Libéraux, attention Journal de l'Alliance libérale d'Ypres et de l'Arrondissement. Dimanche, 25 Septembre 1904. 04e année. IV 59. te Himanche. Vires acqfirit eiado. Ne tardez pas exami ner les listes et voir si vos droits sont garantis. N'oubliez pas qu'il y a urgence et que toutes les réclamations doivent être faites, avec pièces justifi catives l'appui, avant le 31 Octobre, c'est-à- dire avant la fin du mois prochain. Les listes sont mises votre disposition, où vous pouvez les consulter Café Tête d'Argent rue de Lille, Ypres. Café Cour de Bruxel les rue de Dixmude. Café Le Casino rue de la Station. Bureau de l'Association libérale, rueduSéininaire. line chimère. Le chef. Jeunesse et Liberté. Gouvernement peu pressé l'union fait la force. PRIX DE L'ABONNEMENT: pour la ville Par an 4 francs. r' la province Par an 4 fr. 50 Pour les annonces 011 traite forfait. On s'abonne au bureau du journal, rie de Uixmlue, 53, Ypres Les annonces, les faits divers et les réclames sont reçus pour l'arrondissement d'Ypres et les deux Flandres au bureau du Progrès Pour la publicité en dehors des deux Flandres, s'adresser exclusivement au Comptoir de Publicité Van Godtsenhoven et Thibesard, 14, Place de hrouckère, Bruxelles, téléphone 5230. - Le Courrier de Bruxelles a publié, de puis plusieurs mois, quantité d'articles, afin de démontrer que si le parti catho lique veut échapper une grande dé faite en 1906 il doit arriver un maxi mum d'unité politique. Et il a blâmé vivement les démocrates genre Levie, Mabille, etc., de diviser la majorité. Or, au congrès de La Louvière, M. Verhaegen toujours lui a décla ré nettement que Tuuite politique ab solue, proposée, comme la conséquence obligée de l'unité religieuse est une chimère (sic) Elle n'a jamais existé et elle n'existera jamais n Que pense le Courrier de Bruxelles de cette déclaration si nette, si formelle La fameuse unité de ses rêves paraît de plus en plus malade en dépit de va gues paroles d'union que les cœurs dé mentent. Il n'y a pas quinze jours que les dé mocrates chrétiens déclaraient Bru ges par la bouche d'un prêtre, que s'ils étaient soumis pour ce qui concerne la religion l'autorité de 1 Eglise, ils ne voulaient pas de l'unité catholique po litique. Le langage de M. Verhaegen La Louvière dérive sensiblement du même principe. Nous ne pouvons que nous en réjouir car il tend confirmer ce que nous avons toujours dit, que la religion doit être indépendante de la politique. Cer tains catholiques eux-mêmes semblent aujourd'hui partager cet avis. Tant mieux La prétentiou de penser en po litique comme ils l'entendent les amè nera peut-être un jour manifester la même prétentiou dans le domaine phi losophique. Jusqu'ici, M. NVoeste, en dépit d'at taques violentes dirigées contre lui par les janissaires de M Verhaegen, était resté le chef incontesté du parti catho lique. Sou étoile ne s'était éclipsée que pendant la lutte parlementaire en fa veur de la R. P. législative. Mais bien tôt les Associations conservatrices oubliaient la défaite du député d'A- lost, le maintenaient leur tête et ils retrouvaient, avec son autorité, son in fluence plus forte que jamais. Mais il semble que les dernières élections aient porté son omnipotence un rude coup Comme M. Verhaegen l'a fait remarquer au Congrès de La Louvière, les cléricaux n'ont obtenu des succès au mois de Mai que la où les démocra tes cléricaux luttaient avec les vieux conservateurs. Dans les autres arron dissements ils ont été affaiblis, même dans l'arrondissement d'Alost où ils ont perdu un siège, en dépit de la pro pagande de M. Woeste. La situation prépondérante de cet homme d'Etat semble donc menacée. Au Congrès de la démocratie cléricale, M. Verhaegen, quand il a préconisé la convocation pour l'an prochain d'un Congrès catholique, ne s'est préoccupé que del'opiniou deM. Helleputte. C'est lui, lui sali 1que l'on consultera avant de constituer un Comité provisoire dans le but de solliciter des adhésions ces assises. Le député de Gaud se soucie peu de ce que peut penser M. Woeste. Il ne voit plus qu'un homme dans son parti dont l'avis est indispensable, et cet homme c'est M. Hdlleputte. Il le consi dère comme le chef du cléricalisme et da sa pleine autorité il le substitue M. Woeste. Le député d'Alost est homme se dé fendre et nous assisterous probable ment des luttes pour la suprématie entre les amis de M. Helleputte et les partisans de M. Woeste Ces derniers ont des chances de l'emporter, mais ils pourraient bien triompher sur des rui nes. A l'occasion de la fête libérale de Mariemont, M. Emile Buisset a publié dans une brochure de circonstance l'in téressant article suivant L'opinion publique nationale lors des derniers scrutins provincial et législa tif, avec une sûreté de jugement et une force que nul n'a songé contester, ma- nif«8ta, non seulement son intention formelle d'enrayer les progrès tapa geurs du socialisme orgueilleux de ces succès hâtifs, mais davantage encore son énergique volonté d'abattre la puissance cléricale qui s'ét8rnise au pouvoir depuis vingt années. Au lendemain de ces journées mémo rables, un cri d'unanime allégresse se fit entendre travers le Pays, et lors que les libéraux eurent jeté les yeux sur les vaillantes troupes qui les avaient accompagnés la victoire, ce fut avec un sentiment de joie profonde qu'ils trouvèrent au premier rang des compa gnons fidèles de ces journées de propa gande intense dont tous les arrondisse ments avaient été le théâtre, la Jeunesse Libérale. Le mouvement était général dans le PayB entier, et par une sorte de renais- sauce véritable, alors que rien n'eut pu révéler publiquement la profond -ur .le l'évolution, depuis quelque temps déjà notre vaillante jeunesse qui n'a ouuu de la gloire du Parti que des défaites I honorables et les luttes sans espoir, ve nait nombreuse se mêler nos ran„r-L confiante dans notre Idéal régénéré et apportant son ardeur j uvémle au servi ce de la cause libérale. Au moment où nos adversaires, dé daigneux de nos efforts, prétendaient dénier au Parti Libéral, tant dans Bon passé que dans ses tendances actuelles, la recherche d'un Idéal, nous arrivions enlever de vive force la collabora tion de ceux dont l'âge est la plus bel le preuve de l'élévation du caractère et de la sincérité des sentiments Car c'est d'instinct que la Jeunesse se sent pous sée vers le Parti qui pourra le mieux sauvegarder la Liberté et assurer effica cement la défense des humbles et des opprimés. Aussi, quel levier puissant, fut pour nos activités alanguies, que cet appoint spontané d'une génération l'aube de ses destinées. Tous ces jeunes libéraux vinrent nous animéB de cette confian ce inaltérable qui est l'essence même de la Jeunesse, lui permettant seule d'en treprendre cea tâches insurmontables devant lesquelles reculeraient le scep ticisme de ceux qui ont vieilli au servi ce de l'Opinion. Gomment d'ailleurs supposer qu'un Parti, proposant il est vrai des formu les nécessaires de satisfactions politi ques, soit même un programme de ré formes méticuleusement énuméréea, mais un Parti sans Idéal, aurait eu la puissance d'attraction suffisante pour éveiller ce généreux engouement de la Jeunesse Faut-il redire ici quel est cet Idéal contenu dans le mot prestigieux Li berté, et qui doit suffire hausser nos cœurs et surexciter nos courages. Quel sentiment plus noble que celui qui pousse l'être humaiu développer en soi le maximum de vertu, de force, d'énergie créer en un mot une indivi dualité de plus en plus perfectionnée, comme nous y incitent nos aspirations, nos tendances, notre perpétuel deve nir Est-il nécessaire pour cela de suppo ser que cet accroissement de la puis sance individuelle ne puisse s'obtenir qu'au prix de l'abaissement intellec tuel et physique de nos semblables Car voilà l'erreur de certains de nos adversaires Et que serait la supériorité du Bien, du Beau et du Vrai développés dans l'Homme, si ce devait être au milieu des ruines matérielles et morales de tout ce qui l'entoure C'est au surplus obéir une loi pri mordiale et naturelle, que de reeher- cher par dessus tout le développement intégral et supérieur de l'Individu au lieu de s'attarder en des formules qui tendent a décréter le bonheur et la perfection de l'homme par voie d'auto rité. Certes, l'action sociale s'impose dans l'état de la civilisation, mais mieux vaut qu'elle émane de l'initiati ve privée, c'est-à-dire qu'elle soit basée sur le principe de l'Association sponta née au lieu d'avoir recours aux lisières secourables dérivant de la puissance collective sou3 la forme gouvernemen tale. C'est avec circonspection et dé fiance qu'il convient d'y faire appel s'il doit être parfois le moyen il n'est pas et ne peut devenir pouf nos fidèles, le but. Le moment est donc venu la lassi tude de l'Opinion qui soutenait le régi me clérical davantage par crainte des novateurs aus»i bruyants que peu re doutables. est actuellement v ée. Les libéra x ont prêts te., r m effort dé> .1 po"t a-isurer fa h >e uion défi nit.ve la Jeunesseelle qui uo désespè re jamais, est avec nous. ANNONCES Annonces 15 centimes la ligne Réclames 25 Annonces judiciaires 1 fr. la ligne. Honneur donc aux jeunes libéraux A ceux-là. qui voulant une vie de tra vail, restent fidèles leurs convictions. Qu'ils suivent les inspirations du cœur et délaissent les avantages matériels que font entrevoir les faveurs du Pou voir, soit encore les vanités grotesques qui incitent la plupart des jeunes gens quémander l'accueil d'un certain monde où l'on dédaignera leur nobles se de pensée pour des parchemins par fois aussi vains que récents. Poussés par la confiance qu'ils accor dent l'opinion dout ils n'ont jamais connu cependant ni la prépondérance, ni la gloire, les jeunes libéraux exal tent ainsi la destinée inéluctable de leur âge, se donnant sans compter, au gré d'une générosité sans limite. Honneur au Parti qui malgré l'af faissement de la conscience publique, peut, après de longues années d'affais sement, reconquérir d'emblée la faveur populaire et entraîner la Jeunesse C'est pour nous tous le meilleur gage des succès futurs, et les réjouissances auxquelles nous nous livrons aujour d'hui ne sont quele prélude des tra vaux ardus qu'il reste accomplir pour triompher enfin de nos adversaires et assurer l'épanouissement de la Li berté, principe sublime, régénérateur social par excellence, attribut essentiel de l'Humanité Emile Buisset. Les dernières informations montrent le Gouvernement aussi peu pressé que nous l'avons dit de faire voter un pro jet de loi sur le chômage obligatoire. La question vient d'être renvoyée au Conseil supérieur, et après sera soumi se, dit-on, une enquête dans chacune des neuf provinces. C'est de l'encommissionnement la 10e puissance et il faut, féliciter le mi nistère de l'ingéniosité et de l'inédit de 3a trouvaille dilatoire. A-t-on assez discuté cependant ce sujet, a-t-on versé assez de flots d'encre et d'éloquence, a-t-on assez exploité le distinguo Mais l'article de la Consti tution est resté debout, inébranlable et inébranlé, dominant de toute la préci sion de son texte et de son esprit les ar guties péniblement échafaudées contre lui, aussi impuissantes que les antiques machines du siège de Troie devant une forteresse moderne. Ce n'est certes pas le scrupule consti tutionnel qui travaille beaucoup les gouvernants cléricaux Ils l'ont montré notamment propos de la dispense-du cours de religion en faisant do la liberté de conscience, proclamée par notre pacte fondamental sans couditiou ni ré serve, une sorte de tolérance adminis trative, mais ici il y a la crainte de ne faire qu'une nouvelle loi de façade ou de heurter les habitudes et les mœurs de la population. Ils savent que s'ils ont pu compter sur uce période d'apa thie politique, il est resté dangereux de déranger et de gêner les gens. En ce qui concerne la masse, la dés organisation du chemin de fer, les re tards de trains de ces derniers temps, ont peut-être fait plus pour l'impopu larité du ministre que bien des coups de parti. Aussi le ministère est-il résolu re culer une époque la plus lointaine possible l'échéance de ses promesses sur te chômage obligatoire et il ne lui en coûtera pas beaucoup de berner 6es amis en même temps que ies socialistes assez sottement associés une entrepri se sectaire.

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Le Progrès (1841-1914) | 1904 | | pagina 1