Chronique de la ville. mieux en mieux. Une nouvelle lettre du Groupe Yprois leurs, des voiluners et des indust iels En ef fet, l'idée préconisée par nous il y a quatre ans déjà pourrait parfaitement être téalisée. On se bornerait construire le louj: des grand'routes de l'Itat une bande en macadam l'usage des auloui<'bi istes et, de cette façon> on donnerait satisfaction ces derniers sans nuire en rien aux intérêts de l'agriculture. M. de Smet de Xaeyer, mini ire des finan ces et des faianx publics. ela existe déjà le long de certaïues routes. .M. Buyl. Parfaitement Aux endroits où la culture est particulièrement intense el où les agriculteurs subissent de-« dommages sérieux par suite de la pouss ère prov< quée par le ma cadam, ou pourrait remplacer ce dernier par un accotement en beaux pavés retaillés dans le genre de ceux dont est faite la magnifique chaussée de Nieuport Ostende, que les auto mobilistes trouvent certainement aussi bonne que n'importe quelle route empierrée H y a donc moyen de donner satisfaction tout le monde M. de Smet de iïaeyer, ministre des finan ces et des travaux publics Oui, mais dans votre système il faudrait construire deux toutes pavées, l'une côté de l'autre. M. tUchel. Cela viendra. M. Buyl. La toute en beaux pavés serait réservée aux automobiles et l'autre aux véhi cules ordinaires. M de Smet de JSaeyer, ministre des finan ces et des travaux publics. Et il faudrait encore arriver faire respecter la route réser vée aux automobilistes M. Colfs. On défend bien aux motocy clistes de rouler sur les pistes cyclables. M Buyl M. Colfs a raison Tous les jours on dresse des procès-verbaux de ce chef Je sais que M. le ministre des travaux publics a lait savoir au pnrsonml de son administra tion qu'il ne pouvait plus verbaliser pour ce motif, mais il n'en est pas moins vrai que les agents qui dépendent du ministère de la justi ce continuent dresser procès-verbal aux mo tocyclistes qui empruntent les voies cyclables. On pourrait donc l'aire pour les automobilis tes, ce qu'on a fait pour les cyclistes qui ont leurs accotements spéciaux. Je recommande cette solution au bienveillant examen de l'honorable ministre. DE Nous marchons décidément de surprise en surprise, si quelque chose peut encore surprendre dans cette té nébreuse question du gaz. Tous les procédés, les uns plus louches que les autres, ont été em ployés pour dérouter l'opinion publi que Nous avons eu d'abord la conspira tion du silence, qui s'est manifestée par le mutisme de la presse officielle, le mutisme de la Commission de la lumière, dont tous les membres étaient liés par le secret, l'absence d'appel la concurrence, les conci liabules ténébreux avec l'étranger M. De Brouwer, le sans-gêne scanda leux avec lequel nos concitoyens du Groupe Yprois et le concessionnaire M. Valcke ont été éconduits, etc.... Après cela nous avons eu le men songe officiel, dont on a usé et abusé au cours de la discussion au Conseil communal. Les protestations indi gnées du Groupe Yprois, que nous avons reproduites dans nos colonnes, en font foi. Aujourd'hui nous avons mieux en core. L'administration communale, pour convaincre la Députation per manente, vient de lui envoyer, tou jours dans le plus grand secret, une brochure, où la discussion qui a eu lieu au Conseil communal a été soi gneusement tripatouillée dans ses passages essentiels. Pour ne citer qu'un exemple tout le monde sait que notre maïeur, pour emporter le vote au Conseil, a dé claré en séance du 3 Décembre der nier, qu'il s'était engagé vis vis de M. De Brouwer, mais que cet enga gement ne liait pas le Conseil. Le compte-rendu sténographique de la séance, dont nous tenons l'ori ginal la disposition de tous nos concitoyens, porte en effet en toutes lettres que M. Colaert s'est exprimé en ces termes Nous nous sommes engagés vis-à-vis de M. De Brouwer, mais ceci la rigilfeur ne lie pas la ville d'Ypres. Le Journal d'Ypres a atténué la partie de la phrase en la modifiant comme suit Nous nous sommes en tendus avec M' De Brouwermais Or savez-vous comment la mysté rieuse brochure reproduit ce passage du discours du maïeur Nous avons entendu M. De Brouwermais, etc. C'est là avouez-le, une heureuse coquille d'autres diront et ils n au ront peut-être pas tort cela ressem ble un faux. Que découvrirons-nous donc enco re dans cette fameuse question du gaz Pour peu qu'on soulève le voile, que de tripotages on met au jour Ah quel dommage qu'il ne nous soit permis de le lever tout fait Nos lecteurs trouveront ci-inclus le texte de la nouvelle lettre que le Groupe Yprois vient d'adresser la Députation permanente, lettre qui a été distribuée en ville. LETTRE Messieurs les Président et Membres de la Députation per- manente, de la part du Groupe Yprois, propos de la question du gaz. Messieurs, Nous croyons pouvoir encore nous permettre d'attirer spécialement votre attention sur ce point-ci que la non-approbation de la délibération du Conseil communal d'Ypres ne saurait en aucune façon former un précédent que l'on pourrait invoquer contre d'autres communes, désireuses de s'entendre ensemble avec un seul entrepreneur, pour introduire chez elles l'éclairage au gaz. Ces combinaisons sont au contrai re hautement encourager. Ainsi, les communes de Thielt, Meulebeke, etc./ qui forment en ce moment des projets de ce genre, en retireront de grands avantages. Ces localités sont très sensiblement de même impor tance, leurs centres ne sont pas des distances exagérées, aucune d'elles n'a possédé jusqu'ici l'éclairage au gaz, leurs intérêts et leurs chances sont donc identiques, et' en s'adres- sant un fournisseur commun elles obtiendront des conditions qu'aucune d'elles ne pourrait obtenir isolément. Elles peuvent se réserver de créer plus tard une Intercommunale sans que la prospérité de celle-ci doive nécessairement supposer un désavan tage pécunier pour l'une d'entre elles. C'est ainsi que S1 Josse-ten-Noode, Schaerbeek et Laeken sont desservies par une seule et même usine gaz. Toute autre se présente la combi naison Colaert-De Brouwer actuel lement soumise votre délibération. Ypres seule est incomparablement plus importante que ne le sera ja mais Poperinghe et Warnêton réu nis. Elle possède le gaz depuis 60 ans, les habitants ne sauraient plus s'en passer, et ses maisons sont outil lées pour cet emploi Warnêton et Poperinghe au contraire ne connais sent pas le gaz, tout y est faire. Il est donc certain que dans 30, 40 ou 50 ans ces deux localités ne sau raient raisonnablement offrir le mê me débouché que leur chef-lieu. Or, si cependant le concessionnaire ou l'Intercommunale uniformise entre ces 3 localités son prix de vente du gaz, n'est-ce pas uniquement parce que le moindre bénéfice ou même le déficit de Warnêton et de Poperinghe sera compensé par le bénéfice d'Y pres r C'est donc Ypres seule qui rend cette combinaison bonne, disons plutôt viable, en abandonnant au profit des deux autres localités le bé néfice de sa propre consommation. L'affaire est donc inévitablement mauvaise au point de vue d'Ypres même, et ce n'est pas la ristourne de 9,000 francs par an qui saurait con trebalancer la perte Yproise. Il en résulte encore que des soumis sions limitées Ypres doivent assuré ment être meilleures. Et c'est ce qui explique que nos propositions nous ainsi que celles de M. Valcke sont inférieures celles de M. De Brou wer. Vous ne perdrez d'ailleurs pas de vue, Messieurs, sans qu'il nous faille revenir sur cette question que nous avons déjà traitée, qu'aucune des trois communes ni Ypres, m Warnê ton, ni Poperinghe, ne s'engage entrer dans cette combinaison, cha cune d'elles au contraire s'est bien expressément réservée toute liberté cet égard Cette Intercommunale-là ne plaît encore personne. En attendant, il est vrai, Warnêton et Poperinghe espèrent recevoir de suite le gaz au prix de l'Intercommu nale, mais vous remarquerez que cet espoir ne se fonde que sur une pro messe simplement verbale de la part de M. De Brouwer, et que cette pro messe, déjà sans grande valeur juri dique en elle-même, n'engage pas les associés de M. De Brouwer la Société des Conduites d'eau de Liège, et le Crédit général Liégeois, sans lesquelles M. De Brouwer ne peut contracter. Du reste, nous le répétons, nous ne sommes nullement hostiles au principe de l'Intercommunale, loin de là, cela dépend des conditions stipuler. Aussi trouverions-nous très légitime que lecahierdes charges de la conces sion du gaz Ypres permette de mettre fin cette concession au cas où plus tard une exploitation Inter communale viendrait se réaliser en observant les conditions imposées par la loi future. Nous nous permettons de profiter de la présente pour dire un mot de la brochure et de la lettre que vient de vous faire parvenir l'administration communale d'Ypres et dont le conte nu reste encore une fois, pour le pu blic intéressé, un mystère et un secret. Nous venons de faire une dé marche l'Hôtel de Ville, qui devrait être une maison de verre, la maison de tous, afin d'obtenir communica tion de ces documents. Nous rece vons en réponse un refus formel d'ob tenir communication pour le mo ment L'imprimeur son tour nous informe que le Bourgmestre lui a enlevé l'émission entière Il nous est donc impossible de les réfuter, ne les connaissant pas, mais nous avons des motifs pour nous montrer dé fiants. Ainsi, nous savons toutefois que dans cette brochure, M. Colaert dit en son discours au Conseil com munal Nous avons entendu M. De Brouwer mais sans engager la ville d'Ypres....» Or, ce n'est pas du tout ce qui a été dit. D'après le Journal d'Ypresil aurait dit: «Nous nous sommes entendus avec M. De Brouwer mais sans engager la ville d'Ypres. Ce texte était déjà édulco- ré, car l'original de la sténographie que nous saurions vous procurer de la séance du Conseil porte Nous nous sommes engagés vis-à-vis de M. De Brouwer, mais ceci, la ri gueur, ne liepas la ville d'Ypres.... et nous avons entendu nous-mêmes, et des centaines de concitoyens avec nous l'ont entendu aussi, que telles sont bien les paroles prononcées (voir notre brochure page 46). Elles ont du reste fait sensation et juste titre. Pourquoi M. le Bourgmestre cherche-t-il dénaturer les déclara tions officielles N'est-ce pas parce qu'elles constituent une imprudente mais suggestive révélation C'est par cette déclaration que le vote a été enlevé. Plus loin, il paraît que M. le Conseiller Sobry aurait annoncé au Conseil communal que le Directeur désigné par le Groupe Yprois, s'il était concessionnaire, était M. Val cke. Or, cela n'est pas vrai, et ce n'est pas ainsi qu'a parlé M. Sobry. C'est tout ce que nous savons de cet te brochure, mais si le reste et la lettre sont l'avenant, comme il est permis de le craindre,' "hous avons mille raisons pour nous en défier et pour vous prier de vous en défier également. Nous pouvons supposer pourtant que ces brochure et lettre font allu sion certain bruit qu'on cherche, mais vainement, accréditer ici, savoir que le Groupe Yprois, s'il n'est un groupe libéral pur, n'existe au moins que pour faire le jeu du parti libéral, et n'est autre chose qu'une forme d'opposition politique l'administration catholique. Non, nous ne sommes pas un groupe poli tique, tout le monde le sait Ypres, et ce n'est pas ici qu'on parviendra jamais donner le change ce sujet. Il suffit du reste de connaître ceux qui le représentent pour être bien convaincu que notre Groupe n'est pas, ne saurait pas être et ne sera jamais un groupe politique. Le Grou pe Yprois est la réunion de libres ci toyens Yprois, de toutes les opinions, associés dans le but unique de profi ter éventuellement d'une bonne créa tion financière, tout en sauvant leur ville de la honte et du ridicule et leur industrie d'un désastre. Et ce qui fait la force du Groupe Yprois, c'est pré cisément qu'il n'est pas politique, qu'il se voit appuyé par tous indis tinctement, et que s'il a contre lui l'animosité d'un homme politique que suivent quelques aveugles et, regret quelques timorés, il a pour lui au contraire la sympathie et les en couragements de l'universalité de ses concitoyens. Le gaz d'Ypres ne devrait être ni catholique ni libéral, mais une bonne affaire financière qui peut rester Yproise, et si elle a sus cité tant d'émotion c'est parce que des événements mystérieux et enco re inexpliqués l'ont transformée eh même temps en une question de vif amour-propre local. Nous savons aussi qu'on fait cou rir le bruit que M. le Bourgmestre va chercher influencer la Députa tion permanente et la supplier d'ap prouver, fut-ce contre-cœur, la concession De Brouwer, en menaçant en cas de non-approbation de se re tirer de la politique. Il est possible que cette menace existe, nous l'igno rons. Mais nous sommes convaincus qu'elle n'aura pas d'influence sur la Députation permanente, qui ne se souciera que de l'impartialité. Sérieusement parlant, Messieurs, quelle crainte peut-il y avoir qu'un bourgmestre puisse dignement se retirer de la politique parce qu'un de ses actes administratifs, par trop ir régulier, ne rencontre pas votre ap probation Comme si votre mission ne consistait pas appliquer tous indistinctement les mêmes règles es sentielles en matière d'administra tion Du reste chacun ici sait bien que ce sont-là menaces en l'air. Une fois, la concession non-approuvée, le Col lège échevinal, bourgmestre en tête, reprendra l'étude de la question sans aucun parti-pris, avec le bon vouloir de contenter l'opinion publique. Les esprits se calmeront aussitôt et dans quelques mois on ne parlera plus de cette question du gaz qui n'aura en somme fait du mal personne. Cet te solution n'est-elle pas infiniment plus politique que celle qui aurait pour effet de créer et d'entretenir pendant de longues années contre l'Hôtel de Ville un grief évident et un désarroi profond qui compromet tent son existence Vous estimerez comme nous, Messieurs, qu'il ne sau rait y avoir d'intérêt bien compris couvrir et approuver, per fas et ne- fas, les fautes administratives de quelqu'homme politique, Tencontre de la légitime révolte des admini strés. Pour finir nous demandons encore pourquoi, en somme, ces continuels secrets de la part de l'Hôtel de ville, ces envois de brochure et de lettres mystérieuses Vous remarquerez qu'à l'encontre de semblable procédé, le Groupe Yprois ne craint pas de rendre loyale ment public tout ce qu'il vous écrit et tout ce qu'il a fait, parce qu'il n'a au cun démenti craindre.

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Le Progrès (1841-1914) | 1905 | | pagina 2