Journal de l'Alliance libérale cTYpres et de l'Arrondissement. Dimanche, 9 Avril 1995. 65e année. 15. i/ le thhmiHvhe Ils ont peur La destruction de notre enseignement public. Lu réponse des abbés Daens et Fonleyne au Pape. L'l)NI0> fait la force. Vires acqiirit ei.ioo. J'HIX DE L'ABONNEM KNT pour la ville Bar an -4 francs p' la province Par an -4 fr. oO Pour les annonces on traite forfait. On s'abonne au bureau Uu journal, hue de Dixhude, 53, Ypres Les annonces, les faits divers et les réclames sont reçus pour l'arrondissement d'Ypres et les deux Flandres au bureau du Progrès Pour la publicité eu dehors de* deux Flandres, s'adresser exclusivement au Comptoir de Publicité Van Godtseuhoven et Thibesard, 14, Place de Brouekère, Bruxelles, téléphone 5230 ANNONCES: Annonces 15 centimes la ligne. Réclames 25 Annonces judiciaires 1 fr. la ligne. Songeant la prochaine bataille électorale, les cléricaux ne sont pas sans appréhension. Ils sentent la néces sité de faire flèche de tout bois pour détendre leurs positions menacées. Ap tes tirer parti des circonstances, ils songent, pour l'instant, utiliser au profit de leur cause les fêtes du 75e an niversaire de l'indépendance nationale. Les légendaires marchands du temple n'auraient pas. je crois, trouvé celle-là. Constatant, avec consternation, que les libéraux se préparent allègrement l'organi8auon d'une propagande in tensive, ils dénoncent le manque de civisme de l'adversaire, qui ils vou draient imposer l'inaction politique comme ils veulent lui imposer, de l'a veu même de M. Woeste, le repos con fessionnel du Dimanche Comment, s'écrient-ils, vous oserez profaner l'an née jubilaire en réunissant les citoyens dans des meetings où vous mettrez nos fautes eu relief Si vous n'attendez pas qu'elle soit révolue, dous dirons partout que vous êtes dépourvus de patriotisme On pourrait répondre ces épaisses malices en déclarant que les anticléri caux accompliront une tâche éminem ment patriotique le jour où ils débar rasseront le pays du joug de ceux qui, propos des questions de politique in téneure, vont chercher le mot d'ordre Rome. Croyez nous, bons apôtres, cessez vos objurgations. Le jour où l'on célébrera la patrie, nous le ferons, pour ce qui nous concerne, sans nous demander si le vent vient du Vatican. Quaut la paix politique, montrez-nous donc l'e xemple en commençant par cesser de vous chamailler entre vous. Aussi bien, vous n'arriverez plus donner le chan ge personne. Lesillettrés eux-mêmes, sur l'ignorance desquels vous veillez avec une sollicitude intéressée, savent très bien que, si active que soit notre propagande, elle sera moins formida blement organisée, coup sûr, que cel le que les curés, entretenus avec l'ar gent de tous les contribuables, dirigent sans vergogne et sans nul souci jubilai re contre la véritable majorité du pays, celle que nous donnerait le S. U. pur et simple Lu conclusion <l*uu tableau'. Nous avons publié dans notre avant- dernier numéro un tableau détaillé très suggestif sur la situation de l'enseigne ment dans l'arrondissement d'Ypres 11 en résulte que a) Huit communes Boesiughe, Croinbeke, Klverdinghe, Kemmel, Lo- cre, Saint-Jean, West-Vleteren et Zuydschote ont supprimé leur unique école communale b) Six écoles communales Wyt- schaete, Westoutre, Voormezeele, Re- ninghe, Dickebusch et Hariughe (ha meau de Rousbrugghe) sont tenues exclusivement par des religieuses c) Sur vingt écoles communales uni ques, qui, aux termes de la loi, doivent être accessibles aux élèves des deux sexes, il n'y en a que deux qui sont conformes l'esprit de la loi d) Toutes les écoles primaires adop tées et subsidiées pour filles, les écoles gardiennes et les écoles dominicales pour femmes sont tenues par des non- nettes e) Presque toutes les écoles adopté** pour filles, dirigées par des Bonnette», sont également fréquentées par des garçons f) Certaines écoles adoptées pour gar çons sont tenues par des petits-frère* D'autre part, il résulte d'un relevé que nou9 avons sous les yeux que a) Les trente écoles primaires com munales sont fréquentées par 2 244 garçons et 857 tilles, tandis que les soixante et une écoles cléricales ont une population de 3,369 garçons et 3,871 filles b) Les trois écoles communales pour adultes ont 110 élèves les trente deux écoles cléricales sont fréquentées par 1,035 hommes et 1,524 femmes c) Quatre écoles gardiennes commu nales ont 181 élèves et les quarante- deux écoles gardiennes organisées dans les couvents ont une population de 3,471 élèves. Nons venons de faire une enquête sur la situation de l'enseignement pri maire dans les vingt-neuf n commu nes du canton de Courtrai. Ce canton compte d>) t Vingt-sept écoles primaires communales dont seulement cinq écoles pour filles, avec une population de 3,402 garçons et 419 filles. D'autre part, il y a quatre-vingt-quatre écoles primaires cléricales adoptées et subsidiées avec une population de 2,645 garçons et 5,616 filles b] Six n écoles d'adultes communa les avec une population de 487 élèves et a soixante-trois écoles d'adultes cléricales avec 5,832 élèves c) Le canton ne compte aucune école gardienne communale par con tre, il y a 4 trente-neuf écoles gar diennes organisées dan* les couvents avec une population de 4,170 élèves. Voici les principaux moyens em ployés par les cléricaux pour détruire les écoles communales pt ériger sur leurs ruines les écoles confessionnelles cléricales 1° Sept communes ont supprimé leur école communale unique, savoir An- seghem, Autryve, Bavichove, Dessel- ghem, Gyselbrechteghem, Ooteghem et Waermaerde 2° Toutes les écoles pour filles ont été supprimées, l'exception de celles de Courtrai, Dottigmes, Hi Ichin et Waereghem. Il y a dans ces écoles com munales seulement 4 dix institutri ces, tandis qu'il y a dans les écoles adoptées un personnel enseignant de 4 cent quarante-quatre nonnettes 3° La maîtresse de couture a été congédiée dans les écoles communales uniques de Belleghem, Beveren, Bog snyt, Coyghem, Ouerne, Deerlyk, Es- pierres, Harlebeke, Heestdft, lugoy- ghem, Moen, Zweveghem et Vichte, de sorte qu'il n'y a que dix communes où l'enseignement communal est acces sible aux tilles. 4° Dans les communes de Autryve, Bossuyt, Ouerne, Deerlyk, Gyselbrech teghem, Moen, Saint-Gervais et Waer maerde, les écoles de couvent, tenues par des nonnettes, sont fréquentées par des filles et par des garçons de 6 8 ans. Cette mesure a été prise, et notam ment Moen et Saint-Gervais, pour ne pas obliger la commune nommer un second sous-instituteur communal. A Saint Servais (centre), il y a 160 garçons en âge d'école pour deux insti tuteurs. Cette surpopulation aurait imposé la commune la nomination d'un troisième instituteur mais de sui te ou a remédié la situation eu expé diant une trentaine de garçons l'école d< tilles des nonnettes. Comme on le voit, nos cléricaux em ploient partout les mêm^s moyens pour détruire notre enseignement public. Ils exécutent docilement le plan dressé par un conseil de guerre tenue Mati nes sous la présidence de Mgr Goos- sen, dont M. De Trooz et ses inspec teurs sont les fidèles soldats. Voici quelques renseignements im portants relatifs l'organisation de l'enseignement dans les vingt-six com munes du canton scolaire de Menin a) i Sept communes Bisseghem, Dadizeele, Gheluwe. Gulleghem, Hol- lebeke, Ledegheiu et Marcko, ont été dispensées de maintenir leur unique école communale b) 4 Deux communes seulement Menin et Mouscron, possèdent encore uue école communale pour filles avec un personnel enseignant de i douze institutrices, taudis qu'il y a 4 trente- six écoles adopiées cléricales pour filles avec cent quarante nonnettes c) L'emploi de la maîtresse de coutu re dans l'école communale unique n'a été maintenu que dans la seule commu ne de Warnêton. DanB toutes les autres communes Aelbeke, Bas-Waruêtou, Becelaere, Gommes, Gheluvelt, Her- geaux, Heule, Houtliem, Lauwe. Luiu- gne, Moorseele, Reeckem, Rolleghem, Wervicq, Wevelghem et Zantvoorde, les travaux l'aiguille pour filles ne fi gurent pas au programme de l'eDseï- guement public et aucuue fille ne fré quente l'école communale. L'école communale unique de Heule ne compte aucun élève d) Plusieurs écoles adoptées pour filles, dirigées par des nonnettes, sont fréquentées par les petits garçons de 6 8 ans, et notamment Luingne et Zantvoorde, afin de ne pas devoir aug menter le personnel enseignant officiel e) Les écoles primaires communales ne comptent que 2,823 garçons et 583 filles, tandis que les écoles primaires cléricales ont une population de 4,875 garçons et 6,216 filies f) D'autre part, le canton scolaire de Menin ne compte que cinq écoles d'adultes communales avec une popu lation de 332 élèves, tandis qu'il y a quarante-trois écoles d'adultes clé ricales comptant 3,756 élèves g) Il n'y a dans le canton aucune école gardienne communale, tandis qu'il y a vingt-neuf écoles gardien nes organisées dans les couvents avec 3.212 élèves Nous continuons l'euqnête. Petits frères et nonnettes. En 1899, il y avait dans les écoles primaires communales 228 religieux et 4,012 dans les écoles adoptées et subsi diées. En 1900, le nombre des instituteurs et institutrices religieux se chiffre comme suit 254 dans les écoles com munales et 4,186 dans les écoles adop tées et subsidiées. Pour 1901, nous comptons 275 reli gieux dan9 les écoles communales et 4,389 daDS le* écoles cléricales. En 1902, il y a 4.944 instituteurs et institutrices religieux, dont 284 dans les écoles communales et 4.633 dans les écoles adoptées et subsidiées Les chiffres officiels s'arrêtent au 31 Novembre 1902, mais nos renseigne ments per- onnel* nous n°rmett6nt d'af firmer qu'il y a actuellement au moins 5,7«X) religieux et religieuses dans les écoles primaires du pays. Il y a donc augmentation constante et progressive Chaque année Je nom bre des instituteurs religieux augmen te de trois cents quatre cents. Entre temps, lechitfre desinstituteurs laïques dans les écoles adoptées et subsidiées reste peu près stationnaire. En 1900, il y avait dans ces écoles 1,240instituteurs laïques et 788 institu trices laïques en 1902, ces chiffres s'élèvent respectivement 1,242 et 851, soit seulement, en deux ans, une augmentation de 65 membres laïques, coutre 547 petits frères et nonnettes pour la même période (Petit Bleu). Une lettre ouverte. MM. A Dàens et FI. Fonteyne vien nent d'adresser Mgr Goossens, cardi nal archevêque de Matines, la lettre ouverte suivante, datée du 2 Avril en réponse la réprobation pontificale qui a été lue en chaire Dimauche dans toutes les églises du royaume. Krninence. Vous avez jugez bon de publier dans la presse la lettre du cardina'-secrétaire Merry d-l Val. Vous ni nous «n voudrez donc pas si nous recourons au même procédé comme droit de réponse, garanti tout prévenu. Il y a quelques années, quand l'abbé Daens devint pour la première fois député aux Chambres, votre Krninence lui disait Je vous béni comme représentant de la démocratie-chrétienne Cela se passait au décanat de S,e Gudu- le, après un meeting bien connu donné la rue des Fabriques avec les démocrates- chrétiens de Bruxelles. L'abbé Daens vous dé lare en toute vérité qu'il n'a pas varié depuis lors Nous défendons le même programme, nous com battons les mêmes adversaires, nous pour suivons le mémo but le relèvement matériel et moral de notre peuple flamand. Comment se fait-il que la bénédiction d'antan s'est, changée en une condamnation A cette question, il n'est qu'une seule réponse Nos ennemis sont tout puissants et nous oppriment sous le faix de leurs ca lomnies. de leur haine et de leur argent. Ces ennemis sont les conservateurs belges On nous condamnerait donc pour triés raisons. Nous serions des insoumis et des révol tés. Or, nous nous inclinons devant l'autori té ecclésiastique pour tous ce qui concerne la foi religieuse Oserait-on prétend-e que notre qualité de prêtre nous prive de nos droits de citoyens, revendiqués par l'apôtre Paul devant les tribunaux romains quand il s écriait Civis Romanus sum. 4 Je suis citoyen de Rome On dit ensuite que nous semons la discorde parmi les croyants. Or, nous dé fendons notre programme démocratique, conforme en tous points la justice. Nous travaillons par conséquent dans l'intérêt de la paix sociale. On nous accuse enfin d'avoir invoqué l'autorité du Saint-Siège. Or, nous nous imaginions que l'encyclique Rerum Nota- rum était devenue une propriété commune de toute la chrétienté catholique et qu'il nous était par conséquent permis d'invoquer également I autorité de ce document dans la défense de notre programme social. Mais puisque le cardinal secrétaire nous reproche d invomer ces encycliques, nous '-.ou eu ebstiendrons et nous non» arrn ro» s simple- ine .t'Ls argumn t.u de jusî e, cité et de bien-êire social. N"us psrsis m nous nommer et de rester, par le droit naturel et L droit divin, des catholiques chrétiens, dé-

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Le Progrès (1841-1914) | 1905 | | pagina 1