Théâtre d'Ypres.
L'industrie dentel
lière considérée au
point de vue local.
Un Yprois qui s'intéresse de
tout coeur la prospérité
de sa ville natale.
Noyade ISoesinidie.
Bourgmestre. \ominalion.
Méfiez -vous
(le la Coqueluche
ces demandes et promet d'y donner la
meilleure solution possible.
M Sobry reconnaît que la boîte aux
lettres se trouvant au coin du Vieux
Marché au Bois y est très mal placée
et pense qu'elle serait mieux sa pla
ce goit la rue Nouveau Marché au
Bois soit au Marché an Bétail.
JColaert. Ou pourrait examiner
la chose.
M D'Butetlere Que M. Sobry
respecte, du moins, notre boîte aux
lettres et que le Collège en place une
nouvelle an Marché au Bé'ail (Hila
rité).
La kyrielle des sollicitations étant
terminée, M le Président lève la séan
ce publique 6 heures.
De notre ancienne splendeur in
dustrielle, dont témoignent entre
autres nos Halles que les Yprois ad
mirent toujours, non sans une pointe
de mélancolique regret, il ne nous
reste plus que l'industrie dentellière,
qui, malgré tout, a gardé une cer
taine importance, car elle procure
encore du travail des milliers d'ou
vrières de la ville et des environs.
Deux genres de dentelles sont spé
cialement faits dans nos Flandres
la dentelle dite Valenciennes, et celle
faite avec du fil plus gros, désigné
sous le nom de torchon. Celle-ci, d'o
rigine plus récente. Le travail en est
peu rétribué, il est vrai, mais il en
est malheureusement ainsi de tous
les travaux manuels, surtout de ceux
qui sont du ressort de la femme. Au
surplus, le travail des femmes ma
riées ne devrait jâmais être qu'un
appoint ou supplément de ressource
dans le ménage. C'est le mari qui
doit être le gagne-pain de la famille.
Et quant aux ouvrières célibataires
ayant des goûts simples et modestes,
nous en voyons souvent qui vivent en
commun afin de réduire les frais gé
néraux du ménage. Du reste, les den
tellières sont parfaitement libres de
choisir un autre métier plus rémuné
rateur, car aucun contrat ne les lie
aux manufacturiers.
La mode et l'imitation mécanique
sont les causes principales de la bais
se survenue sur ces articles depuis
quelques années. La mode d'abord,
ce qui est facile constater. Quand
vous vous rendez dans une fête du
grand monde, vous y verrez bien peu
de belles dentelles quelques douai
rières vénérables s'en parent encore
comme d'objets de luxe précieux,
conservés avec le plus grand soin,
de génération en génération, avec les
diamants et les bijoux de famille.
A Bruges, nous voyons les ama
teurs du beau, après avoir visité les
églises, les musées, l'hôpital S1 Jean,
et y avoir admiré les œuvres incom
parables des Van Eyck, des Mem-
linck et d'autres primitifs illustres
de notre riche école de peinture fla
mande, s'en aller, l'Hôtel Gruut-
huuze, voir les dentelles qu'ils con
sidèrent comme d'autres objets d'art.
C'est l'Hôtel Gruuthuuze qu'on
peut passer en revue, pour ainsi dire,
l'histoire de la dentelle travers les
âges, car, c'est Bruges, paraît-il,
que les premiers essais de la dentel
le au carreau et aux fuseaux ont été
faits.
Mais la jeunesse, reine de la mo
de, préfère le tulle, la gaze, toutes
les choses jolies, légères, vaporeu
ses, mieux en harmonie avec la grâ
ce de son âge, et qu'elle peut varier
et renouveler plus souvent, en raison
de leur bon marché.
Les dentelles larges et d'un prix
éleve, telles que volants, pointes,
bct thés, dcharpes, etc., sont moins fai
tes près que par le passé, tout
ornement parce qu il y a moins de
demandes pour ces articles. Quel
ques fabricants de notre ville ont
fait des tentatives, et même de grands
sacrifices, pour relever cette indus
trie de luxe.
Aux diverses expositions de Paris,
Londres, même en Amérique et en
Australie, des spécimens variés,
chefs-d'œuvre de tous les genres,
ont été exhibés. Ils y ont été admirés
et ont valu nos courageux fabri
cants, ainsi qu'à quelques ouvrières
d'élite, des distinctions honorifiques.
Mais ces dentelles splendides n'ayant
pas été vendues, sont rentrées dans
les magasins, où elles représentent
encore aujourd'hui un capital consi
dérable improductif. Il a donc fallu
se rabattre sur les dentelles étroites,
courantes et ordinaires, qu'on venden-
core, surtout pour l'exportation en
Amérique, en Australie, etc., mais
condition qu'elles soient bien faites,
bon marché, et qu'elles puissent sou
tenir la concurrence avec les dentel
les faites la machine, perfection
nées au point qu'il faut être du mé
tier pour les distinguer de la vraie
dentelle faite au carreau.
L'industrie de la dentelle Valen
ciennes a subi de rudes épreuves, mais
elle résiste toujours, et il est sou
haiter qu'elle se maintienne et s'a
méliore. Dans ce but, il y a deux
choses essentielles faire Tout
d'abord, créer quelques nouveaux pe
tits dessins, simples et faciles re
produire en dentelles. Ensuite, for
mer des patronneuscs, dont le travail
consiste faire d'abord une piqûre
du dessin crayonné qu'on leur sou
met, et ensuite sur cette piqûre faire
la première reproduction de ce des
sin, en dentelle, ce qui s'appelle le
patron, travail qu'on remet alors,
comme modèle, l'ouvrière, ainsi
qu'un parchemin piqué sur lequel la
dentelle doit être faite.
Il serait donc désirer que dans
les-écoles dentellières ou industriel
les, on choisisse quelques élèves des
plus capables et des plus intelligen
tes pour leur apprendre ce métier
qui exige des aptitudes spéciales.
Pour créer une certaine émulation,
on pourrait ouvrir un concours- tous
les ans et accorder une récompense
au travail le mieux réussi l'année
suivante, la lauréate primée serait
naturellement hors concours, mais
on pourrait l'obliger former, son
tour, une ou deux élèves. Nous
croyons que ceci aurait un bon résul
tat.
A l'appui de ce que nous propo
sons, nous signalons ceux qui s'in
téressent notre industrie locale, et,
par suite, au sort de nos ouvrières,
que nous ne connaissons, pour le mo
ment, Ypres, que deux personnes
s'occupant de patronner des dessins.
Il y a par conséquent urgence
chercher, dès présent, leur don
ner des successeurs.
Il est un fait profondément regret
table, c'est que dans les écoles den
tellières on ne forme plus de bonnes
ouvrières les parents, malheureuse
ment, exigent que leurs enfants, dès
leur jeune âge, gagnent le plus d'ar
gent possible. Cela empêche le per
fectionnement du métier. Car il est
certain que si les dentelles étaient
bien faites, elles sei dent bien mieux
payées. Mais hâtons-nous de dire
qu'il n'en est pas de même pour
l'orphelinat Ste Elisabeth, par exem
ple, dont le but n'est certes pas de
faire gagner de l'argent aux orphe
lines, mais bien de leur apprendre un
métier perfectionné, au point de les
mettre même de subvenir plus tard
leurs besoins. C'est là que, sous une
direction intelligente et compétente,
on pourrait former facilement quel
ques ouvrières dentellières d'élite et
d'excellentes patronneuses
Feu Monsieur Jules Iweins, le re
gretté Président des Hospices, avait
l'intention d'améliorer le système du
travail, dans ledit établissement.
Son départ seul l'a empêché de réali
ser ce projet.
Un des grands avantages de notre
industrie dentellière est que les ou
vrières peuvent faire leur travail
domicile tout en soignant leur mé
nage et leurs enfants. Nous voyons
souvent aussi le mari, qu'il soit ma
çon, couvreur, jardinier, ou qu'il fas
se tout autre métier qu'il ne peut
pratiquer qu'à la bonne saison, pren
dre courageusement soin du ménage
pendant l'hiver, tandis que sa femme,
faisant assidûment de la dentelle,
aide ainsi sauver sa famille de la
misère. Puis, une dentellière ne man
que jamais de travail, les fabriques
ne sont jamais fermées, il n'y a ja
mais de grèves, on ne règle pas non
plus les heures du travail. Elle peut
donc, volonté, prolonger la soirée
pour gagner davantage. Elle jouit
ainsi d'une indépendance qu'on ne
trouve dans aucun autre métier. Dans
ces conditions, la vie de famille chez
nous est bien plus agréable que dans
les villes manufacturières où les fem
mes et les filles sont obligées d'aller
travailler dans des fabriques et usi
nes souvent malsaines. Il en résulte
encore, qu'en général, ici, les logis
sont mieux tenus. C'est donc une
question d'humanité, d'hygiène, et,
disons même, de moralité mainte
nir notre industrie dentellière et
chercher l'améliorer par tous les
moyens possibles.
Encore un avantage signaler
c'est la grande liberté dont jouissent
les dentellières pour vendre leur tra
vail. A part les ouvrages de quelques
dessins déposés, qu'elles sont obli
gées de livrer aux fabricants qui les
leur ont confiés, elles sont libres de
vendre toutes les autres dentelles, là
où bon leur semble.
Ajoutons qu'on pourrait croire
parfois que le sort des ouvrières se
rait plus heureux et qu'elles gagne
raient davantage en se passant des
intermédiaires. Il n'en est point ainsi,
car il y aurait cela bien des incon
vénients d'abord, toute personne
quelconque est libre de faire travail
ler directement pour elle, comme la
dentellière est libre d'accepter tout
ouvrage, n'importe qui le lui deman
de, pourvu qu'on lui remette 1 epatron
et le parchemin piqué de la dentelle
commandée. Ensuite, la plupart de
nos ouvrières n'étant pas dans l'ai
sance, on serait obligé de leur faire
des avances de fonds, avant que leur
travail ne soit achevé, si ce travail
est d'une certaine importance. Et,
quant aux petites dentelles de dessin
courant, une ouvrière, ayant besoin
d'argent, coupe, volonté, son ou
vrage par deux ou trois mètres la
fois, ce qui ne conviendrait certes
pas aux particuliers mais ce qui est
accepté par les marchands. Dans les
magasins on assortit les différents
bouts ou coupes, on les rejoint et on
en fait des pièces, variant de 20 30
mètres, qu'on revend ensuite aux
marchands de gros, pour l'exporta
tion, ou aux lingères. Nous croyons
que les ouvrières seraient bien
plaindre si on supprimait les intermé
diaires, car une commande d'un par
ticulier serait rarement renouvelée,
tandis que les manufacturiers achè
tent toujours leur travail, même en
temps de crise et de stagnation pro
longée des affaires
Outre les considérations qui pré
cèdent, un fait, qui mérite de fixer
l'attention de nos concitoyens, c'est
qu'en France, et notamment Va
lenciennes, on fait des tentatives
pour implanter l'industrie dentellière,
ce qui aurait peut-être quelque chan
ce de succès, étant donné le nombre
considérable d'Yprois déjà établis en
France avec leur famille.
Unissons donc tous nos efforts pour
défendre notre bien Que chacun de
nous apporte son idée utile la cho
se et ne nous exposons pas, par notre
imprévoyance et notre insouciance
voir se déplacer la seule industrie qui
nous reste, comme jadis notre indus
trie drapière dont l'Angleterre s'est
emparée, ce qui a été la cause pre
mière de la décadence de notre ville
J o
On vient de retirer du canal, Boe-
singhe, la cadavre d'un septuagénaire,
Edouard Arnoul, habitant cette com
mune.
La victime avait quitté le café Het
Sas Dimanche soir, vers 9 3/4, avec
l'intention de regagner sa demeure, si
tuée le long du canal. Trompé par l'ob
scurité le vieillard est tombé acciden
tellement l'eau.
Montrer chemin de iei* so
lidité. régularité, garanties sur facture
5 ans.— Prix 2G il*. Payable 3 fr.
par mois. Montres en urgent
et en or pour homuies et pour da
me-. régulateurs, garnitures
de cheminée, etc. Ecrite R. T V.,
poste restante, Bruxelles.
--"MJOCOOOOCW
Par arrêté royal du 9 Janvier 1904,
M. Colaert R est nommé bourgmes
tre de la ville d'Ypres.
La coqueluche esi commune chez les enfants
entre 1 et 4 ans, niais se montre souvent latale
au dessus d'un an L'Emulsiou Scott soulage
de suite et arrête la coqueluche par son action
directe, comme remède, mais indirectement
aussi, comme toniquvforlifiant, pour ai ,er les
organes vilaux se débarrasser de la cause mê
me du mal. La lettre suivante vous explique
cela clairement
l.xelles-Bruxelles, 8, rue de l'Orge, 14 Fé
vrier 1903
A la suite
d'une très vio
lente coquelu
che, ma lillette,
malgré les re
mèdes de toutes
sortes qui lui
furent adminis
trés, reslailtou-
tes faible,
maussade, I e
sommeil fort
agité Elle man
geait peine,
n'ayant de goût
rien aussi la
voyais-je rt ai
grir et s'étioler
d'inquiétante MARIA Droulans.
façon. Suivant le conseil qui me fut donné, je
lui fis prendre de voire Èmulsion Scott et je
puis affirmer hautement que c'eslgrâce ce par
lait reconstituant que ma petite Maria est de
venue l'enfant robuste et gaie qu'elle est ac
tuellement Gustave Lroulans.
Tous les enfants prennent l'Eraiilsion Scott
avec avidité son goût agréable et sa digestion
facile foni que le< jeunes enfants, les adultes
les plus faibles ou les plus difficiles peuveul la
prendre sans le moindre dégoût ou dérange
ment, même si le traitement se prolonge
quelque peu. Quand, en effet, vous prenez l'E-
mulsioit Scott, vous ne vous rendez pas compte
que vous absorbez de l'huile de foie de morue
dont le goût et l'odeur sont complètement dé
guisés Elle renferme néanmo us tous les prin
cipes eu ra t ifs et nutritifs de ce merveilleux mé
dicament naturel dont l'action est encore re
haussée par l'adjonction des hypophosphites de
chaux et de soude, ioniques v.taux. D'ailleurs
de nombreuses expériences faites par d'émi-
nents médecins ont prouvé indubitablement
que l'Emulsion Scot» est trois fois plus efficace
que l'huile de foie de morue ordinaire c'est
ce qui explique pourquoi l'Emulsion Scott res
taure promptemeni force et vitaliié.
L'Emulsion Scoit, cet inestimable remède,
est vendue dans toutes les pharmacies, en
flacons seulement dont l'enveloppe, couleur
saumon, porte la marque de fabrique le
pêcheur tenant sur son épaule une grosse mo
rue Celle marque seule garantit de bons ié-
sultats lin échantillon d'essai, fac-similé de
nos flacons, sera envoyé, franco et recomman
dé, contre 0 fr. 50 de timbres, adressés M.
G. Cobbenhagen, pharmacien, 39, rue du Mi
di, Bruxelles.
TouruéesFrétléric ACHA.KI).
Tous noua avons vu ou entendu par
ler du OHA 'EAU DE PAILLE D'ITA
LIE. ce joyeux vaudeville qui est resté
le véritable modèle du geure amusant,
et que tant d'auteurs ont voulu imiter
sans jamais l'égaler
Cette pièce, que plusieurs généra
tions ont applaudie et que d'autres gé-
nératious applaudiront encore, car ain
si que les chefs-d'œuvres de Molière
qui seront éternels, les pièces de La
biche, le joyeux auteur du CHAPEAU
DE PAILLE D'ITALIE, ne peuvent
pas vieillir.
Cet éclat de rire en 5 actes dilaterait
la rate du pi us hypocondre des specta
teurs.
M Frédéric ACHARD, toujours
1 'affût de ce qui peut iehausser l'inté
rêt de »es représentations, a eu l'heu
reuse idée de faire pour cette pièce ce
que Sarah Bernhardt a fait pour la
Dame aux Caméliasil a fait exécuter
pour tous les personnages, des costu
mes 1830, ce qui ne peut qu'ajouter un
attrait àce joyeux vaudeville, (t. s. v. p.)