Théâtre d'Ypres. [MEUVE-EGLISE. Le nouvel Echevin. Le règlement sur les débits de boissons. Les absences du Journal. L'élection de Tirlemout. P La question du Iram Ypres-Gheluwe. La robe du prêtre. Le tram Ypres-Gheluwe. M. le Lieutenant-Général Deeroos. Distinction honorifique. SOCIÉTÉ DES ANCIENS POMPIERS. JSVlS. GRAND COMCERT Les amis de l'agriculture. honte ni pudeur. Messieurs les députés permaneuts ont jugé qu il valait mieux ne pas remuer toutes ces Saletés et les laisser en repos. A leur point de vue ils ont certes raisou, mais que pense, de cette attitude louche, le peuple qui, lui aussi, a son jugement Car nous avons toujours vu la masse populaire s'indigner contre les injustices d'où qu'elles venaient. L immoralité venant d'eu haut est excessivement dangereu se. Le parti prêtre assume là une im mense responsabilité. Tôt ou tard il payera les pots cassés et regrettera alors d'avoir semé le veut. Il ne sera plus ditpar nos adversaires dit 1 e> Journal d'Ypresque les catholiques ont commis les fraudes inventées par les li béraux et pratiquées par ceux-ci. Ce sont les volés qui ont été les vo leurs. Cela dépasse toute imagination Non! Est-ce croyable? En faut-il de l'audace et du toupet Et c'est animé ds pareilles disposi tions que l'on vient nous demander de discuter la fameuse décision de la Dé- putation permanente. Assez de plaisanteries, n'eBt-ce pas MM. Brunfaut et Dalmote. auteurs de la réclamation, dit le Journal d1 Ypres. ont accusé le parti catholique. Hommes d'hon neurils justifieront leurs attaques ou fe ront connaître ceux qui les ont indignement trompés. Nous l'avons dit et répété mais il n'y a do pire sourd que celui qui ne veut entendre que la réclamation émane de l'Association libérale canto nale et qu'elle a été signée par MM. Brunfaut et Dalmote, respectivement président et if. secrétaire, et en cette qualité. Certes, ces Messieurs sauront justi fier leurs déclarations,pièces l'appui, quand le moment sera venu. Ils expo seront, sans aucun parti pris, les cas de fraude, de pression et de corruption qui leur ont été signalés. Et si parmi ces cas il s'en trouve de non fondés, ils auront la loyauté, nous en avons la conviction,de reconnaître qu'ils ont été induits en erreur. Ils n'attaquent pas Eour le plaisir d'attaquer, ils défendent onnêtement les droits de leur parti. Le Journal d'Ypres reproduit notre appréciation au sujet de la nomination de M. Vandenboogaerde comme éche- vin de la ville. Nous avons dit que M. Vandenboogaerde nous paraissait ani mé de bonnes intentions, qu'il écoutait volontiers les bons conseils, mais qu'il aurait fort faire avec un bourgmestre sectaire tel que M. Colaert Nous avons dit aussi que M. Vandenboogaerde était un ancien libéral, qui dans le temps mangeait du curé et faisait de la propagande électorale contre ses amis d'aujourd'hui. Le Journal veut bien admettre la première partie de notre appréciation, mais la dernière le gêne. Nous lecomprenons, mais qu'en pou- vous-nouB? Ce sont là des faits que tous les Yprois connaissent. Il est bon de les rappeler de temps en temps. Le Progrès reconnaît enfin, dit le Journal, que ce sont les deux seuls libé raux du Conseil qui ont préconisé le système adopté. Nous n'avons rien dit de pareil, vé- ridique Journal. Ce sont vos amis qui, au Conseil provincial, ont proposé et fait voter la taxe nos amis, devant le parti pris des vôtres de passer outreont simplement cherché obtenir certaines atténuations au projet primitif. De là leurs amendements. Quand donc serez-vous de bonne foi Pas même pendant la semaine sainte Le Journal d Ypres nous demande ce que nous pensons de la décision de la Députalion permanente ei de l'attitude prise par le minis tre de l'intérieur Nous ne pouvons que renvoyer notre con frère nos précédents numéros, qui exposent au long et au large notre sentiment cet égard Le Journal nous reproche d avoir parlé des fraudes de Tirlemonl. Il invoque contre nous l'opinion de M Meysmans, député de Bruxel les, un socialiste modéré et sensé (sic). (1) Or, que sVst-il passé Tirlemont Le bu reau principal a accueilli comme régulière une liste socialiste ne répondant pas aux prescrip tions de la loi plusieurs des signatures appo sées sur la liste de présentation étant fausses. C'est grâce cette circonstance que les cléri caux ont bénéficié de la Keprésentation Pro portionnelle et sont entrés au Conseil commu nal de Tirlemont. Nous avons dit que c'était là de la fraude. Le Journal proteste et appelle son secours le socialiste M. Meysmans, dont il chante les louanges et se tait un allié. Malgré l'avis de M. Meysmans, le nouvel ami du Journal, nous n'en persistons pas moins dans notre manière de voir. Nous comprenons parfaitement que ce ne soit pas celle du Journal d'Ypres. Le parti clé rical d'Ypres n'a-t-il pas sur la conscience la fausse liste Lambot et Leclercq, suscitée en 1900 pour faire échec M. Nolf Comment le Journal pourail-il dès lors re procher aux socialistes Tirlemontois une fraude dont ses propres amis se sont rendus coupa bles en 1900. Nous avons dit dans un de nos précédents numéros qu'un témoin nous avait allirmé qu il avait cru devoir protester contre la présence d'un fils de M. Colaert, l'information judi ciaire tenue au commissariat de police au sujet des faits de fraude et de corruption qui ont en taché le scrutin du 7 Février Le Journal avoue qu'effectivement le témoin lïuflou a tenu ce langage et le tient encore aujourd'hui seulement il ajoute que M le Commissaire de nolice ainsi que M. le Sous- Commissaire affirment que le témoin se trom pe. C'est vrai, nous nous trouvons donc en pré sence d'affirmations qui se contredisent et qui sont maintenues de part et d'autre. Nous n'avons pas juger qui a raison. Cette question qui préoccupe si vi vement l'opinion publique a été, de nouveau, portée l'ordre du jour de la séance du Conseil communal du 28 Mars dernier. M. Watelet, ingénieur-chef de sec tion de la Société Nationale des che mins de fer vicinaux a été entendu par le Conseil. Il résulte de la discussion qui a eu heu que M. le Maïeur reste toujours partisan du tracé par la ville d'après M. Colaert. ce sera la voie la plus éco nomique olirant le plus de facilité pour les voyageurs et d'un intérêt primor dial pour le commerce. M..Colaert reste donc, plus que ja mais, partisan de ce tracé et, quoi qu'on en dise, M. l'ingénieur Watelet appuie 6es idées sans en combattre aucune. M. l'échevin Struye ne partage pas cette manière de voir, il est convaincu que le tracé par la ville sera très pré judiciable aux riverains qui Beront, sans ceese, empêchés de charger et de décharger leurs marchandises. Qu'on se figure le passage de 24 trains par jour et, pendant la saison bettravière, celui de 36 trains, et l'on pourra se faire une idée des inconvé nients que ces trains occasionneront aux commerçants. M. Struye, lui, est partisan du tracé par l'extra-muros et il a la conviction de partager les sentiments de la majo rité des intéressés. Nonobstant les considérations émises par M. Struye, M. le Bourgmestre pense que le tracé par la ville est de beaucoup préférable. Ce sera d'abord un grand avantage pour la ville, en suite il n'y aura pas d'expropriations faire et les frais seront moindres. M le Maïeur proteste contre les accusa tions de vouloir imposer sa volonté en tout et pour tout il n'impose aucune volonté, mais comme Bourgmestre il a le droit et le devoir de proposer ce qu'il pense être la meilleure solution. Comme il s'agit de faire connaître le sentiment du Conseil la Société na tionale des chemins de fer vicinaux, neuf membres du Conseil votent pour N. d. I. R. Il y a donc des socialistes modérés et sensés. L'aveu est retenir, Jour nal. le tracé par l'extra muros et six pour le tracé par la ville. M.Colaert est donc mis en minorité Nous reviendrons sur cette impor tante question dans notre prochain nu méro. Il y a quelques mois peine, nos prêtres, moines et autres ecclésiasti ques se démenaient comme des possé dés dans une campagne électorale dont les honnêtes gens ne parlent qu'avec dégoût. Tout fut mis en œuvre pour empê cher l'entrée au Conseil communal d'une équitable représentation de la minorité libérale. Nous avons vu des électeurs appelés chez tel et tel ecclésiastique pour re cevoir la bonne parole électorale nous avons vu les jeunes tonsurés se rendre de maison en maison pour y se mer la haine envers tout ce qui ne pen se pas comme eux. Et dire' que ce sont ces ministres du culte qui, hier encore, compromet taient leur robe dans les basses luttes d'une politique d'argent, qui sont ap pelés ces jours de Pâques pardonner, au nom du Seigneur, les fautes de leurs semblables N'est-ce pas suggestif Quoi d'éton nant dès lors si les églises sont dé sertées et si la loi s'en va Faites en votre mea culpamessieurs les politiciens. Le chemin de fer vicinal d'Ypres Gheluwe, malgré la volonté du Maïeur, se fera par le boulevard extérieur nous sommes heureux de la décision prise. Maintenant qu'il n'y a plus rovenir là-dessus, nous désirons qu'on achève de suite cette nouvelle voie de commu nications, de peu d'avenir, afin que no tre administration puisse s'occuper au plus vite delà ligne d'Ypres Bail- leul, la seule, de toutes celles qui sont projetées, qui puisse réellement favo riser notre commerce local. A la ville d'Ypres, il faut des com munications faciles avec la frontière et le Nord de la Fiance ceux qui ne le comprennent pas ou qui ne veulent pas le comprendre sont des têtus, qui se fichent des intérêts véritables de la ville comme d'une guigne. Nous avons quelques négociants dans le Conseil nous souhaitons qu'ils sau ront, par leur fermeté, réaliser les vœux si souvent exprimés par le com merce qu'ils sachent écarter de ces questions, la politique, qui gâte les meilleurs projets, et cela toujours, au détriment des intérêts de la ville et ils auront droit la reconnaissance de leurs concitoyens. C'est avec le plus grand plaisir que nous avons apprit, il y a quelques jours, par le Moniteurla promotion du général-major Deeroos au grade de lieutenant-général. Le lieutenant-général Deeroos est né Furnesle 10 Juillet 1841. Issu d'une famille bourgeoise, M. Deeroos fré quenta pendant quelque temps les cours de l'Ecole moyenne d6 l'Etat puis ceux du Collège communal d'Y pres supprimé par l'administration clé ricale. A l'âge de 16 ans,il s'engagea comme volontaire et fut incorporé l'école ré- gimentaire d'Ypres. Il devînt officier 22 ans, adjoint d'état major 35 ans, général major 60 ans et lieutenant-général 63 an». Nous félicitons chaleureusement M. Deeroos d'avoir su, par son travail, son intelligence et sa conduite s'élever au plus haut grade de l'armée nous sommes d'autant plus heureux de lui adresser ces félicitations que nous re trouvons en lui un ancien condisciple du Collège communal d'Ypres. un homme qui est le fils de ses œuvres et dont, juste titre, nous sommes fiers. Un arrêté ministériel du 26 Mars, nomme oiiicier d'académie, M. Eugène Van Elslande, directeur de la Société Philharmonique de Popennghe. M. Eugène Van Elslandeenfant d'Ypres, fait honneur sa ville natale. Le renom artistique qu'il s'est créé commande 1 admiration de tous. La Société Philharmonique peut être fière d'avoir sa tête un homme d'une telle valeur musicale Nous présentons notre ami Van Elslande nos plus chaleureuses et nos plus cordiale-» félicitations. Nos sym pathiques félicitations aussi la So ciété Philharmonique de Poperinghe pour la distinction honorifique qui échoit leur bien aimé directeur. Rappelons nos lecteurs que c'est le 11 Avril qu'aura lieu la représentation de MICHEL STROGOFFpar l'excellente troupe de M. Dorja. Le public fera sagement de se bâter de retenir ses places au bureau de lo cation. La tournée se trouvant dans l'obli gation de refuser du monde partout où elle passe, nul doute qu'il en soit de même dans notre ville. Dimanche 17 Avril, 7 heures, SUIVI DE REDOUTE. Neuve-Eglise la belle se prépare fêter dignement l'installation du nouveau bourg mestre, M. Titeca. C'est le Lundi de Pâques qu'aura lieu cet te installation. Les habitants de cette charmante localité se sont mis en frais pour offrir au premier magistrat de leur commune une de ces fêtes qui fera époque. Nos cléricaux se présentent volon tiers comme les amis, les seuls amis de l'agriculture, et quand les libéraux signalent des griefs agricoles, on les accuse de parler par esprit de parti et de dénigrement. Il en est ainsi par exemple en ce qui concerne les mesures prises pour entra ver l'entrée du bétail en Belgique, au grand détriment de nos campagnes adonnées l'industrie laitière. Or, voici que des membres de la Droite, des représentants cléricaux, font entendre les mêmes protestations. Dans la séance de Vendredi dernier, M. Van Brussel,représentant flamand, s'est exprimé en ces termes Quant au bétail, l'un demande l'ouvertu re, l'autre la fermeture de la frontière. Comme cultivateur, je dois déclarer que le régime actuel est scandaleux Le bétail gras entre en payant les droits et sans au tres frais, ni contrôle, mais il n'en est pas de même pour l'autre bétail qu'on n'admet en Helgique qu'en lui imposant de longues quarantaines et en le soumettant une fou le de mesures souvent tracassières et qui coûtent très cher. On peut évaluer les frais 50 francs par tête. M Vandemalle. Bien plus M. Van Brussel. D'autre part, nous ne pouvons importer du bétail maigre et il nous en faut absolument. M. Thibbaut. Cette situation ne peut durer M. J an Brussel Nous avons insisté pour qu'on autorise l'importation des génis ses quatre dents, mais je crains fort de ne pas obtenir cette mesure. Si nous n'obte nons pas celle-ci, je demande ou la suppres sion des droits sur les vaches laitières ou la fermeture complète de la frontière. En réa lité, on n'introduit actuellement que quel ques vaches de luxe que seuls de gros éta blissements, des brasseurs ou de gros éle veurs peuvent acheter. Si nous pouvions au moins utiliser ces bêtes superbes com®e reproducteurs, mais elles ne sont pas li vrées la saillie. On les engraisse pour les abattre. Dès lors, plutôt la fermeture de la frontière et on pourra ainsi livrer aux rats les étables de quarantaine. [On rit).

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Le Progrès (1841-1914) | 1904 | | pagina 2