Libéraux, attention Journal de l'Alliance libérale d'Ypres et de l'Arrondissement. Dimanche, 16 Octobre 1904. année. l'unio.k paît la fokce. l'artiinnoni if iHtnanvhe. Vires ahurit eiindo. Ne tardez pas exami ner les listes et voir si vos droits sont garantis. N'oubliez pas qu'il y a urgence et que toutes les réclamations doivent être faites, avec pièces justifi catives l'appui, avant le Octobre, c'est-à- dire avant la fin du mois prochain. Les listes sont mises voire disposition, où vous pouvez les consulter Café Tête cTArgent rue de Lille, Ypres. Café Cour (te Bruxel les rue de Dixmude. Café Le Casino rue de la Station. Bureau de l'Association libérale, rueduSéminaire. Des procédés du Journal d'Ypres La manifestation libérale du 6 Novembre. Divagations. L'union libérale. L'école obligatoire. La Belgique Saint-Louis. PRIX DE L'ABONNEMENT: pour la ville Far an 4 francs, p' la province Far an 4 fr. 50 Pour les annonces on traite forfait. On s'abonne au bureau du journal, rie de Dixmlde, 53, Ypres Les annonces, les faits divers et les réclames sont reçus pour l'arrondissement d'Ypres et les deux Flandres au bureau du Progrès Pour la publicité en dehors des deux Flandres, s'adresser exclusivemenl au Comptoir de Publicité Van Godtsenhoven et Thibesard, 14, Place de Biouckère, Bruxelles, téléphone 5230. ANNONCES: Annonces 15 centimes la ligne. Réclames 25 Annonces judiciaires 1 fr. la ligne. L'article du Journal d'Ypres n du 8 courant intitulé Déblayons, Pro grès nous a profondément déçiiB dans l'espoir que nous avions exprimé d'être éclairés par notre coafrère sur la si gnification du Vrai dont la néga tion pratique avait, d'après lui. causé les Révolutions de 1796 et la Com mune de 1871 et sur les répercussions nefastes qu'elles ont entraînées après elles Nous comprenons aisément la difficulté qu'éprouve notre dialecti cien définir un mot dont il ne com prend probablement pas la portée, au moyen de souvenirs historiques qu'il ne connaît pas mieux. Défenseur d'une mauvaise cause, il tâche d'éviter les écueils qu'offre tonte scrupuleuse dis cussion il s'engouffre dans un dédale rte considérations étrangères au sujet. Renvoyons-lui les exhortations qu'il nous a adressées Courage, mon bon. vous finirez bien par tout déblayer et p^r arriver au Vrai, votre façoD. Le comité organisateur de la mani festation des jeunes gardes libérales, qui aura lieu Bruxelles le Dimanche 6 Novembre, deux jours avant la ren trée des Chambres, s'est réuni Mardi après-midi. Afin le donner satisfaction des de mandes de groupes de province qui trouvaient que l'heure fixée pour lé départ du cortège était trop matinale, il a décidé que la manifestation ne e mettrait eu marche qu'à 11 heures du matin Le cortège se formera 10 h. 1/2 au boulevard de la Senne, au boulevard d Anvers et l'Allée-verte. A 11 heures l'on se mettra en marche pour se ren dre place de l'Université où aura lieu la manifestation Verhaegen La dislo cation se fera vers une heure. Un grand meeting aura lieu 3 heu res de l'api ès-midi. Le comité deman dera MM Hymans et G 'blet d'Al- viella d'y prendre la parole en français et MM. Buyl, député, et Buysse, dé puté suppléant de Gand, en flamand. A5h 1/2 aura lieu, très probable ment dans la salie de la Grande-Harmo nie, un banquet de cinq cents couverts pour lequel cent invitations seront en voyées aux sénateurs et députés libé raux et aux mandataires de notre par ti au conseil provincial du Brabant et au conseil communal de Bruxelles. Le prix de la souscription an ban quet (vins compris) a été fixé 5 francs. Centplaces seront réservées aux invi tés, cent aux bruxellois et trois cents aux délégués de province. Au banquet prendront la parole MM. Faul Janson, Paul Hymans et peut-être M. Xavier Neujean. Jusqu'à présent le comité a reçu pour la manifestation environ 15,000 adhésions, venues de tous les points du pays, 15 corps de musique ont, dès aujourd'hui, promis leur participation La manifestation s'annonce donc on ne peut mieux. Le Journal de Bruxelles fait des libé raux le charmant petit tableau sui vant Les plus fiera Sicambres du doctri- nansme d'autrefois arrivent tous peu peu courber la tête devant la loque rouge enivrés par l'espérance chimé rique du pouvoir, ils se ruent dans la Bervitude de l'alliance radicale et so cialiste. Ils paraissent prêts abandon ner et trahir tous les principes et toutes les traditions qui avaient fait la force et la raison d'être du libéralisme d'autrefois. Four satisfaire des haines de sectaires, des rancunes de politi ciens et des ambitions impatientes, ils sont prêts offrir leurs alliés le sa crifice de l'égalité des enseignements et des associations devant la loi, et pour commencer, sans doute, la spoliation des couvents, sans songer que ce serait le prélude de colle des coffres forts laïcs. Il est difficile en moins de lignes d'a masser pluBde... contre-vérités. Soyons polis Aucun libéral, modéré on progressis te, ne courbe la tête devant le drapeau rouge. Les dernières élections législati ves ont affirmé, au contraire, dans tout le pays l'autonomie du parti libéral. Dans tous les arrondissements sans ex ception, les libéraux ont lutté avec leur drapeau, leur programme et leur liste autonome. La distinction que le Journal de Bru xelles s'efforce d'établir entre modérés et radicaux ne porte pluB L'union est parfaite entre tous les libéraux et nous avons l'espoir qu'elle le restera. Tous sont plus décides que jamais faire triompher leur programme qui se trou ve inscrit tout entier dan- la déclara tion des gauches. Ce programme ne comporte pas préci-ément une atteinte la libeitéde 'euseiguem-n'puisqu'il la défend Quand la spoliation des couvents, c'est là un vieux cliché qui fera ^ourire même les plus naïfs parmi les cléri caux Spoliation ajoute le journal catholique qui serait le prélude de celle des coffres-forts laïcs. Il pe Jui reste plus qu'à prétendre -%(p^ i('s"']ibéraux no tarderont pas re venir des anarchistes et des dynami tards. Ce ne sont pas avec des argu ments de cette force que le Journal de Bruxelles empêchera le renversement du cabinet clérical. 11 doit trouver au tre chose Le temps de ces polémiques faciles est passé le public connaît la déclaratiou des gauches II fera justice des sottes insinuations cléricales et au ra confiance dans le libéralisme éman- cipateur. La Chambre des représentants se trouvera dans un mois devant un ar riéré important. Il reste 22 projets ou propositions de loi dont les rapports sont faits 36 qui sont encore soumis l'examen des sections centrales 32 ac tuellement en commissions 17 en sec tions et 8 qui n'ont pas encore été pris eu considération, soit un total de... 115 projets ou propositions de loi. Nos par lementaires ne manqueront pas de be sogne. L'union libérale est étroite, c mplè- te, absolue, ce qui met de très mauvaise humeur plusieurs feuilles cléricales. Elles s'évertuent démontrer que cet accord ne parviendra pas se prolon ger et pour jouer la comédie du conser vatisme elles représentent les modérés comme des radicaux et les progressis tes comme des socialistes eu attendant de les montrer sous les traits d'horri bles anarchistes. Cette petite tactique est plutôt ré jouissante et elle divertit les chefs de notre parti. La session prochaine la Chambre et au Sénat démontrera de la façon la plus nette, la plus formelle, l'accord de tous les libéraux Ils n'ont plus qu'un désir, hâter le renversement du cabinet clérical afin de pouvoir ap pliquer un programme de liberté et de progrès. L'atutude de certaines feuilles cléri cales prouve que les catholiques vont recommencer leur comédie de 1884 et se poser en sauveurs de la société Mais cette manœuvre ne trompera plus personne antres temps, autres dé nouements. Le pays est la sé du joug clérical tout t'ait espérer qu'en Mai 1906 il y mettra fin Cent mille enfants ne fréquentent pas l'école dans notre Belgique civili sée Cent mille autres y font une courte apparition, un jour seulement, puis ne reparaissent plus. Cent mille autres encore fréquentent si mal, de façon bi intermittente, que l'atmosphère de la classe ne leur profite guère. On pour rait continuer l'énnmération et arriver un total effrayant des enfants que l'école eBt impuissante atteindre ou tirer des langes de l'inconscience. Mais c'est vers cette armée de petits malheureux qui ne se sont jamais assis sur les baucs d'une école ou ne s'y sont assis qu'une fois, que la pensée se tour- e, angoissée. Hâves et déguenillés, ils c lurent les rues, jetés dehors par une mère marâtre qui ne songe même pas qu'elle leur doit la pâtée quoti dienne Le brûle gueule aux dents, ramassé dans le r i-seau, ils guignent le* éta «ges. ils vont entre les jambes des payants, impayables d'aplomb et d attitudes. Ils sont le pittoresque de nos villes. Chacun le connaît et. le reconnaît au passage ce type de gavroche 1 aguet de tous les larcins possibles et de tou tes les farces imaginables. Ça, c'est le bambin des quartiers populaires que des parents indignes veulent exploiter dès sa première culotte. Il est dans le ffot lamentable des mendiants qui font queue la porte des magasins et, les jours de marché, c'est encore lui qu'on retrouve aux coins fréquentés, affichant avec conviction d'énormes pancartes réclame. Professionnels précoces de la mendi cité poussés tous les vices par des pères et des mères infâmes, écoliers en rupture de... cours un jour sur deux, tous sont les déshérités d'une société oublieuse de ses devoirs et qui veut donner un semblant d'excuse son incurie criminelle par la proclama tion des droits imprescriptibles du père de famille. Quoi on réglemente le travail des adolescents dans les usines, on l'entou re de toutes sortes de garanties, et on se lave les mains de l'exploitation igno ble de l'enfance par des parents pares seux et dénaturés. Le travail exagéré de l'adolescent ne peut nuire qu'à lui- même, et qui H6 voit que les consé quences de ce lâche abandon de l'en fant des rues seront non-seulement terribles pour lui, mais aussi pour la société qui plus tard peut-être le re jettera de sou sein avec dégoût. Le droit du père de famille L'en fant fût-il, dans la vie de ses parents, autre chose qu'un accident, serait-il supérieur, le droit du père, au droit sacré de l'enfant, appuyé sur le droit de la société, laquelle doit avoir pour essentiel devoir de veiller ce que l'homme de demain soit pour elle un membre sain et fort. Tons les parents intelligents et que les exigences de la lutte pour le pain empêchent d'amener comme ils le voudraient leurs enfants en classe cha que matin et chaque après-midi, sa vent qu'ils ont envers leur progéniture plus de devoirs qu'il# n'ont de droits sur elle. Et les autres, les malheureux qui ne sont pas loin de considérer l'en fance comme un... produit de rapport, peut-on les laisser plus longtemps abu ser de leurs droits et ne rien faire de leurs devoirs Jusque quand tolérera-t-on, en Belgique, un gouvernement néfaste qui, depuis vingt ans, encourage, par son incurie, ces parents plus incon scients que coupables, en se refusant décréter l'école obligatoire Une petite note, dont la source n'est pas bien difficile trouver, fait en ce moment le tour de la presse cléricale. (1) Cette note s'étend avec complaisan ce sur ce fait que la Belgique a obtenu treize grands prix, plus des médailles d'or et d'argent l'exposition de Saint- Louis pour l'enseignement, tandis que la France n'a obtenu qu'un seul grand prix Fit de dauber sur la France laïque, et d'exalter notre bon gouvernement. Il y aurait beaucoup reprendre. D abord que l'enseignement en France a été livré jusqu'ici aux petits-frères et aux Jésuites, et que l'enseignement officiel ne s'y organise sérieusement que depuis peu. tandis que les libéraux ont donné la Belgique une base que l'on sape depuis vingt ans, mais que l'on (1) Comme de juste le Journal d'Ypres n'a pas manqué de l'insérer sa première page.

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Le Progrès (1841-1914) | 1904 | | pagina 1