Libéraux, attention Journal de l'Alliance libérale d'Ypres et de l'Arrondissement. Dimanche, 11 Septembre 1904. 64e année. N° 57. l'union fait la force. i*araiMKtinl ie MMiumnche. Vires acquirit eindo. PRIX DE L'ABONNEMENT: pocr la ville Par an -4 francs, p' la province Par an 4 fr. 5() Pour les annonces on traite forfait. Le bureau électoral est ouvert l'Association libé rale, rue du Séminaire. Ne tardez pas exami ner les listes et voir si vos droits sont garantis. N'oubliez pas qu'il y a urgence et que toutes les réclamations doivent être laites, avec pièces justifi catives l'appuiavant le 51 Octobrec'est-à-dire avant la lin du mois pro chain. Les ennemis de la liberté. Les jurys de l'article 9. b) Etendue du N. au S. de l'E. l'O f) Courants marins Ypres. On s'abonne au bureau du journal, rue de Dixmuoe, 53, Ypres. Les annonces, les faits divers et les réclames sont reçus pour l'arrondissement d'Ypres et les deux Flandres au bureau du Progrès Pour la publicité en dehors des deux Flandres, s'adresser exclusivement au Comptoir de Publicité Van Godtsenhoven et Thibesard, 14, Place de Brouckère, Bruxelles, téléphone 5230 ANNONCES: Annonces 15 centimes la ligne. Réclames 25 Annonces judiciaires 1 fr. la ligne. Les cléricaux belges pataugent la mentablement lorsqu'ils parlent de li berté de l'enseignement. Nous l'avons montré propos du Courrier de Bruxel les, qui voit un piège maçonnique autant dire de Satan, dans l'instruc tion obligatoire avec liberté complète du choix de l'école, et voici qu'un au tre ultramontain de marque, le Bien Publicne se montre guère plus sage. Celui-ci, pourtant, a la bonté de re connaître que les cléricaux jouissent en Belgique d'une liberté nulle autre pareille Grâce la prévoyance de nos pères de 1830, écrit-il, nous jouissons en Belgique, dans une mesure inconnue presque partout ailleurs, de la liberté d'enseignement. Et, c'est un de nos meilleurs titres de gloire, les fils ont fait fructifier cet héritage, et lors qu'il a été menacé, ils ont su, comme de 1879 1884, victorieusement le défendre contre les ennemis de la religion et de la li berté. La liberté d'enseignement menacée de 1879 1884 Et comment, s'il vous plaît Quelle école les libéraux out-ila 1er- rnée ou voulu fermer La loi de 1879 organisait la neutrali té du programme et voulait que cha que commune eut au moins son école officielle. Qu'y a-t il là d'attentatoire la li berté d'enseignement Les cléricaux n'avaient il" pas la fa culté d'ouvrir autant d'écoles qu'ils le voulaient et n'ont-ils pas profité de la permission avoc une largesse dont ils se font gloire tous les jours Le très pieux Bien Publicquand il parle comme il le fait, émet donc une bonne petite calomnie, ni plus ni moins, et en virtuose du genre, il la double mêtn° en faisant des libéraux, partisans de la neutralité, des ennemis de la religion en même temps que de la liberté Le péché est gros, mais l'abso lution est certaine. Ce que le Bien Public dit ensuite vient l'appui de ce que nous disions nous-mêmes en réponse au Courrier de Bruxelles. Les parents catholiques se trouvent donc en notre pays, affirme l'organe épiscopa' de Gand, plus même que partout ailleurs de bien remplir les devoirs qui leur incombent l'égard de leurs enfants et, par consé quent, ils sont d'autant plus en faute s'ils méconnaissent ces devoirs ou s'ils ne s'en acquittent qu'avec négligence. Dans ces conditions, qu'est-ce que les cléricaux aurout craindre de l'in- Btruction obligatoire, puisque leurB écoles Bont là pour recueillir les en fants Mais, ils l'ont dit, ce qu'ils veulent, c'est le monopole. Que la masse soit instruite ou non, c'est le cadet de leurs soucis, ruai& ce quoi ils tiennent beaucoup, c'est qu'il a'y ait des gens instruits, du plus au moins, que par eux Ce qui est tout fait insensé par exemple, ce sont les lignes suivantes Il n'est que juste d'ajouter que si nous avons conquis et gardé la liberté d'enseigne ment, nous avons d'autant plus de motifs de nous en montrer dignes et de la préserver contre les attaques de l'ennemi. Or, le meil leur moyen de défendre une liberté est, et a toujours été, de s'en servir activement et fructueusement. La liberté est l'épée du droit mais c'est une épée qu'il ne faut pas laisser rouiller. Nous avons conquis et gardé la li berté Nous avons d'autant plus de motifs de la préserver contre les at taques de l'ennemi (les libéraux) C'est vraiment inouï Ah ça, MM. les cafards, la révolu tion de 1830 a t-elle été faite pour les cléricaux tous seuls Les libéraux ne furent-ils pour rien dans les luttes de cette glorieuse épo que et les libertés qu'ils conquirent ne furent-elles pas maudites et solennelle ment aDathématisées par Rome, par celui que vous proclamez votre chef suprême Ennemis de la liberté Mais regar dez-vous donc Le jour où vous seriez les maîtres, vous supprimeriez celle des autres comme gênaut l'exercice de la vôtre. C'est votre principe, c'est la thèse de l'Eglise et la seule liberté religieuse lé gitime ses yeux, c'est la liberté d'être catholique. Quand il s'agit de l'Inquisition, cette admirable et clémente institution, créée contre 1' hérésie c'est-à-dire contre la liberté de conscience, et ar mée de toutes les rigueurs du pouvoir séculier, tout ce que l'on obtient de vous c'est que vous la déclariez œuvre d'un autre âge, impossible restaurer, mais c'est précisément des progrès ac complis malgré vous et contre vous que cette impossibilité actuelle est née et vos orateurs, et vos prédicateurs, vos écrivains imbus do la doctrine pure ne parlent des tribunaux du Saint-Offi- ce que pour les réhabiliter, les vanter et couvrir de fleurs leur douce procé dure et leur paternelle justice Les vrais, les éternels ennemis de la liberté sont chez vous et elle ne vous sert qu'à conquérir les moyens de l'en lever aux autres - ps*j~»y\A/vv\-cvrv- Nos lecteurs n'ont pas oublié que ces jurys ont pour mission d'accorder les diplômes d'in stituteur ou d'institutrice des personnes qui n'ont pas fait d'études normales régulières. Etablis provisoirement en 1884 en faveur du personnel improvisé de l'enseignement libre, ils sont encore maintenus vingt ans après, malgré l'extraordinaire multiplication des éco les normales épiscopales. Telle est I affluence des récipiendaires, que cette année, on a porté de quatre cinq le nombre de ces jurys, f.es récipiendaires sont pour la plupart des reli gieux ou des religieuses, Belges ou étrangers, des instituteurs d'écoles libres, d'anciens nor- mahstes trouvant trop longue la durée des étu des normales régulières ou renvoyés des éta blissements normaux. A la différence de ce qui se passe pour l'enseignement supérieur, le jury central pour la collation de diplômes d'institu teurs est le jury préféré des ignorantins, des cancres, des malheureux ou des ratés, qui con sidèrent l'enseignement comme une dernière ressou-.ce. Nous avons signalé par des exemples réelle ment scandaleux l'indulgence excessive de ces jurys. Toutefois, il est juste de dire que les fonctionnaires qui les composent sont tenus de se conformer au programme arrêté par le mi nistère, que ce dernier le réduit le plus qu'il peut et use de subterfuges pour permettre de l'interpréter au minimum. Ainsi, a-t-on con staté que si les récipiendaires s'en tiraient très mal pour l'une ou l'autre branche, on diminue la cote de l'e-xamen écrit dont il reste des traces et on renforce la cote de l'examen oral dans celte branche. Mais il semble que ces jurys soient parvenus produire en fait d'abus leur maximum de rendement on s'efforce de collalionner les questions qu'ils posent, ce qui est la meilleure façon d'instruire leur procès. Beaucoup de ces questions sont tout au plus équivalentes celles posées l'examen d'ad- nnssion dans les écoles normales officielles. Un des juges de cette annee a tiré la dictée et les questions de grammaire française d'un re cueil de questions posées dans les anciens con cours cantonaux pour écoles primaires Un au tre a choisi des problèmes manifestement plus simples que ceux donnés Liège en 1903, des candidats de moins de treize ans, au con cours pour l'obtention des bourses provinciales d'études moyennes, Nous avons aussi sous les yeux les questions posées l'examen d'institu teur devant le jury central, Gand, en Juillet dernier, fresque toutes sont d'une simplicité telle qu'elles feraient sourire les élèves d'une quatrième d'aibénée ou d'une division supé rieure.d'école moyenne, lesquels ont réguliè rement quinze ans, tandis qu'on ne peut termi ner ses études normales primaires avant l'âge de dix-neuf uns. Nous regrettons vivement que le manque de place nous empêche de les pu blier in extenso en voici néanmoins quelques- unes Description de l'Océan Atlantique a) Situation, entre quelles parties du mon de. c) Mers et grands golfes, au moins dix, non compris les subdivisions de la Méditerra née. d) Fleuves principaux, au moins cinq, qui se déversent directement dans l'Océan en dehors de l'Euiope. e) Groupes d'îles (archipels) principaux. Donnez une idée générale de la Grèce an- cienne. Quelles sont les deux villes qui se disputaient l'hégémonie Comment multiplie-t-on deux polynômes l'un par l'autre Démontrez. A quelles espèces d'animaux appartien- nent le chat, le cheval, le lézard, la grenouil- le, le porc, etc. Démontrez que dans un triangle isocèle les droites qui joignant les extrémités de la base au milieu des côtés opposés sont égales. Rédaction française lettre un frère dé- sobéissant. Malgré celte extrême simplicité des ques tions, il paraît que la moitié des candidats ne sont pas parvenus répondre d'une manière satisfaisante,. Néanmoins, dans quelques se maines la plupart d'entre eux se verront con fier une nouvelle classe dans une école libre. Dire qu'il y a dans l'enseignement privé subsi- dié des centaines de non-diplomés, c'est-à-dire des centaines de malheureux qui n'ont pas réussi de pareils examens Pauvres enfants qui n'iront l'école que trois, quatre ou cinq ans, et qu'on confie de tels incapables (Etoile Belge). On a souvent écrit, dans les journaux de réaction, que la criminalité aug mentait en France en proportion du développement des écoles laïques. L'école sans Dieu disait récem ment un de nos plus doux écrivains ca tholiques, 69t aussi l'école des apaches. Avec la crainte de l'enfer et des châ timents futurs ont disparu toute rete nue. toute réserve. D'autres aimables gazettes disent en core On suriue avec d'autant plus d'ai sance que la conscience s'efface peu peu des cœurs et des cerveaux par sui te d'une éducation sans idéal et sans espérance. Voilà le thème sur lequel on brode sans discontinuité comme sans scrupu le, depuis le vigoureux coup de pied donné dans la marmite congréganiste. Nous pourrions répondre que la mo rale enseignée l'école laïque vaut bien celli de l'Eglise et que la crainte du diable n'a jamais eu l'efficacité, sur notre machine sublunaire, de la peur du gendarme, mais nous préférons nous en tenir une démonstration clai re, limpide, résultant des faits. Voici comment, dans la catholique Belgique, où la congrégation est toute puissante en matière d'enseignement, la criminalité s'établit. (Nous citons le Journal de Roubaix) LA CRIMINALITE EN BELGIQUE Une pénible constatation vient d'être faite les pri sons de l'Etat sont toutes archibondées. En ce qui concerne, par exemple, la prison de Saint- Gilles, celle-ci peut recevoir 620 détenus. En comprenant ceux admis l'infirmerie il y en a actuellement 612 Plusieurs cellules sont oc cupées par deux ou trois détenus. Le chiffre de 612 a été rarement atteint. La Commission administrative aurait voulu en voyer une partie de ses pensionnaires dans cer taines prisons de province, mais il n'y a de pla ce nulle part. La criminalité augmente, en Belgique, dans des proportions effrayantes disait récemment une personne bien informée. Faut-il rechercher la déduction d'une morale dans cette constatation Nous ne le voulons pas, afin de ne point attrister le cœur de M. de Lydda, mais il nous faut bien toutefois faire remarquer que l'augmentation de la criminalité chez notre voisine n'a rien voir avec la laïcité des écoles. Dans ce pays, où l'enseignement con gréganiste est l'enseignement officiel, la criminalité monte, monte sans cesse. Et cela est proclamé par un journal qui n'a pas l'habitude de grignoter du capucin entre ses repas. Il se trouve ainsi que le pays où les écoles congréganistes fleurissent en li berté avec l'appui, le concours, la pro tection du gouvernement, est aussi celui où les apaches se forment, se dé veloppent et pratiquent avec le plus d'entrain, l'art de faire des boutonniè res dans la peau de leurs contempo rains. Nous n'inventons pas ces choses. C'est le Journal de Roubaix qui nous les apprend. E. Lagrillière-Beauclerc. Le Carillon d'Ostende publie, dans son numéro du 30 Août dernier, une intéressante notice sur notre chère cité. Comme elle peut intéresser nos lec teurs, nous la reproduisons ci-après Notes «l'un Touriste. Les nombreux visiteurs d'Ostende igno rent généralement qu'à une trentaine de kilom. de la Reine des Plages existe une ville admirable, jadis grande et puissante cité, capitale du Westland, aujourd'hui morne et déserte Ypres. Malgré les difficultés d'accès, deux heures de train omnibus, dans des wagons, rebift de l'administration des chemins de fer, on est bien vite récompensé des en nuis de la rôute. Voici les Halles le palais de l'industrie du drap qui fut sj florissante au XIIIe siè cle et fut une source de l'immense richesse de la ville qui cette époque, d'aprè' une bulle du PapelrinocentlV,comptait 200,000 habitants. Cet imposant édifice, qui occupe une su perficie de près de 5,000 m. c. et a un de-

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Le Progrès (1841-1914) | 1904 | | pagina 1