Propos de S1 Pierre.
Dimanche, 14 Février 1904.
64® année. N° 7.
Journal de l'Alliance libérale d'Ypres et de l'Arrondissement.
Vl La La El D'VPRES.
Élection communale du 7 Février 1904.
RÉSULTATS.
CLÉRICAUX.
Aux électeurs de la
ville d'Ypres.
Emile IWEINS.
Ernest NOLE.
1450
1485
1557
4472
16
18
16
50
15
7
57
59
2257
590
690
712
1992
592
684
716
1992
599
696
729
2024
845
788
788
2421
845
781
802
2428
851
780
797
2428
l'union pait la force.
le Màittmnehe.
PRIX DE L'ABONNEMENT:
pour la ville Far an 4 francs,
p' la province Par an 4 fr. 50
On s'abonne au bureau du journal, rue de Dixmude, 53, Ypres. Les an
nonces, les faits divers et les réclames sont reçus pour l'arrondissement d'Ypres,
les deux Flandres, le restant de la Belgique et de l'Etranger, au bureau du
urnal Le Progrès ON TRAITA' A FORFAIT.
jo
ANNONCES:
Annonces 15 centimes la ligne.
Réclames 25
Annonces judiciaires 1 fr. la ligne.
Bulletins valables
Blancs el nuls
Panachés
Majorité absolue
LIBÉRAUX.
Voles de liste
Iweins
Xoir
Votes de liste
Lemahieu
Vandenboogaerde
Messieurs,
Le résultat anormal du scrutin de
Dimanche dernier a été une surprise
pour notre population.
Il ne jettera pas le découragement
dans nos rangs
L'argent a été dépensé pleines
mains par nos adversaires. Des laits de
pression sans nombre ont été exercés.
Chaque jour de nouveaux cas de frau
de et de corruption nous sont signalés.
Malgré tout, nous avons recueilli
plus de îiooo voix, ce qui donne
notre parti une avance de 300 voix
sur le résultat obtenu en 1899.
L'élément incorruptible du corps
électoral vient nous
C'est un stimulant pour nous pour
persévérer dans la politique tolérante,
digne et honnête que le parti libéral a
suivie jusqu'ici.
Avec le concours de tous les hommes
d'ordre, nous finirons par avoir raison
de la majorité factice et frauduleuse
de nos adversaires.
Que tous ceux qui nous ont soutenus
reçoivent ici tous nos remerciments.
L'élection de Dimanche.
Le parti clérical a donné Dimanche
la mesure de sou honnêteté.
L'élection communale du 7 Février
a été le pendant de celle du lr Février
1891
L'argent, les beuveries, les menaces,
la fraude, la corruption cynique et
éhontée, tout a été mi9 en œuvre
pour faire triompher MM. Lemahieu
et Vandenboogaerde. Triomphe peu
enviable quand il enlève un parti le
peu d'honneur qui restait encore ce
parti.
Car il est un fait indéniable, recon
nu par des cléricaux notoires, c'est que
le résultat de l'élection de Dimanche
est dû l'achat de votes d'électeurs
gênés dans leurs allaires et dans le be
soin, et la pression exercée sur les
vieillards des Hospices, sur les secou
rus, sur les fonctionnaires employés
et ouvriers dépendant de l'Hôtel do
Ville et des administrations publiques.
Le parti libéral, malgré sa défaite,
sort grandi de la lutte. Aucun acte
malhonnête, aucun fait tombant sous
l'application des lois ne peut et ne sau
rait lui être reproché. Il a mené le
combat avec loyauté et dignité. Les
malpropretés commises pendant cette
période électorale tout comme au
180ctobre 1903 ne sont p is sa
charge. Et quant des individus ont
l'audace d'aller déclarer au Volks-
huis n que le parti clérical doit déjouer
les fraudes commises par les libéraux,
fraudes dont ils ont les preuves en
mains, déclarent-ils, nous leur di
sons ouvertement qu'ils mentent et
qu'ils saveDt qu'ils mentent. Noos les
mettons une fois de plus mi défi de
prouver que le parti libéral a eu re
cours la fraude et a usé de n'importe
quel truc pour remporter la victoire.
L'honneur de notre parti est intact. Et
nous préférons de beaucoup cela au
succès obtenu par MM. Lemahieu et
V andenboogaerde
La Iricherie électorale de
Dimanche dernier.
Nous succombons, ou plutôt nous
sommes volés.
Le parti clérical avait une premiè
re fois réussi faire passer MM. Le
mahieu et Vandenboogaerde en fai
sant appel au concours d'individus
suspendus de leurs droits électoraux.
Dimanche dernier, il a réussi les
faire élire en pipant les dés et en éta
lant une corruption éhontée.
Car nul n'oserait prétendre que le
résultat de l'élection de Dimanche
est normal ce résultat prouve trop
il contient sa propre condamnation.
Il n'y a pas quatre mois, MM.
Iweins et Nolf obtenaient, M. Iweins
2073 voix, M. Nolf 2143 voix. MM.
Lemahieu et Vandenboogaerde re
cueillaient chacun 2256 suffrages.
Nous luttions cette fois avec nos
deux têtes de liste contre les
deux candidats les moins avantagés
de la liste cléricale. Nous ne mar
chions pas l'assaut de l'Hôtel de
Ville nous réclamions simplement
une modeste part de représentation.
Des cléricaux notoires, partisans
d'un contrôle efficace, suivaient no
tre lutte avec intérêt et sympathie.
Et nous sommes battus, battus
400 voix. M. Iweins n'obtient plus
que 1992 voix, M. Nolf 2024 voix,
tandis que MM. Lemahieu et Van
denboogaerde recueillent chacun
2428 suffrages.
Qui oserait affirmer sérieusement
que ce résultat est dû un revire
ment de l'opinion publique
Non, la vérité est que les cléri
caux, se souvenant de leurs exploits
de 1891, ont eu recours des ma
nœuvres déloyales et malhonnêtes,
des faits de pression et de corruption
multiples, qu'ils n'ont pas même eu
la pudeur de taire, avouant cynique
ment que c'est leur argent seul qui
les maintient au pouvoir.
Ils ont acheté le corps électoral
mais ils ne diront pas quel prix
Ils ont jeté la terreur parmi les
ouvriers et employés de nos ad
ministrations publiques, en mena
çant les uns de renvoi, en pro
mettant aux autres des faveurs. Ils
ont forcé la conscience d'honnêtes
gens, en imposant des électeurs
des bulletins marqués ou l'emploi de
contre-marques. Ils ont faussé le
scrutin en usant du bulletin voyageur.
Ils ont abusé des mandats qu'ils rem
plissent pour peser de tout leur poids
dans la balance électorale. Ils ont ap
pelé leurs prêtres leur rescousse et
ceux-ci n'ont pas hésité salir leur
robe au milieu de tant de méfaits. Ils
se sentaient menacés il leur fallait
vaincre coûte que coûte et mettant
profit leur infâme devise la fin
justifie les moyens ils les ont em
ployés tous sauf les bons.
L'intérêt politique de la lutte n'é
tait point pour nous bien considéra
ble. Ce contrôle que nous réclamions
et que les cléricaux craignaient
au point de nous le refuser au
prix de tant de malhonnêtetés
nous l'aurons dans un avenir pro
chain. L'unification de nos lois élec
torales se réalisera. Elle compte des
partisans sur tous les bancs de la
Chambre et même sur ceux du Gou
vernement. Notre entrée l'Hôtel de
Ville n'est donc que différée.
Mais cela n'empêche que ce n'est
pas sans ressentir un sentiment de
tristesse, d'écœurement et d'indigna
tion, sans éprouver une certaine in
quiétude pour l'avenir de notre pays,
que nous avons assisté aux événe
ments qui se sont déroulés en notre
ville l'occasion de l'élection de
Dimanche dernier. Le parti clérical
assume vis-à-vis du pays une bien
lourde responsabilité car les mœurs
électorales qu'il a introduites en no
tre ville sont celles dont il use par
tout. Puissent-elles ouvrir les yeux
tous les hommes d'ordre
Si la machine électorale doit être
faussée de par la complicité de ceux,
qui ont pour premier devoir d'assu
rer le fonctionnement régulier de nos
institutions, si la légalité n'est plus
pour eux qu'un vain mot, si l'autorité
dont ils sont investis ne doit plus être
la sauvegarde de tous mais un moyen
dont ils usent et abusent pour satis
faire leurs ambitions personnelles et
se maintenir au pouvoir, que restera-
t-il aux minorités pour faire valoir
leurs droits
On peut être dupé une fois, on ne
se laisse pas voler éternellement.
Empêcher les minorités de triom
pher légalement, c'est les pousser
dans les voies révolutionnaires.
Voilà le danger et dire que c'est
le parti clérical, qui aime se pro
clamer le seul parti de l'ordre, qui le
prépare.
Et dire que le clergé catholique, le
Journald'Ypres l'avoue, bénit de pa
reilles luttes, où la victoire n'est ar
rachée péniblement qu'en jonglant
avec toutes les dispositions pénales
de notre code électoral
Voilà la moralité du scrutin de Di
manche dernier.
Puisse pareille attitude ne point
leur arracher un jour de trop violents
regrets.
Et maintenant que MM. Lemahieu
et Vandenboogaerde aillent prendre
possession des sièges qu'ils nous ont
volés. Il y a des défaites qui hono
rent ceux qui les subissent.
Les journaux bien pensants l'ont
dit, toutes les communautés re
ligieuses de la ville et toutes les âmes
dévotes ont uni leurs prières pour le
succès des cléricaux aux élections du
7 Février.
Mais ce qu'ils ne disent point, c'est
l'accueil qui a été fait leurs suppli
cations.
Nous devons combler la lacune.
Lorsque donc l'Ange messager est
allé, là-Haut, porter S' Pierre,
pour les transmettre au bon Dieu,
les prières en question, voici ce qui
s'est passé.
L'Ange Toc, toc, toc.
S"1 Pierre (de derrière la porte)
Qui est là
L Ange Moi le messager des
cléricaux yprois.
S" Pierre Pourquoi venez-vous
L'Ange Pour vous remettre,
fins de les offrir au Seigneur, les
supplications des dits cléricaux en
faveur des élections communales
prochaines.
S* Pierre Hum Hum Nous
connaissons cela Déjà Notre tout
puissant et omniscient Maître est au
courant de tout.
L'Ange: Donc, Illustre Apôtre...
V" Pierre Donc nous n'avons
que faire de toutes ces supplications!
Vires acquirit ïundo.
2* bureau
dépouille
les 2e, 6'
ei 1'
bureaux.
3e bureau
dépouille
les 3*. 8e
et 9e
bureaux
4e bureau
dépouille
les 4e. o"
et 7*
bureaux
TOTAL.