferd. LAHEYNE, après avoir fait de solides études humanitaires au Collège communal d'Ypres, fut agréé, en qualité de commis en 1878, dans les bureaux du Com missariat il prit ses fonctions cœur et les exerça d'une façon tellement satisfaisan te, qu la mort de son prédécesseur, sa nomination ne fit pas question un arrêté de M. le Gouverneur de la Province, en date du ir Avril 1900, le nomma aux fonctions de chef de bureau. En cette qualité, il fit preuve de sérieu ses connaissances qu'il avait su acquérir par 1 étude et l'expérience. Il était exact dans tout ce qu'il faisait. Après s'être occupé, lorsqu'il n'était que commis, de la comptabilité des communes et des administrations charitables -travail ingrat et ardu de façon pouvoir Je con sidérer comme un véritable auxiJ'<"reJ ~e l'autorité provinciale, il fut chargé de 1 ad ministration des différentes caisses et s en acquitta avec ponctualité et sans que sa gestion ait jamais donné lieu la moindre critique.

HISTORISCHE KRANTEN

Le Progrès (1841-1914) | 1903 | | pagina 2