Journal de l'Alliance libérale d Ypres et de l'Arrondissement.
Chambre
des Représentants.
Dimanche, 19 Mars 1903.
65e année.
1-2.
iparai**anl le iàtimmclte.
Vires acqlikit eukdo.
Scandale électoral inouï.
L'Enseignement primaire
dans le Limbourg.
Très bien.
Les blessés.
Lu appel.
ANNONCES:
L USIOS PAIT LA PORCE
PRIX DE L'ABONNEMENT:
pour la ville Par an 4 francs,
p' la province Par an -4 fr. 50
Pour les annonces on traite forfait.
Séance de Jeudi 16 Mars 1905
MM Nolf et Van Merris ont posé au
ministre des chemins de fer, Postes et
Télégraphes la question suivante
M. le ministre ne pourrait-il pas
prendre des mesures nécessaires pour
mettre les trains de l'Etat en corres
pondance avec ceux des chemins de fer
de la Flandre occidentale et éviter ain
si aux voyageurs des arrêts longs et
ennuyeux dans les gares înterrrfédiai-
res
Tel est le litre d'un article que pu
blie De Thiellsche Werkmanet dont
voici la traduction
Persécuter des parents, repousser des
enfants.. voler le pain ceux qui ne pen
sent pas comme eux, bafouer et calomnier..
tout cela ne suffit pas encore aux cléricaux
fanatiques de notre arrondissement.
Us doivent encore mentir, tromper, ca
cher, falsifier A peine le comité central
de Thielt-Roulers a-t-il chargé un délégué
de copier le rôle déposé au commissariat
d'arrondissement de Thielt, que les faits les
plus scandaleux viennent au jour.
Des propriétés, bien qu'étant restées en
indivis, n'en sont pas moins inscrites néces
sairement au nom d électeurs cléricaux.
Il y a même des biens transcrits au nom
d'électeurs qui, en réalité, n'en sont pas
propriétaires.
Des électeurs cléricaux figurant comme
propriétaires de biens imaginaires, de pro
priétés tombées de la lune, d'immeubles ou
de terres qui n'existent même pas
Sur les 33 cas examinés on a découvert
17 fausses déclarations s
Et ce n'est qu'un commencement
Le parti clérical de Thielt-Roulers est-il
tombé si bas que partout et en tout il ait dû
recourir la fraude
Les conseils communaux de l'arrondisse
ment croient-ils donc se trouver au-dessus
des lois et pouvoir impunément falsifier ce
que bon leur serai le
Le bourgmestre X et sa bande pensent- ils
pouvoir faire figurer sur les listes é'ectora-
1 s ceu^ qu'ils veulent et de la façon dont
ils le jugent convenable
Ignore-t-on que certaines inscriptions
constituent des faux en écritures publiques
En arrière!... imposteurs ..Au pilori!
E' en 1906la porte peut-être en
prison
On est occupé examiner votre pourri
ture La vérité éclatera... et le peuple ju
gera.
La province comptait, au 31 Décem
bre 1903, 373 écoles primaires soumi
ses au régime d'inspection de l'Etat,
savoir
152 écoles communales, dont 21 pour
garçons, 20 pour filles et 111 mixtes
177 écoles adoptées, dont 55 pour
garçons, 68 pour filles et 54 écoles mix
tes
44 écoles privées subsidiée». dont 3
pour garçons, 32 pour filles et 9 écoles
mixtes.
Dans le canton scolaire de Beerin-
gen, il y a 23 classes communales. 109
classes adoptées et 22 classes libres
Rubsidiées.
Dans celui de Hasselt, ces chiffres
Bout respectivement de 73, 83 et 34
On s'abonne au bureau du journal, hue de Uixmuue, 33, Yphes Les annonces, les faits
divers et les réclames sont reçus pour l'arrondissement d'Ypres et les deux Flandres au bureau
du Progrès Pour la publicité en dehors des deux Flandres, s'adresser exclusivement au
Comptoir de Publicité Van Godtsenhoven et Thibesard, 14, Place de llrouekère, Bruxelles,
téléphone 3230
Dans celui de Maoseyols 36 75 et 21.
Dans celui de Tongre-80, 58 et 32.
Taudis que le nombre des écoles
communales n'a pas changé, celui des
écoies adoptées a augmenté do 3 et
celui des écoles privées subsidiées de 4.
Bien que la fréquentation scolaire
ait augmenté do 728 élèves, les rap
ports officiels constatent que le nombre
des élèves âgés de plus de 11 ans et
fréquentant assidûment l'école pendant
toute l'année diminue constamment.
Le personnel des écoles communales
est entièrement composé de Belges et
diplômé conformément la loi. Trois
ustit u trices coin m u m» les appartiennent
une communauté religieuse.
Parmi les 325 membres du personnel
enseignant des écoles primaires adop
tées, 77 p. c. seulement sont diplômés.
Un assez grand nombre ne Bunt pas de
nationalité belge. Dans le personnel des
écoles privées, 69 p. c. sont plus ou
moins diplômés.
Au 31 Décembre 1903, le personnel
en disponibilité par suppression d'em
ploi et auquel le pays doit toujours
payer les traitements d'attente, était
pour le Limbourg de 22 instituteurs,
7 institutrices et 4 institutrices gar-,
diennes. La caisse provinciale a dû
intervenir dans le règlement de ces
traitements d'attente pour la somme
de fr. 5.440 tr. 23.
A la même date, la province comp
tait 67 écoles communales d'adultes,
dont 52 pour hommes 6t 2 pour fem
mes 10 écoles d'adultes adoptées,
toutes pourgarçons, et 191 écoles pri
vées d'adultes, dont 131 pour hommes
et 60 pour femmes.
Le nombre des écoles gardiennes se
décompose comme suit
4 écoles communales, avec 323 en
fants 17 écoles adoptées, avec 1,602
enfants 75 écoles privées subsidées,
avec 5,860 enfants.
Le Limbourg ne possède aucune éco
le normale officielle. Par contre, il est
doté de 3 écoles normales privées l'é
cole des soeurs de l'Enfance de Jésus,
Hasselt, avec 56 élèves l'école nor
male pour institutrices Looz la-Ville,
avec 29 élèves I école normale pour
instituteurs St. Trond, avec 111
élèves.
Voilà comment dans la province la
plus cléricale de la Belgique, l'ensei
gnement public a été détruit au profit
des écoles confessionnelles.
Nous extrayons de la semaine parle
mentaire, publiée par Indépendance
belgele passage suivant
Un autre docteur-député, M. Ter-
wague, a éditié la Chambre sur cer
tains points intéressant le budget de la
guerre. Le règlement de discipline, qui
est toujours en vigueur, et sur lequel
on doit faire des théories aux soldats,
contient uii paragraphe, dont nous
avons donné le texte dans notre comp
te-rendu analytique, et qui indique
la religion comme étant la source
unique du bonheur, de la vertu, du
vrai courage et de la consolation Un
droitier a crié Très bien et toute
la Chambre s'est retournée pour le re
garder Ce droitier, c'était M Van
Merris. Très bien N'est ce pas que le
discours est court et bon? Ces deux
mots en tout cas constituent un début,
car ils sont les seuls que le député de
Poperinghi ait jamais prononcés sous
la voûte parlementaire, depuis qu'il
siège au Parlement Certains députés, et
non des moindres, iguoraient jusqu'au
nom de M. Van Merris, dont le maiden
speech a fait sensation
Très bien Si tous les députés pro
nonçaient des discours aussi brefs, I03
sessions seraient singulièrement écour-
tées. On pourrait se mettre d'accord
sur deux textes, l'un portant très
bien l'autre très mal Il ne serait
même plus utile de voter, 011 compte
rait les t très bien et les très mal
et on trouverait facilement une formu
le pour l'abstention. Si M. Van Merris
voulait faire cette proposition la
Chambre 11 y aurait là pour lui
une occasion de faire valoir ses hau
tes qualités parlementaires. Peut-être
d'autres occasions seront-elles rares,
très rares...
Allons, Monsieur Van Merris, un
bon mouvement, soyez le promoteur
des débats télégraphiques, n'hésitez
pas tout Poperinghe vous regarde
Herman DONS.
La bataille de Moukden, de l'aveu des Ja
ponais et des Russes, a été la plus sanglante
non de la guerre mais de l'époque. S'il y a
eu des milliers de morts, celui des blessés
a été bien plus considérable.
Jamais les ambulances russes et japonai
ses débordées ne parviendront les soigner
en temps voulu. Combien s'eteindront épui
sés, après de longues et terribles souffran
ces, faute d'être recueillis en temps voulu
parles ambulances. Et parmi ceux qui sur
vivront, combien resteront estropiés pour le
restant de leurs jours Que d'infirmes fera
la guerre Ceux qui entendent la continuer
paraissent oublier qu'elle est le calvaire de
l'humanité. Ah s'ils se trouvaient sur le
champ de bataille, si le Mikado et le Tsar
pénétraient dans les ambulances, assistaient
aux scènes atroces qui s'y passent, enten
daient les gémissements dss amputés, le
raledeceux agonissant après de longues tor
tures, peut-être n'hésiteraient-ils pas ré
clamer sur l'heure l'offre obligeante des pays
amis, la médiation.
Les questions d'humanité ne doivent pas
entrer en ligne de compte, disent les diplo
mates, dans la solution des grands problè
mes internationaux.
C'est là un langage férocement égoïste
que rian n'excuse. Il faudrait, au contraire,
aussi bien Tokio qu'à Saint Pétersbourg,
songer aux cent mille blessés de la bataille
de Moukden, et prendre des mesures décisi
ves pour éviter une pareille hécatombe.
Liao-Yang, Yentaï, Port-Arthur çt Mouk
den ont provoqué assez la victimes.
Les gémissement* des blessés d'une seule
rencontre, plus nombreux que l'armée belge
tout entière, parlent plus haut que les au
tres considérations.
Au Tsar et au Mikado arrêter l'effusion
de sang, l'un en consentant la paix, l'au
tre en la rendant possible par des conditions
acceptables
La Ligue de l'Enseignement vient de
lancer un manifeste, solennel appel
aux défenseurs de l'enseignement pu
blic. Elle les engage employer les
25 années qui nous séparent du cente
naire de notre indépendance faire
triompher l'instruction obligatoire,
perfectionner l'école.
Voici ce document
La Belgique célébrera, cette année,
le soixante quinzième anniversaire de
son indépendance nationale.
0 II est bon qu'à des intervalles ré
guiiers le pays mesure le chemin par
couru et passe la revue des progrès
réalisé". En se contemplant ainsi dans
son œuvre une nation prend conscien
ce de sa force et, animée d'une mâle
fierté, prétend monter plus haut.
Annonces 15 centimes la ligne
Réclames 25
Annonces judiciaires 1 fr. la ligne.
Il ne faut cependant pas que cette
patriotique confiance détourne nos re
gards des tares qui menacent la santé
morale et intellectuelle de notre peu
ple Deux chancres le rongent, étroite
ment liés l'ignorance et l'alcoolisme.
Ayons le courage de le reconnaître
et proclamons bien haut que nous au
rons l'énergie de les cautériser dans
leurs racines.
Prenons l'engagement d'employer
les vingt cinq années qui nous sépa
rent du centenaire de notre indépen
dance extirper le dernier vestige de
l'iguorance par l'instruction obliga
toire, développer toutes les qualités
en puissance dans le cerveau de nos
enfants par l'école perfectionnée, ac
cessible tous, sans distinction de
culte ou de conviction, adaptée tous
les âges, tous les besoins d'une nation
laborieuse et industrieuse Généreuse-
mont répandue, rendue attrayante et
efficace par une pédagogie rationnelle,
poursuivie au delà de l'enfance par
l'université populaire, l'école d'ap
prentissage et les bibliothèques, l'édu
cation publique sera le plus efficace
agent de moralisation mieux que des'
mesures coercitives elle détournera le
peuple des excitations dégradantes de
l'alcool.
Nous travaillerons ainsi grandir
la richesse de notre patrie par les
moyens les plus nobles.
L'âpre compétition des nations in
dustrielles sur les marchés du monde
exige la mobilisation de toutes les for
ces d'un pays, l'utilisation de toutes
les énergies. Qui pourra calculer le dé
ficit en puissance productrice de la
Belgique dû au sommeil de toutes les
intelligences que l'éducation ne vient
pas éveiller Comment soutiendra-t-
elle la lutte pour l'existence contre
des nations mieux armées parce qu'el
les ont eu le courage et la prévoyance
de se soumettre l'utile discipline.
Ce danger nous paraît si évident
que nouo sommes en droit de soupçon
ner ceux qui repousse le remède de
vouloir .asseoir leur domination sur
l'ignorance des masses
Ardents défenseurs de nos libertés
publiques, nous voulons qu'aucun en
fant ne soit privé de l'enseignement par
l'avidité, la misère ou l'imprévoyance
de ses parents, afin que, devenu hom
me et citoyen, il échappe la servitu
de des incapables Partisaus de l'égalité
de tous devant la loi. nous affirmons
qu'elle n'est qu'un leurre aussi long
temps que l'éducation n'aura pas don
né tous un même point de départ.
Nous adressons donc un pressant
appel tous les Belges qui partagent
nos craintes patriotiques, tous ceux
disposés tendre une main secourable
aux ignorants pour les conduire aux
sources pures et vivifiantes de la scien
ce, tous ceux qui convaincus de la
nécessité de l'instruction gratuite, laï
que et obligatoire, quelque parti po
litique qu'ils appartiennent, voudront
s'unir nous pour faire triompher le
principe fondamental d'un enseigne
ment national.
Puisse la célébration du centenaire
de notre indépendance être aussi la
fête de l'émancipation intellectuelle du
peuple Alors la Belgique pourra
montrer,comme ses plus beaux joyaux
et avec un légitime orgueil maternel,
sa jeunesse rayonnanto de savoir et
d'intelligence.
Le Secrétaire généralLe Président
A Levoz. Ch. Buls.
Ii faut espérer q ie beaucoup de Bel
ges répondront l'appel de la Ligue et
en feront partie. lis tendront ainsi une
main secourable aux ignorants pour