Souvenirs de 1887.
ixvxxvxurs
Electeurs
Electeurs,
L'Abattoir.
L'extra-muros.
Le contrôle.
Yprois,
M. Nolf et les
enterrements civils.
Le sectarisme
de M. Nolf.
Le Manifeste lancé par le
parti clérical
la veille du ballottage
entre MM.Colaert et Parsy
en 1887, approprié
h l'élection actuelle.
Pour la bonneadminis-
tration des affaires, il im-
portcqifil y ail un contrôle
sérieux l llôtel de Ville.
Volez lous, comme un
seul homme, dans la case
sous le n° 1.
Le bien sacré des pau
vres est gravement com
promis Si vous voulez
faire cesser celle situation
pleine de dangers pour
l'avenir, votez lous dans
la case sous le n° 1.
Lu aveu.
Ce serait en rire si ce n'était
odieux.
Non. les libéraux ne sont pas des tri
cheurs Di des fraudeurs. Ces qualifica
tifs appartiennent AUX CLERICAL X
SEULS pour qui 1 honnêteté politique
n'existe pas, qui se font partout une
spécialité de faire les élections, mais
qui aussi regretteront un jour l'exem
ple d'immoralité qu'ils auront donné
au peuple.
Les libéraux ne tripatouillent pas
l'élection, ce sont d'honnêtes gens.
Nous mettons nosadversaires AU DEFI
de prouver la moindre fraude,le moin
dre acte de pression, le plus petit tait
de corruption, alors que les cléricaux
se vantent d'enlever la victoire par
l'argent. Ceci est de notoriété publi
que.
A bas les fraudeurs et les tri
cheurs
Extrait du Journal d'Ypres, du 8
Octobre 1887
Le rédacteur extraordinaire du Progrès
d'Ypres continuant l'énumération des
bienfaits dus la municipalité intelligen
te de la ville d'Ypres, écrit L'abattoir
se trouve dans d'excellentes conditions.
Vraiment on ne s'attendait guère de voir
l'abattoir en cette affaire. Le rédacteur ex
traordinaire du Progrès d'Ypres est-il donc
si étranger la ville qu'il ne sache pas que
l'abattoir soulève en ville des réclamations
générales Ignore-t-il qu'à plusieurs repri
ses déjà les bouchers ont adressé par écrit de
très vives protestations au Conseil commu
nal, qui, avec sa bienveillance bien connue
pour les gens du métier, n'a jamais daigné
en prendre connaissance Ignore-t-il que la
taxe d'abattage Ypres est plus élevée que
partout ailleurs Ignore-t-il que cette taxe
produit Ypres bon an mal an environ
15,000 francs, nous disons quinze mille? Et
ne voit-il pas que la taxe dans ces conditions
constitue un véritable octroi, un impôt de
consommation Ah brave homme du
Progrès d'Ypres, qui la veille des élec
tions, faites lever ce lièvre, recevez nos plus
sincères remerciements Les nombreux
griefs que nous avons formuler contre
«l'intelligente municipalité» d'Ypres, nous
eussent peut-être fait oublier celui-là qui
n'est pas le moins important. O vous, qui
vobs chargez de nous le rappeler en temps
utile, soyez béni entre tous les rédacteurs
Et dire que M. Colaert et ses amis
président aux destinées de la ville
depuis 12 ar.s et que non seulement
il a maintenu la situation dont se
plaignaient les bouchers en 1887,
mais qu'il l'a considérablement ag
gravée par l'augmentation du prix
des étaux la Halle aux viandes.
O vous M. Colaert, qui faisiez de
si belles promesses que vous avez
bien vite oubliées soyez béni entre
tous les administrateurs.
Extrait du Journal d'Ypres, du 12
Octobre 1887
Les habitants de l'extra-muros ont de
nombreux griefs faire valoir contre l'ad
ministration. Ainsi, par exemple on leur
fait payer l'eau de la ville et ils ne reçoivent
rien pour leur argent.
Et maintenant, après 12 ans d'ad
ministration cléricale et de gaspilla
ges financiers
Extrait du Journal d'Ypres, du 22
Octobre 1887
Pourquoi les libéraux travaillent-ils des
pieds et des mains, pourquoi emploient-ils
tous les moyens imaginables pour faire
triompher M. Parsy Pourquoi font-ils du
ballottage de demain une question capitale?
Pourquoi
La raison en est bien facile saisir. Ils ne
veulent aucun prix qu'un catholique un
seul, entre au Conseil communal ils ne
veulent pas qu'un contrôle soit exercé ils
veulent garder le secret, le secret le plus ab
solu sur les affaires communales.
Eh bien, ce contrôle que nos maîtres
rejettent, nous Yprois, nous l'exigeons ce
secret qu'ils veulent garder, nous voulons
qu'il soit connu.
Depuis un demi siècle qu'ils manipulent
les deniers des contribuables, jamais la lu
mière n'a été faite sur l'emploi de leur ar-
gent.
Cette lumière nous la voulons pleine et
entière et nous ne doutons pas que le corps
électoral ne la veuille avec nous.
Si l'administration libérale a été pendant
cinquante ans aussi brillante qu'on veut
bien aujourd'hui nous le faire accroire,
qu'a-t-elle donc craindre de la lumière
Si elle a été mauvaise, n'est-il pas plus
que temps que les contribuables le sachent
et qu'ils puissent y porter remède
On ne peut mieux dire et comme
tout cela vient propos dans les cir
constances actuelles. Remplacez le
nom de M. Parsy par ceux de MM.
Lemahieu et Vandenboogaerde et
mettez le mot libéral là où vous trou
vez le mot clérical et vous aurez un
manifeste excellent pour vous déci
der voter le 7 Février pour les can
didats libéraux, d'autant plus qu'il y
a aujourd'hui cent griefs contre un
en 1887.
r
Demain vous avez choisir entre quatre
candidats, qui, homme contre homme, en
trent dans l'arène électorale.
Entre MM. Lemahieu et Vandenboo
gaerde d'une part et MM. Iweins et JVolf
de l'autre, la victoire ne saurait être un in
stant douteuse.
Nous avons trop bonne opinion du bon
sens de notre population pour oser croire que
MM. Lemahieu et Vandenboogaerde re
cueillent demain la majorité des suffrages
de nos concitoyens.
Non, notre ville, malgré douce ans de
despotisme clérical, notre ville n'est pas
encore tombée si bas qu'elle veuille se jeter
dans les bras des inconnus, fussent-ils né
gociant et fermier locataire des Hospices.
Non, notre ville a encore assez d'indépen
dance pour oser choisir des hommes qui sa
chent la représenter dignement.
«Nos maîtres» de l'Hôtel de Ville sen
tent l'impopularité des candidats qu'ils veu
lent imposer vos suffrages.
Aussi cherchent-ils faire de l'élection de
Dimanche une question de prinfcipe. A toute
force, vont-ils repétant partout, il faut que
les électeurs fassent taire leurs antipathies
et maintiennent intacte la citadelle du clé
ricalisme
Parti clérical C'est fort bien
Mais ce compte là suffirait-il donc de
prendre le premier venu, de l'habiller de
rouge et de le présenter aux Yprois avec ce
boniment Voilà deux cléricaux. Nous
MM. Colaert et CS", souverains maîtres de
ces lieux, nous vous sommons et ordonnons
de voter pour eux et de nous conserver
l'Hôtel de Ville.
Et l'on croit que les Yprois s'aviliraient
jusqu'à exécuter des ukases pareils
Allons donc pour qui nous prennent-ils
Vous tous qui avez encore conservé quel
que respect de votre dignité personnelle,
quelque amour pour votre ville natale et
pour votre langue maternelle, quelque souci
de vos intérêts matériels mêmes, vous vote
rez Dimanche pour les candidats libéraux
MM. IWEINS et NOLF, que vous con
naissez, qui sont Yprois et prennent cœur
vos intérêts.
DÉFI.
Nous mettons le Journal d'Ypres au
défi de prouver
1° Que M Nolf est membre d'une
ligue pour favoriser les enterrements
civils
2° Que M Nolf apprend au public
faire des testaments par lesquels on
s'engage écarter le prêtre du chevet
des moribonds.
Ce sont là autant de mensonges.
Le Journal d'Ypres du 30 Janvier
1904, nous pose la question que voici
Est-il vrai 011 non que M. Noll soit
partisan des enterrements civils
Si le Journal d'Ypres croit nous em
barrasser il se trompe
M. Nolf n'est pas plus partisan des
enterrements civils que des enterre
ments religieux. S'il pouvait les sup
primer tous, il le ferait.
Mais étant donnée que la vie de
l'homme est limitée et que les enterre
ments sont une triste nécessité, M.
Nolf en libéral convaincu ne peut vou
loir qu'une "chose, c'est que chacun
puisse se faire enterrer suivant 6es con
venances le catholique avec le se
cours de son culte, le libre-penseur en
l'absence de tout cérémonial religieux
C'est là ce que commande la toléran
ce et le libéralisme n'a pas d'autre
signification.
Le Journal d'Ypres sentant le ter
rain fléchir sous ses pas, renouvelle
contre M. Nolf la campagne malhon
nête qu'il a menée contre lui lors des
élections du 18 Octobre.
M. Nolf serait un sectaire, un en
nemi de la religion.
Nous ne pouvons mieux faire, pour
mettre ces affirmations néant, que
de reproduire en partie le discours
que notre candidat a prononcé le 28
Septembre dernier l'Association li
bérale.
Le public Yprois appréciera, sans
peine, la mauvaise foi de la presse
cléricale.
Messieurs, la tactique du parti clé
rical, au cours de cette période électo
rale, sera celle que nous connaissons
depuis longtemps et qui consiste nous
faire passer pour des ennemis de la re
ligion.
Le parti libéral, est-il besoin de le
répéter, ne fait point la guerre aux
convictions religieuses son rôle, sa
raison d'être est au contraire de tra
vailler faire respecter toutes les con
victions. Très bien).
n Le Journal d'Ypres est allé jusqu'à
nous demander ce que nous pensions
de la politique française et si nous
étions partisans des mesures prises par
M. Combes
li est véritablement extraordinaire
que l'on vienne nous poser des ques
tions de politique gouvernementale
propos d'une simple élection commu
nale
Nous n'avons pas apprécier la po
litique d'un Etat voisin, qui vit sous
un régime différent du nôtre, puisque
les relations entre l'Etat français et
l'Eglise catholique sont régies par le
concordat
Ce que nous tenons déclarer c'est
que, fidèles aux traditions séculaires
de notre parti, nous restons des parti
sans ardents des libertés que nous ga
rantit la Constitution belge. (Applau
dissements prolongés).
Parmi celles-ci figurent la liberté
de conscience, la liberté de l'enseigne
ment, la liberté de la presse, la liberté
d'association ces libertés nous les
voulons pour nous mais nous les reven
diquons aussi pour nos adversaires.
(Très bien).
Ce sera l'éternel honneur du parti
libéral d'avoir su les instaurer malgré
les résistances de l'Eglise catholique,
qui ne s'est pas fait faute de les con
damner en maintes circonstances.(Bra
vos)
Ce n'est pas danB notre presse que
l'on a traité la Constitution belge de
charrêtée d ordures que nos ad
versaires scrutent leur propre con
science.
Nos principes nous nous défen
dent toute mesure attentatoire la li
berté de la pensée. (Vîtes marques d'as
sentiment).
Messieurs, c'est en nous inspirant
de la saine doctrine libérale que nous
demandons prendre en mains la di
rection des affaires communales.
Quand nos adversaires viennent di
re qu'il entre dans nos vues de chasser
les sœurs de chanté de notre hôpital,
sur quoi se basent-ils
Le parti libéral a détenu le pou
voir en notre ville pendant cinquante
années, quand a-t-il proposé pareille
mesure (De toutes parts, jamais
Ce que nous voulons c'est que les
sœurs de charité se renferment dans
leur mission d'infirmières.
Ce que nous prétendons, c'est que
la conscience du malade soit respec
tée s'il est catholique et s'il désire les
secours de son cuite, il faut qu'il le8
ait s'il est libre-penseur et s'il entend
le rester, il faut que sa volonté soit res
pectée. La liberté de conscience est et
restera toujours pour nous chose sa
crée. (Applaudissements).
Messieurs, loin d'en vouloir aux
sœurs de charité, je n'hésite pas, pour
ma part, leur rendre hommage.
n Je dois le même tribut d'admira
tion aux infirmières laïques, aux mé
decins de toutes les croyances, qui eux
aussi viennent en aide leurs sembla
bles souvent au péril de leurs jours
(Applaudissements)
Toute manifestation élevée de la
moralité humaine a toujours fait vi
brer un cœur libéral et ce n'est point
chez nous que l'on accueillerait avec
moquerie ceux qui seraient victimes
de leur dévoûment. (Bravos).
Pour l'honneur de mes adversai
res j'aurais voulu que l'occasion ne me
fut point fournie de devoir leur faire
pareil repioche.
Mais les faits sont connus. Un
petit journal, le 0 Reusje publié
sous le couvert des chefs du parti
clérical, a commis cette infamie
d'accueillir avec sarcasme le malheur
d'un des nôtres, j'ai nommé notre ami
M. Polydore Vermeulen, qui, lui, fut
victime de son dévoûment en se por
tant au secours de deux ouvriers qui
travaillaient sur un échafaudage mal
construit et qui s'effondra.
Voilà où en sont arrivés nos ad
versaires notre population saura flé
trir pareilles ignominies. (De toutes
parts, nous le jurons
Quant nous, ne relevons pas au
trement pareille déchéance morale.
La doctrine qui inspire de sembla
bles vilénies ne saurait résister c'est
contre elle que nous devons livrer l'as
saut.
Le cléricalisme,on l'a dit,c'est l'en
nemi c'est lui seul qui engendre ces
haines, car c'est lui qui enseigne que
nous sommes l'erreur et que l'erreur
n'a point de droits. (Vifs applaudisse
ments).
n Messieurs, pardonnons ceux qui
nous insultent. Ne faisons pas la guer
re aux hommes, car bien souvent ceux-
ci ne sont que les instruments incon
scients d'une doctrine dont ils ne com
prennent point toute la portée. (Très
bien)
C'est la doctrine elle-même, c'est
l'idée que nous devons combattre.
C'est contre elle que nous devons uDir
nos efforts. (Bravos).
n Groupons-nous donc davantage
autour de notre drapeau. A l'idéal clé
rical, qui est un idéal de combat oppo
sons le nôtre qui nous dit tous les
hommes sont frères et ont droit au
respect quelles que soient leurs croyan
ces, quelles que soient leurs convic
tions.
Courage donc et foi dans l'avenir
L'humanité marche, nos idées gagnent
du terrain,le libéralisme triomphera
(Longs et frénétiques applaudissements).
Dans la dernière partie de Bon dis
cours en réponse M. Hymans. M. de
Irooz a cité ce passage d'une circulai-