En avant Chroniquedela ville. Chez les libéraux Unis. Discours de M. Hymans. Les Fins des Flandres. La manifestation cléricale la llooi>he. et qu'ils se dégageront définitivement de l'influence néfaste des révolution naires qui n'ont jamais fait, qui ne peuvent faire que le jeu de la réaction. Et maintenant 1 œuvre C est en travaillant avec acharnement que nos propagandistes compléteront cette victoire en 1906. 11 ne faut plue rien passer au gouvernement clérical, il faut le combattre chaque jour, chaque heure, il faut mettre en pleine lumière le moindre de ses gestes afin qu'il s'é croule sûrement sons les hnées. L'ennemi fléchit qu'on sonne la charge, et qu'on moute l'assaut R. De M. Le 29 Mai a été, tant Ypres que dans le pays,une journée franchement libérale aussi nous la saluons avec une satisfaction profonde. Notre parti sort victorieux de la lutte et sa vic toire, remportée de haute main, s'af firme par un gain considérable de voix, principalement dans les provinces qui ne sont soumises des élections pour la Chambre que dans deux ans, ce qui nous donne l'assurance d'une victoire complète en 1906. Notre représenta tion au Parlement s'est accrue de 9 sièges le groupe libéral qui ne comp tait que 34 députés en compte aujour d'hui 43. Le parti clérical est battu et ce sont les libéraux flamands, qui lui ont porté les coups les plus durs, en lui enlevant des sièges Ostende, G and, S1 Nico las, Termonde, Alost et Hasselt. Sa majorité la Chambre est entamée elle tombe de 26 20 voix et de 16 10 au Sénat. Elle eut été réduite 16 voix la Chambre si les socialistes n'avaient perdu par surprise deux sièges Soi- gnies et Charleroi, où les candidats cléricaux ne l'emportent qu'à quel ques voix, une trentaine Charleroi et un chiôre peu près égal Soignies. Le parti socialiste lui aussi subit de graves échecs. Sa représentation au Parlement qui était de 33 députés des cend 29. Le parti libéral est donc le seul vain queur de la journée, et le vrai vaincu c'est le parti clérical II suffit d'exami ner les chiffres pour s'en convaincre. Dans l'ensemble des élections qui ont eu lieu pour la Chambre, Dimanche dernier, les partis d'opposition ont ob tenu 611,590 voix alors que les cléri caux n'en ont recueilli que 501,502, soit une différence de 110,088 voix en faveur des opposants. t Aussi toute la presse sérieuse du pays s'incline devant ces résultats, Aucun organe important ne conteste la vraie signification de la journée journée pleine d'espérances pour le li béralisme journée d'amère déception pour le cléricalisme. Le Journal d Ypres seul, probable ment pour stimuler l'ardeur de setr 66 lecteurs, proclame la victoire de ses amis. Lisez le,en seconde page, et vous y trouverez cette phrase stupéfiante Les élections marquent un indéniable et général progrès de notre opinion dans le pays Victoire donc, cette culbute des députés et sénateurs cléricaux àGand, Alost, Termon de, Saint-Nicolas, Mous, Verviers. Ostende et Anvers Victoire cet te minorité de 110,088 voix dans les quatre provinces qui ont pris part aux élections pour la Chambre Vic toire cette débâcle de la majorité cléricale la Chambre et au Sénat, qui eut été plus accentuée encore sans les surprises de la R. P. dans les arrondi - •ements de Charleroi et de Soignies Ah si tout cela pour le Journal d'F- pres constitue la victoire, rien d'éton nant dès lors de l'entendre dire que le résultat, de l'élection dans l'arrondisse ment d'Ypres constitue nn écrasement pour l'opinion libérale Nous laisserons notre confrère fontes ses illusions nous lui accordons sa victoire, sans même la lui envier, et nous lui concé dons l'écrasement par dessus le mar ché. Quant nous, nous nous réjouissons du résultat obtenu dans notre arron dissement. Jamais élection, autant que cell9-ci, n'a démontré combien est solide notre situation au point de vue législatif. Nous avons obtenu 8,595 voix ce chiffre de voix est amplement suffisant pour assurer le maintien de nos posi tions tant la Chambre qu'au Sénat. Les calculs fantaisistes auxquels se sont livrés MM Colaert et Boone ne parviendront pas donner le change l'opinion publique. Comparer, comme ces Messieurs le font, le chiffre électo ral de nos candidats avec celui qu'ils ont obtenu en 1900 et- prétendre que nous sommes en recul, c'est nous per mettre de dire, avec autant d'apparen ce de raison, que nous sommes en avance si l'on prend le chiôre de voix que les libéraux ont obtenu en 1900 pour la Chambre, soit 8257, sur un corps électoral beaucoup plus étendu que celui qui a pris part aux élections sénatoriales de Dimanche dernier. Mais, c'est là, nous le répétons, de la haute fantaisie; l'élection de 1900ne peut servir de point de comparaison. En 1900 nous aviousdansl'arrondissement, pour les élections pour la Chambre, une liste de cléricaux dissidents, la liste Lefèvre. Les élections ponr le Sénat avaient lieu le même jour. Qu'ont fait les partisans de la liste Le fèvre Sur quelle liste pour le Sénat ont-ils reporté leurs suffrages Qui pourrait le dire Ce que nous savons, c'est qu'ayant été terriblement mal- menésdansla presse cléricale, beaucoup d'entr'eux se sont vengés en n'accor dant pas leurs suffrages la liste cléri cale pour le Sénat, d'autres en votant blanc, d'autres enfin en donnant leurs voix la liste libérale. Or, les partisans de la liste Lefèvre disposaient en 1900 de 4382 suffrages. Les chiffres de 1900 ne peuvent donc pas servir de point de comparaison, parce que l'élection de 1900 s'est faite dans des conditions anormales. Dimanche dernier au contraire la si tuation a été nette. Le parti clérical, est entré en lice avec toutes ses forces, guéri des querelles intestines qui l'avaient affaibli en 1900. 11 s'est dé pensé en meetings, en démarches de toutes espèces, secondé comme tou jours par tout le clergé de l'arrondis sement. Le jour de l'élection il s'est débattu comme aux jours de grande lutte amenant partout aux urnes ses malades, si pas ses moribonds II n'a trouvé devant lui qu'un adversaire qui ne s'est même pas donné la peine de se défendre vu le peu d'intérêt de la bataille. Et, dérision malgré tant d'efforts, malgré l'éloquence de MM. Colaert et autres matadores qui se sont fait applaudir dans tous les coins de l'arrondissement, en croire le Journal Y Ypres, malgré les démarches des prê tres qui ont vu les électeurs domi cile, malgré l'influence personnelle des candidats pris pour la plupart dans l'arrondissement, tous châtelains et gros propriétaires, le parti clérical n'est pas parvenu entamer notre si tuation au point de vue législatif. La liste libérale, avec des candidats étrangers la contrée et sans effort sé rieux, est sortie victorieuse de l'ur ne recueillant un chiffre de voix tel, qu'il nous est permis de dire que nous sommes invincibles but le terrain législatif Voilà ce qui nous réjouit Voilà ce qui démontre que les vrais vainqueurs de la journée dans notre arrondissement ce sont les libéraux Que l'élection du 29 Mai soit pour nos amis un encouragement. Elle nous prouve que vingt années d'adversité politique n'ont pu nous ré duire l'impuissance malgré tous les revers essuyés depuis 1884, malgré les défections qu'entraîne la défaite, il existe encore dans notre arrondisse ment une armée libérale suffisamment forte pour tenir tête l'adversaire et suffisamment disciplinée pour marcher au combat sans autre stimulant que l'attachement au drapeau Cette armée ne fera que grandir. De nouvelles re crues ne tatderont pas venir grossir ses rang-». Une ère nouvelle va s'ouvrir. Dimanche s'est levée pour nous l'auro re de la délivrance. Le courant politique désormais est changé Ceux qui avaient désespéré de l'avenir du libéralisme reconnaissent maintenant qu'ils s'étaient trompés. Ceux qui étaient devenus indifférents reprennent déjà leurs places dans les rangs. Tous sont animés d'un courage nouveau et dans deux ans nous mar cherons la conquête du second siège de député En avant donc avec un nouveau courage et foi dans un avenir prochain w M. Paul Hymans, interprétant les résultats de Dimanche,prend la parole -à 11 heures t Nous pouvons nous séparer daus un im mense sentiment de réconfort Nous saluons une journée de victoire. La gauche libérale gagne neuf sièges de députés. (Cris A bas la calotte Nulle part nous ne subissons de défaite Nos espérances se sont réalisées Nous ne pou vons pas annoncer ce soir encore le succès de l'admirable libéral M. Larabiotte. /Acclama tions prolongées Mais nous pouvons dire, dès ce moment, que jamais le parti libéral n'a réu ni uu nombre de suffrages aussi imposant. C'est le réveil éclatant de l'idée libérale dans le pays. Nous saluons surtout le réveil de cette géné reuse Flandre, qui a été longtemps écrasée par le joug clérical. Les libéraux flamands ont fait preuve d'un grand courage, en dépit de l'oppression clé ricale. Je vous propose de saluer leur dévoue ment et leur victoire. /Longs applaudisse ments.) Il se manifeste aujourd'nui dans le pays entier que le peuple enfin comprend le parti libéral et revient lui. L'élection d'aujourd'hui nous donne con fiance dans l'avenir. La popularrté nous re vient. Nous verrons bientôt tous les intrigants et les limoiés, qui ont quitté le parti libéral, revenir nous. Nous arborerons notre dra peau au sommet de l'édifice national La gauche libérale va rentrer la Cham bre, fortifiée par des talents nouveaux et par ses efforts, dans deux ans, avec le concours de la nation entière, le pays aura jeté terre le gouvernement catholique. (Applaudisse ments enthousiastes.) La Flandre compte aujourd'hui qua torze députés et Bept sénateurs daDs l'opposition. A la Chambre, côté des libéraux Braun, Devigne, Termote, Liefmans, Buyl, Vandevenne, Nolf, côté du radical Cambier, côté du so cialiste Anseele, Gand envoie M. Me- chelynck, Saint- Nicolae M. Persoona, Termonde M. Van Damme, Alost M. Reri3 et le démocrate-chrétien Pierre Daens. Et Ostende envoie M Verbeke renforcer le groupe libérai au Sénat Partout, Courtrai, Dixmude, Furnes, daus les villes, dans les cam pagnes, le nombre des voix libérales a augmenté sensiblement, La Flandre réveillée s'est secouée tout fait. Et c'est un événement considérable dans le mouvement des idées en Belgique. Ce beau pays de Flandre, au passé si glorieux et dont la splendeur bien faisante et forte inspire tant de filiales tendresses, avait semblé, pendant long temps, n'avoir plus qu'une puissance matérielle,une beauté extérieure Ceux qui le connaissent bien ne s'y trom paient pas. ils savaient quelles réser ves d'énergie et de volonté vivaient dans sa pensée engourdie. Elles vien nent de se manifester. Le beau pays aux troublants décors est vivant. Par tout les libéraux sont dans l'allégresse. Lundi matin des affiches annonçaient que toutes les sociétés cléricales delà ville se rendraient l'après-midi la Hooghe pour féliciter M. le sénateur de Vinck. Par deux fois dans la journée le ca rillon lança dans les airs ses joyeuses bordées (style du Journal d'Ypres). Vers cinq heures débouche de la rue des Chiens, se dirigeant vers la porte de Menin. un cortège qui comprend l'immense Fanfare, les Turners porteurs chacun d'un drapeau, l'un national l'autre papal, quelques jeunes gardes catholiques ayant leur tête M.Sobry, M. Philippe Vandenberghe entoure d'une trentaine de personnes représen tant nons ne savons quoi, i Ilni-mo- ni<* communale (oui, elle-même et une voiture dans laquelle se prélas saient MM. Colaert et l'ancien libéral andevoorde, aujourd'hui conseiller communal clérical. Arrivé la Bascule ce striep de cortège s'engage sur celte belle chaussée qui doit le conduire directement au but tant désiré (sic). (Voir dr n° du Journal d'Ypres, 2® p. lre col.) Ici nous cédons la parole au Journal d Ypres, ne voulant pas priver nos lec teurs du chefid'œuvre littéraire pondu par le Journal dans son dernier numé ro. Nous copions donc Tout la long du parcours ce ne sont qu'acclamations et toujours la multitude s'accroît ce sont des milliers de personnes qui vont suivre jusque là haut les vain queurs du 29 Mai. La longueur de la route, la chaleur du soleil, les nuages de poussière, la sueur qui ruisselle, loin de ralentir l'élan,semblent lui octroyer une nouvelle arleur et les plus âgés, puisent dans leur entrain une ample compensation leur fatigue. Enfin voici la dernière côte, elle est ru de, mais c'est là haut que doivent s'épan cher les souhaits et les rafraîchissements Comme il fait bon daus cet Eden, sous la fraîcheur de ses nombreux bosquets, sur le vert tapis des herbes en fleurs, émaillé de millions de blanches pâquerettes, de renon- cultes dorées, de rouges Iychcis et d'ajugas violets, parmi de gracieux bouquets de ro ses et de pivoines qu'encadrent encore des azalées et des rhododendrons. C'est toute une flore parfumée qui s'amoncelle dans ces corbeilles jolies qui se croisent sous les re gards charmés comme les chemins sous les pas délassés. C'est pour nos excursionnistes la même émotion de bonheur en entrant dans cette oasis que pour C explorateur altéré après une marche sur un sol échauffé. Mais ici le garde veille aux barrières, il faut que l'accès s'en fasse en bon ordre et au moment fixé. Les notabilités de Zillebeke, comme de droit, ont d'abord exprimé au nouvel élu, leur digne et généreux bourgmestre, leur sincère proficiat. Ne sont-ils pas, après sa famille, ses premiers enfants Il leur est donc permis de se réjouir les premiers du titre nouveau qui vient de lui être décerné, et c'est pourquoi ils s'empressent de venir louer le nouveau Sénateur. Après eux pénètre, dans le parc, le cor tège Yprois. C'est le même ordre et la même démarche allègre qu'au départ nulle trace des kilomètres dans tous ces jarrets un deux un, deux, et tous marchent au pas comme un seul hommecomme un régiment aguerri qui s'ébranle pour la première fois. Pour se déployer avec aisance, la lon gue file s'engage dans un chemin latéral et arrive, bannière et étendards déployés, de vant la façade principale du château. Sous Je balcon armorié aux blasons des ancêtres, se tient le noble baron, entouré de sa nombreuse famille et de ses amis intimes. Nos associations se rangent en demi cercle devant lui et la foule toute sympathi que, quoique bruyante, se presse derrière elles en bonne ordre. Alors s'avance Monsieur Colaert, repré sentant et bourgmestre d'Ypres qui au nom des administrations régionales, au nom de la ville d'Ypres et au nom des catholiques félicité le nouveau Sénateur, de l'heureux résultat de l'élection. Après avoir exprimé en termes excel lents et pénétrés de suave et sincère cordiali té, toute la joie que ce scrutin procure aux catholiques populations de la Flandre, notre premier magistrat donne au nouvel élu l'as surance de notre respectueuse sympathie et de notre inviolable fidélitéPuis il lui expo se sommairement nos désirs et nos vœux ar dents pour 1e bonheur et la prospérité de notre région. Mais ce qu'il développe surtout avec un accent convaincu, c'est V allégresse prof on de qui réjouit tous les membres de l Associa tion Catholique dont chacun est aussi heu reux de ce résultat que si la chose lui était personnelle. Sous votre nom le parti catholique triomphe mais en vous c'est le plus aimable et le plus aimé des catholiques qui est exal té. Les applaudissements témoignent de l'a- nanimité de ces sentiments affectueux et res pectueux. Voici la Fanfare qui vient par-organe de son dévoué vice-président, Monsieur Cal- lewaert, fêter avec une joie immense l'heu reuse élection qui élève son vénéré prési dent la dignité de Sénateur. Elle s'efforce ra d'être digne de supporter le reflet de tant de gloire et de mériter les sympathies que suscite tant d'honneur. Tous le» musiciens font des vœux pour que la santé que le Ciel donne puisse long temps servir de socle au bien qu'une telle di gnité peut faire et dont le passé est un sûr garant pour l'avenir. Qu'il vive heureux le noble et bon sénateurbaron de Vinckpré sident de la Fanfare Royale. Les musiques exécutent alors quelques joyeux morceaux de leur répertoire et les Turners chantent une cantate de circonstan ce, avec une ardeur que leur jeune enthou siasme et leur respectueuse sympathie peu vent seuls expliquer. Monsieur le Sénateur, heureux du bon heur de ceux qui l'acclament et le louent, dit quelques mots aimables en répouse aux com pliments qui lui ont été adressés et fait une

HISTORISCHE KRANTEN

Le Progrès (1841-1914) | 1904 | | pagina 2